kimkat0497k Dictionnaire Du Patois Normand. Mm. Édélestand Et Alfred Duméril. Caen. 1849. La philologie n'est plus cette science de pédant qui disséquait les mots et dissertait sur les particules; elle retrouve dans les idiomes la généalogie des peuples et projette des clartés nouvelles dans la philosophie de l'histoire. Mieux compris, les prétendus hasards, qui semblaient concourir pêle-mêle à la formation des langues, sont devenus des lois intelligentes et logiques; les corruptions elles-mêmes sont expliquées et ramenées a des causes nécessaires.

21-03-2018

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● ● ● ●  kimkat0960k Y Gyfeirddalen i’r Dictionnaire du patois normand: Blwyddyn 1849 www.kimkat.org/amryw/1_testunau/testunau-ffrangeg_201_patois-normand_edelestand_1849_y-gyfeirddalen_0493k.htm
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Dictionnaire Du Patois Normand.
Mm. Édélestand Et Alfred Duméril.
Caen. 1849.

Rhan 3: Tudalennau 100-222


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...

Tudalennau Blaenorol:

Rhan 1 Tudalennau 000-XCIX
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Rhan 2 Tudalennau 000-099
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(delwedd C1301) (tudalen 100)

100

 
FAI ^

 l'^BiN, é m Espion, terme injurieux, qui siu;nifinit sans (loutciiutrofoisso/cominelo Fnris islandais, ou bâlard con\ iiipIp Fnconius de la basse-latinité; vovHz Isidore, Origiyiiini 1. IX, 0. T), Jj 25.

 Faguelin, adj. (arr. doMortagne) Faible de Icnipé rament.

 F.^iLi.i, part. passé. Maigri; en breton Fall signifie <:7i<^fi;7; mais peut-être ce mot vient-il plutAt de l'allemand Fehlcn, man(|uer, ou du latin Fallere, dont on a fait sans doute Défaillance. Il s'emploie avec le même sens dans le patois de Rennes.

 Faim-vâlle, s.f. Appétiicontinuel, Mauvaise faim; Fall signifie mauvais en breton.

 Faindue, V. réfl. et n. Se baisser, vS'affaisser, Etre paresseux, Ne pas se remuer:

 Des que Belins cria sVnsagno, il n'i a un sol qui se fign»\

 Roman de Brut, v. 3057 .

 Cles diverses acceptions se rattachent toutes à une idée de faiblesse qu'exprimait le vieux-français Faiti:

 si ne menjai-je riens, ce sachiez des

 yer main, Nonpourqiiant me donna IVrmife de

 son pain;

 Car je n'en poi menj^ier tant ert le

 mien ciier fain.

 Berte aus graus-pies, str. \M\, V. 11.

 La racine est sans doute celtique, car Faitine en écossais et Foinr.en irlandais signifient


 
FAL

 langueur et l'anglai.-^ a conservé Faint et To fa in t.

 Fait, s m. Avoir, Fortune, Biens meubles; le vieux-français lui donnait le même sens 't< Elle est modeste, elle prend soin de son fait . bonne ménagère >
, Remy Belleau), et il l'a conservé dans le patois du Berry. Dans la basse-latinité Factum signifiait même Domaine, Propriété territoriale. Voyez du (lange, t. m, p. 182. col. 2.

 Faitf.lait, s. m Lait caillé; Fetiz signifie en breton épais, compacte; le même mot se trouve sans doute en roumansche, car on lit dans le Ranz des vaches:

 L'on me lou cô a la zoudaîre Uevan que fusse affcta.

 Faiturier, S. m. Syndic des confrairies [Factuarius).

 Falle . s. f. Gorge, probablement du vieil-allemand ou de l'islandais Hah . dont le s disparaît dans les flexions:

 Vray est que moi qui suis enclin

 \ dormir h l'aise an matin,

 Ne ctiantevois de si bonne lieure;

 Mais ayant un peu sonuueilhS

 Puis de vin ma falle mouille,

 Ma chanson seroil bien meilleure.

 Oi.ivu:r Ba.sski.in (.IoanleUou\), chanson inédite.

 l'n antre exemple de l'emploi de ce mot se trouve dans l'édition de M. Dubois, p. 123.

 Fai-lipoix, s. ni. (Orne) Homme de mauvaise mine; peut-être faut-il écrire Failli


 
FàG

 poil, Pou maigre; on appelle iine personne dccharnce un Lapin vidé.

 Falmèciie (Orne), Falumècde (Eure), et Folumèque (Calvados) s. f. Étincelle, flammè- che.

 Falub-, s. f. (Manche) Galette très-lourde; il peut venir de l'islandais Fylla, Rassasier; ÙQ l'anglais Fail, disette (Voyez FAMiNO ); ou du bas-latin Falhim, Étain; on dit dans le méniesens un Gâteau de plomb.

 Famuler, V. \)v. (arr. de Mortagne) Se familiariser; littéralement Devenir de la maison: du latin Fomulus, Domestique.

 Famino, s. m. (Orne) Petit pain de sarrazin, qu'on ne mange que dans les temps de famine.

 Fanflue, s. f. Berlue; il .se prenait en vieux-français dans le sens de Fanfreluche.

 Fangue, s. f. Fange. Les autres langues romanes avaient aussi le son dur . Fang ou Fane cnprovençal et en catalan; /'"a«- go en italien et en espagnol; Fane en vieux-français: Un vivier empres les fontaines de Desierre, qui est aterriz et plainz de fane; Lettres de grâce ( i 47o), citées par Carpentier, t. ii, col. 361 . Dans l'arr. deSaint-Lo on prononce Fongue.

 F.\QUiN, s. m. (arr.de Baveux) Élégant; cette signitication si étrangère au français se trouve aussi dans les patois du Berrv et du Tarn. On attachait sans doute une idée défavorable à la toilette, car Fahœnn signifie en islandais maladroit, incapahlc et Vak en breton fainéant, paresseux. Voyez FARAUD.

 

 

(delwedd C1302) (tudalen 101)

FAU 101

 Fauage, s, m. (Orne) Communauté; on dit en français Faire avec quelqu'un.

 Faraud, adj. (Manche) Elé- gant; il ne se prend qu'en mauvaise part. Quoique Frédégaire se serve de Faro dans le sens de Ba7'o, ce mot qui se trouve aussi dans les patois duBerry et du Jura, vient sans doute de l'islandais Fadr, élégant; le d a disparu comme dans Fodr dont on a fait Fourrage.

 Farette, s.f. [arr.de Bayeux) Moisissureaui vient sur les bai!»- sières de ciare; For signifie en breton Sur, Dessus; et Fardi en islandais LJe, Moisissure qui vient sur l'huile. Dans d'autres localités la Farette se nomme Champignon.

 Fatraiin, s. m. (arr. de Morlagne) Petit chanvre; c'est probablement le môme mot que Fretin dont la signification est semblable.

 Fau, s. m. Hêtre; Fao en breton. Ce mot existait aussi en vieux-français;

 Berte fu ens el bois assise sous un fo.

 Berte aus grans-piex, p. 48.

 Faulauou follo, s. m. (Orne) Feu-follet; ailleurs ce mot est corrompu autrement, onditjTtfollet.

