kimkat0496k Dictionnaire Du Patois Normand. Mm. Édélestand Et Alfred Duméril. Caen. 1849. La philologie n'est plus cette science de pédant qui disséquait les mots et dissertait sur les particules; elle retrouve dans les idiomes la généalogie des peuples et projette des clartés nouvelles dans la philosophie de l'histoire. Mieux compris, les prétendus hasards, qui semblaient concourir pêle-mêle à la formation des langues, sont devenus des lois intelligentes et logiques; les corruptions elles-mêmes sont expliquées et ramenées a des causes nécessaires.

21-03-2018

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Dictionnaire Du Patois Normand.
Mm. Édélestand Et Alfred Duméril.
Caen. 1849.

Rhan 2: Tudalennau 000-099


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...

 

Tudalennau Blaenorol:

Rhan 1 Tudalennau 000-XCIX

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(delwedd C1202) (tudalen 001)

DICTIONNAIRE

 
DU

 
PATOIS i\OMAND.

 
ABA

 Abaisse, s. f. (arr. deMorlain) Table basse, Buiïet de service. Et pkires alios pauperes quos ad terram sedere faciebat, et super uiuim bassetum inappam ponebat seii extendebat; Acta Snnctorum; Mai, t. IV, p. 554. Abace et Basset avaient la même signification en vieux-français; voyez Roquefort, Glossaiî'e, t. I, p. 3, et du Cange, Glossarium, t. I, p. 612, col. 3, édition de M. Henschel. ABAissE signifie aussi une Assiette en terre cuite, soit parce que les Latins disaient Abacus soli, soit parce qu'une assiette . sert de base à ce (jue l'on mange; c'est en ce sens que Ion dit une Abaisse de pâtisserie.

 Abat, s. m. ( arr. de Baveux ) Désordre; de Mettre à bas, Renverser. Dans l'arrondissement de Caen, la pluie d abat cslime pluie abondante, et un homme d'abat, un homme qui dérange tout. Quelquefois celte dernière expression se prend en bonne part et signifie quelqu'un qui abat l'ouvragé, qui travaille vite et beaucoup. Le vieux-français donnait un sens analogue

ABE 201?

 à abattre: Pour savoir la veii te, la main de justice avoit este mises aux dittes queus (de \in) et fait defîenses qu'elles ne feussent meues; que depuis elles avoient este abattues et embotees; Lettres de grâce, de \ 385, citées dans du Gange, Glossarium, t. I, p. 8, col. 1 .

 A BATER, V. a. (arr. de Baveux) Raccrocher, Embaucher. fo\ei

 ABÉTER.

 Abavext, s. m. (arr. de Caen) Contrevent, Cequiabath vent: on le prend à Valognes dans l'acception de Auvent.

 Abauber, V. a. Étonner, on dit aussi ébaubir.

 x\BAiTMiR,v. a. (arr. de Caen) Affadir; de Baume.

 xVbélir, V. a. et n. (Orne) Trouver beau. Plaire.

 Mes ia dame u'abelist point Ce qu'ele en voit .son fis aler, (Jui de li part sanz retorner.

 De Venfant de neige, B. R. u° 7218, fol. 242, recto, col. 1, V. 16.

 Li rois a cui molt abeli Les regarda molt bonement.

 AriENEz, Duchevnl defiist, dajis Keli.er, Ilomvart, p. 107, v. 23.


 

 

(delwedd C1203) (tudalen 002)

2 AHL

 L Ilalien a l'ait aussi Abljcllire, qui a le sons de noire EmheUir.

 Aret, s. m. Amorce; de l'islandais liciUt, nourriture.

 Le vieux-français avait formé de la même manière Aesckier 1 amorcer'' d'Inescare:

 \A (l('al)le a fîeloy por nos ra\ir Wuatit; anicçons aescliios de tormcnts.

 Poésies (lu roi de i\avarre, 1. Il, p. 150.

 Dans le Dictionnaire roman de dom François, Abec se trouve aussi avec la signification de Amorce, Appât.

 Arkter, V. a. Amorcer: At heita aiingul signiliait en islandais Mettre de la nourriture à un hameçon; de là le sens de Tromper, Âltrapper, quonl pris Ahater et le vieux-français Abé-

 tcr:

 Lui ne peut-il mieguiler M en<dgner ni abeter

 Fahlkmx et contes anciens, t. II, p. 301).

 Le vieux -français en avait ÎAil Béter, chasser; voyez De monacho in jlumine pericJifalo. v. G43. publié par M. Fr. iMicliel; Chronique rimée de Bcnois, t. IIÎ, p. o29.

 Abiener . V. a. (Orne) Amé- liorer; il se dit i)articulièrement d'un terrain: licne et Bone, Hivn et Bon sont pris souvent dans la même acception:

 Ku vos o «lirai ben c bon.

 Troubadour anonijme, Sr.MoR vos.

 Ablet, s. m. Piège. On aji])elait en vieux-français. 4/;/<'rf, Ahlct, un lilet jiour la pèche des;;i)Ies et des autres pelils poissons: Ordonnances dea rois de France, t. II. jt \ }.


 
ABO

 Abletek. V. réfl. (arr. de Vire) Se laisser aller.

 Ablo, s. m. Morceau de Iiois que les charpentiers mettent sous les pièces qu ils travaillent pour les lever de terre: ce mol existe aussi en rouchi.

 Auo, s. m. Morceau de bois (|ue l'on attache au pied des chevaux pour les emjjècher de j)asser d'un champ dans un autre. Saint Jérôme disait déjà: Fac lihi vincula et calenas l'sive y.'/.cirjç, qui hebraice appellantur Mothoth, et sermone vulgari Boias vocant); In Ifiercmiam, I. V. ch. 27, et on lit dans la vie de sainte FidesdAgen: Jubet compedibus constringiquos ruslica lingua Boias vocal; Acta Sanctorum. Octobre, t. IIL C'est le radical du vieux-français Buie:

 Vos ne nos popz pas fuir; I\ar nos ^os fainies or sentir Que buie peisent, ne s"est liez Cil qui les liaine od ses piez.

 Benois, Chronique rimve,\. H, V. 2905.

 C'est probablement aussi le radical du vieux-français Abuisser:

 A la planelie vint, sus munta; Ne sai dire s'il abuissa, Uespilia, u nieslianea; Mais il ehai, si .se neia.

 Roman de Rou, v. 5532.

 Lesquels trouvèrent enimy la court de l'ostel dudit tavernicr ledit Yigor (}ui se dormoit au({uel l'un d'iceulx exposant se heurta ou abuissa, ou par lun diceulx fut féru en soy heurtant ou a!)ui>^sanl a lui: Lettres de (/race, de i:î97 . dans du Carige. t. L p. 7.'i9, col. 1.

 Fin rouchi Abou siirnifiePei


 
ABR

 ne, Embarras; dans le patois (le la Vendée une autre métaphore a fait appeler Abo une petite digue en terre qui arrête un courant d'eau; Talbo y signifie grandes entraves, Tall veut dire Grand en anglais.

 ÂBOFFRER, V. a. (arr. do Baveux) Déprécier; de Âh-offerre, offrir loin de ce que l'on demande; comme Surfaire. taire, demander au-dessus.

 Abominer, v. a. Détester, Avoir en abomination .

 Ta fureur perd et extermine Finalement tous les menteurs: <J>uant aux meurtriers etdecei)t(Mns Celui qui terre et ciel domine Les abomine.

 Clément Marot, Psaume V,^ . 3.

 Le français n'a conserva que Abominable et Abomination.

 Abotter, v. a. Mettre un Abo.

 Abouler, v. a. Jeter ou Apporter vite; de Boule, globe de plomb qu'on lançait avec une fronde, ou de Boulon, trait darbalête.

 Aboulez-ci-gau ( loc. de l'arr. de Valognes), Apportezici-vite. Voyez g au. Nous ne savons d'après quel renseignement Roquefort a dit dans son Glossaire (le la langue romane, l. I, p. 259, que cioau signiiiait De mon chef, D après ma tête.

 Abrier, v. a. Abriter; du vieil allemand Ad-bi-rihan, couvrir: ce mot n'avait point de T dans le vieux-français ni dans le provençal; voyez Roquefort, Glossaire, t. I, p. 9, et Raynouard, Lexique roman, l. II, p. 17. Il pourrait aussi venir aArbor, en patois nor


 

 

(delwedd C1204) (tudalen 003)

ACA 3

 man(Ll/;/-<?. Vo. l'art, suivant. Abro, s. m. (arr. de Valognes) Petit arbre enduit de glu pour prendre des oiseaux. Le vieux français disait Abrc, con\me le patois normand:

 Quand il ot loiiet le paien, A cel abre, bien fort et bien,

 MoiiSKES, Clironique tintée, v. 7790.

 Pour Tamour du buisson va la brebis à l'abre.

 Proverbe du xv= siècle, cité par jM . Leroux de Lincy, Proverbe.^ français, t. 1, p. 97.

 AcA, s. m. Il pleut d'aca, Il pleut beaucoup; de l'islandais Kaf. inondation; Kafa-rckia signifie, comme pluie d'aca, une pluie abondante. Nous ne croyons donc pas qu'il faille écrire J^a, de Gaster, Détruire, Ravager, quoiqu'on dise dans le patois du Berry Un agas d'eau, et que le vieux-français employât Agasle dans le même sens.

 AcAM et Cam, prép. Avec. On dit plus souvent Acamté, Avec toi; le régime a fait corps avec la préposition comme en français, où ab dans le sens de cum, et hoc sont devenus avoque, aveuquc, avec.

 Combien trcuve je plus naturel et plus vraysemblable que deux hommes mentent, que je ne fois qu'un homme en douze heures passe quant et les vents d'orient en occident... Montaigne, Essais, I. III, ch. 11.

 Dans le patois du Berry Quant et signifie aussi Avec, Énmême temips qiie; mais on donne dans la Vendée à cet assemblage de sons, qu'alors il faudrait orthograpliier autrement, le sens


 

 

(delwedd C1205) (tudalen 004)

4 ACC

 de .1 côte. Auprès de, et le mot ciui on est formé pourrait venir (le rislandais haut, coté, comme 1 italien -Icca/t/o.Vowv. aussi C.\NTEK.

 Ac.ANCiiiEU, V. a. (Manche) Réussir, Avoir bonae Chance, (|ue l'on prononce cnnche, de Cadcntid. On dit aussi:11a du hasard: Il est bien tombé.

 AcAii. Ce mot n'est emi)loyé (jue dans la ])hrasc: // phnit ^/'«air; l'eau tombe avec autant de l'orce (juc des cailloux. Jcflrcrsiiiniliait en vieux-français: Jeter des pierres, et l'on en a fait Acariâtre.

 Ac.vTER, v. a. Acheter: du latin Ac-captare:

 Sa mie en a a soi menée (Jne par sa peine a acatee. Roman de Unit, v.?.(i.'i:î.

 Le second a s'est conservé aussi dans Àcahit et Achat; on trouve Acapte dans le Nouveau coutumkr général, t. lY, p. 904. col. 2."

 ÂCAUCHiER, V. a. (Orne) Appeler, Causer à.

 AccABASSEU, v. a. et reil. Accabler, Se replier sur soimême; dans le patois de l'isere, Accapa signilic Accroupi, ( Aie hé.

 AccifEii, V. a.(arr. delîayoux cl de Vire' Escro(iuer. Chiper. Accipcr avait le même sens eu vieux-français.

 AccLAMi'Eu, v. a. (Orne) Attacher, lixer; de l'islandais Klampi, Agrafl'e, Cheville.

 AccLASSER, V. réfl. larr. de Vire» S'r.ssoupir. Fermer les veux, de Ac-clawlrre. Kn provençal Aclus^ar sijiui liait Rrmer les yeux.


 
ACC

 La nuoicli qnan lo sous m'aclusa. Ont M 1) 1)1 lîouNF.iL, Quun la bnc


 
nii. Le vieux-français lui donnait sans doute un sens dilîérent:

 Mais, qui chaut, par lu lesensiut K les (Iccliace et les consiut, C'uin liinl le ehien le cerl' alasse Qui del tut estanelie e aclasse.

 I5i:nois, Chronique rimée, 1.1, v.

 847.

 Accointer, v. a. Connaî- tre particulièrement. Il s emploie ordinairement, comme en vieux-français, dans un sens erotique '-

 iMa dcmoisele vos voira aecointier. Raoul de Cambrai, p.2?.l, v. 12. Coimiar signifiait en vieux-provencal, r«j'o/fr, Caresser, et le i)atois de l'Isère se sert d -Iccoindo dans le sens de Fiançailles.

 ' Accouder, v. a. Promettre. Le viem-français Grant. Grcantcr. Creantef, Accorder, avait aussi quei(iuel'ois la signi

 lication de Promettre;

 Cil rnrnus, qui ert se.s voisins, Uices hom erl, sot que Latins Sa tille a Kueas donot; liies eu lu, giant (loi en ot, Car il l'avoit tostans ainee E ele li lu creautee. Roman de Brut, v. .^3.

 Accords, s. m. pi. Fiançailles. Ce mot signiliait aussi en vieux- français Convention et par suite Droit.

 CisClotau (leust toi a\oir, Car l'on (uVi savoit si droit (ur; Vlais cil qui estoit (sie) plus tort N'orenl ciue de sou aeort. Romande nru/,\. 225:'..

 Es vos Otiier et le roi aeordes;


 
ÂCH

 C'est une acorde que compaiont

 [Eseler.]

 R.UM15ERT, Chevalerie Ogier de [Danemarche,y. 12801.]

 Accoupler, v. réfl. (arr. de Vire) Fléchir le genou en se laissant.

 AccocRSÉ, part. pass. (Orne) Achalandé. Le français dit dans le même sens Une boutique bien courue. On lit dans une lettre de grâce de 1383: Ledit exposant estoit mieuix accoursez, c'est assavoir mieulx achalandez.

 AccouT, s. m. (arr. de Vire) Appui; du normand Acouter. [S'accouder, S'appuyer sur le coude, probablement; voyez plus bas le mot Acouter. ) Du Gange, Glossarium, t. 1, p. 50, col. 1.

 AccRAVENTER, V. a. farr.de Mortain) Accabler, Briser; Cravanter avait le même sens en vieux français:

 Lors commanda c'en exilast aiaupeituis, et tout eravantast.

 Romans de Renart, t. lY, p. 297.

 AcHOCRE, S. m. Homme maladroit, grossier: Tu joues comme un achocrc. Le patois de Rennes donne à ce mot la mê- me signiiication.

 Achopper, v. a. Broncher; on dit encore en français, Pierre d'achoppement. Lev.fr. disait S'assoper: 11 s'assopa a aucune chose en la rue et chut en un fangar; Lettres de grâce, de 1383, dans Carpentier, T. I,col. 348.

 AcHUQUETÉ, part. pass. (arr. de Baveux) Entêté; de Souche (jue l'on prononce chuque. Etre entêté comme un morceau de bois est une locution populaire.


 

 

(delwedd C1206) (tudalen 005)

ACO 5

 AcLABOs . s. m. pi. (arr. de Bayeux ) Cris, Acclamations, syncope de Acclamabo.

 AcLAs, s. f. (Orne) Petite barrière; de Claudere comme Écluse. [Clos en basse Normandie se prononce Clàs.)

 AcoMwicnER, V. a. (arr. de Bayeux) Etre deux à faire une chose, la faire en commun. Communier éi^\i aussi devenu en vieux-français Acoinmichcr. On lit dans Froissart: Et iist le roi dire grand planté de messes pour acommicher ceux qui dévotion en avoient.

 AcoQUETÉ, adj. (arr. de Bayeux) D'un rouge vif.

 AcoRGER, V. a. (Orne). Lier deux choses ensemble, de Corgée, petite corde. Ce mot se trouve aussi dans le patois du Berry.

 AcouER, V. a. (arr. de Valognes) Attacher à la queue, en patois normand comme en V. fr. Couc. Il a la même signification dans la Vendée. Montaigne disait aussi: Nous n'avons pas taict marché en nous mariant de nous tenir continuellement accouez l'un à l'autre... Essais, livre III, ch. 9.

 AcouER, V. a. et réfl. Se mettre à couver.

 Acouter, v. n. et réll. Accouder [eubitare): la forme normande se trouvait aussi en V. fi-.

 11 s'est acoutez sor le puis Qui n'estoit pas toise et demie; Parfons.

 Laide t'Ombre, v. sos.

 Acoutrer, v. a. et réil. Habiller: du \ieil allemand Choz


 

 

(delwedd C1207) (tudalen 006)

6 ADK

 za, Culte; il se prend ortlinaileinent en mauvaise part; en rouchi Cotron siirnKie Jupe. Acuulrcr n'est plus usité en français que dans le langage familier.

 Acu.\co,adv. (arr. de Baveux) Acraco, De hasard, De raèroc: on dit aussi Agraco.

 AcTAiGXEH, V. a. (Orne) Balbutier en lisant. Voyez Ac

 TONNER.

 Actionner, v. a. Presser (pielqu'un, le Tourmenter; du bas-latin Actionare, intenter un procès, ou plutôt d'Jf/«o. Shaksperc employait Action dans le sens d'Accusation. I pray you since niy action is entered and my case so openly known to the Vorld, lel liiin bc brought in to bis answer. King Henry IV, Part. II, acl. 2., scèn. I. Dans le patois du Berry Actionneux a la signilication d'actif.

 AcTONNER, V. a. (Orne) Bé- gayer.

 Acusser, V. a. Réduire un joueur sans argent, le Mettre à cul-sec, suivant une locution restée encore aujourd hui populaire.

 Adens, adv. Penché en avant, Sur le ventre, Sur les dents.

 Cil caient envers et adens. Romnn de Bnil, v. 7438.

 En lan|?es siiz les iwveinen/. Les vfi.ssiez culclier asilenz.

 Bf.nois, Chronkjne riméc, I. Il, V. 5199.

 Adenter, V. a. et n. Mcttn' sens dessus dessous, Tonibei sur les dents:

 Kt regarda, si a IVron tmve


 
ADO

 Mort et saniileiit contre tere adenle.

 Raimi(i:iit, Chevalerie Ogier de VaiieiiKnx/ie, v. 5708.

 Borel s'est ainsi trompé en lui doniunit le sens d'Ayraffer, et en citant, comme exemple, ce vers d'un ancien j)oëme rapporté par Fauchel, De la langue françoise, p. 87:

 Si l'a féru del branc que sur l'areon

 l'adenle.

 Adenter signifie aussi Enchâsser une pièce de bois dans une autre comme si elle y mordait: la nuMue idée a fait créer le mot français Mortaise.

 Adirer, v. a. Egaré, Perdu. Le ch. 87 de Y Ancienne coutume de Normandie est intitule Querelles des choses adirées, et on lit dans le Roman de Rou:

 Puis a dit au Duc en Toreille, Que il a eu moult merveille De la cuille qu'il a trouvée Qu'il out au mangier adirée.

 Adlaisi, adj. (Orne) Fainéant, Inoccupé, Qui a du loisir. Ce mot se trouve aussi dans le patois de Rennes et dans celui de la Vendée, où il est un adverbe comme le At leisure des Anglais.

 Adouémis, s. m. pi. Courbettes, Révérences; on ne i'eml)loie nue dans la phrase Faire des adorémus. On chante aux Bénédictions une prière suivie de génullexions, qui commence par Adore mus.

 Adoi;i.er. v. a.etn. Rendre le mal plus vif. Etre dolent.

 Dame, dist-il, por qu'estes adolee.' Raoul de Cambrai, p. 164, v. k».

 Adous, s. m jd. Ornements. Parure.


 
AFF

 La sont li dames qui qi!t,'nont (1. creront) en Jliesii. Kalles les ot amenées lassiis: Soixante furent vestues de b(3u fus; Tos lor adous furent a or!,\dtus.

 Chevalerie Ogier de Danemarche,\. 13001.

 Le IVançais a conservé Adouber, terme du jeu des échecs, et Radouber, terme de marine: le verbe islandais .4f dubha signifiait également Orner Qi Apprêter, Arranger.

 Adret, a l'adret de, prép. Envers, Vis-à-vis de; on dit aussi A l'endroit de. Cette pré- position se trouve également dans le patois de la Vendée.

 Adreuger, Adroger, v. rétl. (Orne) S'habiller grossiè- rement, grotesqucment. Voyez Droguet.

 Advantive (en), locut. adv. Dans les temps à venir; ou la trouve aussi env. fr. Et nous avons en l'escriture que Anté- christ sera engendre en advantive de père chrestian et de mère juifve; Journal d'un bourgeois de Paris, p. 538, éd. de M. Buchon.

 Affauturer, V. a. (arr. de Vire) Priver, Faire faute.

 Affecter, v. réfl. (arr. de Bayeux ) Se forcer, S'appliquer.

 Afféter, v. a. (arr. de Vire) Raccommoder, Embellir. Haubers e helmes afaitier. Roman de Bon, v. 12460.

 Par sun sent cors, par sa faituro.

 Roman de Trislan, t. 11, p. '^(>, éd. de M. Michel.

 Fetishj signiliait même Elé- gamment en vieil anglais:

 And fais sat on a sisour That softely trotted;


 

 

(delwedd C1208) (tudalen 007)

AFF 7

 .Knd l'avel on a llatleicre Fetisly atired.

 Vmon o/Piers Ploughman, v.

 121!^

 On le prend aussi, comme en vieux-irançais, dans le sens d'Élever, Nourrir.

 Mais ele l'avait alaitie Et tout nouri et alaitie.

 MousREs, Chronique riméc, \. 234.

 Affier, v. a. Promettre, Assurer.

 Par fei, vos afi, se je l'truis, Premier i ferrai, se jo puis.

 Roman de Roii, v. ssss.

 L'ancien provençal avait aussi Afiar.

 Affiquet, s. m. Ornement de toilette. De Figere, attacher, on a fait Afque, épingle: Affiguets se affichent aux bonnets, disait un vieux proverbe français:

 En son pis avait une afique D'or et de mainte piere riche.

 Phelippe DE Reisi, La Mannekine, V. 2223.

 Les maîtres du Puv de Dieppe donnaient à la meilleure ballade une affique d'or; Précis analytique des travaux de l'Académie de Rouen pour \ 838, p. 304. On s'est paré avec des Affiques et par extension on a donné le nom à\iff,quets à tout ce qui servait à la toilette. Dans les gloses d'un Dictionnarium de Jean de Garlande, dont le manuscrit est du XIV' siècle, Monile est déjà expliqué par Affike, et Spinter par Affical; voy. Mone, Anzeiger fur Knu de der altteutschen Vorzcit, 1835, col. 497.

 Affiquets, s. m p!. Pctils


 

 

(delwedd C1209) (tudalen 008)

8 AFF

 tuvaux (le bois ou d ivoire dans lesiiucls on pche le, bout ih's aiiiiiillos à tricottcr. Le rouclii les appelle Afjlijuaux.

 AbFiSTOLEH, V. réil. Sc parer. Du latin Fi^tuln le vieux franeais avait l'ait Affistokr, tromper, coniuie Piper de Pipeau;

 Hoiiimo poiirveii, Qui a tant M'ii D'allistolt'Z, Jîien est toniu S'il sVst venu rrcmire aux (iletz.

 Cuillaiimo Alexis, Blason des faiikex amours, p.?.(;3.

 (>t a Uni par lui donner, ainsi nue le j)atois normand et celui du Berry, le sens à'Appipcr pav la parure.

 Ai'KLATUEu, V. a. (arr. de Mortain) Terrasser, Renverser. Le vieux français disait eaalemenl Flatir et Flatrir.

 Or escutez corne jo fiul fous E esptM-duz e entrepris, Ke un plaiii baciii d'ewe pris!•: sus le perron l'a llati. Li lorneimens Anfkrisl; B. R.

 tonds de îNotre-Danie, n":>,

 fol. 213.

 ÂFFLiBAT, s. m. Manteau. Voyez le mot suivant.

 Affluber, V. a. réfl. Couvrir, S'envelopper. On lit dans le Roman de Itou:

 La fist d'nn niantcl afluber,

 Du plus riche (pi'il pout trouver.

 C'est notre verbe S'alfahler.

 ÀFFOi.En, v. a. Devenir fou: ce mot ne s'emjjloie ordinairement qu'au ligure:

 Dictes hanlinient (pie j'alïole Se je dy iiu\ autre parolf.

 Farce de Palhclin. On s'en sert aussi en Iranrais -. mais il vioillit hcaucniip


 
AFF

 Affu.nuulw, V. a. Enfoncer. Aller au fond: L'un passe e.n noanl, l'autre al'onde. Gt-iMiT, Ilniuclie des roijaux lignages, t. I, p. 270.

 C'est notreverbe Effondrer. Affongrer, v, a. ^Orne^ Rompre.

 Affoler, v. a. larr. de Valogncs] Exciter; dans le Dictionnaire roman dedom François, on trouve Alfoer. avec la signification de Faire ilu feu.

 Vfkdlrcher, v. a. (arr. de Valoiines ' Enfourcher.

 Affourée, s. f. ( Orne ) Fourrage; de l'islandais Fodr, nourriture du ijelail: le d a disparu, connue dans Fourrure du gothi(iue Fodr;\(' bas-latin Fodrtim l'avait conservé.

 Affoirer, V. a. Donner à manger aux bestiaux; on dit dans le patois du Berry Afféner, donner du foin.

 Affr.vy, s. m. Effroi; du vicil-aliemand Ei'par, Hiver: on dit encore en Irançais: les ^//m de la mort.

 Affresas, s. m. (Orne; Engoule-vent. oiseau de niauvais présage ([ui ejfraijait; le mot français Fresaic se raj)proche moins de sa racine.


 
I.c lii<leu\ cri de la fresaie effraye Celui (lui Toit; elle > oie de nuicl i:t a tetter les chèvres prend dednict; T'eshahis-tu s'elle se noiuuie effraye?

 Oiseaux de Bclon, p. 2ft.

 Affrillon, s. m. (Orne) Petit morceau de pâte (pu s'attache aux mains du boulanger (pii pétrit.

 Affriroiroi . part. pass.; Orne^ Engourdi de froid.

 Al I!!i>MFH . ^ '^ I arr. de


 
AGA

 Vaiognos! Séduire une fille, la Tromper; le vieux français lui donnait la même signification. Affrouuer, V. réfl. Faire de mauvaises connaissances; du Froc des moines. On donne une signilicalion analogue au s. m.

 AFFROC.

 Affurer, V. a. ( arr. de Vire) Voler. Furer existait aussi en vieux-français ainsi ([ue Fur t.

 Oubliance de Dieu, Fuit, lanecin, violence en maint lieu.

 J. BoucuET, Triomphe de François /", fol. 101.

 Nous avons encore furtif.

 Affûter, v. a. Ajuster, llé- j3arer. Le français emploie aussi Affûter dans le sens à' Aiguiser.

 Affl'tiaux, s. m. pi. (arr. deBayeux) Objets peu nécessaires. Il avait le même sens en vieux-français. Voyez Roquefort, Glossaire, 1. 1, p. 34; c'est probablement le même mot quAffquets, objets de toilette, que le patois du Berry appelle Affutiaux.

 Aga, intcrj. Tiens, Voyez un peu; Hagah avait à peu près le même sens en hébreu, mais nous n'en croyons pas moins qu'il vient du "saxon Wardon, Argarder, Agarder, en vieux-français et en normand:

 Hé! quel honnein-, te voyant par la

 place Tout conveit d'or, ain.si la populace Dire en arrière: Aga! voilà celuy Duquel la France a reçu tant l'ennuy.

 Yauquelin de la Fres-naye, Satire

 On trouve le même vocable avec la même signification dans le patois du Berry. Le plus souvent on joint à cet impératif la


 

 

(delwedd C1210) (tudalen 009)

AGE 9

 particule donc: Agadon, Egué- don. — Dans plusieurs cantons du Jura on dit Ogo.

 Agalis, adv. "(Orne) A ta honte.

 Agasse, s. f Pie. Il se trouve aussi en vieux-français, et La Fontaine s'en est encore servi; Fables, 1. XII, fabl. 11.

 Agasser, v. a. et n. (arr. de Valognes ) Crier après quelqu'un avec aigreur, A' Agasse, comme Piailler de Pie: les oiseaux agassent quand on approche de leur nid; on dit aussi Egasser.

 Age.xoillons, adv. A genoux.

 l'rieres fait et oreison, An suspirs et agenoillons.

 Légende de saint Bomis, B. R., n" 7024, col. 2, y. 2.

 Ager et Agier, v. a. Emanciper. Donner ïâge. Ce mot existait aussien vieux français: Tout soit che que il ait bos aagie a couper; Coustume de Èeativoisis, ch. XIII. p. 76.

 Aget, s. m. (arr. de Caen) Petite trappe dans une porte par laquelle on fait le guet, on a guet te.

 Car il ne pouvait bonnement prendre la peine d'aguetter ses commoditez comme font les jeunes gens... Desperriers, Nouvelles, p. 105.

 Nous avons encore Guct-ù- pens qui est une corruption d'Aguet appensé, embûche pré- méditée:

 Un nommé Jacquemart le 0- liviers a tue et murtry de fait et d'aguet appense," environ souleil escousse, JeanLemaire. Lettre de Charles V, roi de France, du 8 octobre 1 410.


 

 

(delwedd C1211) (tudalen 010)

10 AGO

 Ai.ET, S. ni. (ar. de Vire] llabitudo; Manière dôtrc, dM- (jri: on dit Ajeu dans I arrondissement de Caen. Dans!c patois provençal Agi signifie Action.

 Agios, s. m. pi. Longs discours; d'une litanie oîi le mol Xyicç, est souvent répète.

 A(;iOïs, s. m. pi. Cérémonies, Caresses liypoerites; dM- f/ere, jouer, comme Façons et A/p'tterie de Facere.

 AcHOTEH, V. a. Flatter. Voyez l'article précédent.

 AcoBiLLES, s. m. pi. Petits meubles sans valeur; il se trouve en rouclii avec la même signilicalion.

 Af.o(iONNER, V. a. (Orne) Adoucir, Amadouer: du bas-latin Agogare, Donner à manger à discrétion (Voyez gogon), ou du \ieil-allcmand Gouggolon, Faire le jongleur.

 Agohee, s. f. ( arr. de Baveux et de Valognes) Accueil bruyant; on dit aussi GOHÉE dans l'arr. de Caen. Selon Ausone Gau se trouvait dans Ennius pour Gaudkim.

 ti^nuius, ut memorai, replet te laetifi

 cans gai!.

 et lancien provençal avait gaiich:

 Ainor.s vol gauch e guerpis los enics. Pierre d'Auvergne, DejoslaHs.

 Agonir, v. a. (arr. de Baveux cl Orne) Ago.niseu (arr. de Valognes; employé aussi dans le Berry) Attaquer, Accabler, Injurier. Atbleta coclcslis militiae duduin in palestra mnn(lanaecon versai ioni s aucmisaiis iimeos \ ilioruin virililer debell;i\ il: ()d'>M de Cluin . Snnrii


 

 

(delwedd C1212) (tudalen 011)

A(1R

 Gcraldi vila, 1. il, cb. 1. Agonir ii la même signilication en rouclii; peut-èlre est-ce une corruption euj)lioni(pie de Ahonir. Voyez ce mot.

 A(iosE, part. pass. (arr. de Caen ) Rassasie, Qui eu a jus(juau gosier.

 A(;oiT.EU, V. a. (Orne) Irriter, Exciter cttntreciuebpriin. At gussa signilie en islandais Parler L'grrcmcnt.

 A(;oLT, s. m. Assaisonnement; de Gustus.

 Agoitek, V. a. Assaisonner; il signilie aussi Donner du goût jiour ([uebpie cbose; c'est le contraire de Dégoûter.

 Agiup, s. m. (Orne* Appât jeté sur la neige pour prendre des oiseaux; de l'islandais .1/ greipa. Prendre, Saisir, draper en vieux français:

 Nef n'i demeure qu'il ne preingncut; Tout e.st vendangie et grape.

 Gnvr.T, Branche de.'; royaux li(jiiarjes- t. II, v. 3770.

 Agripcr a la même origine. Voyez aussi égrat.

 Agratier, v. a. Plaire, Agreer. Le vieux-l'rançais avait Agrachier, et le provençal .rlg radar:

 lîe m'agrada '1 bel tonip.'^ d'e,-;liu, L (kls auzels m'agrada '1 diaïu.

 Raimond di: Mhxwxl, Bem'agrada.

 Agiukeh, V. a. Enlever de l'orce. Prendre avec des griffes. Le bas-latin Agriff'are avait un sens dillerent; il signiliait EIcndrc ses griffes: Ristardae yl anales campeslres conlra axes rapaces liorri pilant plumas agrifando se. et élevant alas. Fridericus 11. imperalor, J)e arlc rrnundi. 1. I, cb. •)0.


 
AGU

 ÂGRiocHEs, S. f. pi. Agaceries, Eflbrts pour être tigréahle, qui se prononce ogriable dans le patois normand.

 ÂGRioTTES, s. f. pi. Voyez

 AGRIOCHES.

 Agoussé, part. pass. (arr. de Vire) Renfrogné.

 Agucher, y. a. Aiguiser. Ce mot existait en vieux-français; le provençal Àgusar, l'espagnol et le catalan Âguzar; le portugais Aguçar et l'italien Aguzzare se rapprochaient aussi davantage de la racine latine -4- cuere.

 Aguilanleu, Aguilanneu, s. m. Etrennes, Présent du prejnier jour de l'an; Ad viscum anno novo: Paul Merula, Cosmogrnphia: Solitos enim aiunt Druidas per suos adolescentes viscum suum cunctis mittere coque quasi munerc bonum, iaustum, felicem et fortunatum omnibus annum precari.

 Trouva des varlets ou jeunes compaignons... qui alloient... ((uerant aguilen neu. Le dernier jour de décembre; Lettre de 1 473, citée par Carpentier dans le Glossarii supplementum. En Anjou, on supprima, en 1595, une quête appelée Aguilanneuf que l'on faisait dans les églises le premier jour de l'an, et l'on défendit en 1668 de continuer à la faire môme hors des églises. Dans le patois du Berry Angilan signifie encore £'f rennes, et Guilané, Aumônes du commencement de Vannée. Voyez, sur la cause de celte signification mythique da gui, M. Édélestand du Méril, Histoire de la poésie Scandinave, prolégomènes, p. ino.


 
A 110 41

 note 2.

 A H AN, s. m. Peine, Fatigue, Souffrance: onomatopée, son qui s'échappede lapoitriuc d'un homme essoufflé au moment d'un nouvel effort; aussi disaiton autrefois Haan:

 Molt i orent tuit grant haan. ' Roman de Rmi, v. 8655.

 Pendant le moyen-âge on exposait à la vénération des fidè- les le Han de saint Joseph conservé dans une bouteille. Le vieux-français ajouta aussi une prosthèse par euphonie: Grant ahan sueffrent et endurent, Roman de la Violete, v. 560S.

 Au laboureur nonchalant

 Les rats rongent son blé et ahan.

 Proverbe du xw" siècle, cité par M. Leroux de Llncy; ProverbesfrançaiSft. Lp. 51.

 Ahanner, V. a. Voyez en

 HANNER.

 Aheurt, s. m. (Orne) Coup appliqué sur une cliose facile à déranger, ([ç, Heurter.

 Ahi, Interj. On excite ainsi les chevaux à avancer. C'est probablement une corruption deari: Per las iifterjectios excita hom soen lasbestias, coma arri: Legs d'amors, fol. 103, dans Raynouard, Lexique roman, t. I. p. 126.

 Vous respondez: Hary, hary C'est pour l'amour demonmary.

 Roman de la Rose, v. 8785.

 Dans la Corrèze, on se sert encore de Arry pour presser la marche des bêtes de somme; c'est le radical du vieux-français Harer et de l'anglais Ha/•//, exciter.

 Ahonir, v. a. Déshonorer, faire honte: Hon en xieil-alle


 

 

(delwedd C1213) (tudalen 012)

lii AIG

 inaïui:

 liriiniin l'ardieveskc se tint por alidir.

 lioman de Uou, v. \?,\)i.

 Le viciix-frauçais disait aussi

 AUO.MKK:

 Adonc respondit Jalousie: Iloiilc, j'ay paoïir d'cstic traliye; Car Iccliciic est tant iiioiilcc O'ii' lidji [Kimiiiit t'slii'alioiitee. lioman de la Rose, \ . M\s:\.

 Ahontir est resté dans le patois dti J}i'rry,et l'on en trouve aussi ((U('l({ues exemples en \ ieux-iVaurais. Vo\('z Les quinze joies du mariage, p. 172. Nous disons encore Honni.

 AnoQuiEH, V. a. (arr. deCaen) Accrocher, comme le vieux-français Ahocher; Ahoqtier a conservé la même signiliration en rouchi.

 Ahourdi, adj. (Manche) Engourdi de froid.

 Ahibir, V. a. (Orne) Mal recevoir, Recevoir quelqu'un comme un Iluhot, Coquin, Canaille, en breton.

 Ahurir, V. a. Abasourdir, Ilé- béler, du vieil-allemand, //ener, Hatir, tète de bêle sauvage, llurc; AHURIR signifiail donc [)rimilivement />on7îPr une tête de béte saurafje. Par une (igure semblable on disait de certains criuiinels i\u'ih portaient une tète de loup; W argus sit, hoc est expulsus, dit déjà le Lex /lipuaria, til. Lxxxvii. Le provençal disait Ahurar, et il est remarquable qu'en allemand Rar, en saxon Ji^rr (>t en islandais Bior, signilient Ours.

 AiAiDK, Inlerj. qui niar(|ue la surj)rise ( Orne ): peut-être le français Taijaul.

 AwiRAS, s. m. Verjus Per
-nniK's au^blaiis ai^rcst . rai

 
AIR

 sin: Ordonnances des Rois de France, de i:n3; t. V, p. (i7(3.

 AiLERox, s. m. (arr. de Valognes) Aile de volaille dont on se sert pour balaverles tables.

 Aii.RTTEs, s. i'. j)I. Petites ailes garnies de crochets de fer pour conduire le lil sur le fuseau.

 AiNGiE, s. m. ( arr. de Rayeux ) Hameçon: ce n"es( j)as le Ifamus'hi'xw, en vieux-fiançais Ain:

 Car le i)ois.<on c'on prent à Pain. Fabliaux anciens, t. 11, p. 3i»i.

 mais le Aungul de l'ancien Scandinave.

 Ai.xs, conj. Mais, comme en vieux-français. 11 ne s'en ellVova l)oint, aius dit; Sparte n'est pas à un liomme |)rès; Amyot, Traduction de Plutarquc, Morales, t. IV, p. 56. Il signilie aussi Avant:

 Ainz un an trespasse lioman de Hou, v. 3:^13.

 AiRAGE, S. m. Ressemblance d'air.

 Aire, s. m. IMace vide de la maison, comme \Aire de la grange, et ÏAyiaut du vieux-Irançais. Une i)lace gaste, aj)- pellee ayraut... ouquel ayraut ou place; Lettres de grâce de 1448, citées par du Cange, t. 1, p. 517, col. 2. C'était aussi lesensdu bas-latin A>jralc, Agriale, et de l'^lin// j)rovençal (pie M. Raynouard, Lc.riquc roman, t. î, j). 10, a eu tort d'expliquer par Basse-cour, Dépendances . Masure . Hangar: il l'allait dire Place-vide c[ Grange. De blato l'urato, in\ento in ayrali alicujus de ali(|iia ^i!la. .{ncivn dorumoit yw


 
AIR

 blié par M. Cibrario, Délia storia di Chieri, t. II, p. 191.

 AiRER, V. roll. S'irriter; le vieux français avait pris aussi la forme AI.

 Quand le duc Toit ov, si fust moult trouble, et lui deffendit qu'il ne se partist point et moult airement prisl ung baston; Mémoires de J. du Clercq, 1. V, cb. xx, t. III, p. 383, éd. de M. Bucbon. Comme la colère double la force, Air avait pris le sens de Force, Impétuosité:

 Il conquist plus par .son air Que .ses oirs ne pot maintenir.

 Partonopeiis de Blois, t. I, p.

 18, V. 491.

 Puis Ta enpaint de tel air C'a la terre le fist cair.

 lîoman du comte de Poitiers, v. 117.Î.

 AiRiE,s. f. (arr. de Caen)ne s'emploie que dans la phrase: Une airie de pois, c'est-à-dire une planche de pois; ce qui est labouré [aratum) en pois. On disait en vieux-français Jree: Dont l'en poing et fait aler les liuefsen Tarée ^.Lettres de grâce de! iiO, citées par Carpenlier, t. I, col. 270.

 AiRiÉE, s. f. (arr. de Bayeux) Quantité; Ce qui se fait à la charrue [arata]; on dit par figure Une airiée de toux.

 ÂiRSES, s. m. pi. (arr. de Vire) Ébats; peut-être une corruption (ÏÂises.

 Et il molt doucement le baise Ne li vaut .soffrir nule autre aise. Laid'lgncmrès, p. 15.

 Dans la langue des troubadours, Azers signifiait Elévation, Ptùssnnce; la racine serait alors pro])ablemenl Eri


 
ALL

 

 

(delwedd C1214) (tudalen 013)

13

 
gère.

 AiRUUE, s. f. (arr. de Caen) Façon qu'on donne à la terre de labour. On se servait aussi autrefois d'Arer, Airer, Erer:

 N'iert point la terre lors aree. Roman de la Rose, v. 8421.

 Autresi se li mains puissanz ère la terre au plus puissant, la charrue ne soit pas destorbee. Etablissements de Normandie éd. de M. Marnier. p. 16. Dans le patois de l'Isère, Arari signifie une charrue pour le labourage, et dans celui du Berry Arriot, une charrue sans avant-train; le français disait encore Araire au XVP siècle.

 Sangar picque ses bœufs et d'un luisant araire Setrace les sillons de son champ tributaire. Du Bartas, Œuvres, p. 480.

 Ajuster, v. a. Joindre, Assembler, Rapprocher.

 Devant
Marsilie as altres si s'ajust. Chanson de Roland, stv. i,xxn, v. 4.

 Le français actuel dit Juxtaposer, mais il donne un sens complètement différent k Ajuster.

 Alipan, s. m. (arr. de Valognes) Soufilet, Coup: corruption du latin Alapa; le vieux-français disait Alippe:

 Chascuns sera malegripe; S'ilz treuvent les gens maucourtois Horion aront et alippe. Eustache Descil^mps, B. R., n° 7219, fol. 270, coi. .'5.

 Alise, s. f. (arr. de Vire) Grande ornière, Bourbier; on dit ailleurs alisée. En breton Leiz signifie encore, Moite, Humide.

 Alléluia . s. f. ( arr. de Yalognes ) Oxalis qui pousse u


 
Al.L

 
dans le Icinps de IVu|UCS; c'est i',' iKim (ju'on (loiiiic itnssi ii colle piaille dans le, iiiilicudela France; voyez Boreaii, Flore (lu Crnti'c, j). 63.

 Allkr ('s'e.nj.v. unipor. Laisser s'en aller: Un plat son va «piand il laisse échapper les li(juides; cette locution est aussi usitée dans le licrry. Voyez

 FLIK.

 Alleu . s. m. (arr. d(> Caen) Tâche des aôuterons, Cession qui leur est faite à forfait d'un travail quelconque; c'est le sens primitif du vieux-français

 ALLEU.

 Alloser, v. a. Louer: ce mot existait aussi en vieux-français; on lit dans le Doctrinal de Corteisie:

 Vous ne devcs mie par raesdire avan

 fhior INe pour vous aloser autrui des avan

 cliier.

 Voyez aussi le Knman de la Rose, V. 548G.

 Allouetter, V. a. (arr. de Vire) Appeler; à la chasse des allouetles, on les appelle avec un appeau.

 Allucher . V. a. Nourrir: il signifiait d'abord Cultiver; de Louchet, houe, bêche:

 Nul ne doit aluchier mal arbre no mal

 iierbe.

 Jean deMeuîsg, Testanie)}t,\.lZ91.

 Puis on l'aappliquéaux hommes:

 Luxure est ung pecliic que gloutonie

 aluclie

 Et si le fait flamber plus clcr (|U(;

 sfchc Luciie.

 .(oan iiK Meung, Codicile, v. 1725.

 Allure, s. f. Ambic; Un

 clH>val d'allure, de promenade

 ambniatio ..l//?nv. joint ii l'ad

 

 

(delwedd C1215) (tudalen 014)



 14??
ALU

 iectif6';Yjn/,si^'niliai ton vieux-français le (ialop: Ya de la;:raiit alleure des destriers, l'iini; liurta a l'aiiltre: Je/tan di5am/rt', ch. XXXVm, p. 2olJ.

 Mais nini le pas ne l\iin])l('ure, Mais mer\<'illcs i^rant aicure. UiAoïs, Chronique riméc, 1. ii, V. 14121.

 Aloioxe, S. m. Retard, Ce qui éloifrnc:

 Dont lediray-je sans aloigne. Ovide ms. cité par Bonn., s. v.

 Voyez aussi du Cange, 1. 1, p. ini, col. 2, etBenois, 1. II, v. 5G29.

 Alœuvré . adj. Actif. Empressé à Vouvi'age.

 Alouvir, V. a. Alïamer comme un loup: on dit aussi

 ÉLOUVIR.

 Asesyeuxélouvis, à sa mine pendable I! le prend pour un cbouan.

 L\u.EMVN, LaCampénadc, c\\. m, p. 21).

 On dit Àlnuhrir en patois vendéen:

 I vindis cbez nous, i treuvis Cinq oents < ru.se-bariques; Tretos, eme dau\ grands aIoul)ris, Mangiaut in b()iieacti(|iie. Chanson citc'o dans les Mémoires de V Académie celtique, t. III, p. 374.

 Alovir, v. réfl. (Orne) S'assoupir. il/o</fl;- signifiait 5e coî/- oAer en provençal:

 Quan lay aura son trap temhit, Nos alogerem d'en\iro.

 Bertrand de Born, Lo coms

 Alumelle, s. f. Lame de couteau. On disait aussi en vieux-français alemele et ale

 miele:

 Prisf un cotel q'il vit sus le doblier Dont lin vallcs il fianclioit If nicngier; (irans lu c lonsi t de\aiit apointies; Li niances lu a (in or entaiilies K( ralemeled'nn poilovin arier. Chrvnlerie Of/icr de Dancmurche, \. 'i2i7.

 

 

(delwedd C1216) (tudalen 015)



 
AME

 Un coutiel ot moult rice a pointe, L'acier ieit l'aleniiele jointe.

 PliilippelNIousKEs, Chronique riméc, V. 22057.

 ÂMAiN, adv. (Manche) Dun usage commode; A portée de sa niai 11; le ^ ieux-français en avait lait un adjectif Âmani, Ameni:

 .... Cil qui sert bien a déduit De chiens, il en est plus hardis. Plus apert et plus amenis En assaillant bestes terribles.

 Gace de la Yigne, ap. Roquefort, Supplément au Glossaire, p. 19.

 Amaladir. V. n. Devenir malade; on dit aussi Enmahdir, comme en vieux-français:

 Mes la reyne enmaladist. Lai de Haveloc le Danois, v. 231.

 E de c'enmaladi soentre D'enfermete si dolerose Qu'en ne s'ofiri plus angoissose.

 Benois, Chronique rimee, 1. II, v.

 39308.

 îi V a dans le patois du Berry, amaïader et enmalader.

 Amarrer, v. a. (Manche) Arranger, Mettre en ordre. 11 signifiait d'abord préparer un navire à prendre la mer: Teneatur prompta dicta navis parata et amarrata, prout hactenus teneri consuevit; Document de 1341, cité par du Cange, t. I, p. 257, col. '1; et une population maritime a fini par l'appliquer à toutes ses occupations.

 AMATi>',adv. Ce matin, comme Aujourd'hui Dans ce jour;

 voyez ANIEUT.

 ÂMECHE, s. f. (Orne) Cerise aigre; on prononce amègue dans l'arrondissement de Caen, peut-être parce que le petit lait


 
s'y appelle Mègue. A Rennes on dit Dîimêche.

 Amignarder, v. a. Apprivoiser, Rendre mignard. Selon Roquefort, t. I, p. 59, il aurait signifie en vieux-français Ca-'esser, Flatte)'.

 Amicnoxer, v. a. Apprivoiser, Rendre mignon: peut-être le vieux-français Amianoter en est-il une corruption; Mignon. signifie Joli, Ami en breton. amigxoxer existe aussi dans le patois du Berry.

 Amigraxer," V. a. (Manche) Bouillir à petits bouillons, de l'islandais Hamaz devenir et Grana excellent.

 Amomi, adj. Fou.

 Amoxt, adv. En haut, comme en vieux-français:

 Et dist: Levés vous sus amont.

 GuiLLAi ME li Clerc, Aventures de Frégus, p. 88.

 11 ne se dit plus guères qu'en parlant du vent; Il est d'amont, \\ souflle des montagnes; c'est l'opposé du Yentdaval qui donne ordinairement de la pluie:

 Ainz torne aval et par amont, Si corn nature le semont.

 Blastange des faiies,v. 13, dans inbm&X, Jongleur s et Trouvè- res, p. 75.

 Quoique se rapprochant toujours du nord, le vent d'amont n'est pas partout le même; c'est celui qui, suivant les localités, donne plus habituellement du beau temps; on dit qu'il remonte cpiand il s'éloigne de Vaval. D'autres vents changent également suivant les localités; ainsi le vent de Galerne qui, suivant le Dictionnaire de V Académie, souffle du nord-ouest .


 

 

(delwedd C1217) (tudalen 016)

IG ANC.

 l'sl le nom (|uc sur los Iwrds de!a Loire on donne au v(>nld"esl.

 AmoI HETÏK DES CHAMPS, S.

 f. (arr. de Baycux) Anlhoinis arvensis 'Camomille); Amarottc dans le i)alois de la Vendée: ee nom lui vient de son amertume comme celui du cerisier sauvaj;e, Amarel en vieux-t'rauçais; ou de la couleur jaune de sa (leur, Amarillo (>u esjjaiinol; AmanjUia lutca. Amuiill.vnte, s. r. yarr. de Baveux) Vache prête a vêler . dont les mamelles se jionflent de lait, ne sont plus sèches.

 Amusant, part. prés. (Calvados) Fainéant, Qui muse.

 Anchias, s. m. (Orne Eni'anl de mauvaise mine, (lui vient mal: c'est probablement un mot corrom])!!: onlildanshiFrt?-»jj<- le 13G de Lindenbroj;: Me gravis nécessitas et anates pessimeoppresserunt: elFestus donne à Anates la sip,nification de maladie.

 Andain, s. m. (Orne) Enjambée: le bas-latin Amhna a\ait le même sens, et il s'est conserve aussi dans le 'patois duBerrv.

 Aneuteu, v. a. (Ornej Dé- fricher, Mettre en culturcUrs). ANOARiErx, V. réll. (Calvados) Se fourvoyer, S'attirer des embarras. Angariae signifiait en bas-latin des Servitudes personnelles. Nobiles et domini terrae i)ermittant homincs suos dies feslos observare, et non compellant eos evcctioncs seu alias angarias prestare; Concile de Trêves (1310) publiépar ^[artenne, Thcsaiirus iDiecdolonim. t. IV. col. 218. Am.imik. s. m. (arr. de


 
A M

 Bayeux: Cùles de l'Angleterre

 Àn(;oissek . v. a.; Manche) . Mettre en angoisse:

 Quant ti mal raiip)issciont fort, Tu iras a li |iar «oiit'ort.

 Roman de la Rose, v. "^TO.'i.

 Anieut, Amer. Anijit, adv. Aujourd'hui: Littéralement cette nuit comme .1»KJ///», parce ([ue les iteuples du Nord comptaient par nuitsetnon par jours. Spatia omnis lemporis non numéro dierum sed noctium liniunt: Caesar, De hcUo f/allico. I. VL Nec dierum numerum ul nos. sed noctium. com|)utant; sic couslituunt, sic condicunl. ut nox ducere diem videatur; Tacite. De mnribus Germano r uni.

 L'anglais a conserve Senni(jht et Fortnight quinze jours; et Shakspere s'est servi d".lnî"(//)i dans le sens de Cette nuit. Anet est resté dans le patois de la A'endée, et le vieux-français avait Enquemiit (Hac nocte):

 Bichard-Sans-Peur dit à un Moine qui avait eu la hardiesse de sortir la nuit de son couvent •

 Trop avez este, ce m'est vis, YAmW ainsos e entrepris.

 BtNOIS, 1. Il, V. o^^soû.

 Cet exemple est si évident qu il sul'lirait pour établir la vé- rité de notre étymologie, mais comme elle a été contestée, nous en citerons plusieurs autres. Ains le pendrai amiit o le matin.

 Chevalerie Ogier dr Daucmarche, V. 5117.

 ()() la iinie sevie annit esoliilgaitiez Que tlamen? ne terrien w. scient cn

 biiscliit'Z.

 

 

(delwedd C1218) (tudalen 017)

.loKi)\N! ANTOSMi:, C/iron'iq^ie, v. 138.

 
ANT

 Quer jo li manderai anuit u al matin K'il lait ester ma terre, si tienge son

 chemin. Roman deRou, v. 3443.

 Quant li cunte unt gabet, si s'en sunt

 endormit. L'eschut i.st de la cambre qui trestut

 ad oit. Voyage de Charlemagne, v. 618, et V. 625. Par Deu! co dist li escut une ne liir

 en suvint; Asez vus unt anut gabet et ascarnit.

 Anouillère, s. f. Vache qui n'a pas produit dans l'année; on dit Nolière dans le patois de la Vendée, et on disait iVaure en vieux-français.

 Antan, adv. L'an dernier.

 Et ressiflons la linotte mieux, qu'antan. Farce des Quiolards, p. 30.

 Ce mot existait aussi en vieux-français:

 Mais ou sont les neiges d'antan. Villon, Poésies, p. 24.

 C'était l'opposé à'Ouan (hoc anno), O^aw en provençal, U- (juanno en italien:

 Dit la dame: n'aiez paor, Je vous meterai en tel destor Ou il ne vous querra ouan. Fabliaux anciens, t. m, p. 314.

 Antenais, s. m. Poulain âgé de plus d'un an, né l'année pré- cédente. En rouchi on appelle Antenoisse la laitue qu'on a plantée avant l'hiver, l'année précédente. Le vieux-français donnait à ce mot une signification différente; voyez le Mystère de la Passion d'Arnoul Gresban, cité par M. Paris, Manuscrits francois, t. VI, p. 305.

 Antresiais, adv. ( arr. de Bayeux) Sur ces entrefaites, Jusqu'à ce que; probablement une corruption d'fnterea; on


 
APL M

 trouve en vieux-françaisjE'w^res/«efavec la même signification:

 Ce quident bien tôt entreshet Que ja contr'ens n'aiez recet.

 Benois, 1.!I . V. 21348.

 Any, pron. part. (arr. de Bayeux) Quelques; c'est le mot anglais; il se prend aussi adverbialement dans le sens de presque: Je n'n ai any plus.

 AoRÉ, adj. (Manche) Mur; il ne se dit que du blé qui se dore en mûrissant; Roquefort, Glossaire, t. I, p. 72, cite le vieux-français Âotir, Or.

 Apart, "Préposition toujours suivie d'un pronom personnel: Apart mei, en moi-même; le rouchi dit aussi A-part mi et le français a emprunté Aparté h l'italien.

 Apeur, Apos, Apous, s. m. Défaut, Ennui; Faire apos, Manquer; le bas-latin Aporia signinait Pauvreté: Ejus ab aporia sese compescere cen

 sent. Flodoardus, 1. XIV. poëm. 18.

 Suivant une glose de Papias, citée par du Gange, i. 1, p. 320. col. 2, .4pona aurait aussi signifié Anxietas, Taedium.

 Apié, s. m. Ruche {d'apes, abeille): ce mot existait aussi en vieux-français. Quand les abeilles essaiment, dans l'arrondissement de Caen on leur présente une ruche en disant: Apié bel! Apié bel!

 Aplets, s. f. pi. Filets; 1'^- ploidum du bas-latin avait la même signification: Ne navem mittere, pedes ire ad piscandum, vel aploida sua mittere. ad piscandum ponere, vel lovarc praesumant; Charte de I2o0, citée par duCange, t. l,


 

 

(delwedd C1219) (tudalen 018)

[) iUo.iol. iJ.On a j>aranaloi;i(.' i\ou\nni Aplets tout ce (iiii élait d'un usage jounuilior: les Cordages, la Menue vaisselle, les Oiilils, les Harnais, etc. Le vieux-français employait aussi ce mot dans ce dernier sens: Des lorlaitures (jueles sergans

 |)rendront De ce qui sera

 porte asonime, auront lasonuiie et les bas et aplait, autrement iiarnois; Ordonnances des rois </e/'Vawce,(r37G),t.VI,p. 228, art. 13. Dans le Jura et dans la Vendée, VAplet est un attelage de bœufs; le patois du Berry lui a conservé une signiiicatioh plus générale.

 ÂPLiE, s. f. (arr. de Vire) Réunion de pièces de terre assez considérable pour occuper un Iiarnois; dans le jiatois du .Jura Applier des bœufs signifie les Atteler à la charrue; le lalin disait également AppUcarc baves .

 Apolon, s. m. ( arr. de Baveux) Corset; Apollon était le ciicu de la beauté masculine; dans rOrne on dit Pouliot.

 Aponé, adj. Rassasié, Quia le ventre plein: voyez poné.

 Apparier, v. a. Appareiller: ce mot existait aussi en vieux-français, et le patois de la Vendée en a fait Apparai/er: Apariar en provençal et en catalan; Aparear en espagnol. >lpp«re///ersigni liait en vieux-français Raccommoder: l'our appareiller un pot de cuivre ou il aveil un pertuis, un d. Comptes de l' Hôtel-Dieu d" Evreii.T, de 1370.

 Appétisseu, V. a. Donner de 1 appétit: le français n'a ([uc le participe présent.


 
ARA

 Applomk, part. pass. Écrase comme sous une masse de |)lond): il signilie aussi Profondément endormi:

 Panionne/.-nioi, je n'ose

 Park'r liant; je crois qu'il repose: Il est lin petit aiiioniine.

 Farce de Pathelin.

 Le français dit encore: Un sonuneil de plond): c'est le Ferrcus somnus des Latins.

 Appointer, v. a. ( arr. de Valognes! Rendre pointu; Ajipointir en vieux-français. ^ Aqui.vulée, s. f. (Oriie) Suite, File; probablement des chevaux (jue l'on attache à la queue les uns des autres.

 AyuiNABOs, s. m. f. Agaceries, Prévenances; corruption à' Acclinabo.

 S'iins (lolenz fait une aoropie Ou un enclin devant s'iniage, Lors li porve si boeii coraigc Qu'ainz briseroit les iiis de fer Et totes les portes d'enfer.

 De monacfio in Ûnmine perïcU- tato, V. 11)4.

 Aqi:itoure,s. f. (Omc) Cliose faite sans soin et sans résultat. On appelait Quot ou Quiste un impôt forcé, consacré à payer les gardes-chamj)étres qui étaient fort impopulaires, et s'acquittaient très-mal de leurs fonctions.

 Jamais ne furent contraints paver aucuns impots, loltes, (iinstes ou adempres; Nostra(lamus, Vie des poètes provençaux, p. 104.

 Ahaï, adj.;arr. dePonl-l'Evèque) Enragé, (jue Ion prononce dans quehpics localités arajiv.

 Àr.\mie, s. f. ^^arr. de Cacn) Arrangement. Arrnmire du vieil-allemand ramen. siiïniliait'


 
ÂRD

 dans la basse-latinité, Promettre dejurer, de prouver la vérité de ses assertions] c'était pendant le moyen-âge la manière d'arranger les contestations judiciaires; de là le sens d'Âramir, jurer, en vieux-français;

 E Dex jurer et aramir Keniar i smit Noniianz venu. Roman de Rou, v. 12444.

 Comme on ne jurait qu'avec un certain nombre de témoins, Aramir prit le sens de Rassembler, Réunir.

 Cist qui tant ont este puissanz Nobles, riches e conqueranz Et qui (1. que) serveient clievaliers Sovent a cent e a milliers. Ci n'en pout pas dis aramir A lui porter ne enfoir.

 Benois,!. n, V. 39731.

 Bataille aramie signifiait une Bataille convenue, une Ba,- taille rangée:

 ivi son anemi trove en bataille aramie. Roman de Rou, v. 1G79.

 ÂRCA, interj. (arr. de St-Lo) Arrière, probablement une mé- tatbèse de Raca.

 Arde, s, f. Morceau de bois qui se place sur le côté d'une charrette pour retenir le chargeinent. Il avait la même signification en vieux-français: ïcellui Julian esmcu du cop print une arde ou l^aston d'une charrette a beufs; Lettres de grâce, S 408, citées dans du Cange, t. 1, p. 38G, col. 3. Ce mot se trouve avec la môme signification dans les patois du Berry et du Nivernais.

 ÂRDER, V. a. Brûler (d'^rderé] .

 O que bon cueur mes livres arderois. ir Vaux de Vire, p. m, édition de M. Travers.


 

 

(delwedd C1220) (tudalen 019)

ARG 19

 Ce mot existait aussi dans le vieux-français:

 o diable! il semble que j'arde. Diables, diables! je brusle et ars: J'ars, je brusle de toutes pars, Je dépars en feu et en flamme.

 Mystère de la sainte hostie.

 Are, excl. Yois-tu! Tiens! Il signifiait en vieux-français et en bas-latin Déjà, Présentement. Retulit sub juramento quod are très anni siint lapsi; du Cange, t. I, p. 382, col. 2. Rabelais emploie Aresmetys avec le sens de Tout-à-V heure (horamet ipsa) Prologue,1.1. En hébreu vulgaire ( rabbini(jue) hare a la même signification que le mot normand.

 Arestison, s. f. Retard.

 Droit a Viane san plui d'arestison. S'en est torneiz Oliviers li franshon. Gerars de Viane, v. 183.

 Hrestan en saxon signifiait Se reposer; anglais Rest.

 Argaigne, adj . (Manche) Grognon. Arg signifie Me'cAanf en allemand, et le vieux-français en avait fait.4r9ît, Mauvaise humeur: Lesquelles raffardes et moqueries, avec les autres injures et violences devantdittes, le suppliant print a grantargu, vergogne et desplaisir; Lettres de grâce, (Uoi) citées par du Cange, t. I, p. 390, col. 3.

 Argancier, s. m. (Orne) Eglantier; on trouve aussi en vieux-lrançais Arglantier:

 Quant je voy dessous l'arglantier La bergiere.

 Mystère de la Conception NostreSeigneur Jésics-Crist, se. xl.

 Argenté, adj. ( arr. de Bayeux ) Riche, Qui a de V argent.

 Argouesme, adj.. Rassasié,


50 ARR

 Q\\\ no fait j)lus ricnii lahic. On lit dans l*aul W arncIViil Diacre), 1. VI, ch. 24: Mémento, Du\ Fonhilfc, (piod nie osso inertcni et iniitileni (liviM'is, et vul^ari verbo oi'ga vocaveris.

 ARr.uinNER, V. a. (Manche) Faire crier un enfant, Le rendre arr/aigne: voyez ce mot.

 Ari, s. m. 'lOrne) Pied dnnc haie, lîord d'un fossé. Aria signifiait, suivant du Gange (t. î, p. 391, col. 1.),Locusciuinec colitur, nec aralur.

 Ari.^s, s. m. pi. Tracas, Embarras, {)l)stacle; Ce qui arrrtc ou nrrivrc; il a la même signification en rouchi et dans les patois du Nivernais et du lîerry: le vieux- français disait Àrrie.

 Ariv.\l, s. m. Fil d'arkal, Fil de fer. L'Archal du vieux-français avait conservé le sens (Idurichalcum ( cpziyal/.c: ];

 Ainz cstoit d'arclial ou d'yvoiic

 Romans de la Violette, v. 1590.

 Uns moult rice horloge d'arkal.

 MoHskes, Chronique rimée, \.

 25C.Î.

 Armeli.e. s. m. Lame de couteau; voyez ai.emelle: le vieux-français disait également Aime et Arme, Ame.

 AuoDivER, v. a. (arr. de Vire) Fnnuyer, End)èter: l'islandais At rcidu signifie Fûchcr, Mettre en. colère.

 AugiELiER, s. m. (Orne) Ouerelleur, Homme (|ui tourtnentc: au lieu de Argue/ier, le vieux-français donnait la même signilication;i Arg\iillunneux: \ou7. arc;.vI(..\e.

 Arre(..\rder, v a. Kegar


ARR

 (1er: Cette forme existait aussi en vieux-français . même dans le style de cour: Car narmi les grands, on n'arregarne pas a ces reigles et scrujiules: Brantôme, Dames galantes. On disait aussi, comme en patois normand, AguariUr: File dist en riant: agardez quel ovsel! Lettres de grâce (1398) dans Carpentier. t. ï,col. 383.

 Aiuui:uE,s. f. Automne, Arrière-saison; le patois du Jura dit Aderri, de Derruin, Dernier.

 Arronce, s. f. Espèce de vescc; M. Roquefort se trompe en crovant (ju il désignait en vieux-îrançais l'arroche: t. I . p. 90; du bas latin Jarrossia: Décima de Siligine, de Frumento, de Hordeo, de Avena, de Jarrossiis et de Vescis; Charte de 1096 citée par du Cange. T. 111. p. 7 '-8, col. 2. Le latin était lui-même une apocope de l'espagnol algarora; le vieux-provençal disait crzs. Les Arronces sont des Ronces dans le patois du Nivernais.

 Arroqueu, V. a. ( arr. de Rayeux) Accrocher; peut-être une corruption euphonicjue LlAhnqrier: ce mot signifie dans la Vendée Arranger, Raccommoder, c'est le vieux-français Ar7-oger ihml la racine est restée dans Désarroi.

 Arruner, v. a. Ranger, Arranger.

 r.icn arruncz, pendant jnsquos au

 groiiii;.

 C/iausoii.'i?ior7»aude.<i, p. tso, cri. de VI. Dnboi.s.

 Ce mol peut venir de l'islandais At rytias, Regarder ave<'


 

 

(delwedd C1221) (tudalen 020)

ARS

 soin: on dit encore en Normandie que l'œil dumallre met tout en ordre; peut-être le vieux-lrançais Aimer avait-il la môme racine [Adunare?):

 Trestote ira l'ovrc autrement Qu'il ne l'aunent, l'ait sei li diix. Benois, 1. II, V. 21351.

 ÂRSEï, adv. Hier soir.

 Le lingnages sainte Marie

 Est hui plus granzqu'il n'ereersoir.

 Fabliaux anciens, t. ii, p. 290.

 La forme provençale se rapprochait beaucoup plus de la ibrme normande:

 Senher, vecvos Folquet que venc ar

 ser. Gerar de Rossilhon.

 ÂRSELET, S. m. (arr. de Valognes) Vairon. Voyez darse

 LET.

 ÂRSouiLLE . S. d. d. genres (arr. de Valognes) Qui a des habitudes de débauche et de saleté; apocope de Gar souille. Viles personas, quas garciones vocant, Mathieu Paris, anno 1 256; voyez aussi Ordéric Vital, 1. xHi, p. 904. Une multitude de racaille et de garconaille mauvaise; Notice des manuscrits de la Bibliothèque dite de Bourgogne, p. 10. En provençal Gart se prenait déjà en mauvaise part, comme Garce en français:

 Dreitz ni razo no i veimaistener gaire Quan per aver es un gartz emperaire.

 Marcabrus, Aivatz de chan.

 Du Gange nous semble donc s'être trompé en expliquant le latin Garsallum et le français Garsoil par Guttiir. Odon Rigaud dit dans son Regestrum risitationum: Presbyler de Ribuef fréquentât tabcrnas et


.vss

 

 

(delwedd C1222) (tudalen 021)

21

potatad garsoil; p. 29, éd. de M. Ronnin. Dans le patois du Rerry Garsouiller signilie gâ- ter, détériorer. Le rouclii donne à Arsouille la même signification que le patois normand.

 Art, adj. ( Orne ) Nu, Dé- pouillé; nous ne le connaissons que dans la phrase Cheval art, cheval sans harnais. Voyez essarter.

 Aspergés, s. m. Goupillon; En aspergeant les fidèles avec l'eau bénite, on chante une prière qui commence par Asperges.

 Les fruits d'amours là ne furent pen

 dans; Tout y s'échoit tout au long de l'année: Mais "bien est vray, qu'il y avoit dedans Pour asperges une rose fennée.

 Clément Marot, Opuscules, p. 13.

 Voyez aussi un compte de 1452" cité par M. Roquefort, Supplément au Glossaire, p. 146.

 Assaisonné, part. pass. Qui vient à une époque convenable; Qui est cultivé dans la bonne saison: ce mot se trouve aussi dans le patois du Rerry.

 Assassin, s. m. ( Manche ) Assassinat; le rouchi le prend dans la même acception.

 AssAUTER, V. a. Attaquer; cette forme [à'Assalire) existait aussi en vieux-français, Asauter, Asaut:, Asaus de pez, briseure de mesons, asauz de charrue; Etablissements de Normandie publiés parM. Marnier, p. 37; on lui conservait quelquefois un l étymologique:

 Mais ainsi n'eschaperas pas, Tu auras encore ung assault. Jehan Michel, M>/stère de (a . Passion, l'" journ. se. i i .


33 AST

 AssAVEiu, V.;i. Savoir; cetlo forme existait m vieux-français dès le Xll' siècle: Dunt lor fist li queiis asaveir.

 nENois, 1. Il, V. 26»32.

 AssÉGRiR, V. n. (Orne) Rester en repos, N'avoir rien à craindre {Securus).

 AssENT, s. m. Bon-sens, Sens commun, parce qu'on s"«fcorde avec les autres.

 A estre tout sien me consens, Mais a lui dire ne m'assens.

 Alain Ciiartikr, Livre des quatre dames, p. G80.

 Voyez aussi LiiTcs des lieis p. 283 et The Indxj and hcr dogs(\â.ns\eReUqtiiacanti(iuac, t. I, p. 155. Assent a.\Si\i en vieux-français une signification plus conforme à son élyniologie:

 Boins cevaliers et de grant sens A vous estoit tous mes asens.

 Moi/SKES, Chronique rimée, v.

 873().

 AssoTER, V. a. Duper, Ennuyer, Rendre sot.

 Que voulez-vous que plus vous die Jeunes assolez amoureux:

 Charles d'Orléans, Poésies, p. 17 1, éd. de M. Cliampollion.

 Et d'autre part si entendoit Qu'a Valenciennes estoit Othe Que li quens de Boulogne asote.

 MousKEs, Chronique rimée, v. 2ir>0().

 AssoyiR, V. a. (Orne) Assommer, Étourdir; probablement une coruptioii d'Adsopire. Assabouir a la mèmcsignification dans les patois du Rerrv et du Nivernais.

 AsTicuER, Astiquer, v. a. 'ra(|uiner. Stagn signifie en islandais Ucvoiir Irop sonvcnl à la chu >(/(;. Peut-être le sens


 

 

(delwedd C1223) (tudalen 022)

ATI

 primitif (i.l.s7/r/(c/etait-il Toucher arec un /x'itnn: en irlandais Stic . en gaël Staoi<j, en anglais Stick et Stake, en llamand Stock, etc.: d'où est dé- rivé le vieux-français Entache. ^sïi(/Mersignilieen rouchi Toucher d'une manière peu convenablc.

 Tuz les essent estikez, ocis e mal

 bailli.

 Jordans Fantosme, Chronique rinice,

 V. 1179.

 Asticoter, v. a. Fréquentatif du verbe précédent; il a la même signification dans les .patois du Berry et du Nivernais.

 Atacher, V. a. Donner à tâ- che.

 Atelle, s. f. Bâton (arr. de Mortain ); Morceau de bois de chauffage ( Orne ); Fragment, Éclat, en vieux-français. Les lances volent en asteles.

 Roman de Renart, t. m, p. 261 .

 Toz me palors depecies enastele.

 Raoul de Cambrai, p. 70, v. 1 1 .

 De là le provençal et le catalan AsteUar et l'espagnol Aslillar, Briser. Dans le patois du Daupbiné Eitello signifie Eclat de bois.

 Aticuer, v. a. (arr. de Bayeux ) Agacer . Exciter. Voyez Asticher.

 Car nul vieil sanglier hericie, Quant des chiens est bien alicie N'est si crueux.

 Roman de la Rose, v. ioiG7.

 Nous disons encore Atiscrle feu. Atya signifiait Haine dans la basse-laîinité: ririmi appellati suntodio. vel atya. vel per verum appellatnm: Braclon. 1. III . lit II . (h. .').


ATR

 par. 3. Âstio signilie Encie eu italien, et Shakspere s'est servi iïÂles dans îe sens d'Insliqation, Provocation. Ces diC- férents mots ont sans doute une liaison plus ou moins directe avec la déesse Até ( kvn ) des Homérides; Rabelais a dit dans ses Fanfreluches antidotées: Maiigré Até a la cuisse héronnière.

 Atori, adj. (arr. de Baveux ) Taché, Moisi. Torr signiliait en vieil-islandais Gâté, Perdu.

 Atout, prép. (Manche) Avec.

 Atout li ilux Robert ses mains Des fonz le lieve cum parrains.

 Benois, Chronique rimée, 1. ii, V. 6947.

 C'est la préposition Àb réunie à l'adjectif Totit, comme elle l'est au pronom démonstratif dans Avec; pendant le moyen-âge, Od avait la signiiication de Avec, et on lit dans Benois, 1. II, v. 9216:

 Prendrons la vile e lui od toi.

 Atout, s. m. Coup, Blessure. On a appelé Coup d'atout, un coup donné avec un instrument très-propre à blesser, et l'on a dit par abréviation Atout. J.e français a conservé Atout dans un sens différent; il signifie, dans presque tous les jeux de cartes, la couleur Avec lac[uelle on prend toutes les autres.

 Atra, adv. (Manche) A travers; par une .de ces figures si communes dans le langage populaire, Tout atra signifie entièrement. En provençal, eu catalan, en espagnol et en portugais, Atras vient deylre^?'o, et signifie En arrière. A (a renverse.


 

 

(delwedd C1224) (tudalen 023)

AUL 23

 Attédiek, v. a. .attrister, [ad taedere). Probablement il y a une faute de transcription dans ces vers:

 N'abrégeons point notre ^ uPar trop nous affodier, Cent ans de luerencolie Ne paieront (las ung denier.

 B.vssELiN, Vaux-de-Vire, p. 191, éd. de M. Travers.

Attifer, v. réfi. S'habiller avec recherche. Se parer; il se dit de préférence des ornements de la tête {Topf en allemand). Le vieux-français l'employait aussi dans la même acception:

 Elle fut cointe et bien tilïée, Elle sembloit déesse ou fee.

 Roman de la liosc, v. 3503.

 Attitonner, v. a. (Orne) Dorloter; [Ad titillare).

 AuBOUFFiN, s. m. Bluct;,1/- hum fanum, le bluet a les feuilles l)Ianchâtres. Le vieux-français disait Aubifoin, et on le retrouve sous cette forme dans le centre de la France; Boreau, F/orc du Centre, n"772.

 AuDivi, s. m. (Orne) Autorité. Les gouverneurs qui avaient audivit du temps du roy Louis, ne moururent pas avec leur maistre, ainsi demourerent en gouvernement; Olivier de la Marche, Mémoires, lntrod.,t. I,p. 218, éd. de Petitot. Les Orientaux se servent (l(î cette formule pour exprimer leur obéissance: Entendre w/ obéir. En rouchi, Audivi signifie Audace, Hardiesse; le patois de la Corrèze lui donne le même sens que la Normandie.

 AuLiÈRE .s. f. Oreille: on appelle aussi Anlièrc la partie


-i ALQ

 des harnais qui passe derrière les oreilles du cheval.

 Allue, s. f. ( arr. de Vire ) Retard, Paresse, Billevesée; Voyez le mot suivant.

 ÀULLEU, V. a. Retarder; Aulaz signifie, en islandais, Niaiser, Perdre son temps à des futilités.

 AlM.VlLLES. s. m. pi. Bcstiau.\ {Animalin).

 Norois trova prenant auraaille.

 Geoffroy Gaimak, Chronique rimee puhl. par M. l'r. Michel, Chroniques Anglo-Normandes, {. I, p. 5.

 Les aumailles mardier lentement pas à pas.

 Vaiiquelin de la Fresnaye, Satire ù M. de Repichon] v. 123.

 On dit dans le canton de Vaud Armai lié.

 Les armaillés de Colombetta De bon matin se son leva.

 Ranz des Vaches.

 Dans risère on appelle un troupeau de bètes à cornes Armailli; en rouinansch Ermailli signifie Berçjcr, Bouvier; on lit dans un Caraula du Molé- son (Canton de Fribourg):

 ^JeclIé lia faite la transshon? Lie l'erniailli de Moleson.

 Le vieux-français disait aussi Almele et Amayle:

 Oste dit homme en batay le; Fuson dit homme de vif amayle

 Traité sur le vieiix-françai'; imprime dans VHistoire littéraire, t. XMI, p. f..'}4.

 Voyez le Lai de Mélion, p. 53, note.

 AiQUEU . V. a. (Manche) KtoulTer. Suffoquer: peut-être nue apo(oj)e de ce dernier mot ou une syncope iVOrridere .


A VA

 Occir, Ocliier en \icu\-rrançais: Si comme se je suis en ma meson inanans loing des gens, et larrons viennent en ma meson par nuit, et je ou nui ma mesniee les aperchevons et les courons sus pour penre, et les prenons ou ochiuns por che que il trouvèrent en défense; CoutumeduBcauvoisis, cli.30.

 Alvauke, s. f. Perte, Avarie.

 AvACHiK, V. n. Devenir lâ- che et mou comme une vache: on dit par ligure d'un soulier qui a perdu sa première forme (pi'il est Avachi.

 Av.\L, adv. En bas, Ventdaval. Vent de la vallée; opposé à Amont. Voyez ce mot:

 Rou devint hom li roiz e sis mainz li

 livra. Quant dut li pie beisier, baissier ne

 se daingna; La main tendi aval, li pie el rei leva, A sa bûche le traist et li rei enver sa. Roman de Rou, v. 1901.

 Avaler, v. a. Descendre, Aller aval.

 Kaunt houre est a manger avalent les

 degrés.

 Satire sur les Dames dans le Reliquiae anfiquae, t. i, p. 16î>.

 Jusqu'à ce qu'un homme de cheval l'alla saisir au corps et 1 avalla par terre; Montaigne, Essais, 1. III, ch. 6.

 Avait, prcp. Lelong, Parmi, Au milieu.

 Passementee avand les gambes D'im biau nerfd.

 Chansons normandes, p. 23.3, M. de ]M. Dubois.

 Aval le mo.Nfier a tel joie Qu'ainr n'oi teie n'oiu ne famc.

 I?. R. fonds de la Vallière, n" S5, fol. 120, verso, roi. l, ^. 26.


 

 

(delwedd C1225) (tudalen 024)

AVE

 AvEiNDRE, V. a. Atteindre (Avellere); il se trouve aussi dans le patois picard et dans ceux du Nivernais et du Berry.