 Fauoukt, s. m. (Manche) Crocen-jambe; de Faux: le vieux-français disait Fauchet.

 Fauter, v. n. Commettre une faute.

 Fautoiset. s. m. (arr d'Â- vranches) Émouchet; Oiseau oui se prononce oisct a sans (Joute été ajou»é auFflM(Falco) du vicux-franrais:




 

 

(delwedd C1303) (tudalen 102)

102 FER

 i;t plus isiiatis que faux ai esj)cr\itr.

 Roman (VAgolant, p. oi, étl. de lîekkei.

 FAVAS,s.f.pl. (Manche) Tiges sèches de fèves; Favaz a la même signification en breton, mais il est probable que ces deux mots viennent du latin Faba.

 Fêle, adj. 'arr. de Baveux) Fort, Courageux, comuîe en rouchi; probablement de l'islandais lella, tuer, renverser; selon M. Dubois, Mémoires de la Société des Antiquaires de France, t. iv, p. 235, Fel signilierait, dans quelques localités de l'Orne, Faible; il viendrait alors peut-être de l'islandais Feill, Vice. Défaut: en vieux-provençal Esfelnezir avait le sens d'Altérer, Rendre mauvais:

 E m n'esfelnezis ma color.

 Guillaume de CABEST.\i>G,cité dans le Lexique roman, t. m, p 301.

 Fener, y. a. Rendre ses excréments; il ne se dit que des chats. Voyez fian.

 Ferlampier et Frelampier, (arr. de Bayeux et de Valognes) Écervelé, Mauvais sujet. Ce mol existait aussi dans l(;s autres provinces: File est amoureuse d'un grand ferlampie; La précaution inutile dans le Théâtre italien de Gherardi, 1. 1, p. 527.

 Fkrlande, s.f. Mauvaise piè- ce de monnaie; du bas-latin FerlingusM quarld'un dénier, dont oii avait fait en vieux-français Ferlin et Frelus(jue.\o\n le mot suivant.

 Ferluches, s. f. Copeau trèsmince, Dolure; du bas-latin Frrlingus, pièce de monnaie


 
i

 
FFU

 delapluslail)levaleur,envieux-l'rançais Frrlusnuc, dont par une idée semblable on a faitZ-a/tferluche.

 Fermaig.ne cIFermi.ne, s. m. Meuble pour enfermer des effets, Fermant. On appelait en vieux-français les bijoux qui fermaient Fermaus; Mouskes, Chronique rimée, v. I I0N5. et Fermailles; Inventaire des joyaux de la maison de Iiour(/o(jne, nubl. par M. Barrois. iîiliotlirque protypographique, p. 3:}|.

 Férousses, s. f. pi. Jambes; de Fera, je porte.

 Fersir, v. n. Transir, Tremblotter; de l'islandais Farsin/,-, gravement malade, d'oii vient sans doute Farcin, en vieux-français Fersin.

 Fertillon, s. m. Il ne s'emploie que dans la locution Ftre en fertillon, en agitation, rommc un dé dans un cornet {Fritillus). Etre en gaité, Frétiller; cette dernière acception fait penser à Frigilla;on dit proverbialement; Jl est gai comme un pinçon.

 Feru, adj. Vigoureux; du latin 7'>ro.r ou du breton Feru, dont la signitication est à peuprès la même: dans le patois de la Vendée on dit Férieux.

 Feslamper . V. a. (arr. tie Mortagne) Fesser, Battre.

 Feupes, s. f. pi. (arr. de Mortagne) Mauvais vêtements; Friperie, en patois Vcuperie.\\)\\ii Peuffe.

 Fêt. s. m (.Manche) Toît, Faîle, Failierc.

 Fêtre, s. m. Panaris.

 Fei RRE, s. m. Paille, Fourrage: de l'islandais /of/r. nour


 
Fie

 v\v .Faire gerbedefeurre à Dieu était un vieuxproverbe qui nous a été conservé par Rabelais, 1. I, cb. 11 . Ce mot existait aussi en vieux-français.

 FiAN, s. m. Fumier, Fiente; cette forme se trouvait aussi en vieux-français: Ou descent le fiens et l'ordure.

 Martyre de saint Denis, public par M. Jubinal, Mystères iné- dits, t. I, p. 160, V. 19,

 et elle s'est conservée en rouchi.

 FiARACHE, s. f. (Orne) Communauté, mélange.

 Fiat, s. m. (arr. de Baveux) Foi, Confiance; ce mot se trouve aussi en rouchi; le t ne se fait pas sentir dans le patois chartrain; dans la Manche, on dit Fiauté.

 FiAU, s. m. Fléau pour battre le grain; le l s'est changé en I, comme il arrive souvent en italien lorsqu'il est préccdéd'un F. On dit aussi flet.

 Fichant, adj. (Manche) Extrêmement contrariant. Voyez le mot suivant.

 Fichier, V. a. Appliquer, Mettre, comme le Ficher du vieux-français:

 Qui en trouver fiche ^'entente Bien se doit garder qu'il ne inenfe. GiiART, Brandie des royaux lignages, prol. V. 1.

 On dit aussi Fichier le camp, S'en aller au plus vite. Décamper; Fichier (Appliquer, Donner) des coups, et Fica signifiait en provençal Blessure, Coup. Employé avec la forme réflé- chie /^«cAer signifie Semoquer; il vient sans doute du bas-latin Ficare dont l'origine est incertaine; on trouve seulement en suédois avec une signification




 

 

(delwedd C1304) (tudalen 103)

FIL 103

 semblable le verbe Fichas.

 Fichu, adj. (Manche) Perdu. Condamné; les autres significations ne sont pas particulières au patois.

 Fiée, s. f. (Calvados) Grande quantité; probablement de l'islandais Fiol, foule, ou de Fc . troupeau, en vieil-allemand 17- hu; en Dauphiné. selon Roquefort, Supplément au glossaire roman, p. 165, Feie signifie encore troupeau, mais dans le petit vocabulaire que M. Champollion-Figeac a mis k l'appendice de son livre sur les patois, on ne trouve que Feia, brebis. Il ne serait pas impossible non plus que Fiée fût une contraction de Fieffée; encore maintenant en français Fieffé donne une valeur superlative auxsubstantifs auxquels il est joint.

 FiÉGE, s. f. (Orne) Roseaux séchés avec lesquels on empaille les chaises communes.

 FiELLu, adj. Courageux. Voyez FELE.

 FiFOTTE, s.f. (arr. deBayeux) Frai de poisson rejeté par la mer, dont on se sert comme engrais; peut-être de l'islandais Fisk, poisson et Fodra, nourrir.

 Fignoler, v. n. Etre élégant. Se faire beau; il se trouve aussi en rouchi, et dans le patois de Reims. Finn signifie en islandais agréable à voir.

 Fignoleux, s. m. (Seine-Inférieure)Élégant. Voyez Le coup d'œil purin, p. 19; il a la même signification dans le patois du Berry.

 Filebert' (Noix de) s. m. (Manche) Aveline; saint Filebert qui avait beaucoup enrichi




 

 

(delwedd C1305) (tudalen 104)

404 FIS

 l'abbave de Juiniè^es, y avait sans doute introduit de iiieiljciires noisettes. NOnoz Benois, C 'ironique rimée, \. i, v. 9;M, cl Acla sanctonim, août, t. iv, p. 06-9.').