 AvENA, s. f. (arr. de Mortain) Paille d'avoine.

 Avéra, s. m. Bete malfaisante; c'est le mot Avers avec une terminaison qui le fait prendre en mauvaise part. Voyez plus bas.

 ÂvERLANT, s. m. ( Manchc ) Lourdeau, Rustre, Brutal; l'allemand Haverling a la mê- me signification. Âverland signifiait en vieux- français Maquignon; Rabelais l'emploie dans le sens d'Ami de bouteille.

 Avernant, adj. Plaisant à voir.

 Li paleiz fu listez de azur e avernant Par chères peintures a bestes e a ser

 penz.

 Voyage de Charlemagne, \. 344.

 Peut-être I'a est-il une prosthèse ( Vernans ); car on lit dans J. Marot, Poésies, t. V, p. 366.

 Rose vernant, de dieu mère et an

 celle.

 AvERNOM, s. m. Sobriquet [Adversum nomen).

 Avers, s. m. pl. Animaux domestiques qui forment la principale richesse, {'Avoir d'un pays agricole. Avoir avait pris la même signification en provençal:

 E play mi quan li corridor Fan las gens e'is avers fugir.

 Bertrand de Born: Bemplay.

 AvERSAT, S. f. Fou, Possédé du diable; Erat a daemone vexata, et laedebatur potius in pede et in manu sinistris; et îariebat opéra ({uae faciunt ad


AVO

 

 

(delwedd C1226) (tudalen 025)

25

versatac; Acta Sanctorum . Avril, t. II, p. 825. Le vieux-français avertin signifiait la Goutte et l'Epilepsie; mais on le trouve dans le Dictionnaire roman de Dom François avec l'acception de Homme toujours inquiet, Fantasque. Ce mot ne s'emploie que dans l'expression injurieuse Vieil aversat.

 AvETTE, s. f. Abeille. On trouve aussi Avette en vieux-français.

 AvEUR, adv. (Manche) De bonne heure, Avant l'heure: L'aveur ne doit rien au tardi, dit un proverbe populaire.

 AviAS, s. m. OisesiU] Aviaiilx en vieux-français; c'est le mot latin avec une terminaison qui indique un pluriel.

 Avisé, adj. Spirituel, Adroit. Voyez le mot suivant.

 Aviser, v. a. Instruire, Informer.

 Raisons m' enseigne et avise. Et jou sai certainement, Que qui aime sans faintise Gent guierredon en atent. Gilbert de Berneville, Chanson citée dans le Glossaire de la langue romane, t. i, p. 114.

 Il signifie aussi Voir, Apercevoir, comme en vieux-français:

 E cil s'en sunt parti joiant, Enbrons e enchaperonnez; Unques ne furent avisez.

 Benois, 1. Il, V. 20794.

 AvisiON, S. f. Présence d'esprit, Bon sens.

 AvoLÉ, adj. Etranger au pays, Aventurier, Qui a volé à: Et ceux qui estoient ainsi bannis dont il y avoit foison se tenoient a Saint-Omer le plus, et les appelloit on avolez: Froissart. t. I, ch. 3î).


 

 

(delwedd C1227) (tudalen 026)

26

BAC

Paiv! cri(|uiu. niaianlt, a\ollc; On 110 scait tloiit tu es vi-iiu.

 Jehan Miciiki., Mijstèrc. de la Passion, l" jouriii'c, se. y.

 On le prend queUnielois dans l'acceplion d'Etourdi, ITomme léger; par une raison semblable, Âvol signifiait méchant, Vil en vieil-espagnol: Qiiando del avol orne derecho li daba. Vida de san Milan, st. 243. et eu provençal: Kt als a^ ois es d'ert;ullios sciublans. BAF

 Kainhaml de Vaqueiras, Eramreijuier.

 Avoi.ER, V. a. Lancer avec force, Faire voler.

 AvoNDiK, V. a. ( arr. de Baveux ) F^ngraisser, Donner beaucoup à manger. Cum pane abundo et (luincpie nicnsuris de ccrvisia, id est multo; F]ckeliard; De casibus Sancti-Galli ch. 9.

 AvouiBLE, adj. Précoce.

 VOVCZ .WEl u.


B

B.vBiNOUs, S. m. (arr. de Sainl-Lo ) Dévidoir, comme on dit ailleurs Bohîneux; ce mot vient sans doute des Bobines dont on se sert pour dévider: peut-être cependant est-ce une corruption de badinous. Voyez ce mot.

 Baboin, s. m. Boucbc; corruption de Babines. Ce mot ne s'emploie en français que dans l'acception d'enfant.

 Bague, s. f. (arr. de Caen) Grosse toile. Suivant Roquefort, t. I, p. '120, c'était en vieux-français une Paillasse. Ce mot signifie aussi le Balai avec lequel les forgerons jettent de leau dans leur fournaise.

 Baciierolle, s. f. ( Calvados) 'fine, Grand vaisseau de bois pour porter de l'eau; on disait en vieux-français Barhole [Bacca).

 Bacuot, s. m. (arr. de Baveux ) Petit filet en forme de \ase (Barra) pour pèclier des ecrévisses. C est piohahicrncnl


le même mot ({ue le vieux-fran

 çais Bagaii.

 Bacon, s. n\. Lard salé.

 Harengs et liacon.s Sont bonnes provisions.

 dit un vieux proverbe normand. Ce mot existait aussi en vieux-français; voyez Villebardouin. Histoire, p. 62, et \ Evangile a famés, dans Jubinal, Jongleurs et trouvères, t. I, p. 27; il s'est conservé en anglais.

 B.i^cuL, s. m. (arr. deSaintLo) Crapoussin, Homme (/owf le derrière est pcn élevé. Dans le département de l'Orne ce mot est pris dans une acception différente; il signifie une traverse en bois [liaculiis) à laciuelle les traits des chevaux sont attachés.

 Badé, adj. (Orne) Cou^erl de boue ou deau. En islandais Bada signifie Se baigner.

 Badinous, s. m. (arr. de Bayeux) Espèce de rouet, dont le travail ne demande aucune force et n est (piiin Radinagr.

 Mafke, s. f. .Manche' Soiif


BAI

 llet, Tape. 11 avait la même signification en vieux-français.

 Bagoul, s. m. Bavardage, Faconde. Ce mot existait aussi en vieux-français, ainsi que BAGOULER: Jftcotin Pouletz le print a moquer et dire plusieurs goulardises.... auquel le suppliant dist que se il ne cessoit de ainsi bagouler, que on lui respondrait autrement; Lettres de grâce de \ 447, citées par Du Gange, t. I, p. 536, col. 3. Bagoul s'est conservé aussi dans le patois du Berry.

 Bagoulard, s. m. (arr. de Valognes) Bavard et par suite Indiscret.

 Baguer, v. n. Il se dit d'une couture qui est mal serrée ou d'une étoffe qui fait un pli. Baguer signifiait en vieux-français Emballer; probablement f étymologie est la même et le mot patois veut dire Ressembler à un paquet mal fait.

 Bagulot, s. m. (Orne) Petit morceau de bois cylindrique terminé en cône [Baculus )qui sert à jouer.

 Bahuier, s. m. Coffretier, fabricant de Bahuts; en français Bahutier.

 Bailler, v. a. Donner.

 Quand no no y eust baillé not' bru dans l'Eglise. Muse Normande, p. 176.

 Ce mot qui n'est plus guères employé en français est fort usité dans notre patois, ainsi que dans ceux du Nivernais et du Berry. Voyez pour son origine le mot suivant.

 Baillie, Baille; Forteresse, et par suite Possession; le sens était le même en vieux-francais.


BAL

 

 

(delwedd C1228) (tudalen 027)

27

Et dist ii quens de Flandres: SeDex

 me beneie. Mervelle m'ai de Deu qui tôt a en

 baillie.

 GODEFROYS DE BuiLLOM, àttHS

 la Bibliothèque de Vccole des Chartes, t. n, p. 45G.

 Si ot Roume la signorie

 Sor tôt le mont, et la baillie.

 MousKES, Chronique rimée, v. 166.

 Le sens primitif est resté dans l'exemple suivant:

 Les trois baillies du chastel Ki sunt overt au Kernel, Ki a compas sunt environ Et défendent le dungun.

 Chastels d'Amour, dans \V.\rTON, Historij qf the english poetry,t. i, p. 88, éd.dePrice.

 Voyez aussi Guiart, Branche des royaux lignages, v. 3177; voilà pourquoi Baillier signifiait quelquefois envieux-français Saisir, Prendre: ^

 Mais or sui vieus et kenus et barbes, Ne puis mais preu chevalcher ne errer, Baillier mes armes ne mon escu porter. Chevalerie Ogier, v. 3601.

 De la notre Bail et Bailli; ces différents mots viennent sans doute de l'islandais Bali, monticule, hauteur qui dominait un pays et répondait de son obéissance et de sa sûreté.

 Baillous, adj. (arr. de Bayeux) Maladroit, comme un homme endormi qui Baille toujours.

 Baïne, s. f. ( Orne) Mauvaise taverne.

 Bais, s. m. p. Moutons; cette onomatopée n'est employée que par les enfants.

 Balant, adj. Fainéant; Homme qui passe son temps à Bnlcr, Se promener en breton,


 

 

(delwedd C1229) (tudalen 028)

'28 BAM

 Danser en vieux-français.

 Silo, t'in|)ifs le ( lianler Deussioz bien l)alt:r.

 YsoPET II, fabl. \xviii,(1ans HoKKiiT, Fables imililcs du \1IJ' xU'cle, t. I, p. î.

 On dit aussi Balaner, FainOanlcr. En islandais Jinla signifie Sesuhstanteravec peine, et cette ctyinolo^ie est aussi possible que la première.

 Haf.as, s. f. farr. deSaintLo) Commère. Voyez l'article précédent.

 Baléque, s. f. (arr. de Baveux) Femme bavarde. Voyez

 BALANT et BALAS.

 Baliette, s. f. (arr. deValognes) Petit balai (Balayette).

 Balle, s. f. Paille d avoine que l'on met dans les paillasses; il a le même sens dans le patois de Rennes.

 Baller, V. n. Flotter, Pendre.

 J'avais de biaux gartiers de laine

 Rouges et verts, Qui me baliest avaud les ganibes

 Jusqu'aux mollets.

 Chansons normandes, p. 233, éd. de M. Dubois.

 Ce mot existait aussi eu vieux-francais:

 La veissiez tant destriers de Hongrie, Tantes banieres qui contre vent balie.

 Gai in le Loherain, t. 1, p. 95.

 Balvai'der, V. a. Regarder louvrage les bras croisés; Travailler mal, sans j)rendre aucune peine; il a le même sens dans le j)atois du Berrv, mais on dit |ilus souvent Galvauder. Voyez Bwoi, et Bavooier.

 Bamrocuer, V. n. Faire des orgies, mener uno \ie déré- glée; on dit aussi un Bnmhocheiir. Ce mol r\\<[v aussi en


BAN

 roucbi. et a probablement quel(|U(,' liaison ('l\iii(il()gi(|ue avec le français linmhuchadi'.

 Bamroler, V. réfl. (arr. de ^'ire) Se balancer comme les cloches (|U(* les cnfanls aî)pelIcnt j)ar onomatopée lîini'hnns.

 Ba.n, s. m. Manière i)arliculière de battre le tambour pour annoncer la publication d un lian de l'autorité nuinicipale; il se trouve dans ce dernier sens dés le XI II'" siècle.

 On fait le ban que nus ne soit si hardis, home ne feme, en totc coste ville; Ban des Imrats de 1 2')7cile|)arRo(pieforl, Supplément au (ilossaii'e de la langue romane, p. 36.

 J'a est partout cries li bans Qu'il n'i remaigne sers ne frans.

 CuRESTiEN m: Troie, Z)M70i Ctuillaume d't'ngleterre publié |)ar M. l'r.MicuEi-, Chroniques Anrjlo-NormandeSyX. lil, p. 159.

 Il vient probablement de l'islandais Ihina, Interdire, ou du celtique; en gaél, en irlandais et en erse. Binn signifie Sentence. On appelle encore Bans les proclamations de mariage, et l'on a conservé dans les pays de vignobles le Ban des vendanges.

 Bancelle, s. f. Petit banc sans dossier: il a le même sens dans le i)atois du Berry: on disait en vieux-français Bancillon.

 Banne . s. f. Grande charrette garnie de planches, dont le nom vient sans doute du celtique, car il se trouve dans le patois de toutes les provinces, et on lit dans Festus: Benna, lingua gallica. genus \ehi<'iili apijellatnr On flonne


BAN

 le même nom à de grands panier s à rebords, et Benna avait la même signification dans la basse-latinité; c'est une botte pour transporter la vendange dans un acte de 1 493, cité par du Gange, t. I, p. 655, col. 3. Ce mot signifie en français une grosse toile pour couvrir les denrées que probablement on transportait autrefois dans une Banne.

 Bannelée, s. f. Ce que contient une Banne.

 Bannie, s. f. Location aux enchères des places d'une église par l'autorité compétente. Une Bannie dans le Nivernais signifie un quartier de vignes que ses différents proprié- taires doivent vendanger en même temps.

 Bannon, s. m. (Orne) Enfant qui pleure.

 Bannoner, V. a. ( Orne ) Pleurer.

 Bannot, s. m. Petite banne, dans le sens de charrette.

 Bannot, s. f. Herbes marécageuses; Bann, au pluriel Bannou, signifie en breton Jet, Pousse.

 Banon, s. m. (Orne) Cuve qui reçoit le cidre lorsqu'on pressure les pommes; probablement de Benna qui signifie un vase dans la Vie de saint Rémy, publiée par Surius, Yitae approbatae Sanctoriim, 1 3 janvier.

 Banon (de), adv. (Calvados) En liberté; on le dit des bestiaux qui ne sont ni piqués ni gardés. Le Banon était la faculté que les art. 81 et 82 de la Coutume de Normandie donnaient à tous les habitants


BAR

 

 

(delwedd C1230) (tudalen 029)

29

d'une commune de faire paître leurs bestiaux sur les terres dont la récolte était enlevée. L'usage de cette faculté finit par être fixé au lendemain du jour de la Sainte-Croix, le 1 4 septembre; mais pendant longtemps l'époque en fut déterminée par un Ban de l'autorité.

 Banque, s. f. Tombe d'engrais, Rebord d'un fossé, Elé- vation de terre faite de main d'homme. On dit dans le même sens Banc de gazon.

 Banque, part. pass. Celui dont les Bans sont publiés. On dit dans le Berry Banché.

 Banvolle, s. f. (Orne) Girouette, Petit moulin-à-vent pour amuser les enfants. C'est probablement une corruption de Banderole. On lit dans Le cry et proclamation publique pour jouer le mystère des Actes des Apôtres en la ville de Paris, faict le jeudy seizième jour de décembre de Fan 1 540. Et premièrement marchayent six trompettes ayans Baverolles à leurs tubes, et bucines armoyez des armes du Roy nostre sire. — Dans la plupart des communes du département d'Eure-et-Loir, les jeunesgens font une procession le jour de la Mi-Carême, en portant des banderoles qu'ils appellent BanvoUes. Voyez les Mémoires de l'Académie celtique, t. IV, p. 461.

 Raquer, v. n. (arr. deValognes) Plier, Céder;^ Jîa^a:r signifiait^en islandais Etre empêché, Être changé de position.

 Bar, s. m. farr. de Bayeuxj Civière; probanlemcnt de lis


 

 

(delwedd C1231) (tudalen 030)

30 RAR

 landiiis Bera . Porter, car plusieurs mots sonil)lal)los ont des siirniliralions diflerentesciui se rattaclient évidennntMit ii la même idée; tel est le français liière et le bas-latin Bara. Paralytica.... delata luit in quadam oapsa, seu bara, equo; Sancti Bcrnardi Vita, dans le Vitae Sanctorum, mai, t. V, p. 285.

 Baratée, s. f. (Calvados) Boisseau, Demi-bectolitrc. Ce mot vient sans doute aussi de Bera porter, et signilic la Charge dun homme; aussi le disait-on des liquides en basselatinité ( Barrale ) et en patois venaisin; le barrau était de vingt-sept pintes. Probablement le vague de cette mesure fut cause du sens de tromperie que Barat prit en vieux-français et que conserve encore Baratterie. L'anglais To barter, Trafiquer, appartient sans doute à la même famille. Baubacro, s. m. (arr. de Valognes) Grandes moustaches^ Barbe en forme de crochet; il signifie aussi par métaphore une grande cicatrice au visage.

 Barbassioné, s. m. Génie malfaisant et barbu, ou plutôt Animal couvert de poil; nous ne connaissons ce mot que par une chanson populaire (juc les enfants répètent le jour dcNocl, en parcourant les champs avec des torches:

 Taupes et mulots, Sors de men dos, Ou je te casse les os; lîarbassionné, Si tu viens dans men clos, Je te lunle la barlie juscpraux os.

 Barbelé . adi. ^Calvados)


B\R

 On ne l'emploie cpi avec Gelée; (Jelée blanche (ini resicmble à des barbes de plume; c'est une expression conservée du vieux-français, où l'on s'en servait aussi au propre.

 Ennui ne mal ne li puel l'aire, Tant i sceust lancier ne tiaire; Maintes sajetes barbelées Tretes li a et entesees.

 G.vLTiER nr. CoI^SY, dans Roquefort, Glossaire, t. I, p. 13:î.

 Le français Barbillon a la même étymologie.

 Barbelote, s. f. Grenouille.

 Par lieux y eut cleres fontaines Sans barbelofcs et sans raines.

 Roman de la Rose, v. 1385.

 Barbot, s. m. (Orne) Petite bulle qui se forme sur l'eau lorsqu'il pleut ou que les canards Barbotent; Bar signifiait en vieux-français Jî!au fangeuse, Vase.

 Barbotteaux, s. m. pi. (Orne) Caparaçon.

 Barguigner, v. n. Marchander; il avait la même signification en \ ieux-francais.

 Car lors ou il bargaignera De Séculière marcliandie Dont sa richece multeplie.

 Miroir de VOme dans >A riglit, Vision of l'icrs Ploughman. p. 552.

 Bargain a conserve ce sens en anglais; mais Barguigner signilic maintenant dans le sens familier Hésiter, et il a pris la même acception dans le patois normand; il lavait déjà dans le vieux-français:

 Voir, ja n'i aura barçsignie Dist li sénateurs longuement.

 PiuiiPPE i>i. RciM . Roman de laManvl,ine,y. h'>.'>.&.


 

 

(delwedd C1232) (tudalen 031)

BAS

 Le substantif y avait aussi une signification analogue:

 Se merchi quier et ne la puis trover, Moiir m'estuet sans plus longe bar

 gaigne.

 Casses Brûlez, Chanson manuscrite; B. R. Suppl. fr. n" 184, fol. 94, verso.

 Cilz repont sans faire bargagne: Gentilz dame, Dieux le vous mire.

 Histoire du châtelain de CouC>J,\. 6749.

 Bargouillard, s. m. Bavard confus, inintelligible; probablement une corruption de Barfjouilleur; dans le patois du Dauphiné Barfouillard signifie un parleur perpétuel.

 Barificgter, V. a. (Orne) Lier; peut-être une abbréviation à' Emberlificoter .

 Bariller, V. n. (arr. de Vire) Barboter.

 Bartée, s. f. (Calvados)

 Voyez BARATÉE.

 Bartel, s. m. (Orne) In.strument qui sert à battre la crème; en islandais Barata signifiait Combat; d'oii est dé- rivé le bas-latin Barrata, Coup de bâton, et le français Baratter et Baratte.

 Bartous, s. m. (arr. deSaintLo) Bibaud, Tapageur; de l'islandais Barata, Combat.

 Bas-age, s. m. (arr. de Valognes) Minorité; Bassier signifiait en vieux-français un mineur.

 Basse, s. f. Servante; parce qu'elle est la dernière de la maison ou la plus jeune. Dans les Dialogues de saint Gré- goire, 1. IV, cb. 4: Laetare, juvenis, in adolescentia tua est traduit par: Esleece-toi, Juvence, en ta bacelerie: Basse


Bâï:v\

 serait alors une apocope du

 \ieux-ïva\iCdi\&Bacele,Baissele:

 La bourjoisse si fu du moustier revenue; La baissele appella, elle est acourue

 Dit des trois Pommes, p. 14, éd. de M. Trebutien.

 Bassée, s. f. (arr. deCaen) Basque d'un habit; ce qui pend le plus bas.

 Bassicot, s. m. (Orne) Cage en charpente dans laquelle on élève les ardoises du fond des carrières.

 Bassicoter, V. a. (Orne) Disputer sur le prix d'une marchandise; chercher à la faire Baisser, comme Chipoter de l'anglais Cheap, A bon marché, A bas prix; peut-être cependant vient-il de Bassicot et signifiait-il originairement Tirailler, Agiter. Le patois lorrain lui donne le sens de Tromper.

 Bastille, s. f. (arr. de Valognes) Basque d'un habit: diminutif du vieux-français Baste; le provençal moderne a aussi conservé Êastos.

 BataclaiN, s. m. Bruit, Fracas; peut-être une onomatopée comme patatras, dont la dernière syllabe a été nasalisée. Ce mot est fort usité dans le Nivernais.

 Eatiaux, s. m. pi. Vieux meubles. Le sens de ce mot indique une population maritime peu riche.

 Batière, s. f. Bât. Le français a conservé plus fidèlement la racine allemande Bast.

 Batonner, V. n. Manger vite.

 Battaisson, s. f. (arr. de Valognes) Inclinaison qui don


 

 

(delwedd C1233) (tudalen 032)

32 BAU

 uc (le la solidité aux hàtimonls: ce mol existait en vieux-IVançais suivant Rociuelort, 67o,ssaire, t. I, p. 139. On dit aussi Ahattaison.

 Hatteuie, s. f. Aire de la granité. Tout endroit oii l'on Bat une recolle quelconciue.

 Baibe . adj. Kniroiirdi par le froid; proijablenient du celtique, car le breton bav a la même signification. Le vieux-français avait AbaubirAw\{ le sens était analogue:

 En l'an que clievalier sont abaubi, Ke (l'armes n'oient, ne font li liardi, Les dames loinnoier vont a Laigny.

 IIuesd'Oisy, Tournoiement des Dames; B. K-, u" 7222, fol. 50, recto.

 Suivant le Dictionnaire co

 miquc de Lacombe, Ban signi

 liail autrefois nigaud, et Baou

 a conservé le même sens dans

 le patois de la Corrèzc; voyez

 AB.VUDER.

 Probablement Bobelin, Bouvier, Vacher, (Imbécillej avait la môme étyniologie; Bavidik signifie Stupide en breton.

 Nos en arômes pins grant pris De nos prevoz et do nos mestres, Que de contbobelins champêtres.

 De monacho in jlumine pericli(ato,\. 12S, publié dans Bi;- NOis, Chronique limée . t. fil, p. 514.

 Bauber, v. a. (Orne! Bé- gayer; la signification primitive de Balbus sciait aussi conservée dans le vieux-fran(;ais; Mouskes dit du lils de Charles-le-Chauve:

 Loeys li haidx's ot non, Kt saciez k'il ot cest sornon Pour cou k'il estoit baubetere.

 Chronique rimée, v. 12745.

 Baithier .s Ml iarr de VI-


RA V

 re) Ouvrier en Bauyr,:

 A la compaignye d'iing baucbier \enus sonunes du X au de Vire.

 Chansons normandes, p. 18/!, étl. de M. Dubois.

 Baipe, adj. (arr. de Bayeux) Engourdi, corruption da Bauhc.

 Baidoir, s. f. (Calvados) Rejouissance, Festin.

 Baudours et bobans Ne font pas riches gens.

 dit un vieux proverbe; la signification était la même en vieux-français .

 Quant i)rcz et bois sont en verdour, Kt cil oisillon par baudour Chantent et par euvoisure.

 Songe du Vergier.

 Undc ( d'un sacrifice offert par César après la prise de Nervie ) usque in hodiernum diem, locus ille ab eventu rei, lingua romana Baudour, id est gaudium deoruni (ce dernier mot est de trop), ab incolis nuncupatur; Jaccjues de duyse, Annales du Haxjnaut, t. IV, p. 376.

 Bait.e, s. f. (Orne) Lit; probablement du celtique: Baoz signifie Litière en breton; le bas-latin Baugeum, une petite maison: et le français BaugeAc lieu où le sanglier se couche.

 Bauqiet. s. m. (Orne) Pommier (|ui n'est pas greffé, Sauvageon.

 BAiorETTE, s. f. (Orne) Fruit du Bouquet.

 Baverette, s. f. Pièce de l'habillement des femmes qui se met sur la poitrine; le français Bavette a la même étymoiogie.

 BwETTE. s. f. (Calvados)


BEC

 Petite fille si babillarde qu'elle

 Bave en parlant.

 Bavol, adv. Ce mot n'est employé que dans la locution Filer havol; Filer grossièrement du fil qui n'est pas égal. liava se prend en breton dans le sens à' Engourdir, Endormir; peut-être ainsi Filer havol signific-t-il Filer comme une personne endormie; plusieurs autres mots analogues rendent cette étymologie fort probable. Autrefois cependant les jeunes filles portaient eu Normandie des voiles sur la tête, que les plus élégantes laissaient tomber plus bas que les autres, d'où le français Bavolet, et il ne serait pas" impossible que Filer bavol signifiât Filer comme une fille qui pense trop à sa toilette.

 Bavolette, s. f. Femme qui porte des Bavolets. On donne le même nom à la coiffure ellemême.

 Bavoquer, V. n. Filer mal. Voyez bavol; Bavocher signifie en français Imprimer mal.

 Bavreule, Bavrole, s. f Bleuet.

 Becailler, V. n. (Calvados) Babiller, Se prendre de bec. En patois provençal Becud signifie Babillard. "

 Bécard, s. m. Mouton— d'un an dans l'arrondissement de Bayeux, — de deux ans dans le département de l'Orne.

 Becco (de), adv. (Orne) De trop peu, De moins qu'il ne faut; un bas De becco est un bas dépareillé; Besk indique en breton la privation d'un membre quelconque.

 Bêche, adj. (arr. de Caen)


BECx

 

 

(delwedd C1234) (tudalen 033)

33

Ce mol n'est employé que dans la locution Coucher à tête bê- che; Avoir la tête où son camarade de ht a les pieds; de là le nom de Tête-bêche que Ton donne à un jeu appelé ailleurs Pette-en-goule. Voyez béque

 VÉCHÉ.

 Béchin, adj. Nigaud, Bête. Voyez bescu.

 Béclé, Beuglé, s. m. (Orne) Lait caillé.

 Bedain, s. m. Veau ayant deux dents; Bidens signifiait en latin une Brebis de deux ans et i?eo?on, en vieux-français, un Poulain. Le vieux-français prenait Bedel dans la mêm'e acception que Bedain, mais il venait sans doute de Vitellus.

 Bédanguer, V. n. (Manche) Bégayer. ^

 Bédangol's, s. m. (Manche) Bègue. '

 Bedée (de), adv. (Orne) Tout à-coup.

 BÉDiERE,s.f. (arr. de Pont1 Eveque) Lit. En anglais Bcd et en islandais Bedr.

 . Bedot, s. m. (Manche) Dernier né d'une couvée; parce que le Bedeau ferme la marche des j)rocessions ou que Bedier signifiait en vieux-français Sot, et que le dernier d'une couvée est moins fort que les autres et par conséquent plus gauche

 Bedou, s. m. (arr. d'Avranches) Blaireau. On disait en vieux-français Bedouan, probablement parce que, pendant le moyen-age, Bedoin signifiait par métaphore Voleur, Pillard

 Bedrot, s. m. (arr. de Baveux) Dernier né d'une couvée. Vovez bedot.

 Bégar,Bégas, s. m. (Orne)

 3


 

 

(delwedd C1235) (tudalen 034)

:Vi BEL

 nàton pcrré (le trous, aiif|uel on suspcud la lampe.

 BÉfJAS, HEr.Aii), adj. Maladroit, Niais . Sol; il a la mê- me sifinilicatioii à Rennes et dans le lliaisois. Peut-être at-il la même oritrine (pie licjaunc ou vient-il de lirgue; on le trouve aussi en vieux-franeais. Voyez Roquefort, Glossaire, t.I, p. l 'j:}.

 BÉGAiD, s. m. (Orne) Chandelier de bois avec une bobèche de fer à ressort.

 Bégauder, V. a. (Orne] S'amuser à des riens, Faire le Bégaud.

 Bégu, adj. ( arr. de Valojrnes) Truite béguë, c'est la truite saumonée; la femelle du saumon s'appelle en français Bccard, et Bégek en breton. Ce mot se dit en français d'un cheval qui marque encore, quoiqu'il ait passé l'àiïc.

 Bégiter, V. n. (arr. de Valognes) Bégayer; cette contraction existe aussi en rouchi.

 Béiiazard, adv. (arr. de'N'alogncs) Certainement.

 Beillée, s. f. (Arr. de Mortain) Ventrée; Bcil, en patois vendéen, et Bnbj, en anglais, signifient Ventre.

 Béion. s. m. Cuve du pressoir où tombe le jus des pommes écrasées; iiéoi, signifie Cuve en breton.

 BÉJiEL, adv. En sens inverse.

 Bel ou plutôt Boel, s. m. Cour intérieure, attenant aux bâtiments; probablement de l'islandai.'^i^o/, habitation. Toîa villa in acfpialesri'digilur i)artiones qiias materna lingua vulgariter /Joc/appellant: Sue


BEQ

 no, Legcs Scaniac, 1. ]\ . eh. t Il y a à Valognes une petite place entourée de maisons qui s'appelle le Bcl-Pinaud; la place qui était au milieu du château de Caen était aussi nommée le /ù'.s/e, et lluel fait certainement à tort venir ce mot de Bellum; Origines de Caen, p. 40, éd. de l'IDG.

 1}ÈLE, S. f. Espèce de potamogeton qui flotte sur les eaux; en breton le Cresson aquatique s'appelli! Bêler.

 Beli ETTE, s. f. Etincelle. Béluga avait la même signification dans la langue des troubadours.

 BÉXAMEN,adv. (arr. dePontl'Evêque ) Certainement; probablement Bene amen: ce dernier mot est resté dans la locution vulgaire: // dit amen à tout. Voyez Bilamex.

 Bè.ne, s. f. (arr. d'Avranches) Ruche; autrefois Banne signifiait Panier.

 Bénéque, s. f. (arr. de Valognes) Oie sauvage, probablement du bas-latin bernecua. Vovez Bernacle.

 ÈÉNOM, s. m. Sobriquet; c'est le mol allemand Beinamc, surnom.

 Bénoni, s. m. Enfant préféré par ses parents, Benjamin; le dernier fils de Jacob avait été surnommé Bénoni, lenfant de ma douleur, parce que sa mère mourut en lui donnant le jour; et le patois normand a confondu deux noms (|ui désignaient la même personne.

 BÈ(,)rEvi:rHÉ, adv. (arr. de Caen) En stMis inverse et par extension En désordre. Voyez BÉriiE.


BER Ber, s. m. Berceau.

 Ce qui s'apprend au ber Ne s'oublie qu'au ver

 dit un vieux proverbe normand; peut-être de l'islandais Bera; Porter; au moins toutes les autres étymologies nous semblenteUes très peu satisfaisantes. Ber existait aussi envieux-français, et il s'est conservé en rou«hi:

 La veissies tere escillier, Famés honir, homes cacliier, Enfans era bers esboeler.

 Roman de Brut, v. 13893. Berca, Brebis; voyez Ber

 QUE.

 Berd AILLER, V. u. Parlermal; probablement une corruption de Bredouiller.

 Berdale, s. f. (arr. de Vaîognes) Femme d'une conduite déréglée. Voyez Vredale.

 Berdanser, V. n. Trembler, en parlant des choses; il signifie aussi Parler beaucoup; en vieux-français Bestancier signifiait Disputer.

 Bère, s. m. Cidre, la boisson la plus habituelle: Bouton à fleur n'est pas pomme et pomme n'est pas hère, dit un vieux proverbe normand. En vieux-français Bère signifiait une boisson quelconciue, mê- me du poison; le Boire amoureux joue un grand rôle dans le roman de Tristan-le-Leonois.

 Bereau, s. m. Broc, mal prononcé.

 Les pipes, les bereaux pleins de liqueur vermeille.

 Vaux de Vire, p. 147, éd. de M. Travers.

 Berelle, s. f. Querelle après


 

 

(delwedd C1236) (tudalen 035)

BER

•il

Boire. En islandais cependant!e mot Barata signifie Co7nbat, Bataille.

 Berge, s. f. Estomac des oiseaux; on l'appelle aussi Meulette (Voyez ce mot), et l'islandais Berg signifie une Pierre.

 Berlaude, s. f. (Orne) Cuiller de bois.

 Berlinguette, s. f. Petite sonnette; c'est très-probablement une onomatopée pour Drelinguette.

 Berluette, s. f. Etincelle; corruption de Beluette, dont b français a fait Berlue. Dans le Berry, Berluter veut dire Eblouir; ce sont probablement deux formes du même mot.

 Bernacle, s. f. (arr. deValognes) Espèce de palmipède. En français la Bernacle est un coquillage d'où l'on croyait autrefois qu'il sortait des canards.

 Bernard-l'hermite, s. m. (arr. de Valognes) Crustacée parasite qui se loge dans une coquille univalve.

 Bernicle, adv. (arr. de Valognes) Corruption du français familier Bernique, qui se trouvait aussi en vieux-français; Roquefort, Glossaire, i. I, p. 1 48.

 Bernicles, s. f. pi. (Orne) Corruption nécessaiiement assez récente de Besicles (Bis oculi); dans le Berry on dit Berniques. Voyez le mot précédent.

 Bernousé, part. pass. Enveloppé dans une mauvaise affaire, Pris à un piège; littéralement Sali de Bran. Voyez embernousé.

 Bérot . s. m. Bec dune ai


 

 

(delwedd C1237) (tudalen 036)

30

iu:s

Berqie, s. r. Mauvaise hreliis Voyez UKRf.A.

 Herq'i iG.Noi., s. m. (Orne) Homme contrefait, ^'oyez uer

 01 E.

 nEKiticiioN. s. m. lOrne; Femme dont les cheveux ou les habits sont en désordre; corruption de llrn'ssoii qui s'emploie dans la mènu' acception.

 Uerroiasse (11), V. imj). 11 Bruine. 11 tombe (le la Brouk. Voyez «ROUASSE; ces deux formes se trouvent aussi dans le patois du lîerry.

 Beuzi. s. m. Bois de teinture rouge; corruption de Brésil.

 Berzole.s. f. (Orne) Femme étourdie. Qui {)assc son temps à samuser; /ycr;:« signifie en breton Célébrer wu fête.

 Bescoœr, V. rétl. (Orne) Se troubler.

 Haro! Qu»; fai;' Je me bescoce; .J'ai onlilio In roy rt'Escoce Et le bon conte de Diiglas, Avec qui jaf mené {jrant glas.

 l'nois.sART, TrctIicdujoU Innsaon (le Jonccr, l'ocsies, p.:î:'.8.

 Bcsicocpr signiiiait aussi en vieux-français Voler, Escamoter.

 Et si sonfis et soir et main, Que tant com l'on toine sa main Nos a une amc bescocie.

 Dr monachn in fliimine périclita to, V. 18."!; Br.Nois, Chronique rimée, t m, p. 516.

 Besci; . adj. Sot, Maladroit: il a le même sens en rouchi. Le breton //es/- signifie Ècourté, ell'on dit proverbialement Ri hesk n'en iDnrl vemrd âa zihr> hned; un chien sans queue n'est bon que pour manger.

 Besin, adj. (arr. de Ba\eii\'


HIA

 A demi ivre; lieslvre signifiait en vieux -français fort ivre: du latin l'Is ehriii.*.

 lîEsxY . s. m. ^arr. d'Avranches) Escargot.

 Besot, s. n). i\lalheur; ce mot n'est employé ([uc dans la {)hrasc Porter hesot; parce (\iniW Besot, le double as. est le }>lus mauvais dé ((ue l'on puisse amener.

 Bestoirner, V. a. et n. Ren\erser. Changer en mal; du bas-latiu liistornare: la signification était la même en vieux-français: saint Pierre dit dans le Mystère (jui porte s(m nom:

 Doy mourir en crois bestournee, La face vers le ciel tournée. JrniNU., Mijatère^ iiu'ditx dtiXV^ siùcfe, t. II, p. 86, V. 21.

 Beucuonnier. adj. (arr. de Bayeux) Ivrogne.

 SONNIER.

 Beuguier, V. Boter.

 Beijrguieu, V. a. (Manche) Pousser, Bousculer. Voyez

 1URGUER.

 Hezer. V. n. Changer de place, Aller et venir; iï se dit surtout des vaches qui courent çà et là, quand elles sont piquées par les mouches.

 Hezot, s. m. (Scine-lnfé- rieure) Dernier né d'une cou\ée. Voyez redot.

 BezlÈt. adj. En sens inverse; probablement le même

 mol (|Ue RE.IUEE.

 BiANCuET.s. m. (arr. deValognes) Corset, qui était autrefois .^/<7??r; aussi l'appelle-t-on dans quelques localités Blanchet: le \. s'est changé en i comme il arrive constamment en italien après le n.


(arr. Voyez Bois

 a. (Manche»


BID

 BiBELLE, S. f. Tumeur au front. BiBET, s. m. Moucheron.

 L'araigne qui tous les ans Fesoit son nid au dedans Avec mouciies et bibets Qu'elle prenoit dans ses rets

 Chansons normandes, p. 210, éd. de M. Dubois.

 Ce mot vient probablement du celtique; Ft7»i< signifie Moucheron en breton, et on Ht dans une pièce en vieux-français:

 Les unes pernent wybez, Les autres mouche volaunz.

 The lady and her dogs, dans le Reliqxiiae antiquae, t. i, p. 155.

 L'ancien provençal avait aussi 5o6a.

 BiBETTE, s. f. Petit bouton sur la peau, diminutif de /îuôo, ou piqûre du Bibet.

 S'elle n^a mains belles et nettes, Ou de cirons ou de bubettes.

 Roman de la Rose, v. 13995.

 BiBi, S. m. Bobo, expression du langage des enfants.

 BiCACOiN, adv. (Orne) En zig-zag. De travers, De biais.

 BicoiN, adv. (Orne) Voyez le mot précédent dont celui-ci n'est qu'une syncope.

 BicoQUET, s. m. (arr. de Caen) Ornement de tête, Parure de femme qui manifestait une Double (bis) coquetterie. Il y a à Caen une rue Bicoquet.

 BiDOCHE, s. f. Machine en carton représentant par devant une tête de cheval et ayant derrière une longue queue de crin, qui joue un grand rôle dans les charivaris. Voyez le mot suivant.

 BiDOQUE, s. f. (arr. de Vire) Vieux cheval, dérivé sans doute


 

 

(delwedd C1238) (tudalen 037)

BIG 37

 de Bidet.

 BiE, s. f. (arr. de Virc)Cruche.

 Au voîzin de fiebYre morant On fai.soit boire eau de la bie.

 Vaux-de-Vire, p. 123. éd. de M. Travers.

 Voyez BuiE et burette.

 Bière, s. f. (arr. de Valognes) Fantôme, Revenant qui avait été couché dans une Bière; ce mot se prenait dans la même acception en vieux-français.

 Adonc se vont mettre a la veie, Vers la biene vint dreit errant; Mais plus sailli tost en estant Que l'om n'eust sa main virée; Dune traistle duc Richart s'espee

 Benois, Chronique rimée,1. n, V. 25125.

 BiEU, S. m. Ruisseau, Canal en bois qui conduit l'eau, sur la roue d'un moulin. De faire bieus, murs e fessez.

 Benois, Chronique rimée, 1. ir,

 V. 26711.

 Probablement ce mot vient de l'islandais Bedr, en anglosaxon Bed, Lit, car le mot latin est Bedum, et on lit dans le Voyage de Charlemagne, v. 774:

 Deus i fist miracles, le glorius del

 cel; Que tutc la grand ewe fait issir de

 Sun bied.

 Biez signifie aussi un ruisseau dans le Nivernais.

 BiGNOCHE, s. f. (Orne) Gros morceau de bois; l'ancien provençal donnait la même signification à Bigua, et le bas-latin avait Bigus et Biga; Bigues est resté dans la langue des marins.

 BiGRE, s. m. Terme injurieux; de Bigre, forcsticF^


 

 

(delwedd C1239) (tudalen 038)

38 BIL

 Homme ^M-ossier, ou plutôt de BoiKjre. (](' dernier mol vient sans doute de BuUjari, nom que l'on donnait aux Albigeois, parce (|ue leur chef spirituel résidait en Bulgarie. Voyez Matthieu Paris, année 1223. Ce nom s'étendit bientôt à tous les hérétiques et aux usuriers. — Ipsos autem noininc vulgari ^«/^«roi'appellavit, sive essent Paterini, sive Joviniani, vel Albigenses . vel aliis ha^resibus maculati; Matthieu Paris, Historia major, année 1238. Ipsi usurarii quos Franci liufjcros vulgariter appellaut; Matthieu Paris, Ibidem, année 1255. On donna le même nom aux pédérastes [Bujarron en espagnol ), et on en fit le verbe Bougeronner: « Fut rapporte et estoit commune renommée, que icellui Lombart bougerouuoit, ou s'efforçoit bougeronner aucuns des enfants qui gardoient avec lui aux champs le bestail; » Lettres de grâce de 1477, citées dans du Gange. t. I, p. 801, col. 1. Dansl'arr. de Lisicux, bigre signifie un Fromage blanc et salé.

 BuiAN, s. m. (Orne) Rouet.

 BiiiOHAGE, s. m. (Orne) Lieu mal cultivé, Fouillis.

 BiHOT, s. m. (Orne) Petit vase attaché à la ceinture des faucheurs où ils mettent leur pierre à, aiguiser. En breton, Bihan signifie Petit. Voyez

 BUHA.

 BiJAUDER, V. a. (Orne) Faire le badin. Voyez bég.vuder.

 BiJUDE, s. f. Petite cabane.

 BiLAMEN, adv. (arr. de SaintLo) Apparemment. Vovez be

 NAMEN.


BIS

 BiLAND, .S. m. (Orne) Parasite: probahleineiit le nuMue mot que bii.e.nt.

 BiLANDER, v. n. (Orne) Aller d'une maison dans une autre pour voir ce qui s'y passe, Rôder.

 BiLENT, adj. ïrès-lent, Nonchalant; ^('.s hnitus. On prononce aussi BiLAiN.

 BiMBELOT, s. m. Trousseau; ce mot signifie en français Jouet d'enfant.

 BiNDER, v. n. (Seine-Infé- rieure) S'impatienter. Nous ne connaissons ce mot que par le Coup d œil purin, p. 23.

 BiNEL, s. m. (Orne) Guignon.

 Binette, s. f. (Calvados) Petite houe dont on se sert pour Biner \ ce mot existait aussi en vieux-français.

 Bix(,OT, s. m. (arr. de Valognes) Stalle pour laver le linge que l'on appelait Cabasson en vieux-français.

 BiNGUET, s. m. (arr. de Valognes) Boisseau en paille, Nichoir.

 BiNOT, s. m. (arr. de Baveux) Petit tas; Bian signilie Petit en breton.

 BiocuE . s. f. (Orne) Petite cruche; diminutif de Bie.

 BiONNER, V. n. (Orne) Travailler péniblement, comme un Pionnier.

 Bi ROQUE, s. f. (arr. de Bayeux) Mauvais cheval. Voyez

 BIDOQUE.

 BiSACOiN, adv. (Orne) En zigzag. Voyez BiCACOiN.

 Biset, s. m. (Orne^ Bloc de silex (jui n"a pas été taille. Peut-être ainsi M. Paulin Paris s'estil trompé dans le Romancero françois . p 7. en expliquant


BIS

 Pierre bise par Pierre taillée; quand Roland veut briser son épée, lorqu'il sent la mort approcher;

 De devant lui od une perre byse Dis colps i lîert par doel et par rancune.

 Chanson de Roland, st. clxviii, V. 4.

 Et il n'est pas probable que les pierres de la gorge de Roncevaux eussent été taillées. Sans doute Biset signifiait autrefois la pierre noirâtre et dure que l'on appelle dans la Manche Grison (grès), et on finit par donner le même nom à toutes les pierres trop dures pour être taillées:

 Mais plus vous truis dure que pierre

 bise.

 Au moins Pierre bise avait certainement cette signification en vieux-français; car on lit dans le Dis de la Tramontane, str. X:

 C'une aguille de fer i boute, Si qu'ele père presque toute En un pou de liege, et l'atise A la pierre d'aimant bise.

 B. R. ms. 6988*, fol. 6, verso.

 Enterrez fu a Sain-Denis

 En un sarqueu de marbre bis.

 Benois, Chronique rimée, 1. ii, V. 20208.

 On donne aussi dans l'Orne la même signification à Bisec et Biseuil.

 Risette, s. f. Pain bis; c'est aussi le nom que l'on donne dans toute la Normandie à la Macreuse, Ànas nigra des naturalistes.

 RisiEUTRE, S. m. (Orne) Malheur. Le mot Bissextile était fort corrompu, comme on le voit dans un calendrier du XÏIP siècle publié par M. Ro


BIS

 

 

(delwedd C1240) (tudalen 039)

39

quefort, Supplément au Glossaire, p. 195. — Bihestres kiet une fie en quatre ans et c'est quant on puet rincarnation partir en quatre parties en Weles fiXoël) et se kiet le jor saint Matliiu en février. Et tout ce qui se rattachait à l'année bissextile était regardé par les Romains comme de mauvais augure. — Quoties incipiente anno dies coepit, qui adjectus nundiuis, omnis ille annus infaustis casibus luctuosus fuit, maximcque Lepidiano tumultu opinio ista firmata est; Macrobe, Saturnaliorum]. i,ch. 13. — Nec videri die secundo, nec prodire in médium voluit, bissextum vitans februarii mensis tune illucescens, quod aliquoties rei romande cognorat fuisse infaustum; Ammien Marcellin, Historiaruml. xxvi.

 Bisque, s. f. Mauvaise boisson, Piquette; on dit aussi Bisquantine, peut-être parce qu'elle faisait Bisquer; voyez ce mot. Bisque signifie en français un potage fait avec du coulis d'écrevisses.

 Bisquer, v. n. Être vexé sans le faire paraître; ce mot est resté aussi dans les patois du Nivernais et du Berry . Beiskiaz signifie Rager en islandais.

 BissAQUET, adi. Bourgeois bissaquet était le sobriquet que 1 on donnait aux paysans qui prenaient des airs d'importance. De Bissac, parce que les paysans étaient plus pauvres que les habitants des villes, et que les mendiants portaient un sac pour recueillir les aumô- nes; encore maintenant dans


 

 

(delwedd C1241) (tudalen 040)

40

«LA

quphjuos iiimpaiïnes df lu Maii(lic Prtiidrr ititc powiuc sl^ui\\c Mendier

 lini'U, V. a t'I II an- de Vire) Touclicr.

 Dr moi je n'y i)ilo 'Jaiit <|iie l'en m'assaille

 Farce des Pales-Ouaintes, p. 27.

 Jiita signilie Mordre on islandais et le français enij)Ioie Mordre dans une acception semblable: // ny mord pus.

 Blairie, s. f. (arr. de Valoj^nes) Champ couvertdesa moisson, de son lilé; ce mol avait la même signification en vieux-français, "il ne se trouve plus guères en patois que dans (juclques noms de terre et de familles anciennes.

 Blanc, s. m. Monnaie qui valait cinçi deniers; ce mot n est plus usité que dans six hkmcs, (deux sous et demi). On le retrouve employé dans la même phrase dans les patois du Bcrrv, du Nivernais, et de plusieurs autres provinces. La monnaie blanche était dargenl et la noire de cuivre: Totas monedas blancas o ncgras que corieran et auran cors;Tit. de 1424, dans V Histoire de fMnguedoc, t. iv, preuves, col. 423; encore maintenant le billon est appelé Grisct en rouchi et le peuple de différentes provinces donne aux louis le nom de Jaunets. Les Blancs à, la couronne qui furent frappés du 2'(. novemnre 1354 au 24 janvier 1355 valaient cinq deniers chaque, et lesédits des 24 août 1420 et B décembre 1473 liront frapper de petits blancs (lonl la \aleur était la même. Il


HLE

 y a eu deux espèces de pièces de six blancs, les premières s api)elaient \ieshs de la tour de Nesle où Ion commença ii en frapper en l"»il), cl les autres Pinalilles de Pinatel, oflicier des monnaies (jui les lit faire en 1577:

 Les drôles et bons garçons

 J eroiil, cliantans leurs diansons,

 Un eseot lioniieste,

 A six blancs par leste;

 Ne soit ceste année

 La cave fermée.

 Jean Le Houx (Olivier Basselin^, Chansoji inédite.

 Bléuiîe, adj. arr. de Valognes) Blette. A. denîi pourrie; Jileieh en allemand signilie pâle et les fruits perdent leur couleur au moment où ils i)ourrisscnt; cette oiigiue est d'autant plus probable que Blèclie signilie Mou et que le verbe français Blésir avait le sens de Pâlir, Passer. Voyez cependant le grec BÀàç.

 Bleste, s. f. Motte de terre. Lq?. Mottes à brûler sont appelées Mottes à nrdoir dans \ Etablissemcnt des coutumes de AV>;-//?f/nf/ic publié par M. Marnier, et Blesta avait le même sens dans la basse-latinité.

 Blet, s. m. (arr. d'Avranches) Image; ce mot a le même sens dans le patois de Rennes. Bletter. V. n. (arr. de Valognes) Ne plus remuer. Devenir comme une Jileste ou un Jilet. On dit d'un enfant peu remuant qu'il est sage comme une image.

 Bleubleu, s. m. (Calvadosj Bleuet, lleur très-A/o/e; celte rediiplication a, dans presque tous les idiomes . la force d uu


BLO

 superlatif. Voyez Adeîung, Mithridates, t. 1, p. 308; t. III, part. I, p. 264 et part, ii, p. 433.

 Bluxchet, s. m. (arr. de Caen) Corset. Voyez biancret.

 Blix, s. m. Mouton; contraction du vieux-français Belin:

 Qui de la toison du belin, En lieu de manteau sebelin Sire Ysangrin affuhleroit Le loup qui mouton sembleroit. Roman de la Rose, v. 1 1645.

 De l'islandais Relia, Bêler, mieux que du latin Balare comme Bélier. Blin est aussi une taupinière; en breton, ce mot signifie Cime, Hauteur.

 Blocue, s. f. Prune sauvage; on disait en vieux-français Beloce.

 Tien, vilain, tien ceste beloce.

 JuEiNAL, Mystères inédits, t. i, p. 19.

 Bloque, s. f. Pièce de deux sous fort massive; du français ou du vieil-allemand Bloc.

 Bloquet, s. m. Souche de bois; Manger au bloquet signifie Ne pas manger à la table. Le Bloquet est aussi le nom que Ion donne au fuseau à dentelle; il est dans ce cas un diminutif de ^?oc.

 Blosses, s. m. pi. (Orne) Yeux; ce mot a probablement quelque liaison étymologique a,\ecBli/(a, Blicken, Regarder, dont la racine se retrouve dans toutes les langues germaniques.

 Blouque, s. f. Boucle. Cette métathèse qui se retrouve dans le Nivernais et dans le Berry, avait déjà lieu en vieux-français. Lequel portoit en escharpe la grande espee de parement


 

 

(delwedd C1242) (tudalen 041)

BOG 41

 du roy, dont le pommeau, la croix, la blouque, le morgant et la bcuterollc de la gaine estoicnt couvertes de velours azuré et par dessus semées de fleurs de lys d'or; Monstrelet, Chroniques, t. III, fol. 22, p. 1 . M. Fallot dont la connaissance du vieux-français était si complète a dit dans ses recherches sur les formes grammaticales de la langue française, p. 51 8, qu'il ne connaissait pas la valeur précise de ce mot.

 BoBAN, s. m. Somptuosités, Bombances:

 Baudours et bobans Ne font pas riches gens

 dit un ancien proverbe normand que nous avons déjà cité. Ce mot vient sans doute de l'islandais Rofi, Vain, Orgueilleux, dont la forme s'est mieux conservée dans Bouffi, et dans le vieux-français Jhifois:

 S'el tenoit on moult a corlois, N'ert plains d'orgueil ne de bufois.

 De la borgoise d'Orlians, v. 19.

 BoBiLLON, S. m. (Orne) Homme minutieux.

 BoBiNETTE, s. f. Loquct; Perrault s'est servi de ce mot dans le conte du Petit chaperon rouge.

 BoEL, s. m. Cour intérieure voyez bel; on disait aussi en vieux-français Boille:

 De la tour estoit descendue; Si s'esbatoit parmi la boille.

 Roman de la Rose, v. 13044.

 Bogue, s. m. OEil; on dit dans l'Orne Boguet, mais ce mot n'est employé que par les enfants.

 BoGUiE, s. m. Chassie, Ma


 

 

(delwedd C1243) (tudalen 042)

42 BOX

 ladie de Id'il.

 UoiLLE, s. r. (Orne] Gros ventre; Jiucla dans la laojïue des Iroiihadoms: Bo\j(iu s'é- crivait Bucl eu vieu\-iraneais.

 Boise, s. f. ( arr. de Valofïnes) Petite bûche, Petit morceau de Bois; on dit aussi Boisetic.

 Bois-JAX, s. m. (Manche) Ajonc; corruption de Boisjonc, Bois pliant comme du Jonc. Ce mot existait aussi en vieux-français:

 De bous ou de jaani sauvage Ou de sarment de vine aret.

 Poème sur Elle de Biville, public par ]N[. Couppey, Mémoires de l'Académie de Cherbourg, 1843, p. 113.

 BnissoNNER, v. r. S'enivrer, S'adonner à la Boisson.

 BoissoNNiER, s. m. Ivrogne, Celui qui s'adonne à la boisson.

 BoiSTON, s. m. (Orne) Sabot sans bride qui Eniboite le pied.

 BoiTRON, s. m. (Orne) Voyez

 BOISTOX.

 Bon, s. m. Plaisir, Volonté, Ce qui semble Bon; ce mot avait le même sens en vieux-t'rancais:

 Por autre chose ne sui-je venus ci For por oir vo bon et vo plaisir.

 Raoul de Cambrai, p. 246, v, 23.

 Mes ge t'aurai ja tost basti

 Tel plet, que trestot maugre toen

 T'estdura tere tôt mon boen.

 Roman de la Charrette, publié par Keller, Romvart, p. 480, v. 18.

 BoNUE-r.uL, locut. adv. (arr. de Valognes) .S'e mettre à bondecwYsignille Lever le derrière en l'arrondissant comme une bonde; cette expression était usitée en vieux-fraucais:


BOR

 Dcnys s'y jein- a bondeciil.

 Martyr de Sftint-Denis, dans Jubiual, Mystères inédits, p. 128, V. 10.

 BoNDRÉE, S. f. Femme grosse et courte comme une Bonde.

 B6ne-r(Vne, s. m. ColinMaillard; il signifie aveugle dans une vieille chanson que chantent encore les enfants:

 Limaçon buiie-bone Montre-moi tes cônes.

 Voyez le mot suivant.

 BÔNER, v. F. S'envelopper la tête, Se couvrir les yeux, Se Borner la vue; Borné s'emploie encore au figuré dans le mèmesens, et on disait en vieux-français Bone au lieu da Borne: Il fu jugie de la dispie de la terre qui est dedanz les bones de la bande (1. lande) de Euretel; Marnicr, Etahlissements de Normandie au XIII' siècle, p. 124. Quelquefois le r ne se prononce pas dans le patois normand devant le n et le l: on dit Cône pour corne; Mêlan pour merlan.

 BoNi.vu, s. m. (Orne) Instrument de pèche en bois tressé qui barre les rivières, qui en Bânie l'eau. Voyez le mot suivant.

 BôMER, V. a. (arr. de Vire) Fermer. Voyez bôxer.

 BoQUE, s."f. Coquille de noix, Noisette.

 Borde, s. f. Petite maison, Habitation isolée.

 Se la borde est toute seule sanz cortil, la famé aura le lier en la borde; Etahlissements de Normandie au XII T siècle, p. 7.

 Pour raison du niarchie y


BOT

 commencèrent les gens a faire et loges petites et bordes; puis petit a petit y édifièrent maisons; Cité de Dieu, 1. V, ch. 25, trad. par Raoul dePraelles, citée par M. Paris, Manuscrits français, t. I, p. 22.

 Border, v. n. (arr. de Caen) Etre arrêté par un obstacle; il se dit surtout des voitures.

 BoscHE, s. f. (arr. de Valognes) Il ne s'emploie que dans la phrase Puer la bosche; c'est le nom d'une sorte d'ulcère fé- tide (en italien Bozza) qui était le caractère principal de la peste du xiv siècle. Tantus timor omnes invaserat, quod statim dum ulcus, seu bossa qui vel quae in pluribus, in inguine, aut sud axilla apparebat cujusque, dimitteretur ab assistenlibus; Vita démentis Vï, p. 87. Aussi Amyot disait-il dans sa traduction de Plutarque: Un Nabis ou un Catilina qui n'étaient pas tant citoyens que bosses et pestes d'une cité; Morales, t. III, p. 149.

 Bosco, s. m. Bossu, Terme injurieux et méprisant qui se trouve aussi en rouchi.

 BosQUiER, V. a. Pousser, Serrer de près.

 BoTER, V. a. Décapiter. Buter a le même sens dans l'argot; ils viennent sans doute de l'islandais Buta dont la signification est la même. Boter signifiait en vieux-français Pous-- ser.

 Senz dote nule e senz freov A bote l'us, s'est enz entre.

 Benois, Chronique rimée, 1.. ii, V. 25053.

 Or vos revoil conter del esquier


 

 

(delwedd C1244) (tudalen 043)

BOU 43

 Que Bertrans ot bote ens el vivier. Chevalerie Ogier, v. 4647.

 Il semble cependant avoir le sens de Tourmenter dans la Voie du paradis de Raoul de Housdaing:

 La vision des anemis Que li mestres d'enfer a mis Avec ans por ans tornienter, Por le dangier et por boter, Lor fet croistre et doubler lor pai

 ne. RuTEBEUF, Œuvres, t. ii, p. 257.

 Le français Pied-bot a sans doute le même radical.

 BouAiLLE, s. f. Anneau, Bague; par un changement trèsfréquent l'islandais Baug était devenu Boiatn bas-latin, et en vieux-français Buie:

 En aneaus et en buies les fist en

 chaainer

 dit Wace dans le Boman de Bou; Bouaille a probablement la même origine.

 BouBiQUE, s. f. (Orne) Cidre et poiré mêlés ensemble. Aboyez

 HALBIQUE.

 Boucan, s. m. (arr. de Valognes) Noise, Querelle. Ce mot se trouve aussi dans les patois du Nivernais et du Berry; il vient sans doute du Bouc qui jouait un grand rôle au sabbat. Voyez ce mot. Selon du Cange, il viendrait du grec Bauzavvî, ce que rend peu probable l'absence d'un mot analogue dans l'ancien provençal et dans les autres patois qui auraient pu servir d'intermédiaires. Quoique ce mot ne se trouve pas dans les anciens glossaires, il existait en vieux- français, mais son acception était différente:


 

 

(delwedd C1245) (tudalen 044)

44

BOU

C'est boucane (boufanant? ) dr se

 tfiiir a uiio; I.e cliaiige est bon, ainsi loiniiu' l'on

 (lit, Par quoy j'ordynnc que l'homnic aura crédit, Qui diangera tout ainsi que la lune.

 ViriUrs clum<ion.<! . Gofli. sans date ni lieu, IJ. R. V. n" ii57.

 lioLCHii.LON, S. m. (Orne) Pommier ou Poirier sauvages.

 Vove/. RAI(H KT.

 l'.orcnu.N, s. m. Cabaret; du bouchon de branches vertes qui sert encore souvent d'enseigne. Ce mot se trouve aussi dans h^s patois du Nivernais et du lîerry.

 BoVde. s. f. l'Orne) Vessie; le français Boudin a la même origine, Botulus.

 Bouder, v. n. farr. deValognes) Renoncer à une chose ([u'on avait entreprise, parce (lu'on se reconnaît incapable de la faire.

 BouDUFFLÉ, adj. (Orne) Boursouflé d'orgueil, blessé.

 BouERKiN, s. m. (arr. de Coulances) Muselière (|ue Ion met aux moutons pour les empêcher de brouter.

 J{ouEss()NNER, v. a. (arr. de Valognes 1 Mettre en discorde, Chilîonner comme un Bouchon de paille (jue l'on prononce Boue^son.

 BouETTE, S. f. (Orne) Mangeaillc d'un cochon.

 BoLii FARD, s. m. Grand mangeur; plutôt de Buffàrc, Se gonfler de mangeaille, que du grec Bcjrjc/.yc:;, (lui mange un bœuf, aucpiel le rattache Borel.

 BniiFFER . V. r. farr. de Baveux) Se gorger d'aliments, Manger avec gloutonnerie; il a


BOU

 l;i nicniosigîiificMlion en roucjii (>t dans les patois du Nivernais et du Berrv. On remploie aussi (luclquei'ois à l'actif:

 Quel coup-d'œil ravis.'iant! Chacun dans le silence La dévore des yeux et la boulTe d'avance.

 Lm.lewan, La Campenadc, cli. ni, p. 9.j.

 Bouffée se disait aussi des liquides en vieux-français.

 'tiens, Gobin, crocque ceste prune Et puis boyras une bouffée.

 Mifstère des Actes des Apôtres, 1. I.

 Bouffon, s. m. (Orne) Gros morceau de pain: l'étymologie doit être celle que nous avons donnée précédemment au mol Bouffard, (pioicjue'dans la bassc-latinite Buffectus signifiât Pain: Jussit atterre panem albissimum quem vocant huffcctum; Vitae snnrtorum, j\Iai. t. I, p. 339; c'est probablement le Pane hnffeto des Italiens.

 Bouffre, s. m. et interj Voyez BIGRE.

 Bouges, s. f. pi. .(arr. de Bayeux)'; Haut de chausses, Culotte. Villon disait aussi:

 Je donne renver.<; de mes bouges Pour tous les matins les torcher.

 Ce mot vient piobablcment de la forme lâche que l'on donnait aux culottes. Voyez l'article suivant.

 BouGETTE, s. f. Petit sac de toile. Malgré l'islandais Belg, ce mol vient'sans doute ducellicpie; car on lit dans Festus: Buhjas Galli sacculos scorteos anpcllant. Pendant le xiir siè- cle, on disait Boge:


BOU

 Ains mcnestreus n'i fu veiuis A pie, c'a cheval n'en alast, Et reiibe vaire n'eninalast En sac ou en boge ou en maie.

 Roman de la Violetfe, v. baso.

 Plus tard on a dit Bougette; mais il signifiait un sac de cuir.

 Bougie, s. f. (arr. de Mortain) Vessie. Voyez boude.

 Bougonner, v. n. Gronder entre ses dents. Le Bonjonneur était en vieux-français le nom du garde-juré qui veillait k ce que les règlements sur la fabrication des draps fussent fidè- lement observés. — Nous leur vueillons octroyer qu'ils aient visiteurs et boujonneurs oudit mestier de drapperie; Ordonnance de 1 376, dans les Ordonnances des rots de France, t. VI, p. 196. — Dans un temps où rindustrie était si pou avancée, le bonjonneur devait avoir de fréquentes occasions d'être mécontent. Bougonner était employé dans le vieux-français avec le même sens, mais il n'est plus usité que dans le langage familier. — Ce mot signifie aussi en patois Travailhrmal, Chi/l'onner; c'est probablement une corruption de Bouessonner. Voyez ce mot.

 BOUGUENETTE, S. f. (ScinC-

 Tnférieure) Maraude.

 Sont les souldarts coureux de bou

 guenette.

 3{use normande, p. 16.

 Ce mot vient sans doute des Bougettcs où les soldats mettaient ce qu'ils avaient dérobé.

 BouGUEs, s. m. pi. (Manche) Lieux sablonneux au bord de la mer, dont le terrain est mouvant; il y a des Bougues à Quinéville et à Ravenoville. Ce


 

 

(delwedd C1246) (tudalen 045)

BOU 45

 mot vient sans doute de l'anglo-saxon Bog, Marais.

 Bouillon, s. m. (arr. deValognes) Boue. Ce mot qui se trouve aussi dans le patois de Rennes, vient sans doute des Bulles de gaz qui s'élèvent à la surface des eaux fangeuses: on appelle une lande du canton de Briquebec, dont les extrémités sont très-marécageuses, Lande des bouillons.

 BouiLLONiÈRE, S. f. (arr. de Saint-Lo ) Ornière, Passage fangeux. Voyez bouillon.

 BouL, s. m. Faisceau de baguettes pour corriger les enfants qui se fait ordinairement avec du Bouleau, autrefois Boul:

 De boul, d'osieres ou d'orties.

 Miracles de sainte Geneviève, publiés par M. JuBiNAL, Mystères inédits, t. n, p. 277, v. 14.

 Une origine islandaise ne serait pas cependant impossible; Bal signifie un Faisceau.

 BouL-BOUL, s. m. Taureau; réduplication dont l'origine est certainement germanique; Boli en islandais, Bolle en hollandais, Bulle en allemand et Bull en anglais signifient un Taureau.

 Bouler, v. a. (arr. de Valognes) Maltraiter, Pousser comme une Boule. Ce mot semble avoir été aussi usité en vieux-français. (Voyez Roquefort, t. I, p. 172); mais il l'était ainsi que le patois normand Rouler, beaucoup plus au figuré:

 D'un borgois vous acont la vie, Qui se vanta de grant folie, Que famé nel' poroit bouler. Fab'iau de la Sainercssc, v. 1.

 BouLEux, S. m. (Orne) Sa


 

 

(delwedd C1247) (tudalen 046)

40 «OU

 bots arrondis par le bout romine une Boule.

 Boii.iEix, s. ni. Sobri(|iiot que l'on donnait aux Bas-.Norniands, parce qu'ils faisaient un grand usage de Bouillie. Evideniiiionl il se prenait en mauvaise part, car Henry Estiennc disait dans son Traité de la conformité du langage français avec le grec: Avant de sortir de notre pays, nous devrions faire notre prolit des mots et des façons de j)arler que nous y trouverions, sans reprocher "les uns aux autres: Ce mot-là sent sa boulie; ce mot-là sent sa rave; ce mot-là sent sa place Maubert.

 BouLVARi, s. m. (arr. de Valognes) Désordre, Confusion. Voyez HOULVARi.

 Bourde, s. f. Tourte aux pommes, qui sans doute avait d'abord la forme dune Boule. Lesquelx compaignons jouans par esbattnient a getter la boule ou le bourdeau parmi la ville de Trucy. Lettres de grâce de 1 il 4, citées par du Gange, t. I, p. 728. col. 2. Nous devons dire cependant que la pâte de cette espèce de gâteau est fort peu cuite, et qu'en breton Bourr signifie du Pain qui nest pas cuit. Dans les autres provinces, on dit Bourdin. Voyez le mot suivant.

 BouuDELOT, s. m. Petit gâ- teau rond fait avec une poire ou une pomme entourée de pâle; Petite Bourde.

 BocRDON, s. m. Serpent d'é- glise, Basse. Le vieil-anglais l'employait dans celle acception:


Bor

 Tliat .streit was coinon Irom tlic

 court of Rome,

 l'iil luude he sang: C'omfi liitlier,

 love, (o me.

 Tlic .sompnniir barc to him a stilï

 buidoun; "NVas never trompe of lialf so gret a

 soun. Cn.VLCER, Canterbimj taies, v. G73.

 BouRE, S. f. femelle du canard; Bourcta avait le même sens dans la basse-latinité.

 BouRETTE, s. f. (Orne) Etoupe. Petite bourrée. Ce nom se donne, à Valognes, à, une espèce de simenel qui a la forme grossière d'un homme.

 Bourg AUT, adj. Dissipé, Libertin. Probablement ce mot a quelque liaison avec le Bu?- gator de la basse-latinité, qui signifiait Voleur de nuit. — Tempus discernit praedonem a fure et a burgatore, fu rem que diurnum a nocturno; Fleta, 1. I, ch. 16, par. 6.

 Bourguelée, s. f. (Orne) Feu de joie que l'on allume dans quel(}ues communes la veille de l'Epiphanie; peut-être de Bourrée. Au moins Coquillard donnait-il à ce mot le sens de Feu clair de genêt, et les genêts sont fort communs dans le département de l'Orne.

 Bourgogne, s. f. (arr. de Bayeux) Coiffure particulière aux femmes de Bayeux qui vient de la Bourgogne, ou qui ressemblait autrefois à la coilTure militaire quel'on appelait 7/ourguignote.

 BouRi, s. m. (arr. de Mortain) Hamac. Ce mot peut servir à expliquer un passage de la Loi des Alamans, dont les commentateurs ont deviné la signification un peu au hasard.


BOU

 Si quis biiricas in silvis, lam porcorum quam pecudum, incenderit, til. 97. Évidemment Burica signifiait l'endroit où l'on retirait les animaux pendant la nuit; c'est le vieil-allemand Bur qui s'est conservé dans l'anglais Boiire et le vieux-français Bouron. Voyez

 BURET.

 BouROT, s. m. (Orne) Flocon de laine que les moutons laissent aux buissons. Ce mot a probablement la même origine que le français Bourre, en bas-latin Bourra. Bourot signifie aussi un caneton, le petit de la Boure.

 BouROTER, V. n. Marcher gauchement et difficilement comme une Boure.

 BouRRiER, s. m. (Orne) Mauvaises herbes. Ce mot a probablement une origine celtique, car Ausone emploie Burrae dans l'acception de Choses d'aucune valetir, de Biens, et nous ne croyons pas qu'il se trouve dans aucun autre écrivain latin.

 BouRSicoT, s. m. (arr. deValognes) Petite bourse; probablement de Bursica que nous n'avons cependant trouvé dans aucun glossaire. Boursicot appartient aussi aux patois du Nivernais etduBerry.

 BousÉE, s. f. Excréments mous. Ce mol qui a la même origine que Bouse, s'emploie aussi dans cette acception à Rennes.

 BousET, s. m. (arr. de Valognes) Matière fécale qui a quelque consistance. Voyez le mot précédent.

 BousiN, s. m. Bruit, Tapage;


BOU

 

 

(delwedd C1248) (tudalen 047)

47

mot très-usité dans le Nivernais et le Berry. La racine est probablement celtique, car Bousara signifie en breton Assourdir. Dans l'arrondissement de Saint-Lo, on donne à Botisin le sens de Femme de mauvaise vie, qui fait le bousin. En breton cependant Bout m signifie Commun: peut-être ainsi Bousin veut-il dire en ce sens Femme commune. Dans plusieurs patois provinciaux, Bousingot est pris dans une acception analogue. Il signifie Tapageur, Pilier de cabaret. — On appelle encore de ce nom, dans plusieurs provinces, le lieu où des gens de mœurs suspectes se réunissent pour danser.

 BousiNE, s. f. (Orne) Musette, Cornemuse. Ce mot qui, avec une légère différence de prononciation (Bozine), signifiait en vieux-français Trompette, vient sans doute de Buccina, instrument à vent. (Voyez Raynouard, Lexique roman, t. II, p. 268); cependant Bugenn signifie en breton Peau de bœuf, et l'on jouait de la cornemuse en faisant sortir l'air d'une outre en peau de bœuf.

 Bout s. m. (Orne) Ce mot n'appartient au patois que dans la phrase JS'fre sur bout, qui signifie Êti'e debout.

 Bouter, v. a. Mettre, Pousser.

 Cha va bien, boute les toujour chine

 a chine; Fai-ce des Quiolarâs, p. 9.

 Pis quand un autre s'y boutet.

 Muse normande, p. 19.

 On l'employait aussi en vieux-français Hans cette double signification:


 

 

(delwedd C1249) (tudalen 048)

48

BH.V

Si <ost (ora la ( lif i lionta Un joiel en a traist inolt Ix'l Adknf./., Du cheval dejust, dans Keller, Jlonnart, p. 107, v. 11.

 Loxpnsant boula ou hurla le<lit Jehan une loi/, ou deux de l'cspaule; Lettres de fjrdce de 1379. citée.^ par duCaugc, t. I, p. 749, col. 1.

 Le français se servait encore naguèrcs do Bouter dans le sens de Mettre, cl il a conservé la double acception que lui donne le patois normand dans la Flandre et dans les patois du Nivernais et du Berry.

 BouTiQUER, V. a. Arranger; il ne se prend qu'en mauvaise part, et semble une corruj)tion de Bousiller.

 Bouvard, s. m. (Orne] Taureau, Bouvillon\ du latin /^ovellus.

 Bragues, s. f. pi. Culotte; Bragcz, en breton, a la même signitication. X Braguette, s. f. Culotte.

 c'est un rhas.senr sans sa trompe, Sans braguette un lansquenet.

 Vaux-dc-Vire, p. 67, éd. de M. Dubois.

 On appelle Culottes à braguette celles qui n'ont pas de "pont; probablement la préposition est de trop, et les Culottes-braguettes ont conservé la forme qu'on donnait à ce vêtement quand on l'appelait Braguette.

 Braies, s. f. Culotte. Cette corruption de Bragues se trouvait déjà dans le français du XIII' siècle: — Il jurra que il est si malades (jue il ne puet venir a cort, et que il ne vestira braies en sa meson, ne inslra do son menoir devant que il


BRA

 \ienge a la cort; /établissements (le Normandie, p. 68. Ce mot ne signilitî plus(iue le linge dont on enveloppe, le derrière des entants; mais il s'est conservé dans Débrailler.

 BiiMiu:, V. n. Crier, Pleurer comme un enfant;

 Si brait a liante vois et crie, Comme fenie ki est dolente.

 CiiLLAiMF. Li Clf.rs, Romaïi des aventures Fregus, p. -.^i.

 Je suis certain (ju'il NJendra braire Pour avoir argent proiiiptoment. Farce de Pathcltn.

 En français, Braire ne se dit plus (jue du cri de 1 àne; mais il a conservé dans le Berry et dans la Flandre le même sens (ju'en Normandie.

 Bramuoler, V. a. (arr. de Vire)!Balancer;|)robablementdu breton Brancella, Agiter, comme le provençal Bressol et le vieux-français Bressolet, Berceau; Lettres de grâce de 1 457, citées parCarpentier, t. I, col. 521.

 Bran, s. m. Son de froment; Ce mot vient certainement du celtique. On lit dans Pline, 1. XVIII, ch. 7: Galliae quoquc suum genus farris dedere .: quod illir branre vocant. Delà Bren en pro\ençal, en vieilespagnol et en vieux-français;

 Vendre a l'enchère autant bren que

 farine. J. Marot, Œuvres, t. v, p. 216.

 Bran est aussi une apocope de Branle qui signifie Danse. On le prend encore dans l'acception de Tournure, Démarche.

 Brané, adj. Marque de taches de rousseur, ([u on appelle aussi h cause de leur cou


BRE

 leur el de leur forme, taches de son.

 Branée, s. f. Son délayé dans de l'eau.

 Branes, s. f. pi. Mamelles; Brennid en breton.

 Brangé, adj. (arr. de Vire) Bariolé. Voyez bringé.

 Branle, s. m. (Orne) Axe de la meule d'un pressoir qui le met en Branle.

 Braque, adj. (arr. de Valognes) Vif, Emporté. Braga signitie en breton S'amuser, Se donner trop de licence.

 Brasillé, s. f. (Calvados) Galette cuite sur la Braise. Brasiller avait la même signification en vieux-français. Voyez Roquefort, t. I, p. Ï80.

 Brasquer, v. a. et n. Mal arranger; c'est probablement une corruption de Brasser.

 Braver, v. n. Exceller, Se parer. Brav signitie en breton Beau, Agréable \ ce radical se retrouve dans les autres dialectes celtiques, Briato en gallois, Breagli en irlandais et en gallique.

 Bréaud, s. m. (Orne) Criard sans raison. Voyez le mot suivant.

 Bréalîder, v. n. (Orne) Crier fort et sans raison; probablement ce mot a la même origine que Braire.

 Brehain, adj. Stérile, Impuissant.

 Ne doit iMis bons brehains ester O ceus qui pueent engenrer.

 Wace, Establissement de la Conception, p. 14, v. 4.

 Voy Elizabeth, ta cousine, Qui estoit brehaigne clamée. Notre .sire l'a tant amee, Et sy bien y a pioveu,


 

 

(delwedd C1250) (tudalen 049)

BRI 49

 Six mois a qu'elle a conceu.

 Nativité de Notre- Seigneur Jé- sus-Christ, dans Jubinal, Mystères inédits, t. ii, p. 48. v. 14.

 Brechan signifie Stérile en breton.

 Brehenke, s. f. Perdrix qui n'a pas couvé. Voyez le mot précédent.

 Brelette, s. f. (arr. de Valognes) Rosse. On donne aussi ce nom aux écorcheurs de mau\ais cbevaux.

 Breman, s. m. (Seine-Infé- rieure et Calvados) Portefaix qui avaient fait une association sur laquelle M. de Formeville a publié d'intéressantes recherches dans le t. XIP des Mémoires de la Société des Anti(^uaires de Normandie. On disait d'abord Berman, et ce mot venait sans doute de l'islandais Ber, Porter, et Ma», Homme. Voyez du Cange, t. I, p. 660, col. 1 et 2. Brement prit en vieux-français la signification de Charge, Embarras, et Cotgrave a cité dans son Dictionnaire une ancienne locution populaire: // n'a ni enfants ni brements.

 Brenèche, s. f. (Orne) Petite ordure, diminutif de Bran.

 Breuille, s. m. Duvet confus des jeunes oiseaux qui pré- cède les plumes; peut-être du breton Brella, Brouiller, Mettre les choses en désordre.

 Breuiller, v. n. (Orne) Rôder dans les bois, en vieux-français Breuil:

 Dona broils, dona terres, dona granz

 eritez. Romande Uou, v. 1930.

 Bric, s. m. Pont; ce mot n est plus employé que dans quelques


 

 

(delwedd C1251) (tudalen 050)

:>() \n\\

 noms «le lieu; liriqurher. liriijiK ville: il est dcvciui Urne cl linic; Jiraiiuemonl, Jiruc/irville, etc.; on trouve encore en vieux-français Brii/rvy Bmcjc f>n/(j(ji(i en islandais et Jiric en saxon a\aient la même si^Miilication.

 IJiuciiE, s. ('. Terme injurieux. Cuisinih'e de hrirhc! Que fais-tu là? de la briche! Sans doute il si^miliail d'abord Itoutine, car eu islandais Jirulc signifie Usage, Couktme, et on lit dans les OEuvrcs d'Eustache Descliamps:

 Si tu pians fcmmo qui soit riclio, C'est le denier Dieu et la briche D'avoir des reproches souvent.

 Miroiter de Mariaigc, p. 21G.

 Bricoli. s. m. Chou prêt à fleurir; Brocoli; en hreton Bi-ouskaol signifie Jet de chou.