 FiLOTiEH.s. m. (Orne) Tissejaud, Ouvrier (|ui tisse du Fil. Fii.sKT, s. m. Petit ^airon; de Filins. Un lait (jui piou\e d'une manière reinan|ual)le la supé'riorité pliysique des lioninies du Nord ' c'est que Moy qui avait la même signilicat ion en islandais esldevenuen vieux-lrancaisME(;i.\, Mescin, Jeune homme robuste. A Caen et ailleurs on dit aussi Fiston.

 Fi.NAnï:,s.m.Rusé;ilseprend souvent en mauvaise part comme Finaud.

 Flner . V. a. (Manche et Calvados) Trouver; comme l'islannais Finna, le vieil-allemand Findan et l'anglais Find.

 Finguk (par ma) s. m. (Manche) Par ma foi; à Condé-surNoireau, par ma fongue: le vieux-français disai t Figue: Ma ligue, vous êtes un beaii faiseur d enfants; Desperriers, Onziè- me nouvelle. En rouchiet dans le patois de la Vendée, on dit Figue.

 FiON, s. m. Dernier poli, Fini; avec le verbe Avoir il signifie Avoir l'adresse nécessaire pour réussir.

 FiSQUER, v.a.(arr.deBayeux) Regarder, corruption deF/xer que le peuple emploie dans cette acception.

 FissiiT, s. m. (arr. de St-Lo) Petite barre [Fixas).

 F I ss I A u, s . m . ( Calvados ) Barre d'un treillage. Voyez fisset: c'est aussi une corruption


 
FLA

 du français Fuseau.

 Flageolet, s. m. (Manche) Haricot. Corruption de Phaseolus, autrefois Faseol: L exemple y est manifeste en pois, febves. faseols, noix, alberges: Rabelais, Pantagruel, 1. m. cil. 8. Ce mot se trouve aussi dans le patois du Berrv.

 Flaindre, v. n. (arr. de Rouen) Recaler: peut-être une corruption de Faindre. Voyez ce mot.

 l'isiiiL'ii i)arpoiiit qu'est lait on fadioii

 de coutliiie

 fait que je llains souvent a baisser

 mou es(iuigne.

 Muse normande, p. ^i2.

 Flambée, s. f. Feu clair: ce mol se trouve aussi dans le patois du Berry: le vieux-fran-^ çais disait Flambe:

 D'autre part avoit un ilraqon Qui ile\eis ocidaiit voloif, De sa glieule (Ïambe jetoit.

 Roman de Brut, v. iis.iy.

 Flammiciie, s. f. (arr. deMorlagnel pain cuit k la hâte, à la Ihwune.

 Flancuet (de mouton). Épaule, Morceau du liane d'un mouton; en rouchi on dit Flanquet; le vieux-français Flanchet signifiait flanc, côté.

 Flâner, v .n. Aller raconter ce qu'on vient d'entendre, et par suite Fainéanter; il ne se prend à Rennes quedans sa première acception, et à Langres que dans la seconde; on a fait le substantif F/aneîir. En breton Flatra a la même signification.

 Flanier, s. m. Avare; en \^- landais F/an w?' signifie /«krf m.

 Flanner, v. n. Flatter par intérêt: en islandais Fladrn si


 
FLl

 gnifie t ramper paj'd es jlattcries.

 Flaquin, adj. Maigre, Jifflanqué; probablement de l'islandais Fla/ci, Surface platte.

 Flaries, s. 1'. pi. (Orne^^Graiides réjouissances.

 Fleler, V. n. (arr.deBayeux) Etre agite avec violence; il ne .se dit que d'une porte. Dans l'arr. de Rouen ce verbe est aussi actif; Fléler des fruits y signifie les agiter avec violence et par suite les abattre. Voyez

 FLOQUER.

 Fleu, Flieu, s. f. Farine. L'islandais Flur signifie également une Fleur et du froment de premièie qualité; l'anglais Flour, farine et Flower, Heur. se prononcent à peu-près de la même manière; le bretoni^/cj/f/, farine et fileûn, Heur, ont de grands rapports de sou, et l'on dit en français Fleur de farine.

 Fleume, s. m. (arr.deBayeux) Crachat, Pituite; du bas-latin Fleuma. Ce mot existait aussi en vieux-français: Remue fleume et maint autre mal.

 EcsT.^ciiE Desciiamps, Œuvres, p. 166.

 Flie, s. f. et Flion, s. m. Petit coquillage univalve {Fclinae, Pelinio), le Patellavul(jata de Biainville.

 Flio, flo, s. m. (Manche) Troupeau; de l'islandais /-Yoc/i-, troupe; on trouve aussi Flo en vieux-français:

 Puis leur tramist par luiiz ouverz, Grant flo d'Anglois de fer couverz, Qui si forment les entrepristrent Que riches et pauvres ocistrent.

 GuiART, Branche des royaux lignages, V. 1G93.

 Flip, s. m. (arr. de Bayeux) Boisson composée de cidre, de




 

 

(delwedd C1306) (tudalen 105)

FLO 105

 sucre et d'eau-de-vie; de l'anglais Flip, cordial.

 Flipsaccer, V. a. et n. (arr. de Caen) Avaler, Manger; du français Frip-sauce.

 Flon, s. m. (arr. de Vire) Mal épidémique, qui avait sans doute d'abord quelque ra])poit avec le mal de saint Gerbold:

 Hé uea! j'ai le mau Sainct-Garbut; Suis-je des foireux de 13ayeux?

 Blakchet, Farce de Pathelin.

 car Flon signifiait en vieux-français flux de ventre.

 Floné, })arl . passé. (Orne) Mis en fureur, fe/on, du sàxonFellc, signifiait en vieux-français mé- chant, emporté; et l'en en avait h\iAffelonnirctEnfclonner,S^i, mettre en colère. Voyez Froissart, t. II, ch. 41 . On l'emploie aussi substantivement, et il signifie alors Taureau en fureur; on sous-cnîend Taureau.

 Floper, V. a. (Orne) Battre quelqu'un; le substantif est F loupée. Voyez veloper.

 Floquer. V. u. Etre remué, Etre agité. Flotter; de l'islandais /'7rt'/iiai% de l'allemand F/akern, ou du bas-latin Floccare, qui ont la même signification; Floquer a la même acception dans le patois picard. A Valognes, il signifie aussi Faiblir et à Condé-sur-Noireau, Devenir faible.

 Floquet, s. m. Sobriquet donné aux habitants du pays de Caux, probablement parce qu'ils n'avaient pas cette ténacité de caractère qui distingue la race normande. On lit dans le Çatholicon de Joauncs deJanua: Floccus, floicheldc laine, gallice loquet, id est parva mas


 
lUti FOL

 *a lanae cl dicilur a //«, //^.v, (jUdd Icviter flaluimpcllalurliuc cl illuc.

 Flouek . V. a. et u. Voler; c'est probablement uueconlraction de Filouter

 Flouettf., s. f. (Manche] (lirouetle [Flucluo^

 Fluber. V. n. (arr. de Morla|j;ne; Reinner les épaules pour se gratter. Voyez Fiupper.