 Bricolique, s. f. Ce mot n'est usité que dans la phrase Mander sa Bricolique, qui signifie Manger sa fortune: c'est une corruption de Bucoliques que l'on emploie encore dans le langage familier.

 Bricon, s. m. Coquin, Imprudent.

 Blasmez en seriez e tenu por bricon. Roman de Uou, v. 4184.

 Briffonmer. s. m. (Orne) Marchand de volailles; probablement du vieux-français Brifer, Manger avidement, qui est encore employé dans le langage familier.

 Brigand, s. m. (arr. de StLo) Hanneton: expression mé- taplioriipjc tirée des ravages causes par cet insecte.

 BiucANniNi-;, s. f. (arr. de C.aen' Planche mince qui sert


imi

 aux cercueils; la Brigamline était en vieux-français une cuirasse légère qui euq)èchait de sentir les coups.

 BuiMBAi.KK. V. a. Traîner çà et lii; ce mol forme par onomatopée, {/iiînlxiler. comme le Bimhniini des .Mienuinds. signifie en français, Agiter comme une cloche.

 Brl\, s. m. On l'emploie comme une négation explétive, ainsi que Pas . Point, Mie, Grain, Goutte . etc.

 Bui.NCANDEr,, V. a. (Orne) remuer brin à brin.

 Bri.xdellk, s. {'. Rameau; on disait en vieux-français Brondnille. et Ion prononce dans (jucl(|ues localités Brondille. Voyez bringe.

 Bringe, s. f. (arr. de Vire) lloussinc, Petite baguette; probablement une métalhése de Verga.

 Bri.xge, adj. Rayé. Tacheté; Briz signifie en breton Bigarré; mais la racine peut être aussi Virgatus. Voyez le mot pré- cédent.

 Bringer, V. a. Fustiger, Frapi)er de Uringes. Ce mot se trouvait aussi en vieux-français.

 Bringuier, s. m. Bœuf dont le poil est presque toujours Itringr.

 Briscot, s. m. (arr. de Mortain) Canard; peut-être une corruption du vieux-français Briquet, Sol. Stupide. Voyez

 BRICON.

 Brisi;, s. m. (arr. de Caen") Jachère qui vient d être labourée; un Brisé de foin . Voyez le mot suivant.

 BiusKu, V. a. larr. de Caen,


BRO

 Labourer une terre qui ue la pas été depuis quelque temps. Peut-être ce mot vient-il de la ressemblance des deux expressions allemandes Brechen, Briser et Bracken, Jachérer.

 Briston.ner, V. a. Ébruiter; l'origine de ces deux mots est probablement la même, quoique baritoniser, du grec /3apu - rcvtÇstv, signifiât chanter en vieux-français.

 Pan oncques mieux ne baritonisa Diapason au son de ses musetes; Pythagoras oncques n'organisa Diapante de si douces busetes.

 Vart de rhétorique.

 Brocson, s. f. Femme dont les manières sont grossières et les vêtements de mauvais goût. Voyez tocson.

 Broe^s. f. (Manche )Écume; Frauda la même signification en islandais.

 Broil, s. m. Bois. Ce mot qui remonte au viir siècle, puisqu'il y a dans le capitulaire de Charlemagne l>e Villis, ch. 46: Ut lucos rTostros, quos vulgus hrogilos vocat, semble venir du grec -aspièohcv, car on lit dans Luithprand, éd. dePertz, Monumcnta Germaniae historica, t. m, p. 355: Nicephorus in cadem coena me inlerrogavit, si vos perivolia, id est briolia, vel si in perivoliis onagros vel caetera animalia haberetis.

 Brombron, s. m. (Orne) Rouet, formé par onomatopée.

 Bronchious, s. m. Hanneton; peut-être du celtique: en breton Bronz signifie Bourgeon: jeune pousse et Choaneri, puce: le hanneton serait ainsi


 

 

(delwedd C1252) (tudalen 051)

BilL 51

 un insecte qui dévore les jeunes pousses. L'islandais Brum, feuille, tiKiaka, tondre, aurait le môme sens. De là le Brucm de la basse -latinité: Brucis lierbas et frondes corrodentibus, dansMuratori; Rerumitalicarumscriptores, t. XII, col 1 037.

 On dit dans quelques localités Bronchas et Bronfious.

 Brosse, s. f. Rossée; ce mot ne s'emploie qu'au figuré, pour indiquer une espérance déçue, dans la phrase Ça faitBrosse; le patois du B'erry le prend dans la même acception. Voyez l'article suivant. Brosser, v.a. Frapper, Rosser.

 La fu brocies e féru des plusors. Chevalerie Ogier, v. 245.

 Brotillon, s. m. Tronçon; probablement de Brouter, comme Broutilles.

 Brouir, V. a. Brûler à demi, Roussir; il avait le même sens en vieux-français.

 La chey ledit feu delez un cep... lequel cep fu un pou broui ou ars; Lettres de grâce de 1 374; citées par du Gange, t. I, p. 789, col. 2.

 Brouir ne se dit plus en français que des fruits ou des blés, qui sont brûlés par le soleil. Dans quelques localités on dit Brouer.

 ^ Brousette, s. f. (Orne) Mâ- che .

 Bru, s. f. Nouvelle mariée; Brud a la même signification en islandais. Il y a dans l'arrondissement de'Pontaudemer une mare où s'est novéc une nouvelle mariée ([uc l'on appelle Brumare.

 Bruchet, s. m. Estomac;


;v2

BUE

 ce mol (jui sipniliail eu viou\- Irancais Creux de rcsloinac \ ionl sans doute du breton Jlnichcd, dont la sipnilication est la inLMr.e.

 BiuMAN, s. m. Nouveau marie,; Homme de la lirn; en islandais nnuimmi signilie Garçon (le noces.

 Bu, adj. Complètement ivre, Oui a beaucoup trop hu. * Bu, s. m. Villaii;e ou plutôt habitation, dcTislàndais Bud. C'est le même mol que le lit qui se trouve à la lin d'une foule de noms de lieux en Angleterre, en Suède, en Danemark et même en France ( Colombi). 11 V a près de Copenhague un village de Qucrkehi, qui porte ainsi le même nom que Carguehu dans la Manche et Criquebeuf dans la Seine-Inférieure.

 BuAN, s. m. Brouillard humide. Voyez buée.

 BucAiLLE, s. f. Bocage; 1 origine est la même.

 Buf.iiER, V. a. Frapper à «rands coups, comme avec une ïnlchc. Bûcher signifiait en vioux-l'rançais Abattre du bois, Faire des bûches.

 Le suppliant estoil a ung bois, appelle le bois Chamaillant, situe près de la ville de Nyort, ou il buschait et abattait du bois; Lettres de (jrùce de l 'i 49, citées dans du Cange, t. l, p. T3(), col. I.

 Buée, s. f. Lessive; ce mol <pii a vieilli était usité en vieux-i'rancais.

 Entendîmes un bruit strident et divers comme si fussent femmes lavant la buée; Habelais. Paiitayniel 1 v ch ".^1


BUO

 l*eut-elre le radical de ce mol signiliait-il eau (voyez BUAN; car ou lit dans Villon:

 La pliiic nous a buez et lavez. Œuvrct, p. 94.

 BuETTE, S. f. (arr. de SaintLoi Brandon . Bûchette.

 îiuii'E, s. f. Soufllet; il avait à peu près le même sens en vieux-français.

 Par enlx fii la mainte bnfle donnée. Et maint tatin.

 Déposition du roi Richard II, dans V.'irchaeologia, t.xx, p. 304.

 Le français a conservé rebuf fade.

 BuuA, s. f. Petit vase en cuir ou en bois attaché a la ceinture des faucheurs où ils portent leur pierre à aiguiser; en islandais //m signifie /?ffJ//el Ha, cuir. Souvent c'est simplement une Corne de bœuf et Haus signifie Crâne en islandais. Dans quelques localités ou dit Buhot. Ce mot est aussi employé en Lorraine suivant dom François,


 

 

(delwedd C1253) (tudalen 052)

Dictionnaire roman, p. 51

 Buhot, s. m. (arr. de Vire) Gros sabot couvert.

 BuuoTTE, s. f. (Calvados) Petite limace des jardins.

 BuNÉE, s. f. (arr. deBayeux) Caprice, Emportement; eii breton Buanck signifie Vif, Emporté.

 BuoTTE, s. f. (arr. de Bayenx) Piège a taupes; Buie signifiait Entraves, Lien envieux-français.

 Ses prisons commanda fjarder K es t;ranz ciiai très dévaler, Metrè en bnies e en aneiis.

 Bknois, Chrouiqve rimée, 1. n, V. tS96(î.

 Vovez ABo.


BUR

 BuR, s. m. Habitation; de l'islandais Bud ou du latin Burgus. Voyez buret. Il y avait à Noron, près de Bayeux, une ferme, appartenante aux rois de la première race qui s'appelait Bur-le-roi.

 BuRÉ, s. m. Mue des oiseaux; peut-être du vieux-latin Bura, Lessive, parce (}ue les oiseaux quittent alors leurs plumes pour en prendre de plus propres.

 Buret, s. f. Porcherie. Probablement de Bud Habitation; d'où le bas-latin Burum, le Bure vieil-anglais et le vieux-français Buron.

 Ou s'el a maison ne buron Je conseille que la soit mise.

 Miracles de Sainte-Geneviève, d3insJvïiv<KL,Mystè7-esinédUs, t. II, p. 204, V. i.

 \\ pourrait cependant venir de Bu, Troupeaux, Bestiaux, car cette signification est la plus fréquente; -ffMrmm dans la nasse-latinité; Buron, Vacherie en patois auvergnat et Byre en écossais:

 The croonin'kie the byre drew nigli, The darger left bis tlirift.

 WaterKelpie, dans Scott, Minstrelsy ofthe scolch borderers. t. Hi, p.' 389.

 BuRGUER, V. a. Pousser, Heurter; le vieux-français prenait ce mot dans la même acception. Lequel Thomas en ce disant burga et bouta tellement (pi'il la fist choir a terre; dans Carpentier, Glossarii supplementum, t. I, col. 632.

 Dans la langue des troubadours Burs signifiait Coup, Choc. Voyez Raynouard, Lexiffue roman, t. il . p. 271 .


BUT

 

 

(delwedd C1254) (tudalen 053)

)3

BusoQUER, V. n. Passer son temps à des riens; Agir comme une buse, Jouer avec des /^usof s. Voyez le mot suivant.

 BusoT, s. m. Poil follet des adolescents qui sont encore niais comme des Btises; par analogie on donne le même nom aux plumes qui n'ont pas atteint tout leur développement. On appelle aussi Busots les Brins de paille et les Riens dont s'occupent les Buses.

 Busse, s. f. (Orne) Demipièce; peut-être du bas-allemand Bute (Busse), amende: Porro si quis equum, domum, aream, seu rem aliam in forma judicii impetierit, et in causa defecerit, suo tenetur adversario, quem frustra convenit, decem solidos nomine ejus, quod Bute vulgariter appellatur; dans Ludewig, Beliquiae mamiscriptorum, t. Xll, p. 322.

 Butée, s. f. Montagne rapide oui oblige de buter au haut aune côte. Voyez ce mot. Il y a sur la route de Cherbourg à Valognes une grosse pierre que l'on appelle la pierre butée.

 Buter, v. n. Arrêter comme si Ton était au but; en bas-latin Butare, comme l'italien Buttare, signifiait Jeter quelqu'un à terre. Voyez doter. Buter se prend aussi dans un sens réfléchi et signifie alors S'entêter dans son opinion; Ne pas vouloir ien départir.

 BuTiLLÉE (en) adv. En abondance, En masse, Plein un butillon. Voyez ce mot.

 BuTiLLON, (Manche) s. m. Panier haut et étroit, qui a la forme d'une bouteille, en bas-latin Butif/lionKs. Voyez du Cauge,


n

CAB

t. I, p. 741. col. 2. Le mot pivii'denl t'ait croire (iiic /{utilloD a été nri.^ aussi dans le sens de /iiitalhta: Item qiiod de circii

CAB

 lis carriarianim . hiilalloriim . tiiuirium et siiniliiim vasonim; dans du Caniic, t. I, p. ^i] . col. 1.


 

 

(delwedd C1255) (tudalen 054)

Caabans, s. m. j)l Vêtements, ou plutôt Meubles; voyez CABAS. Nous ne connaissons ce mot que par un vieux proverbe:

 Boudoirs (Baudors?) et caabans Ne font pas riclies gens.

 Voyez le mot suivant.

 Cab.voetis, s. m. (Orne^ Vieux meubles, ou Vieilles bardes, jetés en monceau. Voyez cabot et CABAS.

 Cabaret, s. m. (Orne) Avanttoit; c'est le sens qu'il avait d'abord en français: Icellui sergent entra de t'ait en un petit cabaret, que on dit la lanterne, par ou l'en va ou celier dudit bostel; Lettres de grâce, de 1394, dans du Ca'nge, t. II, p. 9, col. 1.

 Cabas, s. m. (Orne) Tromperie; le vieux-lVançais le prenait dans la même acception:

 Princes, tlirones, chérubins, séraphins

 Sauvent le roy des niacliinalions De tous nuysans, plains d'envie et cabas.

 .Je.\a Joret, Jardrin sahUaire,

 st. XXIX.

 Il signifie dans l'arrondissement di; Baveux un Meuble lourd et grossier.

 Cabasser. V. a Tromper: ce mol existait aiis^i en vicnvirancais


Journellement ciiascun son cas pourchasse; iSoises y sont, on y trompe et ca

 basse.

 PrKRRE Grixcoiri;, Menus propos

 Cabier, s. m. 1 Orne) Chai.

 Cabin, s. m. (Orne) Bullet: probablement le même mot (\uc CABAS, ou une contraction du breton Ka-nastel, Bullet, et Bian, Petit.

 Câbler, v. a. (arr. Baveux) Fermer violemment une porte ou une fenêtre; il signifiait en vieux - français Casser, Dé- truire.

 Cabot, s. m Demi-boisseau; on donne à cause de sa forme le même nom à une petite meule de foin; c'est le mot grec
AOL^oç, Mesure.

 Caboure, s. f. ( arr. de Baveux ) Maison en ruines; voyez du Cangc, t. II, p. 7, cof. 3.

 Caboussa, s. f. (Orne) Soupe au babeurre.

 Cabre, s. m. (Orne) Bruit: peut-être de l'islandais h'app et Karp, querelle.

 Cabreux, s. m. (arr. de Baveux) Conducteur, Petit marchand de bétail: il se prend en mauvaise part et vient sans doute du latin Caprarius, Chévrier: les chèvres s'ap])elaienl fahrism vieux-français,


et n'avaient qu'une faible valeur.

 Cachard, s. m. (arr. de Cherbourg) Paresseux. Kaka signifie en islandais Toucher du bout des doigts.

 Cacouard, s. m. (arr. de Bayeux) Frileux, Malade. Selon Roquefort, Glossaire, t. I, p. '200, Cacou serait un ternie injurieux en Basse-Bretagne; si ce renseignement était exact, une origine grecque serait certaine; ces deux mots viendraient de y.(x/.oç Qui a du mal et Méchant. Dom François dit aussi dans son Dictionnaire roman, p. 56, qu'en Lorraine Caco-zèle signifie zèle mauvais, indiscret.

 Cagnard, s. m. (arr. de Bayeux ) Réchaud; le vieux-français s'en servait dans le même sens:

 Quand nous goussaraes les harens Que nous trouvasmes aucaignard.

 Mystàre des Actes des Apôtres, 1. m.

 Cagnolle, s. f. Mort (SeineInférieure):

 Si t'en ay touché parolle,

 .le veux bien que la froide Cagnolle

 Me pisse rompre devant toy.

 Muse normande, p. 34.

 Nous savons par Varron que Casnar signifiait Vieillard dans la langue osque; De lingua latina, 1. vu, par. 29, éd. de Millier.

 Cagxé, s. m. (Orne) Paille de^sarrazin.

 Caignot, s. m. Petit enfant; probablement de Canis, Chien, Quénaut, Petit chien; quoique 1 allemand Kind signifie Enfant n que Kin s'emploie'


 

 

(delwedd C1256) (tudalen 055)

CAL 55

 comme diminutif. On dit aussi Queniot et Quenaille.

 Caillé, adj. Taché de blanc et de noir; Kal signifie l^ache en islandais.

 Caillou, s. m. (arr. de Caen ) Noyau; en islandais Griot, d'où est venu Grès, signifie Caillou; peut-être estce l'origine dunom des Griottes, Cerises dont le noyau est fort gros.

 Caimaxuer, V. a. Mendier, Quêter:

 Quand ïéléphe et Pelé, bannis et cai

 inandans, S'efforcent d'émouvoir le cœur des re

 gardans.

 Vauquelin de la Fresnaye, Arf poétique.

 Il a le même sens dans le patois du Berry.

 Calard, adj! (arr. de Caen) Poltron, de l'islandais Kalinn, Malade, Engourdi de froid; ou plutôt de Caler. Voyez ce mot.

 Calé, adj. Solide, Riche, Bien établi, du latin Calere.

 Calée, s. f. (arr.de Valognes ) Multitude, Grand nombre; Calare signifiait eu latin Appeler, Réunir.

 Calenger, V. a. et n. Marchander, Retenir quelque chose dans un marché; probablement c'est une extension du sens que lui donnait le vieux-français Disputer, Contredire:

 La preie volonz prendre et la terre

 tendron; Se Français la calengcnt, nos nos i

 cumbatrou .

 Roman de Roii, v. 1237.

 Calengia signiliait en bas latin Réclamation: Omni reilaînalione seu calengia


 

 

(delwedd C1257) (tudalen 056)

56 CAL

 omninn rcniota; Charte ilr 1 238, citée par Miraeus, t. 1, p. 421.

 Caler, v. n. Céder, Faiblir, Fuir; il existait en vieux-l'rançais:

 Cette superbe vertu eust elle calé au plus fort de sa montre? Montaigne, Essais, liv. 111, ch. 12.

 C'est une expression probablement empruntée à la marine, où elle sest conservée •

 Iloec siint lor veiles calées,

 E la mit lor ancres getees. Be.nois, 1. II, V. 15692.

 Saint Isidore disait déjà Originum 1. iv, ch. 14, sect. 4: Apud nautas calarc ponere dicitur. Ca/er vient sans doute du grec ya\a.v, lia le même sens dans le patois de Rennes et du Berry, et l'on trouve aussi en italien Calare, en espagnol Callar, en provençal, en catalan et en portugaisCo/ar.

 Calesenier, s. m. Fainéant, Homme qui achète des bestiaux pour les revendre. Ce mot signifiait primitivement un homme qui se faisait traî- ner en voilure {Calesia), au lieu de marcher à pied: 'Vehiculis depositiset calesibus abdicatis, gressu libero, etc.; Âcta 5flnc^on<m. Septembre, t. I, p. 771, col. 1.

 Calibaraud, adj. (Eure) A moitié ivre.

 Calibacdée, s. f. Grand fou clair. Charibaudée, dans le Nivernais et le Berry.

 Caliborunettes, s. f. j)l. (arr. de Valognes) Lunettes.

 Caliberda, adv. (Orne) Les jambes ouvertes, A ralifourclion.

CAM

 Calimachon, s. m. Limace; on dit aussi coi.imacuun.

 Câlin, adj. Caressant; il ne se prend en français, qu'en mauvaise part.

 Camn, s. m. Eclair de chaleur, Chaline en vieux-français:

 Ainz que rsoici/ den.^t cspandre Ses rais d'amunt e sa chaline.

 Bf.nois, Chronique rimiv, lu, V. 19245.

 Dans l'arrondissement de Valognes on dit calln.

 Calo, s. m. (arr. de Vire) Fortune. Voyez calé.

 Calobre,"^ s. m. (arr. de Bayeux ) Houppelande de drap grossier; scion Roquefort, t. 1, p. 205, Calohe signifiait en vieux - français un vêtement long sans manches.

 Calot, s. m. Ecorce du grain de sarrazin ou de colza; c'est une apocope à'Ecalot . Petite écale; en vieil-allemand Seal.

 Calotte, s. f. Coup sur le haut de la tète, où se portent les Calottes: ce mot s'emploie en rouchi dans la même acception.

 C.\LUCH0T, s. m. (Orne) Mauvais bonnet de nuit qui tombe sur les yeux et empêche d y voir; Cahc signifiait en vieux-français une Vue eourte et basse.

 Calvet, s. m. (arr. de Valognes) Haut de la tête, où l'on devient Chauve {Calviis).

 Cam, pr. Voyez acam.

 Cambot, s. lin. Marmot.

 Cambotte. s. f. (Orne) Espèce de i)anier où les chevaux portent le fumier.

 Camfolkk, s. f. Charretée: ce que peut conlcnir un Camion.


CAN

 Camjoijs, s. m. Enfant qui ne croît pas; il viendrait de lallemand si l'on s'en rapportait à V Histoire des imaginations de M. Oujle: Les enfants Membes, que Guillaume de Paris appelle Champis et les Allemands Camhions, sont criards; ils épuisent cinq nourrices; ils sont fort pesants et fort maigres; Luther en ses Colloques règle leur âge à sept ans; t. II, p. 37: mais Cambions n appartient pas à l'allemand usuel.

 Campagne, s. f. (arr. de Vaiognes) Plaine, la Campagne de Saint-Floxel; il vient sans doute du breton Kompezen dont la signification est la même, car Rompez signifie Uni.

 Canehotte, s. f. (arr. deValognes) Oie sauvage.

 Canette, s. f. (Orne) Petite bille de marbre.

 Cani, adj. (arr. de Caen) Moisi, à cause de la couleur blanchâtre de la moisissure; Canus était devenu aussi en vieux-français Canu et Chienne [Canes selon Roquefort, t. I, p. 208, col. I):

 Et fu entremêliez de chiennes, si que le blanc passoit le noir; Roman des sept sages de Rome, B. R. ms. n" 7974.

 On se sert encore, surtout en vers, de Chenu.

 Canibotte, s. f. Tige de chanvre, Cannabis en latin; on dit aussi cannebotte.

 Canne, s. f. Cruche; probablement de l'islandais Kanna, (juoiqu'on trouve dans Juvé- nal. sat. v, v. 88:

 niiul enim vestiis datur a!^ eolis qiiod Tanna Micipsarum piora subvexit a

 cnfa.


CAP

 

 

(delwedd C1258) (tudalen 057)

57

mais les interprètes sont loin de s'entendre sur le sens de Canna. Le français a conservé le diminutif Cannette et le peuple de presque toutes les provinces en a fait Canon.

 Cannée, s. f. Ce que peut contenir une canne.

 Cannepetière, s. f. (arr. de Valognes) Canne creuse dont les enfants se servent pour lancer bruyamment des balles de filasse; dans l'arrondissement de Baveux on dit Cannepetoure.

 Cant, (de) adv. De côté; sans doute il vient de l'islandais Kant L'adoucissement de la prononciation et les caprices de l'orthographe ont beaucoup éloigné le français Champ de son radical; mais le vieux Cantel, Chantel s'en rapprochait bien davantage:

 Et fiert le roi en l'escu en cantel, Chevalerie Ogier, v. 9015.

 En rouchi Can signifie le cô- té étroit d'un objet quelconque.

 Canter, v. a. Pencher, Mettre de côté, de champ. Le vieux-français disait Âschanteîer:

 L'espiez au cote li frie; Un poi la char li a blesmie, Hurte l'a bien, si l'aschantele; Tôt le remue de la sele.

 Partonopeus de Blois.

 Cantet, s. f. Pain entamé; Chanteau en patois vendéen et Chantiau dans celui du Berry. Voyez chanteau.

 Caper, v. pr. (arr. de Valognes) Se renfrogner. Se cacher la tête comme sous une Cape.

 Capine gauche, adv. Marcher à (arr. de Caen i, Mar


 

 

(delwedd C1259) (tudalen 058)

58??  CAR

 (lier sans l'aire de hniil . sur

 (les souliers de peau de cIicn re Capina] dont on taisait les jilus égères chaussures; de là la

 si{i;nitication de Chopin dans

 ce vers de Villon:

 Aller sans chausse et sans cliapin

 OÙ BorcI a cru qu'il était question d'un chapeau.

 Capon, adj. Lâche, Poltron; les Chapons fuient au lieu de se battre, et ou les appelait autrelois Capons:

 Lor capons cras ont al fu mis Jît puis si ont al \iu Iraniis.

 MousKEs, Chronique rimée, v. 19853.

 Caponner, V. n. Refuser de se battre, Agir comme un Capon. Voyez ce mot.

 Capucuer, V. a. Frapper violemment; c'est l'islandais Keppa dont le vieux-français adoucissait la prononciation:

 Une hachette leenz ot Dont il chapuisoit a la foiz.

 MÉoN, Nouveaux Fabliaux, t. II, p. 383.

 Caoi'eu.x, s. m. (arr. de Baveux) Mauvais couteau qui sert à ouvrir les huîtres. Kaka signifie en islandais Toucher sans précaution; mais peut-èlrc le mol de Caqueux vient-il de ce qu'il sert à vider le poisson ([ue l'on met dans la Caque.

 Carabas, s. m. (arr. de Baveux) Voiture aussi lourde (jue les anciennes machines de guerre, en bas-latin Carabaga:

 Fecit orilicio fossarum approximare.... carabagas qui iaciel)ant lapiiles magnos; dans Martennc, Thésaurus anecdoforwv, t. Il . col. '70.


CAR

 Carafon, s. m. ( arr. de Hayeux) Bonnet à j)oil, et l^Tct j)()ur les enfants, (|ui couvrent la ligure, Cara dans la basselatinité:

 Postipiani venere veiendam Cacsaris antc caram.

 CORII'I'IS, 1. 11.

 Le rouchi dit Carahrne: il ne serait pas impossible (|ue ce fût une corruption de Charabanc.

 Caras . s. m. 11 n'est usité que dans la phrase Bâti comme un f/rand Caras, et Charagus signifiait dans la latinité du moyen-àge un So7rier.

 Si qui viri ac mulicres divinatores, quos dicunt esse charagios atque sorticularios; Co/ic«'/erfeiVflrio»?iedeo98,can. 1 4.

 On dit encore maintenant Bâti comme wn sorcier.

 Carcan, s. m. Personne mé- chante, Mauvaise jument; c'est une expression métaphoriciue. LeCarcan tient le patient à la gorge sans qu'il puisse .s'en dé- barrasser. Croix s'em|)Ioie en français par une ligure analoiiue.

 Care, s. f. (arr. de SaintLo) Bûche, Bloc, Morceau carré de bois; on appelle en Dauphiné Charin un arbre qui ne vient pas bien et n'est bon qu'à brûler.

 C VRÊME-PRENANT, S. m. Galette frite, faite de farine de froment, que l'on mange dans les réjouissances du carnaval. On apnelait en vieux-français le mardi-gras;jour de caresmeprenant. Demi veel. viij. sols, jour de caresme - prenant; Compte de IJIôtcl-Dieu d'Erreur de l'année 1370.


CAR

 Cari, s. m. (arr. de SaintLo) Haridelle, Cheval qui n'est ([lie de la chair {caro)\ Carée a la même signification dans le Berry. Voyez carne, et carou.

 Carimallot, s. m. (arr. de Vire et de Bayeux) Charivari; Caramara est le nom que Ton donne en rouchi aux masques.

 Carme, s. m. Vers, du latin Carmen; ce mot qui se trouve dans les Vaux-de-Vire (p. 119 de l'édition de M. Travers), aurait par conséquent existé dans le patois normand si le foulon Olivier Basselin n'était pas le pseudonyme de l'avocat Jean Le Houx.

 Carne, s. f. Cheval sans énergie et sans vie; le n entrait dans toutes les flexions de Caro; on dit ailleurs Carou et le vieux-français employait Charnier dans une acception analogue.

 Il ne sot tant son cheval esforcier, Ne le passast uns roucins charnier.

 Raoul de Cambrai/, p. £33, v.4.

 Caro signifiait aussi quelquefois un animal dans la basse-latinité. Voyez du Cange, t. II, p. 192, col. 3.

 Carou, s. m. Corps sans âme, terme de mépris.

 Carpeleuse (Chapeleuse), s. I. Chenille, littéralement chair velue; en anglais Caterpillar.

 Carrabin, s. m. (arr. de Vire) Blé noir, Sarrasin; c'est probablement un jeu de mots. A Valognes Sarrasin signifie un mauvais sujet, sans foi ni loi.

 Carré, s. f. Coin, Angle, Malgré le latin Quadratus, ce mot vient probablement du cel'iqiie. r;u' il se trouve dans


 

 

(delwedd C1260) (tudalen 059)

CAS -59

 presque tous les patois et le breton Ker signifie Arrête, Angle vif des 'pierres et des bois équarris.

 L'autre contava de Lavina, Conio fes lo breu ab cairel traire A la gaita del ausor caire.

 Roman de Flamenca, dans RayNouARD, Lexique roman, 1. 1, p. 9.

 Luyt ungs charbouche, merveillable Sur toutes merveilleuses pierres, Trestout rayant a quatre quierres.

 Roman de la Rose, v. 21340.

 On disait aussi Coron;

 De cordoan prist une pel;

 Si Ta mise soz sun mantel;

 L'un des corons laist delors pendre.

 Marie de France, Fable xxvui.

 Dans le patois du Jura Se carrer signifie 5e ranger, Se mettre de côté.

 Carrelet, s. m. (arr. de Vire) Feuillet, Petit can-é de papier.

 Carrosse, (arr. de Caen) Stalle pour laver. Voyez bin

 GOT.

 Carruée, s. f. (arr. de PontAudemer) La terre qu'une cAarrue peut labourer en un jour; Carrucata avait le même sens dans la basse-latinité.

 Carsogne, s. f. Demi-boisseau; en basse-latinité Cartagium et en patois champenois Cartel.

 Carte, s. f. (arr. de Vire) Pinte; la quatrième partie du pot: le bas-latin Carta avait la même origine.

 Cas, s. m. Avoir, Chose.

 Riche avare est peu de cas.

 Vaiix-dc-Virc, p. 47, éd. de M. Dubois.

 Probablement ce mot vient de Casus: le peuple était si pauvre, qu'il ne possédait que par


f.O CAS

 hasard. Le bas-latiû Casus, portion de la dot (iiii appartenait au mari en cas de siir\ie; le vieux-français Echelle et le français Casucl se rattachent;i la même idée: le patois normand prend aussi hutln dans le sens d'avoir. Cas se trouve avec la nuMiie acception dans le patois du IJerrN .

 Casse, s. l/(Orne, et arr. de Falaise) Lèchefrite. Cassa signiliait en hasse-latiuité une Casserole, et cette extension de siiînification était trop naturelle pour n'avoir pas lieu; on la trouve à Rennes, dans la Vendée et dans l'Anjou.

 Cassetier, s. m. Etui; dérivé comme Casselte du bas-lalin Cassctilla ou de l'islandais Kassi; on dit Casseau dans l'Orne.

 Castaua, s. m. ( arr. de Baveux) Homme bizarre, ailleurs Ivre; sans doute il signiliait d'abord Querelleur. Voyez le mot suivant.

 Casïille, s. f. Querelle, Dispute; ce mot qui ne s'emploie plus guères en français, était autrefois fort usité:

 Si fut If siofie mis et cloz J)(! fous costfZ (riccile ville Ou les Anglois furentfcnrlo/., Jit a toute heure avoient tastillc

 M VRTiAL d'Auvergne|, Vigtles de Charles VIL

 Castii,les, s. f. pi. l*etites groseilles, Kastilez en breton; peut-être sont -elles venues d'Espagne.

 Castis ou |)lulôt Catis, adj. (arr. de Sainl-Lo) Câlin; de Chat, qui se prononce Cal, comme le vieux-rrancais Calas. (>l (\tlcux, Fourbe. H use.


CAU

 Casuel, adj. Fragile, Qui j)eut se briser.

 CuAU, s. f. Fille méchante, Catin; syncope de Catherine (jui a lini |)ar se prendre en nuiu vaise part, connue pres(jue tous les noms de femme.

 Cataud, adj. (Orne et arr de Valognes) Faux, Sournois, on dit aussi Calas, comme en vieux-français. Voyez castis.

 Catéfust, s. m. (arr. de Vire) Sourricière, probablement Chat en bois.

 Catigner, V. a. (Orne) Serrer dans un endroit étroit; Câ- lin, de Calinus, signiliait en vieux-français un Petit plat, et Catir de Quatcre, Presser.

 C.VTINER, V. a. ( arr. de Baycux) Câliner, Flatter comme une Catin.

 Catons (à) adv. A quattre pattes comme un Chat.

 Catune, s. f. (arr. de Baveux) Sourcil.

 Catl'xer, V. r. Froncer le sourcil, Baisser la tète, Etre de mauvaise humeur comme un Chat; il Valognes on dit Galon ner.

 Caucher. V. a. Chauler, Mé- langer le froment avec de la Chaux avant de le senier, pour empêcher les insectes de l'atta(pier. Il se dit aussi du màlc qui couvre sa femelle, et vient alors du latin Calcare, Presser; ainsi (jue le prouve ce passage d un document de 1437, cité j)ar Roquefort, Supplément, p. 6;>:

 El aveuc(f les dites quattre couppes de farine comblées a le couppe au tcrcheul, doit encoire avoir demi-boislel de farine sans cauccpiicr.


 

 

(delwedd C1261) (tudalen 060)

CâU

 On a voulu le faire venir de Coq, mais Olivier de Serres écrit Chaucher dans son Théâ- tre d' Agriculture, et Ronsard a dit dans ses Joyeusetés:

 Pour mieux te jaucher un petit.

 Gauches, s. f. j)l. Bas; de Chausser, en patois normand Cauchier. Quoique ce mot ait conservé son sens primitif dans Haut de chausse, le français lui a donné la signification de Culottes; on trouve déjà dans \QBrut,y. 7415: Qu'en lor cauces cotiax portaissent.

 Cauchin, s. m. ( arr. de Bayeux ) Sorte de sable, Dé- combres que l'on emploie à réparer les Chaussées.

 Caudelée, s. f. Lait caillé et aigri que l'on conserve pour l'hiver; du bas-latin Caliaum. Voyez la Vision de Wetinus dans Mabillon, Acta sanctorum Ordinis sancti Benedicti, siècle IV, part. I, p. 293.

 Caudiot, s. m. Feu de joie, du latin Gaudiutn, Joie.

 Caumomi, adj. Flétri, Dessé- ché comme du Chaume.

 Caut, adj. Adroit, Rusé:

 J'ai perdu ceste occasion Plusieurs fois d'une liumeur peu

 caute; Mais ores puisque c'est du bon Je ne feray plus telle faute.

 Vaux-de-Vire, p. 86, éd. de M. Travers.

 11 vient du latin Cautus et s'employait aussi en vieux-français:

 Il est caut larron

 Qui d(^robe a un larron.

 Proverbes communs, réimpression de M. Silvestre.

 Nous avons conservé Conte'


CEP

 

 

(delwedd C1262) (tudalen 061)

61

leux qui a la même origine.

 Cautelle, s. f. Ruse, Adresse:

 Les pèlerins deffent de la cautelle Des ennemys qui leur font dure offense.

 Jean Joret, Jardrin salutaire,

 st. XXVI.

 Cauton, s. m. Tige principale d'une plante, du latin Coulis, Tige.

 Cauvet, adj. Espiègle; dans la basse - latinité Calvus signifiait Rusé. Voyez du Gange, t. II, p. 39, col. 2.

 Gauvette, s. m. Petite corneille, Ghoucas; Kauve en vieux-français:

 D'un vilein dist qui norrisseit Une kauwe que mult ameit.

 Marie de FRA^CE, Fable xlvhi.

 On l'appelle en breton Kavon.

 Cavel, s. m. Dévidoir; en vieux-français Cavelle signifiait une Cheville.

 Gaver, v. a. Ghercher.

 Gavin, s. m. Fossé, de Cavus, Greux, comme le français Cavée.

 Gênas, s. m. (Orne) Lit.

 Genelle, s. f. Fruit de l'aubépine; on lui donnait le même sens en vieux-français:

 Et vivent comme sanvcchine De la glant et de la faine, De cel fruit que porte boscages, De poires, de prunes sauvages; Meures manguent et ceneles.

 Chrestiens de Tboyes, du roi Guillaume d'Engleterre.

 Ge mot a la même signification dans le patois de Berry; voyez Boreau, Flore du Centre,

 m.

 Gépiau, s. m. Serrure, Obstacle qui empêche d'ouvrir une


 

 

(delwedd C1263) (tudalen 062)

02 ClIA

 j)orlc: du bas- latin ('cpus . Knlravos: poul-ùlre même avaitil (lejii la sijinilii-alion ([ue lui a doimcc le patois uormand, car on lit dans un compte de la lin du Xl\' siècle, cite dans du Can^^e, t. H, ji. i85, col. 21: Projracionedictarum portarum, quorunidam ceporum.

 CÉTRES, s. n). pi. Gestes.

 Cn.vBERNAL, adj. Négligent, Qui fait mal ce (ju'il fait. Voyez le mot suivant.

 Cbabern'au, S. m. (arr. de Valognes ) Savetier, peut-être du \i\l'm Fa ber malus, Mauvais ouvrier.

 Chacouler . v. n. Parler bas: peut-être une corruption euphonique de l'anglais Chowter.

 Chailler, v. imp. Importer.

 Ne nous chaille que couste.

 Vmix de Vire, p. 74, éd. «le M. Travers.

 On disait ChauU en vicuxIrançais:

 Il ne chault a plusieurs qui ticgne la seigneurie, mais qu'ils soient prochains des prouilitz; AlainChartier, OEuvres, p. 425.

 Chaire, s. f. Chaise du latin Cathedra: le vieux-français était encore resté plus tidèle à l'étvmoloirie:

 Cnm il vit la chaere, icele part se a

 procet; Li onipercre s'asist, un petit se repo

 set.

 Voyage de Charlemagne, v. 1 19.

 CnALETTE, S. f. (arr. de Valognes) Pantouffie.

 CiiAi.iT, s. m. Bois de lit. Chasse du lit; le patois purin dit Qualit:

 A mon (|na]itra)ut prondremen'one. Muse vontiandr, p. (.^.


ClIA

 Ce mot n est guère employé en français: le patois de la Vendée l'a conservé.

 CuALiMiN, s. m. (Orne) Petit couteau d'enfant. Voyez

 ALUMELLE.

 Chalut, s. m. (arr. deBaycux) Espèce de filet.

 Champelure, s. f. Canclle de tonneau; c'est une corruption de Chante-plcurc, qui se trouve aussi dans le patois du Berry.

 CriA>[PEiÈRE,s.f. Sillon transversal (pii termine un Champ.

 Chance, s. f. Fortune: Shaksper l'emploie eu anglais dans le même sens: il se dit en français de tout événement fortuit, heureux ou malheureux, quoique Chanceux ne se prenne qu'en bonne part. Le vieux-français Mecheance, Mechies, conservé dans l'anglais Mischief, avait été formé de la même manière. En gallois Ifab signifie Chance, et Hapus, Heureux.

 CiiAMR, V. n. Chancir: du latin Canesccre, Blanchir; voyez CANi: le patois du Berry, dit aussi Chanir.

 CuANTEALi, s. ui. Entamurc. Morceau d'un grand pain; c'est le même mot que Cantet, dont la signification s'est modifiée dans quelques localités. Canteau envieux-français signifiait Coin, Petite partie, et, Ion a forme le français actuel iicAo ntillon.

 CiiAOLOKE, s.f. (arr. de Cherbourg) Fainéante, Paresseuse; du bas-latin Cheolare, Jouer à la choule, espèce de jeu qui ne convient «pianx hommes;

 VOVeZ CHOILER.


CHÂ

 Chape, s. f. Morceau de cuir, placé entre le manche du fléau et la verge, qui les enveloppe tous les deux, comme une Chape.

 Chaper, V. n. Se promener en allant et venant comme les Chapiers.

 CuAriN (à), loc. adv. (arr. de Valognes) Nous ne la connaissons que dans la phrase Aller à chapin, Marcher sans faire de bruit, avec des souliers de peau de chèvre, et par suite pieds nus; voyez capine

 CAUCHE.

 Charaies, s. f. pi. Bagatelles puériles:

 Car ce ne sont pas charaies et je vos dis. . . . que vos sereiz gariz de diverses maladies; Rutebeuf, Diz de l'erberié, t. I, p. 259.

 Charbonnette, s. f. Braise qu'on retire du four, Petit Charbon.

 Charée, s. f. Femme de mauvaise vie; voyez cari et carne.

 Charer, V. n. (arr. de Cherbourg) Jaser, Causer; Charlar a la même signification en espagnol.

 Chas, s. m. (arr. de Valognes) Bouillon, le seul liquide que l'on bût Chaud; la même idée a donné cette signification en espagnol et en catalan à Caldo, et on lit dans le Paternoster de l'usurier:

 Ma béjasse me tient por fos; Ele me fait autel pot de clios Con si j'a\oie grand mainie.

 Dans Jubinal, Rapport au Ministre de V Instruction publique, p. 34.

 On appelait Chaudeau un l)ouillon que Ton donne aux


CHA

 

 

(delwedd C1264) (tudalen 063)

03

mariés le matin du lendemain de leurs noces.

 Chasse, s. f. Pièce de terre fermée par une clôture; sans doute il ne se disait autrefois que des champs réservés pour la chasse, et l'on a fini par le dire également de tous les autres. Il signifie aussi un Petit chemin. Voyez le mot suivant.

 Chasser, v. n. Aller, Marcher; c'est probablement une métaphoie tirée de la chasse, puisque Chasse et Venelle {venari) signifient également un petit chemin. Cependant on lit dans le Songe d'enfer de Raoul de Houdaing:

 Par devant Cruauté tendras Droit a Cope-Gorge ta voie, Et d'ilueques si te ravoie Avant, et saches sans abet.

 Dans Jleinal, Mystères inédits, t. II, p. 394.

 Il ne serait pas ainsi impossible que le normand Chasser, Cachier, fût une corruption du vieux-français Sachier, tirer. On dit encore en patois Tirer tout dreit, et on lit quelques vers plus bas dans la pièce que nous citions tout-à- r heure:

 Quiconques veut, en enfer vait: Nus en nul tenz leenz ne trait Que ja porte li soit fermée.

 Ibidem, p. 395.

 L'expression Voler à tire d'aile s'est conservée en français.

 Chatel, s. m. Biens mobiliers; sa signification était la même en vieux-français. Se aucuns est qui n'ait point d'eritage et il pramet a sa famé or ou argent en doere, quant vendra a la mort a l'omme, li doe


C. ClIE

 ros soit pris dcl coniimni chalel; Jîlaljlisscmcnts <h'!\'urmandie, p. 7, éd. de ^1. Marnior. Kn l)r('ton Chntnl siintific bctuil, tr()ii|)o;ui; los seules valeurs mobilières que I on ait connues pendant loniï-tenips. Le français Cheptel a eonservé la même siynilicalion.

 Cn\TELET, s. m. (Orne) Dé- vidoir, pro])ablement à cause de sa forme qui ressemble à une petite tour.

 CiiATOURNE, s. f. Soufflet assez fort pour faire tourner la tète. Voyez Toumole.

 Chaubert, s. m. (Orne) Rhume.

 CuAUDET, s. m. (Orne) Lit, parce qu'il y fait chaud.

 Cii.vNDiN, s. m. (Orne) Entrailles de cochon; chatidun en vieux-français; parce qu'on ne les mange que chaudes ou (ju'on les écJiaiiae avant de les faire cuire.

 Chaule, s. f. (arr. deBayeux) Vo^ue, Réputation.

 Chauler, v. n. 11 se dit du blé qui a jauni avant d'avoir atteint tout son développement,

 3 ne le soleil a trop chau/fé; on it aussi ÉCUAILER.

 Chauvir, v. n. Avoir l'air sournois; du bas-latin Calvere, Iromper.

 CiiENOLLE, s. f. Nuque, Chijînon; on dit aussi Chk.nolle.

 Chenu, adj. Excellent, Fort. Solide, Riche; cette sijinilicalion si dilTérenlc du français se trouve aussi dans le patois du IJerry: en breton 7iann siiïnilie brillant.

 Cher, s. m.( arr. de Rayeux^ Parpiet de chanvre ou de lin non roui, du l)as-lalin Clicrium


 

 

(delwedd C1265) (tudalen 064)

cm

 dont la siiinidcalion était la même.

 Chère, s. f. Visage; il était très-employé en vieux-français et s est conserve dans cette phrase familière: // ne sait quelle chère lui faire: et peut-être dans Contrecarrer: il vient du latin Caro ou du grec

 Cheret, s. m. Rouet.

 Pauvre cheret, qui dans îles temps

 licun'ux

 iMJois mes amours et ma laine, Je le délaisse, un destin rigoureux

 A rompu ta corde et ma chaîne.

 L.\i.LF.M\N, Le Rendez-vous du départ, act. 1, se. 2.

 Le vieux-français disait C/iorret suivant Dom François, Dictionnaire roman, j). 60; en breton Kcrr a la même siguilication.

 Chétrix . s. m. lÈtre rachiti(iue; peut-être de Chétif, quoique Chero ait la même signification dans le patois du Rcrry.

 Chevir, v. n. Venir à bout; Mener à terme, k chef:

 Cuides-vous pour dire et glatir, Qu'on chevisse de pate.s-ouaintes.

 Farce des Pales-Ouaintes, p. 15.

 11 avait le même sens en vieux-français:

 On ne peut chasiier les yenlx N'en chevir, cpioy que IVn leur dye. Poésies de Charles d'Orléans, p. .'ÎS'i.

 Chèvre, s. f. Chevalet pour supporter du linge mouille; li(lee est la même.

 CniBDLLER, V. a. Déranger, Porter sans précaution; dans le patois des A orges Quihauler signilie renverser. Voyez l)i:-

 (Ilinoi l.ER et TRIBOLI ER.


 

 

(delwedd C1266) (tudalen 065)

cm cm 65

 Cm BOT, s. ni. Espèce d'oi- de sant Marti en catalan et

 gnon; Ciboule. On trouve déjà Arco de san Martin en espa

 dans The vision of Piers gnol.

 Ploughman, v. i'iSd, éd. de Chipautet, s. m. (arr. de

 M. Wright: Bayeux) Soufflet; il signifie

 Chibolles and chervelles aussi un Sac à tabac.

 And ripes chiries manye. ChÎPER, V. a. Prendre, Con

 Coico, adj. Il n'est employé fisquerà son profit; del'islan

 qu'avec blé; le Blé chico est dais /u»/)a, Voler, Dérober. Les

 plus petit que l'autre; il est habitudes pillardes des anciens^

 ainsi très-possible qu'il ait été Scandinaves expliquent pour

 importé d'Espagne où Chico quoi, malgré l'identité delà si

 signifie pefif . Le français Chi- gnification, ce mot ne réveille

 quet â probablement ïa même aucune des idées honteuses qui

 origine. s'attachent au vol.

 Chicon, s m. Guignon. Chipie, s. f. Femme acarià-

 Chieuret, s. m. Mauvais tre.

 sujet. Chipoter, v. n. Marchan

 Chiez,s. m. (arr. d'Avran- der; probablement du saxon

 ches) Fléau. Cyppan, devenu en vieil-an

 Chiffon, s. m. Gros mor- glais Chepen [voyez The vision

 ceau de pain; ce mot se trouve of Picrs Ploughman, v. 9648),

 aussi dans le patois de Ren- et en anglais moderne C/icopen.

 nés: on dit en rouchi Chippe, Comme en marchandant on

 ChiqueC, et dans le patois passe souvent d'un objet à un

 lorrain Ctignon. autre. Chipoter a pris la si

 Chignole, s. f. (arr. de Va- gnification de loucher à tout.

 lognes) Manivelle; à Bayeux il Le sens que lui donne le fran

 signifieun Mauvais couteau. çais, Faire peu à peu, lente

 Chimes, s. f. pi. (arr. de?nm^ Feït7/er, s'éloigne encore

 Bayeux) Rejetons de choux; en plus de la signification prinii

 vieux-français Chimenée signi- tivc.

 fiait une Touffe d'arbres. Voyez Chipotier, s. m. Qui touche

 Roquefort, Glossaire, t. I, à tout; CA{pofo7i dans le patois

 p. 255. du Berry. Voyez le mot pré-

 Chinchoux, adj. Médiocre, cèdent.

 Passable; en vieux-français Chipper, v. n. Pousser une

 Chinchesïgni^Siii Hideux, Dé- cépée, que l'on appelle Chip

 sagréable. pee en Normandie.

 Chixgre, adj. Qui donne Chique, s. f. ChifTon; le

 peu et avec peine. Voyez pin- français Déchicqueter a le

 GRE. même radical. Dans farr. de

 Chinture-saint-Martin.s.I'. Saint-Lo CAt'^wc signifie aussi

 Arc-en-ciel; plusieurs autres un coup au visage; c'est sans

 langues le rattachent égale- doute une abréviation de Chi

 mcnt à saint Martin; c'est Arc- quenaude. Dans l'arr. de Caon

 san-Marti en provençal, Arc une chique est une chose ditli


!

 

 

(delwedd C1267) (tudalen 066)

66

CHO

cile à mâcher; une Chique de jus noir: il ne se dit en français que du tabar.

 CuiQCEu, V. a et n. Manger; il ne signifie plus en français que Mâcher du tabac.

 CiiiQUETAiLLER, V. a. Couper sans intelligence, Déchiqueter, Tailler des chiques. On dit aussi Chigailler.

 Chlé, adj. (arr. de Vire) Mou.

 CnoAiNE, s. m. (Manche) Pain blanc, Gâteau, et par extension Une bonne chose quelconque: // a mangé son choaine le premier est une locution populaire fort usitée. Probablement ce mol ne vient point de Canusblanc,ainsi que le croyait Roquefort; mais de Canonicus, comme le prétend Ménage: c'é- tait du Pain de chanoine; au moins Clcr-matyn avait la même signification en vieilanglais:

 Ne no beggere ete breed That benes iunc were, But of coket and clcr-matyn Or cllis of clene
\vliefe.

 Vision of Piers Ploughman, v. 4407, éd. de M. Wright.

 Une origine celtique n'est pas non plus impossible; en breton Choanen signifie Pain blanc, léger.

 Chôler, v. n. Tourner; en vieux-français Chol signifiait une Boule.

 Chon, s. m. Grande cuillère de bois.

 CeoNCHONNER, V. n. Faire ensemble; peut-être du latin Cum, Avec.

 CiiopE, s. f. Conversation; en anglais 7'o rhop signifie Disputer.


CHO

 Choql'ek, v. n. Trinquer. Choquer les verres; il a la même signification dans le patois du Nivernais.

 CiioouET, s. m. Pot en étain; CoÂt'f signifiait en vieil-anglais un Vase servant de mesure, et le bas-latin donnait le même sens à Coketa. ^

 CiiôREH, v. n. Marcher lentement, Couver une maladie, Se promener pour voler; Korra signifie en islandais Respirer difficilement.

 CnouiNE, s. f. Terme du jeu de briske, qui signifie que l'on a dans la main l'as . le roi, la dame, le valet et le dix d'atout.

 CiioCiLER, V. a. Provoquer. Il signifiait en vieux-français Jouer à la choule; mais comme ce jeu consistait à se renvoyer une boule de bois avec une fa

 3 nette, il a fini par se prendre ans le même sens que Jienvoyer la balle.

 CnouMAQLE, s. m. (Orne) Cordonnier; c'est le nom anglais Shoesniakci' ou l'allemand Shuhmacher. Comme le cuir de Cordoue était le meilleur, les ouvriers ont prétendu ne travailler qu'avec du Cordouan et le nom de Cordonnier s'est substitué à l'autre:

 Et de soulers de cordouan. GiiART, Branche dex royaux lignages, t. i, p. 136.

 CnoupE, s. f. (Orne) Houppe d'un bonnet; Huppe d'un oiseau.

 Chouqi ARD, adj. Entêté comme une souche. Voyez le mot suivant: on dit encore Entêté comme un morceau de hois.

 Choloue, s. f. Grosse racine.


CLA

 Souche; dans quelques localités on dit Chuque.

 Chue, s. f. Ciguë; Vert comme chue est une locution fort usitée.

 Chuntre, s. m. Sentier.

 Churet, s. m. (arr. deValognes) Gredin. Voyez chieu

 RET.

 Choutrin, s. m. (Orne) Mauvais lit; il signifie une Petite maison dans le patois du Berry.

 CiGNOGNE, s. f. (arr. àe Bayeux) Mélange de son et d'orties hachées.

 Clacasse, s. f. Piquette, Mauvaise boisson.

 Claire-vaie, s. f. (arr. de Valognes) Garde-fou en pierres de taille découpées à jour, sur une galerie; Claie-voie en Lorraine, suivant Dom François, Dictionnaire roman, p. 7 1 .

 Clampin, adj. Négligent, Lambin.

 Clanche, s. f. Loquet; de l'islandais Klinka dont la signification est la même.

 Clapuce, s. m. Mauvais cidre.

 Claquard, adj. Babillard; Qui fait du bruit comme un claquet. Ce mot signifie aussi une Grive très-bruyante et une Espèce de crabe.

 Claquet, s. m. Digitale pourprée, dont les enfants s'amusent h faire claquer les fleurs.

 Clavette, s. f. Espèce de vérou; de Clavus clou ou de Clavis cM.Onsippehil Clavette en vieux-français une fiche de fer qui servait à fermer les contrevents.

 Clavette, adj. Bavard: en rouchi Clipef signifie babil.


 

 

(delwedd C1268) (tudalen 067)

CLI G7

 Claviot, s. m. Bâton avec lequel on tourne le moulinet d'une charrette pour serrer ce qu'elle contient avec des cordes: de Clavis clef. En provençal Clavar signifiait Fermer, Enfermer, et le français a encore Enclaver.

 Cllvis, s. m. (arr. de SaintLo) Fléau; Clas a la môme signification dans le patois du Berry.

 Cliché, s. f. Diarrhée. ClicÂard est un sobriquet que l'on donne encore aux habitants de Bayeux, parceque, suivant une vieille tradition, pour les punir d'avoir chassé saint Gerbold leurévêque. Dieu les affligea de lienteries et d'hémorroïdes.

 Cllmuchette, s. f. Jeu où l'on cligne les yeux pendant que les autres se mussent. Quoique cette origine semble assez probable, elle n'est pas certaine; en gàël, en erse et en irlandais Cluich, Cluithe, sigmCie jeu, amusement, et les enfants disent jouer à cacher. On donnait à ce jeu le même nom pendant le moyen-âge, car un des Juifs qui vient de perdre les yeux pour avoir porté la main sur le cercueil de la Vierge, dit dans ](i Mystère de l'Assomption:

 Nous sommes droictement en point De jouer a la cline-muclie.

 Cll\e, S. f. Mauvaise brebis: en islandais /i/fm signifie Petit, et Klini, Salir, Gâter.

 Clinque. s. f. Coqueluche: Cliquer signifiait en vieux-français Rendre un son bruyant; en anglais To clink.

 Cmocher, V. n Boiter: on


 

 

(delwedd C1269) (tudalen 068)

68 COC

 disait Cloicltcr on vipux-ir;iiiijais.

 Arraoz dosus le destrier blanc Qui ot tôt plain coste et liane; Uien fn ferre, pas ne cloieha.

 Roman de Perccval, B. R. n" 6837, foi. 371 . verso.

 De là l'oxprcpsion nnrniando Aller à cloc/w-pinl, aller sur un pied, en clochant. Le français Clocher n'est plus employé que dans le style l'amilicr.

 Clioucir, v.'a. (arr. deSaintLo) Souffler.

 Clopi.nek, V. n. Boiter, Être écloppé. Envieux-français C'iop signifiait Boiteux:

 Et (l'espee donner main cop Et espaiiler et taire clop.

 Roman de Renart, t. iv, p. j4s.

 Jean de Meung qui boitait fut surnommé Clopitiel. Tous ces mots viennent .sans doute de l'islandais Klepp, Tumeur, Nodus, ou de Tallemand Klop' fen, Boiter. Le français emploie encore Clopiner dans le style familier.

 Ci.opoiNG, s. m. Crabe . qui ressemble à un poing clos.

 Cloquer, v. n. Glousser. Dans quelques localités on dit Clouqueter.

 Clos, s. m. Pièce de terre; dans la Basse-Normandie les champs sont presque toujours enclos de haies ou de murs. Ce mot dérive du latin i'iausus, fermé, existait aussi en vieux-français:

 Ef lors troeve-on les violette."? En vrep.iers, en gardins, en clos.

 Fboissart, Podijci . p. 133.

 Co. adv. Encore. Cette contracfion qui se trouve en rou


COÉ

 clii . existait aussi en vieux-français:

 Diex! Cor ne sui esmerillons ou gais, Ja ne feis desqu' a vos c'un eslais.

 Raoul de Cambrai, p. 2.T», v. n.

 Co s'emploie aussi (juelquefois avec la signification de Pounjuoi.

 Coc.v.NE . s. f. Narine.

 CocHELiN, s. m. (Orne) Sorte de gâteau long, et par extension Présent. Cochet signifiait en vieux-français le cadeau en vin ou en argent qu'un nouveau marié faisait à ses garçons de noces.

 CocnoN, s. ni. Cloporte. On donne aussi ce nom au fruit de l'églantier et du mespilus oxyacantba, parce qu'il n'est bon que pour les cochons.

 Cochonnet, s. m. Ce mot a la même signification que le mot patois Cochon. En provençal le fruit du fusain s'appelait Colonhet.

 Cocnox.MÈRE, adj. Ce mot qui ne s'emploie qu'avec ronce se dit de l'églantier. Voyez

 COCHON.

 Coci, adj. Courbatu. Harassé. A'^oyez éc.4ucher.

 Coco, s. m. Œuf, onomatopée. En vieux-français les marchands d'œufs se nommaient Coconnicrs; voyez Boquefort, Supplément au Glossaire, p. (')'.), V" calcuerau. Les enfants appellent une poule une Cocotte, et dans le dialecte slavon de Servie on lui donne le nom de hokosh.

 Coesme, s. f. (arr. de Cherbourg) Fiente; on dit aussi Corsmer, Ficnter.

 CoKTE . kecte . s. r. Lit de


COL

 plume; le vieux-français disait Coûte:

 Mais il n'i ot coûte, ne oreillier, Ne couvretoir qui vausist un denier.

 Auberis li Borgonnons, dans Relier, Romvart, p. 208, v. 31.

 Le français en avait fait Couette, mais il est maintenant hors d'usage.

 CoEURiAL, adj. Appétissant; on dit aussi dans le même sens Avoir le cœur au ventre. Le français Cordial a été formé par une idée semblable.

 CœuRU, adj. Courageux, Qui a du cœur.

 CoFFERT, p. pass. (arr. de Yire) Meurtri; c'est probablement le même mot que le suivant.

 CoFFi, p. pass. (arr. de Bayeux) Bosselé, Chiffonné.

 CoFFiN, s. m. Cornet, Envelop|)e de papier; sans doute du latin Cophinus, Corbeille; il avait le même sens en vieux-français:

 J'en empliray sy mon coffm.

 Vie de saint Fiacre, publiée par M- Jubinal, Mystères iné- dits, t. I, p. 340, V. 17.

 CoGER, V. a. (Orne et arr. de Vire) Forcer, Obliger; du latin Cogère dont la signilication est la même.

 CoHAN, s. m. Pot de terre dont l'anse est par-dessus.

 CoiMELER, V. n. Pousser des cris plaintifs.

 Cois, s. m. (arr. de Bayeux) Paquet de chanvre roui.

 CoLE, s. f. Mensonge. En vieil-anglais Coll signifiait Faux, Trompeur:

 A col fox, fui of slcigli iuiquilec CuAucER, Canterburg talcs, . V. 15221.


COM

 

 

(delwedd C1270) (tudalen 069)

69

Thy propliesy poysonly to the pricke

 gotli: Coleprophet and colepoyson Ihou art

 both. Heywood, cent. vi,ép. 89.

 CoLiFE.\iMÉ, S. m. Homme qui imite les femmes, Colin efj'éminé; on dit aussi Colinpllette et Miché-fdlettc.

 Coller, v. a. Interdire quelqu'un, Mettre dans l'impossibilité de répondre. En vieux-français Coler signifiait Frapper et peut-être par extension Mettre hors de défense.

 Ci out encontre e tas e foie . K qui ne s'i enbat e cole Honiz en crient estre a sa vie.

 Benois, Chronique rimée, 1. n, V. 21492.

 Coll signifie en gaël Perte, Dommage.

 Collier, s. m. Cheval de trait, enharnaché d'un collier. En provençal les portefaix s'appelaient colliers: Neguns colliers ni home que porte a col no pagua res; Charte de 1283, citée par M. Raynouard, Zexique roman, i.W, p. .i36; et un titre de 1423 montre qu'il en était de même en vieux-français, il est intitulé: Chirographus de quittatione Winngii des coliers et des broœetiers.

 CoMÉRiAL, adj. (arr. de Vire) Affable. '

 CoM.METOUT, loc. adv. (arr. de Bayeux] Beaucoup; cette locution existe aussi en rouchi et dans tous les patois du centre de la France.

 CoMPÔT, s. m. Uccoltc qui dispose la terre à recevoir du blé. Dans le patois lorrain Composa signifie rompnt des temps


 

 

(delwedd C1271) (tudalen 070)

70 (.:uo

 Mui\anl Doni François. Uictiotniairc roman . p. 75.

 Confondre, v. a. Gàler, Salir; le vieux-rrançais lui donnait le même sens:

 Luxure confond tout la ou elle s'a

 coutre.

 Jf.vn de Meiwg, Testament, v.

 1809.

 CoNRoi, S. ni. (Orne) Terre glaise. Le breton Kourrez signifie un massif de terre glaise qui retient Teau. Probablement on a pris aussi ce mot dans une acception plus large; il a dû signifier ce qui est uni, lisse; car Nicot dit que Convoyer du bois c'était le Dresser à la hache, et Ro(juefort donne à ce verbe le sens de Tanner, Arrê- ter le cuir. Le vieux-français Corroi, Ordre, Rang et par suite Bataille, semble en être une corru[)tion.

 Contre (tout) loc., adv. Tout près. Comme dans quelques locutions encore en usage, Contre signifiait Auprès en vieux-français:

 Contre lui vint Ernout clochant A (]ous des coilverz apoiant

 Benois, Chronique riméc, 1. ii, V. 12309.

 Vente d'une maison seans en la rue du Castel-Bourgeois, faisant louquet contre lesglise des Frères Prescheurs; Titre de 1429.

 CoNTREBOcnE, S. f. Grande quantité.

 CoNTRU, s. m. Partie infé- rieure d'une porte coupée en deux; contraction de contre f'uîs, qui se prononce ne.

 CooD-RAN, S. m. arr. de (^nutanres Hermaphroclite: de


COR

 Coque (concha) et .fî^iw. priape denier, nom commun à plusieurs espèces d'holothuries.

 CoRNART, adj. Cheval poussif: soit |)arce (ju'il souffle comme dans un cor, soit parce que l'on a étendu le sens de ce mot qui signiliait d abord châtré, Ecorné, Qui nest pas entier: Un mouton cornut u coillut; Charte de 126o, citée par Carpentier, t. I, col. 1018. CoRNEBiCDET, S. m. (arr. de Valognes) Coquillage univalve, que l'on appelle aussi Bernard l ermite. Ce nom s'étend à plusieurs espèces du genre pagure.

 Corsé, adj. (arr. de Vire) Repu, Qui en a plein le corps. Voyez DÉCORSE. Il se dit aussi d'une sauce épaisse et substantielle. Voyez coRsu. On lui donne aussi le sens de Couru. Corsée, s. f. Curée. Voyez le mot précédent.

 Corser, v. n. Lutter corps il corps.

 CoR.sn, adj. Qui a du corps; il avait le même sens eu vieux-français:

 A(lobes-le, Biaus père, Callos dist; Car asses est, etcorsus, et fornis.

 Cfieralerie Ogier de Dancmarche, V. 72S7.

 CoRTiNE, S. f. Couverture de lit. Rideau: du latin Cortina, ([ue le vieux-français avait conservé:

 Qui le tenroit tôt nu soz .sa cortine, Miex li valroit (juenulerien qui vive.

 Raoul de Cambrai, p. 219, \.9.

 Le raescredi un vent venta Qui les courtines adenta.

 fioDFfRor nr. PAnis, Chronique rimee, \. b'M7.


 

 

(delwedd C1272) (tudalen 071)

cou

 CosER, V. a. (Orue) Blâmer; on le trouve en vieux-français:

 Je meisme me blasme et cose. Roman de la Violette, \. 131 1.

 Ce mot vient sans doute du bas-latin Causare, Mettre en cause, ou de l'islandais Kussa, S'indigner.

 CosET, s. m. (arr. de Cherbourg ) Ornement; peut-être signifiait-il d'abord un Collier et vient-il de Cos, nom que le patois donne au Cou.

 CossEAU, s. m. Tuyau de la plume; Plume non taillée.

 Cossi, adj. Meurtri, Fatigué; il existait en vieux-français:

 

 Tu m'as trop lourdement coyssy;

 Je suis tout ronps et tout frayssy. Martyre de saint Pierre et saint Paul, dans Jubinal, Mystères inédits, t. i, p. 71, v. 14.

 Cotée, s. f. Rangée.

 CoTiN, s. m. Petite maison, Niche; il avait la même signification en vieux-français:

 A un pastur s'acumpaingna, En sun cotin od li entra Boman de Rou, v. 6808.

 Kot en islandais, signifie une chaumière.

 CoTivER, V. n. Satisfaire ses besoins naturels. En islandais Kota signifie Partie cachée d'une maison; peut-être ainsi ce mot signifiait-il d'abord 5e retirer dans un coin secret.

 CoTTER, V. n. Jaillir. Le roman de la Rose la employé dans le même sens:

 Les flotz la heurtent et debatent, Qui tousjours a lui se combatent Et maintesfois tant y cotissent Que toute en mer s'ensevelissent.

 Cou.iiLLE, S. f. (Orne) Torchon, corruption de (ouailfe


COU n

 (voyez ce mot), et, par une image encore employée en français, Femme sale.

 CouAS, s. m. Corneille, Corbeau dans l'Orne. C'est une onomatopée.

 Coucou, Cri des enfants pour avertir qu'ils sont cachés; dans la Corrèze, Coucu signifie Se cacher.

 CouER, V. a. et n. Couver; le v a été syncopé.

 CouET, s. m. (arr. de Vire) Ruban de fil.

 CouiE, s. f. Vase oii les faucheurs mettent leur pierre à aiguiser; dans quelques localités Couaé. On dit Cueillu dans la Bresse et Confier dans le Jura; le patois vendéen donne à la pierre à aiguiser le nom de Coue; c'était Coyer en vieux-français.

 CouiLLÈRE, s. f. (arr. de Bayeux) Cornet de parchemin dont on se sert en guise de tabatière.

 Coulage, s. m. Défaut d'or drc, Gaspillage; c'est le mot français Coulage employé mé- taphoriquement.

 CoULiNE, s. f. Torche de paille; le vieux-français l'employait dans la même acception. Eu breton Goulou signifie lumière et Goulaouen, luminaire. Peut-être si celte tradition ne se rattache pas au culte du soleil qui existait cer tainemeut chez les anciens Celtes, ce mot a-t-il signifié aussi paille, fumier; car on chante en brûlant une Coulitte le jour de l'Epiphanie:

 Couline vaut lolo, Pipe au pommier, Gerbe au hoisset.


 

 

(delwedd C1273) (tudalen 072)

72

COU

CtiLTiii a(j\ . Vite. A temps; il existait en vieux-lraiiçais:

 Tu te tiastes trop mollement; On ni- jiii;c |)as si a coup. Farce nouvelle des deux Savetiers.

 CoLTKT, S. ni. Tctc dun arbre, Sommet, Cime; on dit dans queNiucs localités coupelle. Le vieil-anirlais donnait la même signiiication à Kupf)r.

 CoLPiÈRE, s. f. (Orne' Morceau de cuir qui joint, au moyen dcschappes, les deux parties du lléau.

 Coupler, v. a. et réfl. Accoupler, Se marier; le vieux-français avait retranché aussi la première syllabe:

 Di que je fus couplé sous le joiis;

 d'hy menée Avec une jeunesse à toute vertu née.

 V.\IQUFI.LN DE La rRESNWIC.

 CoupLETTE, S. f. Culbute.

 VoveZ CU.MBLET.

 Cour, s. f. Maison rurale, entourée de terres. La racine de ce mot se trouve dausla Loi salique: Si quis vero canem custodcm domus sive curtis... furatus fuerit aul occiderit: Tit. VII, p. 3, texte de Charleinagne.

 Courage, s. m. Ce qu'on a a sur le cœur; le vieux-français lui donnait le même sens;

 Les suens a fait a soi venir Pur snn curage descovrir. Benois, Chronique rimée, 1. i, V. 179».

 Cour.me, s. f. Fressure; du cœur qui en fait partie. 11 existait aussi en vieux-français;

 Fiert Olivier parmi le dos D'ime lance fort ac eroe, K'iJ (sic) li tros])arce la coree. MotsKts, Chrohir/uc linicc,


CO'J

 (ielle sif-aiilication reçoit quehjuefois des modilications: on dit d'une forte secousse qu'elle va Dépendre lu couraie, ce qu on exprime dans le Berry par Dépendre l'estomac. Le rouchi prend Couraie dans le même sens que le patois normand.

 CouR.vNT (d ivraie), s. m. (Eure) Partie d'ivraie mêlée au blé.

 Courge, s. f. (Orne) Morceau de bois dont on se sert pour porter les seaux sur ses épaules; il a le même sens dans le patois de la Vendée.

 CouRGÉE, s. f. Petite corde (jui termine un fouet; Courgie en vieux-français:

 D'or lu li basions Ou la courgie estoit noee.

 Roman de Gauvain, cité par Borel.

 Dans l'Orne Courbet si,2;nifie une lanière de cuir au bout d'un bâton; par une extension naturelle de signification le patois du Jura a appelé un fouet E courge.

 CouRGEOT, s. m. (arr. de Vire) Tige de chou.

 CouRTiL, s. m. Jardin:

 Toutes fois moy et mon jardin, Nous différons en une choze, Je me vueil abreuNcr de vin Et d'eau nostre courtil s'arroze.

 Oi.ivii:r Bassei.in, Vaux-de-Vire, p. 145, éd. de M. Travers.

 Ce mot existait aussi eu vieux-français:

 L'uis a ouvert de son cortil. Roman de Renart, t. i . p. 188.

 Courtine. Ce mot ne s'emploie (pie dans la locution Faire courtine; elle sigiiilie Relever.


CRA

 son jupon pour se cliaufter, raccourcir.

 CouTRE, s. m. (Seine-Infé- rieure) Sacristain.

 Coutume, s. f. Impôt:

 Liardîa liard la coutume s'amasse. Proverbe normand, l

 Il avait le même sens en vieux-français: Chacune nef qui vient au port de Caen, se elle arrive au port et elle est frétée a Caen, de quiconques lieu que elle vienge elle doura la solle et loial coustume, et se elle se veult partir du port, elle doura doble coustume; Etablissements de Normandie, p. 85.

 Crac, s. f. Fruit de l'épine noire dont le noyau est trèsdur et très-gros."^ Selon Borcl Craig signifiait pierre en vieux-français et l'on appelle les noyaux des cailloux; peut-être à l'imitation de l'allemand, où les fruits à noyau s'appellent Stein-obst, littéralement fruit à caillou. Voyez caillou

 et CRAU.

 Crachinage, s. m. Pluie fine et épaisse; du latin Crassus, épais.

 Crahagneux, s. m. Qui marchande, Qui conclut difficilement un marché.

 Craisset, s. m. Lampe à crochet, dont le nom existait aussi en vieux-français:

 Or le tient Beiengiers pour fol Quant il i vint sans le craisset.

 Fabliau d'Aloul, v. 826.

 Il vient probablement du celtique, car on dit dans le patois rumonche Craisu, dans celui de l'Isère Creisieux et eu


 

 

(delwedd C1274) (tudalen 073)

CRA 73

 breton Creiisol. Le latin Cratera est cependant pris quelquefois dans la même acception: El ibi stant in lecto quindecim cratères aurei cum oleo, ardentes diu noctuque; Itinerarium sancti Willibaldi, n° 18.

 Cralée, s. f. (arr. deBayeux) Grappe et par suite Quantité.

 CRANCHE,adj. (Orne) Malade; de l'allemand Krank. Peut-être le vieux-français Cromèe avaitil la même racine:

 Crombes et impotens te ferai Des grans cops que je te donrai. GuimnevUle, cité par du Cange, t. m, p. 645, col. 3.

 Crane, adj. (Orne) Fier; (arr. de Baveux) Beau; il signifie Tapageur en français, mais il est presque entièrement hors d'usage. Peut-être le vieux-français Crenu avait-il la même racine.

 El chief li unt son heaume assis, E cheval i'reis livre e quis, Ignel, d'Espaigne, bai, crenu. Benois. Chronique rlmée, 1. ii, V. 21812.

 Quoiqu'il nous semble plutôt venir de Crinis, A tout crin.

 Cranière, Vieille maison, pleine de crevasses qui s'appellent en anglais Cranny. En vieux-français Cranner signifiait Boucher des fentes.

 Crapoter, V. n. Marcher sur les pieds et sur les mains, comme un crapaud.

 Crapoussin, s. m. (arr. de Valognes] Petit crapaud; expression injurieuse que l'on applique aux enfants et aux hommes de ircs-petite taille.

 Craque, s. f. Mensonge, Craquerie; ce mot se trouve aussi en rouchi.


 

 

(delwedd C1275) (tudalen 074)

74

CRÉ

Crase (à), loc. adv. Klle nesl employée que dans la j)lirase, Il pleut à erase. en abondance: à tout écraser.

 Ckasse, s. f. Ce que l'ail un Crasseux . et par extension Tout mauvais procédé: Il m'a fait une. crasse, il m'a mancpié. l)aus le patois du IJerry Crasse sijînifie une chose nuisible il'ntic nature quelconque.

 CiussiNEK, V. imp. 11 se dit dune pluie line et épaisse qui tombe. Voyez cu.vr.niNVGE.

 C»AU, s. f. Pierre tendre qui se trouve à la surface des carrières; il y a dans les environs d'Arles uîi lieu pierreux que l'on appelle la Crau.

 Crauler, V. a. Bouillir h l'eau.

 Créature, s. f. Femme, et par suite Servante.

 Crédence, s. f. Petite armoire dont les tiroirs sont audessus des portes, et par conséquent trop élevés, pour ne pas être hors de toute atteinte. On lui donnait ce nom parce qu'en vieux-français Crédence, de Crcdere, signifiait confiance:

 Ecce an( illa Domini; L'ancellc Dion suis en cITct;,)'ay pari'aicto crcdoncc «'ii Itiy Kt selon ton ilict me soit laict.

 Mystère de la Conception de N. S. Jésus-Christ, scèïi.wwi.

 Rabelais emploie Crédcnriers pour Iniffeliers, 1. iv, eh. Gi.

 Crélier, v. n. Frissonner.

 CiiÉiMR, v. rén. Se tirer, Se tendre; // se crépit sur ses ergots signifie il s allonge sur là pointe des pieds.

 Crki'oxxkr, v. a. Pétrir avec le poing, l'rcsscr; on dit aus


74??
CRÉ

 il CRÉl'OUSER.

 Chessir, V. a. (Orne) Presser violemment; on l'emploie aussi neutralemcnt et il signilie alors Mourir.

 Cresteller, v. n. Crier comme une poule:

 Ma femme .•^'y brait et crestclle.

 Chanson normande, publice par I\l. Dubois, p. 186.

 Crétine, s. f. (arr. de Caen) Crue d'eau, du latin crctus qui était devenu dans la basse-latinité cretina. Il faut ainsi corriger ce passage cité par du Cange, t. 111, p. 71, éd. des Bénéd.: Quod si forte in hieme vel ex abniulantia pluviarum vel ex resolutione nivium aquae inundatio lieret, quam vulgo Eretinam vocant. Crétine se trouvait aussi eu vieux-français:

 En rivière fet crétine sovent,

 Les ruisseaiis s'en enflent ensenient.

 PiERUF. n'AiiF.uNON, Ense'igue

 mentsdWrit^tote; B. \\. tonds

 de Kostrc-Uanie, n" 277 .

 fol. 181, v°, col. 2, V. 23.

 Créter, V. n. ( aiT. de Baveux) Frissonner, Avoir une sensation désagréable ([uelcon

 que.

 Créton, s. m. Peau croustillante qui reste dans la graisse (piaud on la fait fondre.

 Laissez jusqu'au retour les tripes, les

 créions; Quand rcnnemi nous presse, au diable les L;ueultons! Lalleman, La Campénade, cb. i, p. 1). On appelait en vieux-français les fritures dans la graisse du Cré tonné.

 Vielles prestrcsscs au cive, Noires nonnains au crclonne.

 R^oiLOE lIoiDAi.N'-, sonrje d'En


CRO

 fer, publié par M. JlbiiNal, Mystères inédits, t. ii, p. 40i,

 Crette, adj. Bien mis, Propre.

 Crignas, adj. ( arr. de Bayeux) Malpropre, Salle comme une crig nasse. Voyez ce mot.

 Crignasse . s. f. Perruque, Cheveux mal peignés.

 Crigne, s. f. (arr. deCaen) Croûte frisée, Herbe entrelacée comme une crignasse.

 Crignée, s. f. Lacs en crin que l'on tend sur un appât.

 Crilloire, s. f. (Orne) Trachée-artère des animaux par laquelle ils crient.

 Crioche, s. f. Béquille, Bâ- ton terminé par un croc, comme la béquille l'est par un bec.

 Crique, s. f. ( Calvados ) Point du jour; il se lève dès la crique; dans l'arr. de Vire ce mot signifie aussi l'OEil d'un enfant.

 Criquet, s. m. Grillon; onomatopée qui se trouve dans l'anglais Cricket.

 Criquette, s. f. (arr. de Valognes ) Dent; à Caen on dit Crique.

 Criquoi, s. m. (arr. de Bayeux ) Bruit que l'on croit entendre la nuit, et qui n'est que le battement de l'artère ., parce qu'on se demande: Quel est ce cri?

 Croc, s. m. (Orne) Fripon, aphérèse d'Escroc.

 Crocher, v.a. Courber comme un crochet; Rendre crochu.

 Crouler, v. a. et réf. remuer; il existait aussi en vieux-français:


 

 

(delwedd C1276) (tudalen 075)

CRO 75

 Il ne se crolle ne remue. Dolopathos, p. 183.

 Crosser, V. a. Maltraiter au physique et au moral, Mettre en croix; nous disons dans le même sens cruci^er. En vieux-français croissir signifiait briser et par suite craquer.

 En la plus halte tur m'en munterai

 a pet E pus sur les espees m'en larrai dé- rocher,

 La verrez brans crussir e espees bri

 sier.

 Voyage de Gharlemagne, v. 545.

 L'a si féru parmi le dos, Ke toz li fet croissir les os.

 Roman de Rou, \. 13539.

 Crouen, s. f. Pomme que le vent fait tomber; dans le patois de l'Isère Croeï signifie fruit vermoulu..