 FoicELLE, s. f. (Orne) Vase percé de trous pour éjïoutter le iVoniage, Panier de jonc qui sert au même usage; on disait en vieux-français Fisscle, Feissclle:

 Mais au combattre, tcx en est la no

 vele, >'e valent mie iingfroumageen fissele.

 Raoul de Cambrai, p. 48, v. 2.

 Je lui porterai mon fourmage Dans cette fesselie de jon. MARGLKniTF. DK Valois, Comédic de la Nativité de Jésus-Christ

 Voyez FissiAH. On dit aussi Froicellc et le patois du Dau[>hiné a également ajouté un r Freissela.

 FoiMi.LARD, s. m. RAdeur; le sens primitif était sans doute Assassin; selon Huet, Addi(io7is aux origines de Ménage, autrefois en Normandie on donnait par dérision à l'épée le nom deFo/sne, dugrecO^vcç, meurtre. Selon Ro(|uefort,^/oss«(rt', 1. 1, j).GI 4, on donnait àcertains brigands le nom de Foillars.

 Foisii.i.EU, V. a. (arr. deMorlagne! Remuer la cendre, Dé- ranger les meubles pour le [)laisir de les déranger.

 Foi. i,K, s. f. Trombe (jui tournoie: (lu vieux-français Folier, errer, s'égarer: Par iiitr folia (Knoas) lonrieincnl;


 
FOR

 Muiiil grant péril, maint graul tourment Et maint travail H estut traire. Ro7nan de Unit, v. 21.

 Folles, S. f. pi. (arr. de Rayeu\i Filets qu'on tend en pleine mer, dans les grandes marées et (jui sont souvent enlevés par la force des vagues.

 Foncée, s. f. (arr. de Valognes' Portée d'un animal qui met nas.



 

 

(delwedd C1307) (tudalen 106)

106 Foncer, V. n. farr. de Valognes) Se précipiter, Avancer sur; on dit dans le même sens en terme d'escrime Tirera fond: ce mot est aussi employé en rouchi. 11 signifie encore Payer, Faire les Fonds:

 Il fault foncer ou je veulx qu'on me

 tonde.

 Chansons normandes, p. ITG, M. de M. Dubois.

 En français ce sens est maintenant hors d'usage.

 Fondeler, v. n. Préparer la terre pour le sarrazin, y mettre beaucoup d'engrais, lui donner du fond.

 FoRANGiiE, s. f. (arr. de Raveux) Croûte qr.i vient sur les ïèvres des malades: peut-être du latin Foras Angere.

 FoRB.\NMR, v. a. Chasser, Bannir dehors Foras):

 VA cbiquancrîe Qui puisse estrc forhannio

 De nos may/ons. lÎASSKLiN, Vaux-de-\'ire, p. ITJ; éd. de M. Travers.

 Le français a conservé Forhan dont la signilication est restée j)lus conforme à son elNuiologie.

 F(>Riui,adj. Kendude fatigue. Incajjablede continuer sa route i,ri(i^; r^r/yf» signifiai t en vieux-fraïujais hors de la voie.

 Forcée, s. f. Portée d'un a


 
FOU

 nimal qui fait ses petits; Fourcher signifie en rouchi fourmiller, foisonner; peut-être cette image est-elle tirée des arbres qui fourchent quand ils poussent plusieurs branches sur la même tige.

 Forces, s. f. pi. (arr. dcBayeux) Grands ciseaux de jardinier (Fom/9s); en rouchi on appelle Eforches les ciseaux dont on se sert pour tondre les draps; ce mot existait aussi en vieux-français.

 Forière's. f. (Calvados) Sillon de travers, au bout, en dehors [Foras] du champ.

 FoRiÈRES, s.f. pi. (Eure) Sentiers pour accéder les proprié- tés rurales . qui sont en dehors {Foras) des champs.

 FoRMAL, s. m. (arr. de Cacn) Bouton, Furoncle et généralement toute espèce de mal exté- rieur [Foras Malum).

 FouADRAiLLER, V. n. Faire fracas, Faire claquer son fouet.

 FoLiAiLLE, s. f. Feu vif de peu de durée; pendant le moyenâge Feu se prononçait Fou:

 E fous e flambes i ost apareillez. Chanson de Roland, st. clxxxi,

 V, II.

 Dans le commentaire du dictionnaire de Jean de Garlande, écrit pendant le xiir siècle, on trouve Ignacia, gallice Fouace; Paris sous Philippe-le-Bcl, p. 593. Dans le Jura on appelle Fouailles des torches ardentes que les jeunes gens portaient autrefois sur les montagnes, le jour de Noël.

 FouATiNE, s. f. Feu clair. Ce n'est que feu cl fouatine, dit une locution normande.




 

 

(delwedd C1308) (tudalen 107)

FOU 107

 FouATiNEs, S. f. pi. Verges, dont on se sert pour fouetter.

 FouATRiNER, V. n. (Orne) Se dit de quelque chose que lèvent enlève.

 FouÉE, s. f. Feu clair, Incendie; ce mot signifie en rouchi une Brassée de bois mort. Dans le Calvados on lui donne le sens du vieux-français Fouace, c'est une galette cuite à l'ouverture du four.

 Foui, s. m. (Orne) Four.

 Fouillis, s. m. Pêle-mêle, Désordre.

 Fouiner, v. n. (Orne) Murmurer. Voyez ouiNER. A Valognes, il a Conservé comme ea rouchi et dans le patois de Rennes, le sens du vieux-français; il signifie Fuir comme une Fouine qui se cache dans un trou, quand elle court quelque danger.

 Four, s. m. (arr.de Valognes) Bouche; le vieux-français trouvait l'image trop forte et se servait du diminutif Fourcele:

 Li bouque après se poursievoit Graile a cors (?) et grosse u moilon, Fresque et vermeille plus que rose; Blance en denture, jointe et close Et après fourcele menton.

 Jeus Adan le Boçu, dans Relier, Romvart, p. 321, v. 22.

 On appelle aussi Four de la culotte, l'Endroit où elle se Fourche; ce mot se trouve aussi dans le français Carrefour. On dit également le Four d'un arbre.

 FouRBANCER,v. ïï. Touchcr à tout; il signifiait en vieux-françai? Polir, Nettoyer.

 FouRCELLE, s.f. Poitriiic, Estomac:

 Gosier qui naturellement


 
108



 

 

(delwedd C1309) (tudalen 108)

FOI

 
Est num entonnoir très liJtilln, >c laisse «Mitrcr tu ma tniiicelle Breuvage s'il n'ist excellent.

 Olivier Uassilin f Jeau-le-Iloiiv) C/ianson incditc

 En Nicux-franrais il siiiiiiliail I os (lu stcrmmi; kaiu-llMin ', suivant les glosses du temps (! Kdmiard ii 1307-13271, pui)liees dans le Jteliquine aiitiquac. t. II. p. 78: la Chanson tic liuland st. CLXiv, v. 4, lui lionne le sens de mamelle:

 Desnr son pis, entre les dous liir

 celes.