 Crouillet, s. m. (Orne) Verrou; on le trouve aussi en vieux-français. Ronsard a dit:

 Mais il fait un grand bruit dedans

 l'estable, et puis

 En poussant le crouillet de sa corne

 ouvre l'uis.

 Croulans, s. m. pi. (arr. de Saint-Lo ) Mares, Fondriè- res; en vieux-français Croliz, Croulière avaient la même signification.

 Crouler, v. n. (arr. de Vire ) Roucouler.

 Croules, s. f. pi. Bouillie d'avoine à l'eau; on dit aussi Croules. Voyez crauler.

 Crouleur, s. m. Amateur de pigeons: Qui dit crouleur dit voleur est un proverbe fort usité. Voyez crouler.

 Croupette, s. f. Révérence, parce que l'on s'accroupit, coin


 

 

(delwedd C1277) (tudalen 076)

7G D\L

 me Courbette, parce ([uc lOu se courbe.

 S'uiis (Idlcn/. fait une armpie Ou un cncliu dcNaut s'iuiage.

 De monacho m flumine pericH- tato, V. 19 î.

 Croltte, S. r. Clos, Espace de terre cullive autour d une maison de (
anipap;ne, ce (pic M. (îuérard ai)pelle la Terre salicj^ue. Sexlariuiii IVunieuti percipiendum in masura sua cum crota adjacente; Charte de 1252, citée par lluet; Origines de Caen, p. 298. Beaucoup de champs et de fermes portent ce nom en Basse-Normandie; on le trouve déjà dans des titres de la première moitic du XIV' siècle: Jouxte les crottes de Banville; Charte de 1342, rapportée par Pluquet, Contes populaires de l'arron

DAL

 di$senxent de liayeux, p, 135: Jouxte la crotte Di^liague; Charte de 13u2, Ibidem, p. 139. Ce mot se trouvait aussi en vieux-l'rançais:

 Les Juiscnont mors, molt on font

 fzrant niaiscel;

 Mais que dis en garirent en la crote

 Japlii'l. J)c \'e.<ipasianus l'empereoi^yH. de l'Arsenal, IJ. L. F. n" '.îSS, fol. 83 . recto, col. 3.

 CuELVER, V. a. Fermer la porte.

 Cuisson, s. f. Fournée, ce qui cuit ensemble.

 Ci^iRi.ET, s. m. Culbutte] probablement une corruption.

 CESSER, V. n. f Orne ) Se plaindre beaucoup. Voyez acl's

 SER.

 Cl'Stos, S. m. Sacristain; c'est la forme et la signification latines.


D

Dabée, s. f. Forte pluie, Daube d'iiau. Voyez daurk.

 Dacer, V. a. Payer contre son gré. La Dace était un impùt perçu plus spécialement sur les marchandises, (pii malgré son étymologie [Data, un don) était bit impopulaire: Ad multas teneantur collectas, contributiones.dacias sive steuras; Charte de 1286, publiée par Ludwigl, Rdinuiac manuscriptorum, t. 1>, p. 2(57.

 On trouve déjii dans Sidonius Apollinaris, 1. V,let. 13: Tribulum annuum datare.

 Dale, s. f. \ allée; du norse Dal, dont la signilication est la même: il ne se trouve plus que dans (piel([Mt'.s noms de lieu


situés surtout en Haute-Normandie. Dippedale, Darnedal: le vieux-lrauçais remployait seul.

 Par dales Robert s'est plongies. Robert-le- Diable, fol. V. ii, recto, col. 2, éd. de M. Tre

 BLTltN.

 Voyez DARNE.

 Dalle, s. f. Canal par ou les eaux secoulent. La Coutume de llretagnc, art. G9S, l'emploie dans le même sens; il signifie aussi Flaque d'eau.

 Dallée, s. f. Irine d'un animal as.sez abondante pour remplir une dalle.

 Daller . va. et n. (Orne) Uriner, en parlant des hommes.


DAR

 Dalot, s. m. Petite dalle; ce diminutif est aussi un terme de marine.

 Dangier, s. m. Puissance, Domination; de dominium: voyez ]e Joiimalldes Savants de Normandie, i. I, p. 1T. On le trouve aussi en vieux-français;

 Mais c'est or cil que poi le crient, N'est or de rien en son danger.

 Benois, Chronique rimée, 1. n, V. 14244.

 Le droit de Danger était un dixième de la valeur des bois que l'on payait au souverain pour remplacer la suzeraineté quelle défrichement lui faisait perdre.

 Dansparou, loc. adv. ( arr. de Valognes ) on ne l'emploie que dans la phrase: Tout laisser dansparou, qui signifie Laisser un ouvrage dans l'état où il se trouve, sa7is rien achever.

 Dardaixe, s. f. ( arr. de Bayeux ) Pièce de six deniers en cuivre, sur laquelle les glossaires ne donnent aucun renseignement, quoique son nom se trouve aussi en vieux-français et en provençal. Dardanarius signifiait dans la basse-latinité un petit marchand qui ne vendait que pour de faibles sommes, et on aura peut-être à cause de cela appelé les pièces de menue monnaie dardaines.

 Bariole, s. f. Soufflet.

 Darne, s. f. Portion, Morceau; on dit encore en français une darne de saumon. \\ y avait autrefois à Caen un domaine situe dans une vallée


 

 

(delwedd C1278) (tudalen 077)

DÉB 77

 que Ton appelait Darnetal; l'é- glise de la paroisse où elle était se nommait St-Pierre-de-Darnetal. En breton Dam a la même signification.

 Darre, s. f. (Manche) Gros ventre; peut-être aussi gros qu'un derrière, car on trouve Darr avec cette signification en vieux-français; cependant Diaraok signifie en breton la partie antérieure d'un homme par opposition au derrière.

 Darselet, s. f. ( arr. de Valognes ) Petit dard; on dit aussi par aphérèse arselet; c'est le nom de l'épinoche, gasterosteiis aculatus.

 Dasée,s. f. (arr. de Bayeux) Monceau, Tas; il signifie aussi, peut-être par analogie, Bouse de vache et tout ce qui en al a consistance et la forme.

 Date, s. m. ( Manche ) Urine; il existait aussi en vieux-français, suivant Roquefort, Glossaire, t. I, p. 342.

 Daube, s. f. Chute, probablement par extension. Voyez le mot suivant.

 Daubée, s. f. Volée de coups; Dauber signifie encore en français dans le style familier Battre à coups de poing.

 Dauber, v a. (Orne) Prêtera usure; en vieux-français Daube signifiait tromperie, fraude.

 Debaltafriser, V. a. (arr. de Valognes ) Démonter, Défaire.

 Débaucher, v. réfl. Se dé- soler; il a la même signification en rouchi: de Debacchare en bas-latin, ravager, désoler.

 Paganorum quoque infestationes quae olim patriam debacchaverant; Àcta Sanctorum


 

 

(delwedd C1279) (tudalen 078)

78 DEC

 Ordinis sancti /h'ncilird, sif

 clo. V, p. 49.

 DÉBEhNÉyi ER, V. réfl. (air. do lîavoux ^ Se. dcpètror, Se tiror d'uiio position (pii taisait berner, qui rendait ridicule.

 Dkbet, s. m. ( arr. dcValognesj Déjïcl; on on a lait aussi un verbe impersonnel Débéter: (juand quehiu'un perd de sa force, on dit on Normandie (piil en redoit.

 Débétilleu, V. a. Dépê- trer, Tirer d'une j)osition qui rendait bêle: on l'emploie aussi comme verbe réflécbi.

 Débine, s. f. (arr. de Valognes ) Ruine, Position d'un homme qui doit plus qu'il ne possède; on s'en sert ordinairement avec le verbe tomber: il est tond)é en débine.

 Débiner, v. a. (arr de Vire) Calomnier, User, Ruiner au physique et au moral.

 Débouler, v. n. Enfuir au plus vite, Courir comme une boule.

 Débraguer, v. n. ( arr. de Baveux) Se dévelopjjcr, Sortir de son envelopj)e; lirag signiiie en breton Qui germe, Qui fait saillie. Ce mot ne se dit que d'un écusson qui commence à pousser.

 DÉBUÉciER, v. réfl. Se débarrasser, Se tirer de la nasse, Breç/in en vieux-français.

 Décaniller, v. n. Fuir comme un chien; du latin Canis: ce mot existait en vieux-français; il s'est conserve dans le patois du Berry.

 Décarémer ."^ V. réfl. Se dé- dommager par un bon repas des auslorilt's du can'mr,; on lil dans une chanson berri


DKF

(lionne

11 vaille sur le Iricot

 l'.t sMécarérae comme il faut.

 Décasser, v réfl. Se dépê- trer. Se tirer les pieds d'une casse, en vieux-lrançais un Coffre de bois.

 Déciiafre, adj. Gourmand, Safre; il signitio aussi Qui brise tout, et on lit dans Im mort du roi Gormond, v. 1 2 î:

 Le lianberc rompu et desafre.

 Décii VOLER, V. a. ^arr, de Cherbourg) Transporter d'un endroit dans un autre; voyez le mot suivant. II signifie aussi Médire, Calomnier: peut-être parce (juon dit dans] le même sens Mettre quelquun sur sa raquette.

 DiicniiiOLLER, V. a. (arr. de Valogncs) Transporter d'un endroit dans un autre; Bouler d'ici.

 Déciiiler, v. n. (arr. de Baveux) Tomber du ciel.

 Décorse, s. f. Diarrhée, Ce qui fait vider le corps; on dit aussi Décorsé.

 Décrouer, V. n. Tomber de haut, Descendre de croix qui se prononce crouet ou du breton Krofja, pendre. Voyez en

 CROIER.

 DÉDCiT, adj. (arr. de Cherbourg) Espiègle, Malin, Qui se démène: de drducere. Potavit ultra monsuram vinum, scque calcfecit et movit inordate, et alias se deduxit circa mulieres; Lettres de grâce (1363); citées dans du Cange . t. II. p. 770, col. 3.

 Défaçon (do) loc. adv. ^arr. de Valognes) fjtre de défaçnn se dit d'une chose facile l\ vendre.


DÊG

 dont on se défait facilement.

 Le vieux-français donnait un

 sens différent àrfe/apon;il venait

 de Defcctus et signifiait mort:

 A Bedeforde out un bacheler Qui (1. Que) la gent firent en cnrt

 juger A defacon. Vie de Saint-Thomas de Canterbury, v. 1255.

 Défaut, s. m. Pulmonie; c'est le défaut par excellence, celui dont les suites sont les plus graves: le bas-latin prenait Defecit dans le même sens; voyez Acta Sanctorum, Juin, t. V, p. 144.

 Défêler, v. réfl. Assouvir sa colère, Passer son fiel.

 Déferner, v. n. Déchoir.

 Définer, v. n. Terminer, Finir; il existait aussi en vieux-français:

 Tout ensi son clianter define. Roman de la Violette, p. 12.

 On dit également Décesser pour Cesser.

 Défubler, v. n. Deshabiller; le contraire à' Affubler; on le trouve aussi en vieux-français:

 Devant le roi fu desfublee, Qui merveille l'a e.sgardee. Boman de Brut, v. 7153.

 Déganer, V. n. (arr. de Valognes et de Caen) Contrefaire.

 Dégesté, adj. (Orne) Qui se tient mal, Qui a de mauvais gestes.

 Dégobiller, v. n. (arr. de Valognes ) Vomir abondamment, Rejeter ce que l'on avait gobé.

 Dégois, s. m. Babil, Gazouillement; de Dégoiser:

 Belle (pii menez tel desgoys, Dictes moy qu'esse a dire.

 Chansons normandes, p. 190, éd. de M. Di'bois.


 

 

(delwedd C1280) (tudalen 079)

DÉG 79

 On le trouve aussi en vieux-français.

 Décote, adj. (arr. de lîayeux) Rusé, Spirituel; il a le même sens en rouchi. 11 se dit aussi d'un homme qui a perdu sa maîtresse ou sa place.

 Découler, v. n. Vomir, rejeter ce qu'on avait engoulé.

 Dégouliner, v. n. Couler goîitte à goutte; le patois du Rerry l'emploie dans la même acception.

 Dégoût, s. m. Eau qui tombe de la gouttière; il existait aussi en vieux-français:

 La fors, la n chet li degoz Girrai, la ert mis monumenz.

 Benois, Chronique rimée, 1. n, V. 26423.

 Il se dit par analogie du jus qui tombe de la viande, lorsqu'elle est à la broche et le vieux-français lui avait donné la même extension:

 Fais les rostir, toi Gadifer, Trempe ton pain dans le degoust.

 Degraboliser, V. a. (arr. de Bayeux) Déprécier, Médire.

 Dégraviner, v. a. (arr. de Valognes) Dégrader une muraille, En faire tomber le sable, le gravier; le français Dégravoier a mieux conservé sa racine.

 Dégrêlir, V. réfl. Se divertir, S'égayer. Voyez grêle.

 Dégrio'ler, V. n. Glisser sur la glace; il se trouve aussi en rouchi. Voyez griller.

 Décrouler, v. n. Crouler, Dégringoler.

 Déguisée, s. f. Femme qui a quitté ses habits ordinaires pour en prendre de plus beaux. Envieux-français Déguisée si


 

 

(delwedd C1281) (tudalen 080)

80 DKM

 gnifiail embellie:

 rius cointc iw plus dcsguyscr ISe l'anroye ja cieinandt'i'. Roman de la Rose, v. r.GT.

 DÉHAiT, s. m. Tristesse. Aftliction. Voyez haitieu: il existait aussi eu virux-lrançais;

 A Loun, plein de prant desliet, Kar bien scvent que mal lor vet, Siint entre Osmunt e son seignur En crieme, en dote e en error.

 Benois, Chronique rimer, 1. ii, V. 13821.

 Dihet siiïnide en breton dé- plaisir, désagrément.

 Déhaumer, V. a. Battre, Maltraiter, Arracher hhanme.

 Délabre, s. m. (arr. de Baveux ' Garnement, Destructeur, Qui délabre tout.

 Délaxdoux, s. m. Eleignoir.

 Deij.e . s. f. Portion de terre labourable, Sillon; dans le sens de l'allemand Theil et de l'anglais Dealc.

 DÉLURÉ, adj. Vif; de Luron.

 Démarer, V. n. Bouger, le contraire à' Amarer; en breton Amar signifie chaîne, cable.

 Démence, s. f. (arr. de Valognes; Décréj)itiide; il se dit aussi des choses: Cette maison est tombée en démence.

 Démené, s. m. (Manche) Soins du ménage; du vieux-français Se démener. S'occuper, Se tourmenter, (|ui est encore rcstrdansle style l'aniilier. Proljabiement Tetymologie exigerait que l'on écrivît Démainer; on lit encore dans la Chonique riméc de Mouskes, V. 2i;i;i7:

 Mais tons li pins en denianier Ne li sorent <\nc ronsillier.

 Dememer, V. rcfl Se tour


DI<I»

 tuenter. Se travailler l'esprit (mcntem.: il avait le même sens en vieux-lrançais:

 Por desirrier del roi autisme Se dementoit a soi nieisme.

 Wxc.v:, IJs((iblis<i(mrnt de la Conception, p. Hit, v. 5.

 Et cil . qni ne set, en sa rime Qu'est eonsonant ou leonime. Se puef, comment (ju'il s'en dément, Avoir certain entendement.

 GuiART, Branche des royaux lignages, prolo.sue, v. 5.

 Comme en vieux-français il

 signilie aussi Se lamenter:

 Démente sel e plaint sovent.

 Bf.nois, Chronique rimée, 1 . ii, V. 11390.

 et Perdre la lètc, Entrer en dé- mence:

 La veissiez ces sales fondre Et ces bians liostiex craventer, Enf.inz et femes dementer, Menesteriex braire et crier. Gui.vRT, Branche des royaux lignages, t. i, p- 2i9.

 Demoiselle, s. f. Petite mesure d'eau de vie (l/^ décilitre); ce qu'une demoiselle en pourrait boire.

 Démo.n, s. m. (Orne) Èleignoir.

 Dépatouiller, v. réfl. Se tirer d'un mauvais pas. Se dé- pêtrer.

 Dépétroxner, v. a. Arracher les rejetons du pied d'un arbre, le Dépêtrer.

 Dépiauster. v. a. Ecorcher. Oter la peau: dans le Nivernais on dit Dépiauter.

 Dépit, s. m. Mépris, du latin Despicere; il avait aussi cette acception en vieux-français:

 Abiathar le volt .sacrer al dcu de.spit.

 C;tiR\Es, ]'ie de .^aint Thomas dr Cantorhrr'i, p- 7, v. 2.).


DER

 Dépiter, v. a. (Orne; Dé- fier; cette extension du sens que lui donne le français se trouve aussi dans le patois du Berry.

 DEPiTEux,adj. Dédaigneux:

 Labellealorsmerespond, despiteuse.

 Olivier Basselin, ^aux de-Vire, p. 54, éd. de M. Dubois.

 Dépoter, v. a. farr. do Valognes et de Caen) Transporter le cidre d'un tonneau dans un autre; à Rouen on ditDepoîo^er.

 Dérain, adj. Dernier; cette forme qui se rapproche plus que le français du mot primitif ( de rétro) existait dans l'ancienne langue:

 Dieux! Je voy bien qu'IIz soufreront A Ronime leur derain martire.

 Martyre de saint Pierre et de saint Paul, publié par M- JuBiNAL, Mystères inédits, 1. 1, p. ICI, V. 8.

 DéRESNER. V. n. Déparler; Resner signifiait en vieux-français parler:

 Si com l'arcevesque Turpins, Li bons clers, li cevaliers lins, Resnoit ensi a Carlemainne.

 MousKEs, Chronique rimée, v. 8340.

 La Coutume de Normandie l'emploie dans le sens de se Dé- fendre en justice, Nier avec serment.

 Déri, adv. (arr. de Coutances) En dérive.

 Derlinguer, v. n. (arr. de Cherbourg ) Faire du bruit; onomatopée tirée du bruit des sonnettes. Derliner se trouve aussi dans le patois du Berry.

 Dérompre, v. n. ( Manche ) Discontinuer, S'interrompre.

 Déruner, V. a. (Calvados) Défaire . Déranger. Voyez aru


 
DET

 

 

(delwedd C1282) (tudalen 081)

81

 
NER; il se trouvait aussi en vieux-français.

 Dérlsionné, adj. (arr. de Vire) Fin, Gai.

 Déshabillé, s. m. ( arr. de Valognes ) Robe habillée.

 Désert, adj. Ruiné, Abandonné; le vieux-français lui donnait la même acception:

 Mult par-est grans duels quant on

 pert Lou vrai sépulcre ou Deus fut mis, Et ke li saint leu sont désert Ou nostre sire estoit servis.

 Maistre Renas, Complainte sur laprise de Jérusalem, publiée par M. Jubinal, Rapport au. Ministre de V Instriiction pub'ique, p. 39.

 C'est le sens de l'anglais Deserted.

 Désoreiller, V. a. ( arr. de Caen ) Couper ïoreille k quelqu'un; on dit ailleurs Esoreilter.

 Dessaisonner, V. a. et n. Etre ou Mettre hors de saison: il existait aussi en vieux-français. Les plaisants propos estoient dessaisonnéz en un temps de guerre et d'aftlictions; d Aubigné, Baron de Féneste, pré- face.

 Desseulé, adj. Qui est abandonné, Laissé seul; il se trouve aussi en rouchi.

 Dessoûler, v. n. Désenivrer. Voyez SOUL.

 Desur, prép. Dessus; le R de la racine latine était aussi resté en vieux-français:

 E le plum départir e desur raei des

 rumpre.

 Voyage de Charlemagne, v. 574.

 Détourbier, s. m. Trouble. Dérangement: du latin Distiirbare:

 6


 
•iS.'i.iN,

 
Si>

 
DKV

 
Oïl (ii( que bien souvent eiilre hec et

 tuillier Il \ient((lui') (lestourbicr.

 Olivier Uasselin, VaitT-dc-Vire, p.;)j, éd. (le M. Travei>.

 C'est un proverl)C que cite de Hrieux, Origines de coutumes anciennes, p. 36:

 Kntro la bouche et la cuillicr. Il arrive souvent du délourbier.

 Détrat. s. m. Sentier battu; du latin Tractus.

 Dktiuts, s. ni. pi. Décombres; du latin Détritus; on dit en Provence Détriter les olives sous la meule.

 Detteuses, s. f. pi. ( Manche) Fruits abattus par le vent; on dit ailleurs Detteuil.

 Deimet, s. m. (arr. dcPont1 Evèque ) Duvet; du bas-latin fhima:

 Innascitur vcro avibus plumagium multiplex; pullis namqucnoviter genitis primo innascuntur illae, quae nec sunt ut pili, neque ut lanulae, sed iiabenl naturam inler utrumquc; quae cooperiunt, et a frigore (|iioquomodo dclondunt. Secundo innascuntur aliae, (|uae dicuntur lanulae, a quihusdain dumae: Fredericus II, De arte vcnandi, 1. I, ch. 45.

 Dév.vler, V. a. et n. Descendre, Tomber; on le trouve aussi en vieux-français:

 De la plushaulte tur de Vnrh la citez Me larrai contreval [)ar créance de

 \aler.

 Vo>jage de Charlemagne, \. M.

 Fall signifie chute en islandais, et tomber en anglais. \0\C7. .\Y\r,.

 f)EVANTEE, S. f. Plein un devant icr.

 Devaribi.e, s. m. ^Manche"»


1)1 D Qui use et déchire tout. Voyez

 VAROU.

 l)Evr(;\oN, s. m. Projet; Ce cpi On a devise.

 Devinaii.le, s. f. Enigme à deviner; il existait aussi en vieux-français:

 Legiere est ce.ste devinaille: Cliascuns quide estre tôt sachant Por quei vos teneiz l'enfant.

 Benois, Chronique rinue, Lu, V. 13174.

 Mais il y signifiait habituellement non pas 1 énigme que l'on devinait, mais le sens qu'on lui supposait:

 .Mais c'est tout truie et devinaille; Nus n'est (isicieus fors Dieux.

 Adam d'Arras, Vers de le mort, V., 35.

 Devise, s. f. (arr. de Baveux) Borne (jui divise les tcrre.><; on le trouve aussi en vieux-français.

 Et quant les deviseurs auront veu et enquis et regarde les leus et places, ils doivent marcher la devise la ou ils sont assentis et boner la eiine novelle devise; Assises de jurisprudence, ch. i6o.

 DiA . int. Cri pour faire aller les chevaux à gauche: en breton au contraire c'est pour les faire aller à droite: cela prouve l'origine grecque; $ix. à travers, de côté.

 DicuENAVANT, adv. Dorénavant. Il est formé de la même manièrequcleJ9'afl?<?',ara/if du provençal et de 1 ancien catalan, et que le D'ist di en avant du serment de 842.

 DiDACER, V. n. Rabâcher; fréquentatif dérivé du latin Dicere.


 

 

(delwedd C1283) (tudalen 082)

DOT

 BiGiE, S. f. ( arr. de Caen ) Femme de mauvaise vie. - DiGUER, V. a. Piquer; en vieux-français. Eperonner. Voyez le mot suivant.

 DiGiET, s. m. Piquet; on trouve aussi dans le vieux-français Digart, éperon; Digoire,, arme pointue, et le français moderne a conserve Lniyue. Tous ces mots semblent venir du celtique; au moins Dag exprime-t-il en breton une idcc semblable.

 DioLOVERT, s. m. ( arr. de Coutances ) Faiseur de mariages; en breton Didalvez signiûe fainéant, vaurien.

 Disputer, v. a. (Manche) Gronder; la même série d'idées afaitdu vieux-français Tenser, disputer, le français actuel Tancer.

 Do, prép. (Calvados) Avec; métathèse d'Od, qui se trouve très-fréquemment en vieux-français:

 Si ot od lui un cevalier

 Pour lui aprendre et consillier.

 MorsREs, Chroniqîce rimée, v. 12957.

 Un changement semblable se retrouve dans les autres langues; ainsi le Da des Italiens semble venir du latinité ou Âb; en gaël Mi et Ym signifient Je et Moi] en breton le même renversement a eu lieu, c'est Me et Em.

 Dobiche, s. f. (Orne) Vieille femme avare.

 DoBiCHER, V. réf. S'habiller ridiculement, comme une Dobiche.

 Dodeigne, s. f. Tête.

 DoDiNER, V. n. Remuer la tète; dans le patois du Berry


 
DOU

 

 

(delwedd C1284) (tudalen 083)

83

 
on dit Dodeliner; en français Dodiner est un terme d'horlogerie, qui signifie aussi Avoir un certain mouvement; mais il n'a pas cours dans la langue usuelle.

 DoNA, s. m. (Orne) Homme sans esprit; en rouchi être Don ou Doute signifie être pénaut; probablement du breton Dona, doux, apprivoisé.

 DÔNE, s. f. ( Orne et Calvados ) Poupée; ce mot signifie en breton doux, docile.

 Doré, s. m. Enduit. Voyez le mot suivant:

 Dorée, s. f. Tartine couverte de beurre; on donne aussi au verbe Dorer la signification de beurrer, et on l'a dit par extension de l'application d un enduit quelconque.

 DouDoux, s. m. (arr. de Valognes ) Bonbon.

 Doui, s. m. Lavoir, Courant d'eau, Boutoir; il y a à Biévilie, près de Caen, un courant d'eau que les habitants appellent Doi. Ce mot se trouvait aussi en vieux-français et dans la basse-latinité:

 Usquead doet Herberti; £"^0- blissements de Normandie, p. 4.

 Ensement va com loutre par vivier Quant les poissons fait en la dois

 mucier.

 Garin le Lohermn, 1. 1, p. 264.

 A toi, pour ce de la fontaine Helye Requier avoir un ouvrage authentique, Dont la doys est du tout en ta baillie Pour refréner d'elle ma soif éthique.

 EusTACHE Deschamps, Ballade à Chaucer, publiée par M. Wright, Anecdota litteraria, p. 14.

 Doué est dans le patois de la


Si \n\\

 Vendée le noiti d'uno piccp (l>au oii on l;ivc, cl Doic signifie dans!•• .Inra uno sonrrc; la Doic d Ain, la Doir de!iurnv . etc.: il csl donc fort proiiahlo (lUC ce mol ne vit>nt pas, conuneoa l'adil. du latin Ducliis, mais dun mot relliq'.ic qui convenait à toutes ces dilTérentcs si^nincations; el en breton J)our sip;niliecau et Douez, un fossé plein deau.

 DouELLE, s. f. Planche diin tonneau, Douve; on dit aussi Douvelh.

 DouiLLANT, adj. ( an;, de Tîayenx ) Douloureux. Voyez le mot suivant.

 DoiLER. V. n. Soulîrir: du latin Dolere (Voyez adoi.eh); il existait en vieu.x-francais: Dotant en furent trestuit .si ancmi. Raoul deCambrai, p. 21. v. 12.

 DouRDÉE, S. f. (Orne) Volée de coups; on emploie aussi dans le même sens le v. a. Dourder.

 Douve, s. f. Grand fossé plein deau, Etang; Diup an islandais signifie profond; c'est la racine des noms de Dieppe, <le la Douve, de, la Dive et ju'ohablement du Douhs.

 Dr.vglek. v. a. ( arr. de Rouen ) Boire, Avaler: No ncsercl fie quen berlion dragier. Mu^e normande, p. 4.

 Drainer, v. n. Parler lentement, Rester en arrière, Traîner. A Rennes Drene signifie Répétition d une chose qui ennuie celui qui l'écoute.

 Drameu,v. a. ViA'Arc-.Drnwni signifie en breton une poif/nce de verges.

 Dranet, s. m. { arr. de

 

 

(delwedd C1285) (tudalen 084)

84??

 
DRO

 Rayeiix) Espèce de filet, Trairtasse.

 Dratet . s. m. Linge; on dit aussi Drapeau et Drapel.

 Il n'a ni lange ni drapeau . Et flans f tt «Mat inist^i able On ne peut voir rien de plus beau. Vieiix i\oëf inédit

 L\ QtmLr. Mais o qui sont (les f-cus)?

 C\I.TFtOI,TF..

 Dans ma pouquetlo, <nvelopais fl'un

 flrapel. Farce drs Qtiiolard.s, p. s.

 Dras, s. m. Vêtement; il avait la même signification en vieux-français:

 Drns (le dolor ef de plor prist.

 X\ \rr, / toblissonrjit dria Conception, p. 2"}., V. 3.

 Cilz saint Roumains estoit cilz fini norri saint Reneoit, et li Itailla les dras de religion; Becucil des hi.^torie7is de Fj'ance. t. [II. p. 195.

 DRÉ-,N;)EL:r), s. m. Doublenœud; Nœud droit, bien fait: cette expression existe aussi dans le patois de Rennes.

 Drécdier, v. réf. S'habiller; le français ne donne pas cette signification au verbe Z>rf.<;sc7v c'est l'acception de l'anglais To /)ress.

 DRif;ANT, s. m. ( arr. de Baveux) Toupie. Voyez drigir.

 Droguer, v. n. Attendre long-temps, Se donner au diable comme une drogue; il se prend en rouchi dans la môme acception.

 Droue . s. f. Espèce d'avoine; Droe en vieux-français:

 Mais mon pain resamble becuit, Il pst fait ou d'orge ou de droe. Roman deCortoit d'Arra^, B. H. n° 1830, tonds de St-Germain

 Dru, adj. Fort. Vigoureux,


 
EBA

 Bien portant; le vieuT-l'rançais lui donnait le même sens:

 De che me souvient il sans plus, Que me dist qu'estoie trop drus.

 GuiCNEViLLE, cité par du Cange, t. 11, p. 942, col. 3.

 II signifie aussi Pressé, Serré, comme en vieux-français:

 Ung grand tas de Dyables plus drus Que moucherons eu air volant.

 Mystère de l'Assomption.

 Le provençal Drut se prenait dans toutes ces acceptions.

 Druger, V. n. S'amuser, Se réjouir.

 Il ne faut pas faire vie qui druge. mais vie qui dure; Proverbe normand.

 Le vieu.K- français prenait Druges dans une acception analogue:

 Certes, ce n'est mie de druges, Que tu es si chetiz et las.

 Les deux bordeors ribaus, v. 1 1 .

 Dans le patois de l'Isère Drugeïé signifie se réjouir,

 Druges, s. m. pi 11 ne s'emploie que dans la phrase Avoir les druges, qui signifie Ae pas tenir en place; littéralement Etre possédé du démon; au moins Droulc et Droug signifient en breton méchant, mau


 

 

(delwedd C1286) (tudalen 085)

EBA 85

 vais. Voyez le mot suivant.

 Drugir, V. n. Courir de cùle et d'autre; Draugaz signifie en islandais errer comme une âme en peine; l'anglais a le verbe />rM<i^(', remuer toujours, et le patois du Jura emploie Druger àdiMS, le sens de cabrioler.

 DuiRE. V. a. Maîtriser, Corriger; du latin Ducere; le vieux-français disait également:

 Ki co duit e gouvernet, ben deit estre

 poant. Voijagede Cfiarlemagne, v. 97-

 Il signifie aussi Convenir. Voyez le mot suivant: DuïsANT, adj. Convenant:

 Je scay bien que tu me garde

 Et me vas favorisant; A la personne vieillarde

 Mauvais boire est-il duisant. Nenny, nenny, hélas! Nenny.

 Olivier Basseli.n (Jean Lehoux), Chanson inédite.

 DuMER. V. n. Perdre sa plume, et par extension son poil, et même toute autre chose.

 Voyez DEUMET.

 Durer, v. n. Attendre, Prendre patience; le bas-latin donnait le même sens à durare. P'estinus eo; durate hic, Comités.

 Comédie san^ nom, act. iv, se. 10; B. R. n° 8163.


 
E

 
Ebarre, s. f. (arr. de Valognes) Cri. Il n'est presque jamais employé qu'avec le verhe faire, et signifie alors Rembarrer.

 Ebaubir, v. a. et n. Ebahir, Rendre haube. Voyez ce mot.


 
Il se disait aussi en vieux-français: Et si mus et si ebaubis Qu'il ne saura ni blanc ni bis.

 Fabliau de la vieille truande. Mais on ne l'emploie plus qiJf^


 

 

(delwedd C1287) (tudalen 086)

86 im\

 dans le style familier.

 Ede, s. 'm. Relliix.

 Tout ce (jiii vient d'éhe s'en rctourniM'a de!iol; Vieux proverbe cité par il • lîiieux, Origines de coutumes aticicnnes, p. 78.

 Ebh est rcsti' en anylai.s, et Ebbe en danois.

 Ebelinek, V. a. Voyez be

 LIN.

 Edéluer, V. a. Eblouir; peut-être unccorruptiond7i'6er/Mer, donner la berlue; voyez le mot suivant. Dans le lierry, on dit Ebcrluter.

 Eberlouette, s. f. Ehloaissement. Voyez ébéluer.

 Eblaquier, v. a. Ecraser, ^ Rendre bléqjie. Voyez ce mot.

 Ebléter", v. a. Ecraser les |)etites molles de terre, les blettes. Voyez ce mot.

 Eblètelx, s. m. Instrument dont ou se sert pour ébtrter.

 Eboeler, V. a. Ecraser, Fai re sortir les Aoyaua^du corps; il existait en viciix-français.

 La vcissiez tcio rscillicr, Famés honir, homes rachier, Knfans em bcr.s esboeler.

 Roman de Brut, v. 13893.

 Eboqitiller . V. a II ne s'emploie qu avec les yeux, et signifie l']mjjèclier de voir; liaf/ue en vieux-lrançaissigniliait chassie.

 Eboudiner, v. a. farr. de Valognes) Faire sortir les boudins du corps; on dit aussi Ehouincr.

 Eboi'queter, v. a. Épointer, Rompre h; bout.

 Ebhah. s. m. Cri; de braire: le vieux-lrançais avait Brail Li queiis Raoul a son osicl.s'cn vait;


 
EGA

 ï,\ dc:>liiei monte, lait sonner sou retrait. De Paris i<(. n'i ot ne cri ne lirait.

 Raoul de ('ambrai, ji. .SK, v. 9i.

 Ebroté, adi. (air. de Cherbourg) Ehréchc, Brouté.

 Va: WAV [\ . ^. m. ( arr. de Valounes ) Barrière fixe en l'orme d'échelle; on dit aussi Echnlicr dans rOrnc et dans le lîerry.

 Ecaloter, V. a. ( arr. de Bayeuxl Ecosser, Ecaler: (arr. de Valognes ) Ecorclier un bouton, En arracher la culotte.

 EcAME, s. m. Barrière de cimelièr(;, qui est ordinairement (ixce et précédée de plusieurs marches en pierre: Eschamel, du latin Scnmnum, signiiiait en vieux-français Marche-pied:

 Et leschamel sur (juoyli roys tenoit ses piez; Joinville, Histoire de saint Louis, p. 1;).

 EcANcnoN, adj. Rachiti(iue, Tremblant sur ses jambes; le vieux-français avait le verbe Escancherer, S'agiter:

 Ki oist li félon crier, E le veist escancherer, Denz regnigner, bras degeter, Ganibes estendre e recorber.

 Roman de Rou, v. 58G.

 L'islandais Ska/ca a la mê- me signilication.

 Egarer, v. n. (arrond. de Baveux) Impatienter; littéraleiùent jcler des pierres. Voyez

 Af.ARER.

 FcArc.uF.R, V. a. Ecraser; de l'islandais S/,(û,-a, Briser, ou du latin Calcare. Voyez cauciiER el,(:()(:i; le vieux-français disait E cacher.

 EcAiciiETTE . s. f. ( arr. di; Baveux el de Saint-Eo) Casse


 
ËCH

 noix. Voyez le mot précédent.

 EcHAMPiR, V. réfl. Se débarrasser; littéralement Sortir de champ; l'italien Inciampare est formé de la même manière.

 EcHARDER, V. a. (Omc) Ecailler. Voyez JARD.

 EcHAUBOuiLLER, V. réfl. S'exténuer de chaleur, Se faire bouillir de chaud, et, par extension, de fatigue.

 EcHAUFFURE, S. f. ( arr. de Valognes ) Pleurésie; on dit aussi ÉCHAUFFAisoN; le chaudrefroidi du patois du Berry est un mot mieux fait.

 EcHAUGUETTER.v. a. Surveiller exactement. Voyez escarGAiTE, qui s'écrivait quelquefois Escalgaite en vieux-frauçais; Chanson de Roland, str. CLXXVIII, v. 8.

 EcHAULER, V. n. (Calvados);

 voyez CHAULER.

 EcuAUMETRER, V. a. Effaroucher à, force de coups, en parlant des animaux; littéralement Mettre hors de son chaume.

 EcHERPiLLER, V. a. (Mauchc) Couper par morceaux; il semble venir du latin Excerpere, plutôt que de l'islandais Skacka, faire tort, et Spillir, Dé- pouiller violemment, Détruire; quoiquon lise dans Bouthillier; Somme rurale,]. I, tit. 28:

 En Normandie l'on appelle eschorpelerie violence; si coume de tollir a autrui le sien en voie ou en chemin, par les champs ou en lieu public.

 EcHiNEux, s. m. Grand couteau kéchiner; il signifie aussi un Homme qui a une longue échine.

 Echoue, s. f. Acquisition,


 

 

(delwedd C1288) (tudalen 087)

ECO 87

 Ce qui échoit; il se trouve déjà dans des documents du Xllr siècle.

 Li chevaliers ainz nez aura le fie de hauberc tout entier, si qu'il ne sera pas partiz; li autre frère auront les eschoites également; Etablissements de Normandie, p. 9.

 EcLicHE, s. f. Eclat, Morceau; du vieil-allemand Slizzan, Mettre en pièce; il existait aussi en vieux-français:

 A l'estandart fu li caples mortal; Ogiers i fiert de cortain le roial, Que les esclices en volent contreval

 Chevalerie Ogier, v. 3144.

 Le français Eclisse a la mê- me origine". 11 signifie aussi une Seringue en sureau avec laquelle les enfants se jettent de l'eau. Voyez écliper.

 EcLiPÈQUE, s. f. Tiroir lattéral d'un coffre.

 Ecliper, v.?. Eclater, Eclabousser; dans le premier sens, on dit aussi comme en rouchi Eclifer, et dans le second Eclincher.

 Ecliquette, s. f. Balte de masques; de Cliqueter, faire du bruit.

 Ecoeuré, adj. Dégoûté, Dé- couragé, Qui n'a plus de cœur; le patois du Berry dit écœtirdi. Être Ecœuré ou Ecœuréi, signifie aussi Avoir mal au cœur.

 Ecoffir, V., a. Tuer. Voyez

 ESCOFFIER.

 EcÔMANï, adj. Affadissant, Dégoûtant; peut-être de l'anglais To corne et le contraire d'Avenant; on dit dans le mê- me sens: 11 ne me revient pas.

 EcopiR, V. a. et n. Cracher. et par extension Vomir: il existait aussi en vieax-francai.^:


 

 

(delwedd C1289) (tudalen 088)

88 ECO

 Escopi lu ennii le vis.

 Homan de Hvnait, l. i, p. 5*8

 Ou dit aussi Evopismre, Crachat.

 EcoRNiFLEU, V. u. Volcr; d'Ecorner: le sons du français est bien plus restreint.

 EœuKR . V. a. Couper la queue. On dit aussi Equculcr.

 EcouFFLE, s. f. (arr. de Yalognes) Corf-volaut; en islandais hefli signitie bâton, surface plate, et Ton dit également Sec comnu' wi bâton et comme une écouffle. Cependant le milan qui plane habitu^'llement très-haut, se nommait aussi Escoîtjle. ( Voyez le Jiomandel'Escoufle, Bibl. de lAr.sénal. B.L. F., iu-4Mr 178), et il ne serait pas impossible qu'on eût donné le même nom au cerf-volant qui s'élève trèshaut et reste à peu près immobile.