 Cl on lil dans Raoul de Cambrai, p. 40. V. 22:

 .le te norri d'el lait de ma mamelo, l^orqnoi aie fais dolor soi ma forcele.

 FouRE. S. f. Cours de ventre; corruption de Foire.

 Fnri;KF.. s. f. (arr. de Baveux) Filet (|u'on attache sur les flancs de sa!>lc avec de petits j)icu\, de manière à former uii parc ouvert.

 Foi'RGOTER, V. n. Remuer dans un irou avec uiu' bairuetle; peul-èlic une corruption de row-gonner, ou dnhvGion Fourgasa, agiter, remuer.

 Foi RLORE, s. m. Feu-follet.

 FotJROLLE, s. f. Torche; de Fou. Voyez fouaili.e.

 ForuQUET, s. m. (arr. de Valognes) Èntre-deux des jamhes, de Fourche.

 FoiT.RÉE (poire) adj. (arr. de Valognes ) Molle ', et par suite Blote.

 FoiniF.LE, s. f. (arr. de I\Iortagne^ Faine; de Fan (\\u\ l'on prononce souvent Fou. Voyez «ependanl foutinette.

 FocriMASsER, V. n. A^'ir (mi imhecill(\ comme un fou . .]fninn en saxon et!\iarhrn en


 
FKE

 allemand, signitieiil faire, agir Ce mol signifie dans le patois du lierry Tourmenter (juelqu'un au moral.

 FoiTixER. \. n Faire peu de chose, Perdre son temps à des riens, comme im fou.

 FoLTi. NETTE, S. ï. (arr de Caen) Objet de peu de valeur, Plaisanterie sans importance, il se dit aussi d'un breuvage composé deau . de sucre et d'un peu d'eau-de-vie; probablemeol parce (pi il est peu enivrant.

 Frmnv.vm.e, s. {. Boulimie ( Voyez faimvalle ); corruption d(i Fringale. Le patois normand a aussi Fraincallier, qui a la Frainvalle.

 Fr.vmbir V. n Fureter.

 Fr.vmboyer, V. a. Nettoyer, Curer [Fourbir]; en islaudai* Fran et Frammbœvilegr s\^n\- iient brillant et beau.

 Fr.a.nc, adj. Vigoureux, Fxcellent; le meilleur blé s'appelledu Franc-blé et l'on dit d'une personne très-robuste qu'elle est franche du collier.

 Fr.\ri.n, adj. Dolent, Chétif; comme eu vieux-français;

 Ne de cucr povres ne frarins, Ne blastengiers de ses voisins.

 Fabliaux et contes anciens, 1. 1, p 207.

 Voyez aussi du Cansc, t. m, p.;)<)3, col. 3.

 Frater, s. m. (arr. de Vire) Barbier; autrefois Chirurgien, soit parceque les chirurgiens formaient une confrairie, soit parce (pi' ils i-taicnl fratres .scrr(V»7c^'des mé-decins. Boursaut a dit dans ses Poésies:

 Qu'Iùscnlapeson fils lui serve de frater.

 Fremailles, s f pi. AITaiveb,


 
FKE

 (le I islandais Fremia, faire. . comme le français de Facere; en vieux-français il signifiait sans doute Pari, Gageure, de Firniare.

 Vous savez bien de f;, sans faille, Que l'aiitrier fesimes fremaille f:ntre moi et l'enfant Gcrart.

 Eoman de la Violette, v. 733.

 Frémeur, s. f. Frayeur [Fremor); le français a leverbe Fré- mir.

 Frénailler, V. n. Faire un bruit irritant; du grec Opvîv.

 Frérage, s. m. Association étroite; le français actuel dit dans le même sens: Etre frère avec quelqtiun, et on trouve en vieux- français Frairie. Voyez Martenne, Thésaurus anecdociorum, t. i, col. 1351.

 Frette . s. f. (arr. de Vire) Long bâton (/"rp/ws) et par suite long ruban pour entourer les enfants et les empêcher de tomber; le mot français Frette a la même étymologie.

 Fretter, V. H. (arr. de Tire) Enimaillot ter. Voyez le mol pré- cédent.

 Freuler, v. a. (arr. de Vire) Battre; Frel signifie Fléau en breton et le peuple dit encore en Normandie: Il la battu comme avec un fliais. Freuler signifie aussi Froisser, Frôler, et il vient du bas-latin Fricticulare ou du breton Freura, herser; il s'emploie aussi avec la forme réfléchie et signifie Se gratter. Dans d'autres localités on dit Friller.

 Freulée, s. f. (arr. de Vire) Rossée. Voyez le mol précédent.

 
Freulier, s. m. (arr. de Baveux) Mauvais sujet: on dit d'un



 

 

(delwedd C1310) (tudalen 109)

FUI

 
Ki'.i

 
très -mauvais sujet (in il esi toujours dans les batailles.

 Freument, adv. (arr. deBayeux) Durement, Fortement.

 Fricot, s. m. Festin, Bonne chère; neut-èlre de l'islandais Fryg, plaisir; ce mot se trouve dans le patois du Berry avec la même signification; de là sans doute le vieux-français Frigotcr el Fringuer; dans le patois de l'Isère, .^Vj'co signifie \mHomme enjoué, gaillard.

 Fricoter, v. n. (arr. de Valognes) Faire bombance. Voyez le mot précédent. On dit aussi Fricoteur. La signification est la même en rouchi et dans le patois du Berry.

 Frimous.se, s. f. Figure, Mine; du bas-latin Frumen, en vieux-français Frume. Voyez du Gange, t. m, p. 424, col.' 3.

 Frinot, s. m. Garçon meunier; du latin Farinarius.

 Frioler, v. n. Avoir grande envie; selon Cotgrave il signifiait en vieux- français To consume, To devour, el il a conservé un sens analogue dans la locution normande; La langue ni en friole; peut-être du gothique Friks, désireux, avide. Dans l'arrondissement de Vire on dit Frilloler: le français Affrioler a la même origine.

 Friolet, s. m. (arr. de Valognes) Petit haricot eu grain; de l'islandais Frio, graine, semence.

 Frippe, s. f. (arr. de Vire) Dos.

 Tandis que vous mangez le chaudin

 et la trippe.

 Ils peuvent tout à coup vous tomber

 sur la flippe.

 Lalleman, La Campénade, cU.

 m, p. 17.




 

 

(delwedd C1311) (tudalen 110)

\\0 <iAB

 MoliiTC H (lit dans lo niômr

 sens:

 Oarc une irruption sur notre friperie.

 Dépit amoureux, act. III, se J. FuiPFEii, V. n. Se frotter le dos dans ses habits, parce que sans doute cela les chiffonne. On l'emploie activement dans le même sens • Fripper les cpaiiles. Il signifie aussi Faire nombance:

 Mais de fripper y n'en est pu nouvelle; Le pain est cher, Icbois et la candelle.

 Ferrand, Muse normande, p. 4. Le français s'en servait autrefois dans cette acception.

 Frioijenelle, s. f. (Orne) Cellequi cherche des friandises; selon Roquefort, t. i, p. 64i, ce mot signifiait en vieux-français Jeune femme galante.

 Frisdij, s. m. Friche, Terre inculte; suivant Nicot ce mot existait aussi envieux-français.

 Frison, s. f. (arr. de Baveux) Boucle de cheveux frisés.

 Froe, s. f. (Manche) Sciure de bois; on dit k Nancy Froux.

 Frôlée, s. f. (arr. deBayeux) Pain émietté dans du cidre.

 Fronteau, s. m. Bourrelet d'enfant, qui lui garantit le front; il a la même signification dans le patois du Berry.

 Frot, s. m. (arr. de Lisiëux) Étoffe grossière en laine dont on faisait autrefois des frocs.


 
GAB

 Fur, adj. Avide.

 Fiu MEU. V a. Fermer; cette forme se trouvait aussi en vieux-français:

 s'a un vies cofre dcsfrurae;

 Si en trait unes armes teus

 Que jou bien vous soi dire que(u)s.

 GunxAiMEs Le Ci.ers, Romans des Aventures Fregus, p. 4.

 FhESLON, FULONet FURON, S.

 m. Taon; de Frelon.

 Fumer, v. n. (arr. de Valognes) Etre vexé, Rager; comme en vieux-français:

 Qui que s'en marrisse ou s'en fume, Pour l'honneur de vostre personne, Joseph, Jésus le corps vous donne.

 Jehan MronEi., Mystère de la Passion, journ. iv% se. 12.

 Ce mol a sans doute été fait par analogie à S'enflammer; la contrariété précède la colère, corn me la fumée précède la//ammc.

 FiiRLUCHÉ, part, passé, farr. de Rouen) Hérissé, Irrité:

 Furhichés ainchin que des coqs. Ferrand, Musenormande, p. 27.

 FuRLUFFER, V. a. (arroud. de Rouen) Fâcher, Poussera bout;

 Chest pour nous faire furluffer. Ferrani), Muse normande, p. 26.

 Peut-être le même mot que le précédent.

 Futé, part, passé. (Calvados) Rempli, Rassasié, Blasé.

 FuTER, V. réfl. (Calvados) Se mettre en colère, Se rassasier et par suite Dépenser.


 
Oabasser, V. n, (Orne) Sau- Gabegie, s. f. Ruse, Tromllcr perie (voyez gaber), et par suite

 
GAD

 Intelligence, Menée secrète; ce mot a la même signification en rouchi et dans le patois du Berry.

 Gabelou, s. m. Sobriquet injurieux donné aux douaniers et aux préposés de la Gabelle, que l'on retrouve dans presque toutes les langues; Gabelot en catalan, Gabellador en provençal, Gabelliere en italien, etc.

 Gaber, V. a. et n. Plaisanter, Se moquer; Gabbacn islandais:

 Dame, dites-le-vous a gas? De gaber, dist-ele, n'ai cure.

 Fabliaux anciens, t. m, p. 6.

 Gaberien (deCouanettes) s. m. (arr. de Baveux) Sot; motà-mot, Trompeur de femmes.

 Gable, s. m. (arr. de Vire) Pan de mur, Pignon; Gujl en islandais.

 Gabotter, V. n. (Orne) Se balancer en dansant.

 Gachard.s. m. (arr. deSaintLo) Malpropre; de Gâcher, en vieil-allemand Wciskan, comme Gâchis.

 Gâche, s. î. Galette, Gros pain de sarrazin, Pain mal fait, gâché, comme on le dit en français dans le style familier.

 Gade, s. f (Orne) Vase de bois dont on se sert dans les pressoirs; Gadde en languedocien et Jede dans le patois de la Vendée; probablement de l'islandais Jata, jatte.

 Gades, s. f pi. Petites groseilles; dans l'arrondissement de Mortagnc on dit Gadelle. Voyez grades, gradilles.

 Gadolier, s. m. (arr. de Bayeux) Mauvais sujet, Garnement; en breton (racfa^ signifie libertin, débauché.




 

 

(delwedd C1312) (tudalen 111)

GAL \ i 1

 Gaffée, s. f (Seinc-Infé- rieurc) Morsure de chien; en provençal, en catalan, en espagnol et en portugais Gafar signifie mordre.

 Gaffer, v. n. Mordre àeml)orter le morceau, Manger en glouton, comme un chien. Voyez le mot précédent. Dans le patois du Jura on dit Jajjcr] mais il ne s'emploie que aans la seconde signification.

 Gage, s. m. Avoir, Ce qui appartient; en vieux-français Gach:

 Biaus sir, por Dieu merci, fet nous render nos gacii .

 Privilège aux Bretons, dans Jul)inal, Jongleurs et Trouvères, p. 53.

 Gagier. V. a. (arr. deValognes) Parier; il signifiait sans doute d'abord Assurer en donnant un gage de sa parole, car le bas-latin Gagiare signifiait S'engager: Quod gagiabit nobis emendare ad voluntatem nostram et de hac nobis dédit Guillelmum de Hoctentot; Eudes Rigault, Regestrum visitationuniArchie'pisco'pi rothomagensis, p. 225, éd. de M. Bonnin.

 Galaffre, s. m. (arr. de Cherbourg) Glouton. Voyez luffre; ce mot existe aussi dans le patois du Berry; en rouchi on dit Galafe. Le diable est appelé Goulaffre dans les Miracles de la Vierge, par Gautier de Coinsy, suivant du Cange, t. m, p. 593, col. 3.

 Galaignie, s. f Tout ce que l'on peut porter dans ses deux mains réunies: de Gallon, mesure, en bas-latin Gelo, Gilo, qui vient probablement del'hé-




 

 

(delwedd C1313) (tudalen 112)

112 (lAl.

 l)r('ii\ fiuln.

 CiAi.Ai'iAN, s. ni. >;ar. cJi; Baveux; Vagabond, Mauvais su/ot; il a inioiix consiMvc la signilioation et la l'onni' do I islandais (îalajun (\\ni le (înlovitt du français, le (îanipion de l'Orne et \c'(ialapiot du Herrv.

 (ÎAI.ATINE èlreen s. 1. laii'. de Hayeuxi Garder laehand)re: Galetas de larabc r^//<//f/, se disait en vicux-lrançais (ialntas.

 (Ialé, pari, passé. Maltraite, Contraint:

 .fe suis bion ç;.>lt''o VX de près coutrainte.

 Farce des Pates-Ouainfes. p. 52.

 Gales, s.f.pl. Joies, Réjouissances: Avec les gales bon temps.

 D.\SSF.UN, Vaiix-de-Virc, p. IG7; éd. de iM. Travers.

 On le trouve aussi en vieux-français;

 FI y aiira bcu et galle,

 Chez mo\, ainsqne vous en aillez.

 Farce de Pathelm.

 Dans le patois de l'Isère GaU lihourda signifie faire bombance. Ce mot vient sans doute de l'islandais GnJa, chanter et par suite se rejouir; le français en a fait aussi Gala et licr/alcr.

 GAi,ETKii,v.n.(arr.deBayeux'i Trembkrde froid; en islandais Kalài signifie froid.

 Galktieke, s. f. (Orne) Plateau en fonte, à rebords, où l'on fait des Galettes. Voyez

 nviTIKR.

 Galimafrée, s. m. Ragoût copieux; peut-être pour Galisnfréc Voyez gales et safre.

 Galimot, s. m. (Orne) Galette de sarrazin.