 ECOL'URE, ESCOUTRE, V. a.

 Secouer, et par métaphore repousser: il vient sans doute du latin Succutcre. Ce mot existait en vieux-français avec la même forme:

 Et doibt le fourier liattre et escourre le licl et mettre a point la chambre: Olivier de la Mari'hv. Mrmoires, t. Il, p. 41)4, éd. (lePelitot.

 (.'.runz fil li cols, niolt fisl a resoigner: Si l'escoua qu'il fist u^enolliir. Raoul I e Cambrai, p. lO?., v. 8.

 Ecourre dans le patois du Jura, Ecaure en romanche, et Eirouré dans le patois de l'I- sère . signilient battre le blé; delà le nom il' Eitconssour, que le \iiMi\-français donnait;'.u

 jfniH.

 Er.oi\ssi.N, s. m. Ikiltc de


 
EFF

 paille; le français dit, (h<ns un sens à peu près semblable, un coussin de paille.

 EcOI;TE-S IL-PLELT, S. m. f arr. de Valognes ) Nom mé- prisant (jue l'on donne aux moulins dont le courant a besoin d'être grossi parlesp/u/cs.

 E(JK.\BouiLLFR, V. a. Ecrascr, Mêler en écrasant, comme le vieux-français Acrahilkr: voyez Roquefort, Glossaire, t. I, p. 19. L islandais hrubLa signifie mélanger, confondre.

 Hachez, écarbouiilez, ériulcz, épiau

 trez, Et reulez, émeulU'Z, cventrez, étripcz.

 L.^LLEMAS, La Canipênade, ch. i, P a

 EcRiÈRE, S. f. Petit crustacé qui vit dans l'eau douce: on dit à Valognes Ecrellc. Ce dernier mot semble une corruption d £"- rrouelle, nom que le vieux-français donnait à l'écrévisse, du bas-latin Scrophula.

 EnucniR.v. a. farr. deCoutanccs'j Afiiler; s'il ne faut pas écrire Aiguc/tir, .\iguiser, c'est une corruption iV Adoucir, parce que le travail est moins rude (juand on sj sert d outils bien afiilcs.

 Edl'oleu, v. a. Elever; c'est le mot latin (pii s'est conservé aussi dans le Rerry.

 Efestoi I . adj . (OrncjEnjoué, Gai, comme dans un jour de fête.

 Eff.\bi . adj. Pâle, Troublé, (arr. de Vire) ElVronté; probablement de l'islandais Favis, Sot, drossier.

 Efforbir, v. n ( arr. de Valognes ) Devenir fort. Cesser d'ùlvc fnrbn. \'oyez ce dernier mot.


 
Effouchié, |). pas. Effarouché; il se dit surtout aes bestiaux rassemblés en a;rand nombre qui sont saisis d'une «orte de terreur panique.

 Effouille, s. f. Bétail produit, ou engraissé dans une ferme pendant l'année.

 Effriter, v. a. Effrayer; probablement de l'anglais To fright.

 Ëgachir, V. a.(Orne)Ecraser, faire du gâchis.

 Egailler, v. réfl. (Orne) S'é- parpiller, S'étendre; on dit EvaiUer à Rennes et dans la Vendée. 11 est aussi actif et signifie Déchirer.

 Egaluer, v. a. ( arr. deValognes) Eblouir.

 Egasser.v. a. Voyez agacer.

 Egamelé . p, pas. Ecrasé; Kama signifie en islandais taché, gâté, et le vieux-français Gamafrer voulait dire frapper, blesser.

 Eglavé, p. pas. (Manche) Mort de faim; Gleipa signifie en islandais dévorer, avaler gloutonnement.

 Egouine . s. f. ( arr. de Valognes ) Petite scie à main; il existait aussi en vieux-français.

 Egohiner, v a. ( arr. de Valognes ) Egorger, Frapper avec une égohine.

 Egosiller, v. réf. S'user le gosier à force de crier.

 Egrat, s. m. Piège pour prendre les oiseaux. Voyez agrat. Il, se dit aussi par apocope pour Egratignure.

 Egrimer, v, a. Egratigner; littéralement Devenir féroce, du vieil-allemand Grimm.

 Egrinfler, v. a. (arr. de Vire ) Egratigner avec les grif


 

 

(delwedd C1290) (tudalen 089)

ELî 89

 tes; ou dit aussi griffer et

 ÉGRINCUER.

 Egrouge, s. m. (Orne) Instrument à dents qui sépare le lin de sa graine. Voyez le mot suivant.

 Egrugette . s. f. Egrugeoir.

 Eguené, adj. Avare; du latin Egenus, pauvre, parce que l'indigence force à l'économie. Voyez ÉQUENÉ.

 Èlavarb, s. m. (arr. de Valogifes ) Petite digue qui élève le niveau de l'eau.

 Elénu, s. m. (Orne) Homme grand. Elancé, et, par extension, Maigre. De mauvaise mine, Mal habillé. • Elevure, s. f. Petit bouton qui?>'' élève sur la peau.

 Eliençoure, s. f. ( arr. de Vire ) Seringue en sureau qui lance de l'eau.

 Eligner, v. a. (arr. de Valognes ) Elaguer, corruption à. Aligner.

 Elinder, v. n. Glisser sur le feu: Eslider avait la même signification en vieux-français.

 ELiNGirE, s. f. Fronde. 'Voyez le mot suivant.

 Elinguer, v. a. et n. Lancer; de l'islandais Slengia; littéralement Se servir de IV- lingue: de là le vieux-français Eslingur.

 Eli esVmgur [fundibular a dans la Vulgate) avirunerent la maistre cited e grant partie en détruisirent; Livres des Reis, 1. IV, ch. 5, v. 25.

 Elinguer signifie aussi repousser bien loin, comme avec une fronde, et Répandre des bruits mensongers, En donner à garder; probablement ce dernier sens vient de l'cxtcusion


 
tliio I un a\ail donnée [\ Juccre:

 Cuin aniisso discrimine vcra an vana jaceiTl tliesauros 2:allici auri a |)alril)ii.s occultari jecil; Tite-Livo, I. vi. ch. 14.

 Ki.oijiETEK, V. a. Déchirer, McUrc en loques.

 Elosser, V. a. Secouer, Ebranler; il existait aussi en vieux-français:

 Si deffandi qu'il n'i eust Nus si lianli, (]u[ que il fiist, Si coniiiu' il avoit son cors (hier, Qui pierre en osast esloicliier.

 Roman de l'arceval, B. K. n° (i837, loi. 47, verso.

 Voyez LOCHER.

 Eluger, V. a. Tracasser, Déranger, Ennuyer.

 Et si la cer\ elle in'éluge. Muse normande, p. .'JO.

 Elenge signifiait en vieilanglais triste, afiligé:

 Hevy-chcred I yede, and elenge in

 herle. Vision 0/ Piers thc Plouyhman, V. 13930.

 Eluné. adj. Aveugle; syncope dEliiminatus(\m se trouve dans Sidonius, I . viii, lettre 1 1 .

 Em.\quer, V. a. ( arr. de Caen ) Ecraser, probablement de Mâche?'; on dit dans le Jura EmAcher.

 Emberlificoter, v. a. Engeôler, Embarrasser au propre et au figuré, Aveugler, Donner la herhie; le vieux-français em])loyait dans le mê- me sens Etnhureiicoqucr.

 FA cuyde par nuit a la lune i"iul)iir('liquo(|uer fortune.

 lioman de Fauvcl,\\. \\. n" (i8l2, loi. 3.3.

 Le français a conservé Kiv

 

 

(delwedd C1291) (tudalen 090)

90??

 
E.MB

 herhivoquer dans le sl\le familier, et Ion trouve dans le patois des autres pro\inces Enifierlauder, Emherliner et Einfirrhifer.

 Emueunousé, adj. llarbouilh;, Sali de l>ran; le ronclii et le patois du ikrr\ disent 7://!- bcrné.

 Emhi.wer, V. a. Mettre on blé; il existait aussi en vieux-français.

 E si pes est fête, si que li tenanz lest la moitié de la terre, et tote la terre est emblavée*? Etablissements de la Normandie, p. 96.

 Embler, V. a. Voler.

 l'our resconfort embler nos verres Et se gaudir de nos repas.

 Vaiix-de-Vire inédits, p. 219, éd. de 31. Travers.

 On le trouve aussi en vieux-français:

 Va-t-en quitte Par votre foy, <]ue craignes-vous?

 L.4 MÈRE

 Ma substance que chacun enible. Farce des Fates-Oicainies, p. 5.

 Embobeliner, V. réf. S'envelo])per la tète dans du linge, comme dans un liobelin, nom ([ue l'on donnait en vieux-français kune espèce de chaussure.

 Embremnquer, V. a. Embarrasser; corruption A'Embcrlincr. Voyez emberlificoter.

 Embricoler, V. a. ( arr. de Valognes ) Mettre la bricole a. une vache, Enbeuder. Voyez ce mot.

 Embront, s. m. Essor; dan.s le patois du Jura Embrtiersignilie Mettre en mouvement.

 l']MBR(>rn.i.\M?\i, s m. Mé- prise, l'Jmbrouilli'ment d'af


 
faires; le patois du Berry s'en sert aussi dans cette dernière acception.

 Embrunchir, V. n. Devenir sombre, noir; littéralement brun; il existait envieux-français.

 Ades quierent-ils le sepwlcre Nostre Seigneur, ce m'est a vis, Embronchiez ont tantoz les vis Et par samblant raoutse despisent.

 Gautier de Coinsi, Miracles de la Vierge, 1. 1, cli. 2.

 Voyez aussi la Chanson de Roland, str. cclxxix, v. 1 .

 EMEiLLÉ.adj. (Orne) Inquiet, Qui est en émoi; en vieux-français émoie.

 EMERAS,adj. (arr. de Baveux) Joyeux, Animé; le vieux-français Eme, Âme, Esprit, s'est aussi conservé dans le Jura, où ii signifie Esprit, Intelligence.

 Emeulter, V. a. ( arr. de Vire) Luxer. Voyez la citation

 d'ÉCARBOUILLER.

 Emey, s. m. Partie du pressoir sur laquelle on écrase le marc de pommes; voyez le mot suivant. On appelait en vieux-français émiouere une machine propre à broyer, à émietter.

 Emier, v. a. Emietter; il existait en vieux-français.

 Jebans le \if, molt l'en pesa; De la macne qui pesa Le fiert tel cop en la caboce; Ce ne fu pas por lever boce, AJnz esmie quanqu'il ataint.

 Fabliau d'Estoitrmi, v. 213.

 Voyez aussi le Livre des Reis, p. 300.

 Emmêler, v. a. Embrouiller, Obscurcir, Mêler dans.

 Emmiauler, v. a. Tromper comme un chat; il se trouve aussi dans le patois du Berry.


 

 

(delwedd C1292) (tudalen 091)

EMP 91

 Emolenté, adj. ( arr. de Bayeux) Fatigué, Brisé de douleurs; le mot patois est rc.sîé plus fidèle à l'étymologie {Molitus) que le français Moulu.

 Ejiôquer, v. a. Exciter comme des mouches que l'on fait bourdonner quand on s'en approche; voyez moque. Il signifie aussi Chasser les mouches, et avec le pronom réfléchi S'agiter en bourdonnant.

 Emousse, s. m. (Orne) Arï>rc propre à être émondé.

 Emoyer, V. réf. S'émouvoir, Se mettre en émoi; il existait en vieux-français:

 Li reis sont ke dist voir, durement

 s'esmaia. Roman de Rou, v. 4l47.

 Empaffé, p. pas. (Orne) Engoué à force de manger, Empiffré.

 Empansure, s. f Indigestion de ruminants qui produit un gonflement de la panse; on dit aussi en rouchi une vache empanchée.

 Empaturer, V. a. Embarrasser dans des liens, et, par métaphore. Engager quelqu'un malgré lui, le Jeter dans une mauvaise affaire. Ce mot vient de l'usage qu'ont les cultivateurs d'attacher par \g paturon les chevaux qu'ils laissent dans les champs.

 Empêché, p. pas. Embarrassé, Atteint; il se disait aussi envieux-français:

 Et pour le occupation de Gamot Regnault qui est empesche du mal monseigneur saint Ladre; Testament (1426) cité par Roquefort; Supplément au Glossaire roman, p. 226.


 

 

(delwedd C1293) (tudalen 092)

92 EÎVG

 K.Mi'OTiiR, V. a. Metiro on bouteille, eu pot; il sii^nilie aussi Knii)runter. peut-être ù cause (le la nature de la chose eini)runtee.

 Engager, v. a. Emprisonner; Sliaksper se servait aussi de Caiie dans le sens de j)rison.

 ExcuARGEK, V. a. C/uirfjcr quelqu'un de quehjue chose; Ensarijcr dans le patois du Berry.

 f^.NCiïARRoi, S. m. (Orne) Cirand morceau de toile qui retient la cA^rm' sur la cuve; on dit aussi Encharrcux.

 f^NcuiFFON.NÉ, adj . (arf. de Yalognes) Enchifrené.

 Encontre, prép. Contre; il existait en vieux-français.

 Nous leur devions aidier encontre le soudanc de Damas; Joinville, Histoire, p. 108.

 E.xcoviR, V. a. Désirer ardemment, follement; de l'islandais Kof, end)arras de l'esprit:

 Par toi! fait-ele, je radote Quant jou ai ciielui encovi, C'uiKiues (le mes tleus iex ne vi.

 Roman de la Violette, v. 3106.

 Nous avons encore Convoiter, et l'on trouve Encobir dans le vieux-provençal.

 Encrêpi, adj. (arr. de Valofines) Invétéré, Calleux.

 Encrouer . v. a. Accrocher, Su.spendre, Mettre en croix, (jui se prononce crouct en patois normand.

 Faictes au gibet mener Et que nous les y encroue.

 C/ia usons normaudes, p. 177, é(\. de .M. Dubois.

 Il existait en vieux-français:

 De moi poez, se vous voles. Faire toutes vos volontés, Livrera duel et a tourment,


 
ENC

 \rdoir u encruer au Tenf

 «iiii.iALME Li Ci lus, Avenluies l'regus, p. ri7.

 La forme usitce dans l'Orne, Envnichcr, ferait croire de pré- férence il une corrujjliou d .^ccrocher, si le c ne se trouvait en lai in [cruccm^.

 Endagné. adj. ( arrond de Baveux ) Invétéré.

 l^^NDÉMENÉ, adj. Evaporé, Espiéulo, Entêté: du latin Dé- mens, fou; on dit aussi Enté- mené.

 Endor.moir, s. m. (Orne) Grande tas.se que l'on vide le soir avant de i^'cndormir.

 Endreit, prép. Envers, A l'égard de: (lu latin In dircctum; il existait en vieux-français.

 Ke clicseun bon fut endreit sei Et endreit des autres en bone fei.

 Vnmw.nT.Vr.RiiQ's, Enseignements d'A ristote.

 Enfantùmé, adj. ( arr. de Baveux) Ensorcelé. Qui voit des fantômes.

 Emflu.me, s. f. Fluxion, Enflure.

 Enfoursl're, s. f. Fonds de?angle d'un lit.

 Engalu, adj. (arr. de Vire) Gourmand, Goulu.

 Engaser, v. a. (Orne) Embourber; peut-être une corruption i]'Encaser.

 Engaver, v. réf Se bourrer de nourriture jusqu'au gavion; en roucbi il est actif et se dit surtout des volailles auxquelles on fait nuinger de trop gros morceaux de pâte.

 Engin, s. m. Ruse, Tromperie: du latin hit/mium; il existait en vieux-franrais:


 
ENH

 N'est pa\ merTeillcs se cis set del engin, Quant il est fius au fort larron Basin.

 Atiberis li Borgonnon, <lans Y.ei\tr,Romvart, p. 220, v. 7.

 11 n'est plus usité en français que clans le proverbe: Mieux vaut engin que force.

 ENGKiNiER . V. a. Tromper; il existait en vieux-français:

 Traie l'ai et engignie, Caraillours sefust poicacie.

 GiiLLAi'ME II Clers, Aventurcs Fregus, p. 205.

 Engruger,v. réfl. S'enticher; en vieux-français Engregier signifiait désirer passionnément, suivant Roquefort, Glossaire, t. I, p. 460.

 Enguelîser, V. a. Tacher de se faire donner quelque chose en flattant, Tromper comme une gueuse, nom que l'on donne encore aux femmes de mauvaise vie.

 Enh.vnner, V. u. Etre essoufflé, et, par extension, Souffrir:

 Hellas! il est byen enhanné De la grant douleur que j'avoye.

 Chansons normandes, p. 163, éd. de M. Dubois.

 Il existait en vieux-français:

 Se joustice en terre n'estoit Li mondes ahanet seroit. Du provost d'Aquilée, v. 361.

 C'est probablement une onomatopée métaphorique; les fendeurs de bois et les charpentiers accompagnent leurs plus pénibles efforts du cri de Han, et pendant le moyen-âge le Han de saint Joseph était conservé dans une bouteille. En rouchi Ehancer signifie haleter, respirer avec peine.

 ExnASÉ, p. pas. (Orne) Affairé, Empressé; Hôte sécri


 

 

(delwedd C1294) (tudalen 093)

ENS 93

 vait en vieux-français avec un s qui sest conservé dans l'anglais Haste.

 ENnâTER, V. a. Presser, Exciter; il existait en vieux-français:

 Sire Ganvains estoit enhasti De foler sur ceux de defors, Roman de Merlin, cité par EoreJ.

 ExDERSÉ, p. pas. ( arr. de Baveux) Invétéré, Enracine; dulatin Inhaerere,è{vc attaché.

 Enheudé, p. pas. (arr. de Yalognes) Lié avec des heudes. Voyez ce mot.

 Enlisé, p. pas. ( arr. de Mortain ) Embourbé. Voyez

 ALISE.

 Enmitoufler. v. réfl. S'envelopper la tète comme avec un amict; on dit aussi Âmitoujler.

 Enoter, v. a. Oter le brou; dans quelques localités on prononce le c du radical latin (nucem) enocter.

 Exouler, v. a. Moudre grossièrement; du latin Enudeare.

 Enquérauder, V. a. Ensorceler; en vieux-français Caraude signifiait sortilège:

 Mil conjuremens, Mil caraudes, mil espiremcns. .. Femmes faisoit encamuder Et les hommes enfant suer. Roman d'Eustacîie le Moine.

 Enquervoiser, V. a. Accrocher, Mettre en croix.

 Enrubisqueux, adj. Amoureux, Echaufl'é, Rouge comme un rubis.

 Ens, adv. Dedans; il existait en vieux-français:

 Fors s'en istront, vos entrez enz; Si ne seez c oartz ne lenz.

 Bzfiois, Chronique rimée, I. n, V. 721.


 

 

(delwedd C1295) (tudalen 094)

\)ï KNV

 KNSANfiMKi.Ku. V. a. ( arr. do Uayeux) Mettre en colère, Mi'- hr le sanr/.

 Kntel, \)t. Tel.

 Tu os tout eintieule qui me fas; larcc des (Juiolards, p. ]2.

 C'est prol)al)loment le sens (jue l'on donnait au vieux-français Entullc:

 Et dist: Amis, ne r'alez mie Avec la niahî compaignic Des gloutons, ne dos lechcors, Ke des entulles peclieors.

 Raoul, Voie du paradis, dans Kutebeuf, Œuvres, t. ii, p. 235.

 Extente . s. m. Jugement, CR\)Rcilé d'entendre; i! signifie aussi Pensée, Ce que l'on entend; le vieux-français le prenait dans CCS deux acceptions.

 Entelri, adj. ( arrond. de Bayeux) Taché, Moisi. Voyez

 ATORI.

 ENTOUR.adv. Environ; il existait aussi en vieux-français:

 Pur ço David d'iloc s'cnlurnad od luz ses cumpaignuns, cntur sis cenz qui il i out; Livres des Reis, 1. 1, ch. xxiii, v. 13.

 Entregent, s. m. Habileté de conduite: Il a de l'entregent. On dit aussi: 11 sait bien sou entregent; le vieux-français disait Enlreget.

 Entromper, V. n. Enfoncer le soc dans la terre.

 Envier, v. a. Envoyer; celte contraction se trouvait aussi en vieux-français:

 Le duc Louis d'Orléans, frère de Charles VI, provoipiant il la guerre son ennemi Jean Sans-Peur, duc de Bourgogne, chargea sa devise d'un baslon


 
EPO

 noueux, se jactant (jue là où il frapper(»it. la bigue s'y Icveroit, et davantage porloil cscrit en ses enseignes: Je l'enri; Claude Paradin, Devises héroïques.

 On dit Invier dans le Jura; resj)agnol a L'ni-mr, et l'italien Jnriare.

 Environ, adv. A lenlour, Aux cnvii'ons; du lalin in gijrum, ou du vieil-allemand Umhirinf); les troubadours lui donnaient aussi une signification plus conforme k l'étymologie:

 Quan laj aura .son trap tendut Nos alogerem d'enviro.

 Bertrand de Born, Lo coms.

 Epater, v. a. Déchirer un drageon, Une patte; il s'emploie aussi avec le pronom ré- fléchi, et signilie alors Tomber sur les mains, que le peuple appelle les pattes.

 Epatte, s. f. ( arr. de Vire) Etoupe.

 Epavii.ler, v. a. Eparpiller; probablement du lalin Pavor, crainte.

 Epi^;MR, V. a. (Orne) Démê- ler la laine, la mettre en peloton, qui s'appelait en vieux-français Espillier.

 Epestoui, adj. (Orne) Etourdi. Voyez PESTER.

 Epifra, s. m. (Orne) Eclat de bois.

 Epiler, V. a. Oler les broussailles.

 Epinociie, s. m. ( arr. de Bayeux) Fausset.

 Èpl.vpourdi, adj. (arr. de Bayeux) Etonné, Effaré, Abasourdi.

 Epolker, V. a. (Orne) El


 
EQU

 frayer, Faire peur; du latin Expavescere, en vicux-fran<;ais Epeuter.

 Eprogne, s. f. Chêne dont la tète est coupée. Voyez es

 PRANGNER.

 Eprogner, V. n. Se vanter, Conter des histoires qui n'ont ni queue ni tète.

 Equelettes, s. f. pi. ( arr. de Yalognes) Petites échelles dont les barreaux dépassent les traverses, que l'on met de champ sur les chevaux pour y suspendre des bottes de foin ou de paille.

 Equené, adj. Affamé, Affaibli:

 Je sis si équene que, pensant me ra

 ver, Je ne serais quasi trainer mes poures

 guestes. Muse normande, p. 42.

 Voyez EQUENÉ; dans le patois du Bcrry Âcni signifie l'reinté, épuisé, tombé d inanition.

 Equerbotter, V. a. ( arr. de Valognes ) Eparpiller de petites choses; probablement un fréquentatif d'/i'^werp?r. Voyez ce mot.

 Equerder, V. a. (arr. de Valognes) Enrager; il ne s'emploie qu'avec le verbe Faire.

 Equerel, s. m. ( arr. de Bayeux ) Enfant faible, mal venant. Voyez ÉQUENÉ.

 Equerpir, V. a. ( arr. de Valognes) Eparpiller, Mettre en fuite.

 Equille, s. f. (arrond. de Bayeux) Petit poisson allongé, du latin Acicula, appelé à Valognes Lançon (Voyez ce mot); c'est VAmmodyta tohianus.

 Equifoller, V. a. (arr. de


 

 

(delwedd C1296) (tudalen 095)

EHJ 95

 Valognes) Compenser, Faire deux parts égales; la signification française est restée plus conforme à Tétymologie, valoir autant que.

 Equoreur, s. m. (arr. de Bay euxj Homme chargé delà vente du poisson; du latin Aequor.

 Eracer, V. a. (arr. de Coutances ) Arracher.

 Erafler, V. a. Egratigner; il existait aussi en vieux-français, et l'on trouve dans le Dictionnaire roman de don François Ârrafler; on dit aussi Erijler.

 Eramie, s. f. ( arrond. de Bayeux ) Exposition, Repré- sentation; Etre en éramie signifie littéralement Etre planté debout comme un arbre ( ramus). Voyez Pluquet, Roman de Rou, t. I, p. 85.

 Erbeline, s. f. ( arr. de Falaise) Chair de mouton, de mauvaise qualité.

 Ercis, adv. De nouveau; peut-être du latin Rursus.

 EuDRE, V. a, ( arr. de Valognes ) Griller, Rôtir; peut-être du latin Àrdcre.

 Ergaxe, adj. (arrond. de Bayeux ) De mauvais humeur; jErger en allemand.

 Erivières, s. f. pi. Etrennes; il existe aussi à Rouen, suivant de Brieux, Origines de coutumes anciennes, p. 4.

 Erjuer, V. a. Ennuyer, Fatiguer; de l'allemand JErgern, Chagriner, ou du grec èpyaaiocy Chagrin; car Ârgui est resté dans le patois de Marseille. Le vieux-français avait aussi Arguer:

 Mais 11 maus qui l'argue et cose


 

 

(delwedd C1297) (tudalen 096)

06 ESB

 Le tenoit et hastoit de pries. Moi'SKPS, Chrontquc^rimée, v.

 Erliser, V, n. ( arrond. de Bayoux ) Reluire; nu latin relucere: ii Valognes on dit Itelure.

 Erné. p. pas. Erointc; le patois est resté plus fidèle à Tétymologie [Renés); en rouchi on dit Ernni'. Ce mot s'emploie aussi métaphorifjuement; on dit à Cacn dune hèle qu'on ne peut pas faire obéir qu'elle est Ernéc.

 Eroncer, V. n. ( arr. de Caon ) Arracher les ronces.

 EusEï, adv. Hier soir; il existait en vieux-français:

 Osiniintle proz, avant-erseir, Par son engin, par son saveir, Le traist de Loun la compile.

 Benois, Chronique rimée, lu, V. 14179.

 Eru, s. m. (Canton de Marigny) Lierre; ailleurs on a, comme en français, réuni l'article au latin ( lledera ), en en rendant même la prononciation plus rude, Gliéru.

 Erusée, s. f. ( Orne) Essor, Volée; Erre, £"^^6 signifiait en vieux - français Voyage, Marche, Diligence:

 Ainsi corne en ce penser estoit, survint ung escuier qui venoit vers lui moult grant erre, monté sur ung cheval de chasse; Roman de Gérard de Nevers.

 Erisser, V. a. fOrne) Effeuiller une branche avec la paume de la main.

 EsBKiNER, V. a. Tuer; il s'emploie aussi comme v. réf., et signifie S'évader, S'esquiver; il existe avec ce sens dans le


 
ESC patois des environs de Paris:

 Et l'amant qui s'sont morrenx S'esbigne en disant: .si j'Iarde, Si j'mamuse a la montai de, Nous la gobons tous Iha deux.

 Dksalgikhs, Parodie delà Vestale, act. Il, 7f conplcl.

 EsBROUF, S. m. ( arr. de Vire) 11 s'emploie ordinairement avec le verbe Faire, et répond à la locution populaire Faire de l'embarras.

 EscACiiETTE, s. f. (arr. de Saint-Lo| Casse-noix; peut-être est-il dérivé immédiatement de l'islandais Skaka, briser. Voyez cependant kcau

 CIIETTE.

 ESC.VRRILLARD . S. m. ( Cal

 vados) Fou, Etourdi.

 EscARBOUiLLER. V. a. Ecraser; il existait aussi en vieux-français:

 Et quand il doit tonner, crainte que

 la terapôte

 Pour les maux qu'il a faits n'escar

 bouillesa tête.

 SCÉVOLE DE SAIME-SURTHE.

 Voyez ÉCRABOUILLER.

 EscARGAiTE, S. f. Actioud'é- pier, De faire le guet, et par suite Vigilance; il existait en vieux-français:

 Par l'escargaite Droom le Poitevin, Le fil le roi en laissa fors issir.

 Chevalerie Ogier, v. il22.

 Il signifiait aussi Espion, Sentinelle. Voyez le v. 6795.

 EscoFiER, V. a. Tuer, Assassiner; probablement de l'islandais Skafin, Brave, Intrépide, dont le vieux-français avait fait Scafion . Voleur de grand chemin. Le patois normand dit aussi Escafer; Escofir en j)rovençal, »! Sconfiffgere en Italien, ont la même signification.


 
ESP

 EscoT, s. m. Promeuade plantée d'arbres autour des remparts d'où l'on faisait le Suet; Skot signifie en islandais Lieu secret, Cachette.

 EscouRRE, V. a. Repousser, Secouer. Voyez écourre.

 EscoussE (d'), adv. Toutd'un coup, D'une seule escousse. Voyez le mot précédent:

 Sont jiens qui veulent tout d'escousse Me (aire mourir pauvrement,

 Vaux-de-Vire, p. 99; éd. de M. Dubois.

 EscRAis, S. m. Éclat; Escrever signifiait en vieux-français 5e fendre, Eclater.

 En droit la chambre la dedanz Si escreva le murs fendans.

 FahUau de Piramus et Tisbé, V. 297.

 EsïQUiÉ, adj. ( arr. de Valogues) Mince, Cliétif; du latin Exiguua.

 EsPAiGNER, V. a. Épargner:

 il portoit a sa ceinture Ses souliers qu'il espaignoit.

 Olivier Basselin, Vauxde-Vire, p. 187; éd. de M. Travers.

 EspÊCHE, S. f. Épingle; le patois est resté plus iidèle à l'é- tvmologie; du latin Spicuhim ou de rislandais Svik.

 EspÉciAUTÉ (par), loc. adv. (arr. de Valognes); Pour sa beauté, sa rareté; littéralement Par préférence; Par espécial s'employait dans le même sens en vieux-français:

 Que vas-tu grondir ne groucier Contre moy par espécial.

 Miracles de .mainte Geneviève, publiés par M. Jubinal, Mystèi-es inédits, 1. 1, p. 2G0, v. 13.

 Espérer, v. a. Attendre; une extension aussi naturelle de signification se trouvait dé-


 
EST

 

 

(delwedd C1298) (tudalen 097)

97

 
jk en grec (E/TrtÇeiv), en latin [Sperare), et en anglais [Bope; voyez entre autres le Cantcrbiiry taies, v. 4027). En Languedoc et dans la Vendée, Espérer a aussi la double signification que lui donne le patois normand.

 Esprangner, V. a. Ravager. Briser; l'islandais Sprcngia n la même signification.

 Esquainter, v. a. Assommer, Tuer; le vieux-provençal donnait kEsquintar le sens de Déchirer, Mettre en pièces: Comenseron greumens a plorar e lurs vestirs a esquintar; Histoire abrégée de la Bible, citée dans le Lexique roman,

 t. m, p. 191.

 EssART, s. m. Friche, Terre inculte, et par analogie Broussaille, Bois; probablement d'Exardere; delà le sens de Massacre, Destruction que lui donnait quelquefois le vieux-français:

 Certes, niult le fait bien Robert le fiz

 Bernart; De celé gent estrange fait merveillus

 essart. Jordan Fantosme, Chronique rimée, V. 1052.

 Mais il se prenait aussi dans l'acception que lui donne le patois normand:

 Puis verra les tors en l'essart Et le grant vileiii qui les garde.

 Chevaliers au Lion, dans Relier, Bomrart, p. 538, v. 21.

 La u ont vignes u vergiers, Furmenz u altres bels essarz, Creisseit buissons de tûtes parz. Bekois, Chronique rimée, 1. 1, v, 1138.

 Dans le patois de l'Isère Eyssart signifie encore Lieu inculte.


 

 

 (delwedd C1299) (tudalen 098)

98 EST

 Lssartum avait aussi quelquefois le même sens dans la l)asse-lalinité, car on lit dans le Rcffestrum visitdcionutn Arrliirpiscopi ruthomngensis, p. 201: Invenimusibi dciïeclum... quantum ad usuriiacioncm red(liluum Capituli per episcopum de essarlis bosci de Nuilyaco.

 Essayer, v. a. Écorcher lé- gèrement.

 EssERBER, V. a. ( arr. de Vire ) Élaguer avec une serpe.

 ÉssENiLLER, V. a. ( Ome ) {éparpiller comme un essaim.

 EssENTE, s. f. (arr. de Lisieux) Petite planche carrée dont on se sert au lieu d'ardoises pour couvrir les maisons.

 EssiAU, s. m. Écluse; du lalin Exitus: on le trouve aussi en vieux-français. Voyez Roquefort, Supplément au glossaire, p. 150.

 EssoiNE, S. f. Excuse; il existait en vieux-français:

 Se chil qui apele ou qui est apeles vient avoir avoue qui se combate pour lui, il doit montrer son essoine quant le bataille sera jugiee; Coustume de Beauvoisis, ch. LXI, p. 308

 EssouRDRE, v. n. ( arr. de Rouen) S'élever, Sourdre; (arr. de Valognes) Éclaircir; peut-être est-ce une corruption d/issarter, car il se dit le plus souvent d'un plant.

 Essri, s. r\\. ( arr. de Valognes) Serviette, Essuie-main; dans le patois du Rerry Essiot signifie un torchon pour essuyer la viiissellc.

 EsTAMiT.R, V. a. (arr. d'Avranches ) Broyer, Écraser;


 
ETE

 de lislandais Sfappn, qui était aussi passé dans le vieux-français:

 Ses licrbp.s oslampe et destempre, Sa piiison tout a point atempre A la senihlanclio diî moiire.

 Roman de la Violette, v. ."îisg.

 EsTORÉ.parl. passé. Muni; du latin Auctorare, Se pourvoir, Faire sa provision; le vieux-français venait sans doute d Jnstaurare:

 Cil Dame Diex qui le mont estera Saut la contesce et ciax qui âmes a.

 Raoul (le Cambrai, p. lJ,v. 12. ESTRAOAIJCIII.NES, S. m. pi.

 (arr. de Mortagne) llvpothè- (|ues, probablement du latin Extra, Au dehors, et du vieux français ^/ai(c/;i>, Pencher, Incliner: il signilierait alors Dcmi-:aliénalion.

 Éta(jUer, V. a. Enlever l'her])e qui se trouve sur la terre avec une bêche.

 Étau, s. m. Chaume. Voyez

 ÉTÛUBLE.

 Étaudir, v. a. (arr. de Valognes ) Assommer; peut-être Etourdir, Donner un coup d'ftour.

 Étermine, adj. Maigre, Extcrminé.

 Etermine, s. f. (arr. de Mortagne) Étisie; il ne s'emploie que dans la locution Etre en étermine, et vient, sans doute, du latin Extcrminare qui avait pris pendant le moyen-âge le sens du français Exterminer.

 Éterse, s. f. Brosse; du latin Ex ter gère, Nettoyer.

 Etkiirdre . V. a. (arr. de Valognes) Pétrir, Tordre; parce qu'en pétrissant on replie la pâte.


 
ETA

 Étiboquer . V. a. Agacer, Tourmenter, Exciter.

 Étibot, s. m. Agacerie, voyez le mot précédent:

 O z'étibofs de ste bechon boiiiilie. Muse Normande, p. 3.

 ÉTiQUER, V. a. Eplucher.

 ÊTissER, V a. Exciter; peut-être une méthathèse.

 Étouble, s. m. Chaume resté debout; il existait aussi en vieux-français:

 Comme pourcelets en estoubles. GuiART, Branche des royaux lignages, t. H, p. 158.

 L'ancien provençal Estobla, Stobla avait encore plus de rapport avec la racine latine Stipula;Estouble est resté dans la Vendée, Etrouhle dans le Berry eiEctoublo dans leDauphiné.

 Étoupas, s. m. Fagot d'é- pines, Broussailles qu'on a é~ toupées; voyez le mot suivant.

 Étouper, V. a. Couper les broussailles; il s'emploie aussi dans le sens du français, et signilieEnduire d'argile la gueule d'un four.

 Étra,s. m. Piste, Tracesur la neige.

 ËTRAiN, s. m. Paille.

 D'estrain et de chenevotte.

 Vaux-de-Vire, p. 48; éd. de M- Dubois.

 Il vient sans doute du latin Sframen, ou de l'islandais Stra, et se trouvait aussi en vieux-français.

 Premier ne demandèrent c'im pou de

 repostaille,

 Atout. 1. pou d'estrain ou de chaume

 ou de paille.

 RUTEBEUF, Des Jacobins, 1. 1, p.

 176.

 Étraller, v.refl. (arr. deValognes) S'étaler.


 

 

(delwedd C1300) (tudalen 099)

EXP 99

 ÉTR.\MiLLER, V. a. Éparpiller.

 ÉTRAQUER, V. a. (arr. de Caen) Suivre à la ti'ace.

 ÉTRASE, s. f. (arr. de Mortagne) Chose chétive, Ombre; il n'est guère employé que dans cette phrase: Cn'est eune étrase que cet effant.

 Étreuler, V. a. (arr. de Valognes ) Jeter sans ordre, en monceau (arr. de Vire) Ecraser sous la roue; voyez écarbouil

 LER.

 Étriller, v. a. Arracher en déchirant.

 Étriver, v.a. Disputer, et par suite Marchander, Combattre comme enro uchi et en vieux-français: La fille ne sot que respondre, D'ire et de honte cuida fondre, Ne pot a son père estriver, Ne il ne la vaut escouter.

 Roman de Brut, v. i82l. Tencie avez e estive, Tart couche e matin levé. Benois, Chronique rvnée, I. u, v. 23501.

 Ce mot ne s'emploie plus guère, qu'avec le verbe Faire et signitîe Vexer, Tourmenter; l'islandais Strid a la double signification de guerre, attaque et de vexation.

 ÉTROGNER, v. a. ÉmondcF; probablement une corruption d'Eprogner. Voyez éprogne et

 ESPRANGNER.

 ÉvALiNGUER, V. a. (arr. de Valognes) Jeter, Lancer; Elinguer de, af en islandais.

 ÉvARER, V. a. Effrayer, Rendre effaré. Voyez varou.

 ÉviPiLLON, s. m. Goupillon.

 ÉvRASQUiER.v. a. (arr. de Valognes) Arracher en déchirant.

 Exposition, s. f. (arr. de Valognes) Danger auquel on s'ptpose.


 

Y tudalen nesaf:

Rhan 3  Tudalennau 100-222

www.kimkat.org/amryw/1_testunau/testunau-ffrangeg_201_patois-normand_edelestand_1849_rhan-3_100-222_0497k.htm

 

Sumbolau:

a A / æ Æ / e E / ɛ Ɛ / i I / o O / u U / w W / y Y /
ā
Ā / ǣ Ǣ / ē Ē / ɛ̄ Ɛ̄ / ī Ī / ō Ō / ū Ū / w̄ W̄ / ȳ Ȳ /
ă Ă / ĕ Ĕ / ĭ Ĭ / ŏ Ŏ / ŭ Ŭ /
ˡ ɑ ɑˑ aˑ a: / æ æ: / e eˑe: / ɛ ɛ: / ɪ iˑ i: / ɔ oˑ o: / ʊ uˑ u: / ə /
ʌ /
ẅ Ẅ / ẃ Ẃ / ẁ Ẁ / ŵ Ŵ /
ŷ Ŷ / ỳ Ỳ / ý Ý /
ɥ γ
ˡ ð ɬ ŋ ʃ ʧ θ ʒ ʤ / aɪ ɔɪ əɪ uɪ ɪʊ aʊ ɛʊ əʊ / £
ә ʌ ẃ ă ĕ ĭ ŏ ŭ ẅ ẁ Ẁ ŵ ŷ ỳ Ỳ
gw_gytseiniol_050908yn 0399j_i_gytseiniol_050908aaith δ δ [ˈːˑ
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