G AL

 G\LiNE, S f. Jeu qui consiste a abattre a\ec des sous un bouchon sur le(|uel on a mis de l'argent: on I appelle aussi /ion(lion, Gnloclicitl Quillchoche; son nom vient sans doute de l'islandais Gala, se réjouir, s'amuser: il se trouve dans le patois du Jura.

 Galih, v. n. ( arr. de (^lierbourg Jeter le sarra/.in sous le lleau: du breton Guahn, llcau, (iivialcnnn, battre avec lelléau. Ce motsigniliait /e/er en vieux-fraucais:

 Et moult se plainsl del roi Ricart, Le félon cuvierf, le gn;;nart. Qui sen boin ostcl li toli Lt ses banieres lors gali.

 MousKKs, Chronique riméc, \. 19805.

 Gallet, s. m. Levier; du breton Gwalen . gaule, bâton: on dit aussi Galon.

 Gallois, adj. Gaillard, Galant:

 Je suys bon vivois Et compaignon gallois.

 BASstLiN, \'aiix-de-Vire, p. 125; éd. de M. Travers.

 Probablement de l'islandais Gala, se réjouir, s'amuser; de là le vieux-français Gallaises, rejouissances:

 Et puis s'en vont pour taire les galloises Lorsque dcvroient vaquer en oraison.

 LK.noux, Dictionnaire comique,

 t. I, p. 5(Î0.

 Et le sens primitif de Gaillard:

 But lel tliem be such as they were, by

 chaunci'

 Our banquet doone, v\e liad our

 musicke by

 And thcn.yon knowe, tbcyouth must

 needes goe daunre.




 

 

(delwedd C1314) (tudalen 113)

GAM GAR 4i3

 Firstgaliards,tlienlarousaudhei- le patois dc Renncs.

 •^^^y- Gambet, S. m. Croc-en-jam

 Nicholas Bretons, Woorkes ofa be; OQ disait en vieux-français

 young wit, cité par Ritson, Jambet: Ancient so7igs and ballads,

 1. 1, p. Li. Mult li a tost fait le jambet:

 Trébuche a le moine al pas. GaLMIN, s m. Petit-valet; Génois. I. n, V. 25569.

 probablement 1 origine du français Gamin est la même. Gambette, s. f. (arrond. de

 Galoche, s. f. Voyez galine. Bayeux) Petit couteau à man

 Galon, s. m. (arr.deBayeux) che recourbé; ce mot existait

 Mesure dequatre litres, encore aussi en vieux-français [Cam

 en usage en Angleterre; en fa).

 rouchi Galot signifie un hroc. Gambier, s. m. Qui a de

 Galop (donner un), s. m. mauvaises jambes; Gamby s'i

 Reprimander, Gronder forte- s^nlûc boiteux dans les patois

 ment; on dit dans le même sens du Berry et du Jura. Le patois

 faire aller qX donner une danse, de Bayeux prend ce mot dans

 Quelquefois on se sert aussi du une autre acception; il désigne

 verbe; ainsi un Morceau de bois au

 ..., quel les bouchers suspendent

 Puisque pour toy SUIS ainssygalopee, ^\ vianr^P

 Or et argent, de Dieu soys-tumauldit! ^t* J^'^iiul.

 Farce des pâtes ouaintes, p. 24.,, ^^^'^; ^J' ^^"î"^ qm vient

 alao:ueule d un animal \Kahm


 
'o

 
Dans le langage trivial Galle signifie en allemand lamoisissignifie battu, rossé. Voyez le sure blanche qui vient sur le Dictionnaire comique de Le- vin et sur la bierre; mais peut-roux, être ne doit-on pas s'attachera

 Galotter, V. n. (arr. de St- cette étymologie, G^ome signifie

 Lo) Carillonner; ce qui n'arrive Accès de rage dans le patois de

 que dans les réjouissances, la Vendée, et l'islandais Gram

 Voyez GALE et gallois. signifie Fureur.

 Galle, adj. Qui louche; Gamme, s. f. Forte remon

 Voyez égaluer. trance et par suite Soufflet.

 Galvadaire, s. m. (arr. de Gandoler, v. n. Balancer,

 Bayeux ) Vagabond, peut-être Remuer; en vieux-français

 signifiait-il d'abord Mauvais Gandillcr; le provençal Gan

 ouvrier; voyez le mot suivant. cù7ar signifie cAance?er. Voyez

 Galvauder, v. a. et n. Tra- guenchir.

 vailler vite et mal; Gâcher; A- Gapas, s. m. (Orne) Balles

 battre des pommes avec une d'avoine; en vieux-français et

 gaule. dans le patois du Berry Gapier.

 Gamaches, s. f. pi. Grandes Voyez limas.

 guêtres en toile que l'on met Garce, s. f. Féminin de gar

 sur ses culottes, c est une cor- çon; on le prend presque tou

 ruption de l'allemand Kamas- jours en mauvaise part, comme

 chcn qui se trouve aussi dans en français:

 8




 

 

(delwedd C1315) (tudalen 114)

1 1 i GAS

 Mais je ne veux tant boire; .l'aimi' mieux entre mes Itra'^ I.a j;rosse garce noire, t'ouchée entre denv draps.

 C/inusons normandes, p.:>2Ci, (•i\. de M. DiRois.

 Dans les arrondissetncnts (l'Arpontan ot de Mortagiie, on (lit (iarci'tle.

 (lARCU, s. m. Jupon [Gardcsul): Il ne nous reste pu que W. garcu a ma tante; Farce des (Juiolards, p. 30.

 (iARDEiii^rjH, s. m. (arr. de Baveux) Borne, de Heurter.

 (iAR(;ACiiE, s. f. Culotte.

 .l'avais une belle gargache

 t)'nn fin coutil, Has-sementée avand les jambes D'un beau nerfil. Chansons nonnandes, p. 233, éd. de M. Dubois.

 Le vieux-français disait Gar^aisse qui s'est conservé dans l(; patois du Jura; le français Grègues semble avoir la même origine.

 (1arot,s. m. (Orne) Petit pain de blé.

 Carreau, s. f. (Orne) Levier; re mot qui vient sans doute du latin Quddralus, comme Carrel, signifiait en vieux-français </ros bâton.

 CiARSONMÈRE, S. f. (an*, de Valogncs) Fille trop libre, qui itnite ou aime trop les fjairons.

 (lAS, s. m. Garçon; probablement une abréviation de (rars: il se prend en mauvaise j)art dans rOrnc.

 (Hase, s. f. (Orne) Bourbier, Vase; peut-être de l'islandais Vutn, eau; le v s'est tu5si changé en g dans le patois du Bcrry; Gmij'er y signifie Enluncer dans la boue.

 G \sriT.LE (jeter à la ) . s f.


 
(iAT

 (arr. de Valognes; Jeter des dragées ou des sous à une troupe d'enfants qui sq battent |)our les ramasser; du français Goupiller ou de l'islandais Gaja, Don et Spilla, Gâter, Perdre.

 Gâter (de l'eau), v. a. (arr. de Vire et de Mortagne) Uriner; on dit ailleurs Lâcher de l eau, c'est la locution islandaise At kasta af sér vatni.

 G.\TON, s. ni. (arr. d'Argentan et de Mortagne) Bâton; on trouve aussi en vieux-français Gaston, suivant Roquefort, t. I, p. 674: Gîte signifie solive en rouchi.

 G.vTOLNER, v. a. (arr. de Mortagne) Employer un gaton pour serrer la corde qui tient la cliargc dune voiture; frapper fortement.

 Gatte, s. f. Marelle, jeu où les enfants tracent une figure (jui ressemble à une grande porte, en anglais Gâte -^ la. rue de Geôle, à Caen, se nommait autrefois Gatte-hole, porte creuse, ou plutôt passage creux, j)arcc qu'à l'exemple du grec ilu/vj, portes avait ce sens en français: le passage étroit qui est à l'est de l'embouchure de la Dive, s'appelle encore maintenant Houlgatte. Il y a aussi à Carentan une rue ] fol gâte.

 Gattecofve, s. 1. Sorte de gâteau en forme de jatte fort creuse {Cava), que l'on faisait autrefois à Dieppe, suivant Bricux [Origines de coutumes anciennes, p. 65), et qui peut signifier seulement GâteauGoffe.

 Gattes. s. f. pi. (Orne) Es
%GÀU

 pace resserré, où tourne I9, meule d'un moulin. Voyez

 GATTE.

 Gau, s. m. (arr. de Baveux) Co({ [Gallus); sa forme latine s'était conservée dans le vieux-français:

 Ainceis que li gai fust chantant Vindient a Coici dreit errant.

 Benois, I. Il, V. 14057.

 Mais on y trouve aussi cette forme:

 Devant le jor, ains que gaus ait cante. Chevalerie Ogier, v. 7605

 Voyez JAU.

 Gaud, adj. Niais, aphérèse de Nigaud.

 Gaudrioles, s. f. pi. (arr. de Mortagnc) Cabrioles de joie; la signification que lui donne le français indique aussi que la racine est le Gaudium des Latins.

 Gauneter, V. n. (arr. de Mortagne) Bavarder au lieu de travailler.

 Gaupailler, v. n. Manger avec avidité; de l'islandais Gapa, Engloutir: dans l'arr. de Mortagne il signifie Gaspiller.

 Gauplumé, adj. (arr. de Baveux) Mal peigné; Aussi mal arrangé qu'un coq sans plume; le vieux -français avait aussi cette expression.

 Gaure, s. f. Grosse femme sans souci; probablement du vieux-français Gore (j^oipoç).

 Gaurer, v. réfl. Se pavaner; de yccvpoç Orgueilleux.

 Causant, adj. (arr. de Mortagne) Désagréable. Voyez

 GOSER.

 G\UT, s. m. (arr.-de'Bayeux)




 

 

(delwedd C1316) (tudalen 115)

GÊG 115

 Bois, comme en vieux-français:

 Adont recorna une fois. Qu'aucuns n'en fust remes el bois, Si durement et si très haut. Qu'en retentirent bos et gaut.

 MousKEs, Chronique rimée, t.

 7816.

 Du vieil-allemand ou vieux-saxon Wald, qui avait conservé sa forme primitive [Gualt) dans la Chanson de Roland, str. CLXXXi, V. 21; quoique Altaserra ait dit Berum aquitanicarum p. 134: Bagaudae d[ciiqua.sisylvicolae;Gauen\m lingua gallica sylvam sonat.

 Gautier, s. m. (Orne) Oie mâle, Jars; en patois normand et en breton Gars; en islandais Gassi.

 Gavailler, v. a. (arr. de Bayeux) Gaspiller. Voyez gaupailler.

 Gavast, ad. (arr. de Baveux) Brutal; Gavache avait "aussi une signification injurieuse en vieux-français:

 Il vous traiteroit degavaches, Vous me faisiez tant les bravaches.

 Sgarron, Enéide travestie, I. v.

 Peut-être ce mot vient-il du Gavascho puerco que les Espagnols appliquent aux Français.

 Gaver, V. réfl. Se bourrer, Se gorger, S'en mettre jusqu'au g avion.

 Gavignon, s. f. Ivresse gaie. Voyez le mot précédent.

 Gavilleux, adj. (arrond. de Vire) Périlleux, Dangereux; en breton Gwal signifie mauvais, nuisible.

 Gégigne, s. f. Ventre; peut-être de Gignere, Engendrer . -ou une corruption de Gésine, nui nous semble venir plutôt ne. l'islandais Geta, Concevoir,




 

 

(delwedd C1317) (tudalen 116)

416 «.IL

 «jnc (lu laliii .lacère . en vicuxliauçais (résir.

 Ghi.if, s. m. (arr doRayrux/ (Iroux qui se fnrmo dans un arbre il moi lit' pourri; il sifjnifie on français l'n arbre tendu par Iap:elée

 Génottes. s. t". pi. Uarines bulbeuses, bonnes à manger, du Jfurniinn hulbornstanuoi, du Huniinn dcnudntxim . de [Ollnanthus pimpinelhiiles et du Ncum luherosum; dans la Seine-Inferieure on les appelle Jarnottcs, et Anotes dans le Berry; Voyez Boreau, Floi-e (lu Centre,'n"531.

 Genser, V. a. et réfl. (arr. de Valognes) Se déranger, Mettre de côté, en islandais hanta; comme on se dérangeait pour un but quelconque, Genser avait en vieux-français le sens (l'arranger, agencer:

 r.poopnoisseï les dictzile nostre mais

 tre Kl vous gencez pour lou rcmedc y

 mettre.

 BouBDicNÉ, Légende de Fait/eu,"^ i .

 C'est le sens qu'on lui donne il Vire, et, ainsi i\\\ Arrangé, il Y a pris aussi la signification de vêtu.

 Gerce, s. f. Brebis qui n"a pas encore produit; on dit aussi Vieille gcrqne ( Vcrrca].

 GiffÈ,s. f. (arr. de Valognes) Soufflet; à Bayeux on dit Giffle; de l'islandais Kif, Querelle. Il s'est conservé aussi dans le patois des Vosges.

 GiGALER, V. n. (arr de Mortagne) Se divertir à l'excès.

 VoveZ GINGI.KR.

 (Bigorne, s. f. Bt'iche mal laillec, Cornue. Voyez gîte. GiLER, v. n. (arr. de Mor


 
GL.V

 la^ncj Fuir, Gouler; en islandais (rilid signifie Lancer d« l'eau, et Giler a conservé le même sens dans les patois du Berry et de la Vendée.

 GiYi.oiRE, s. f. (Orne) Seringue; dans le .hira on appelle les seringues en sureau Gicles.

 GiMER, v. n. (arr de Valogncs) Pleurer, Se plaindre. Gémir (Gemere).

 GiXGLER, V. n. Rire, Badiner: il sicnilie s'ow?/ser en fourbi.

 GixGUE, s. f. Urine des animaux dans le fumier.

 GiNGiT.R.v. n. (arr. de Mortagne) Jouer en montrant son adresse ou sa force.

 GiPOTTRER, V. n. t'oiâtrer

 GiRiEs, s. f. pi. Grimaces, Affectations hypocrites (Girare).

 GiROT, s. m. Qui fait des grimaces, Qui se plaint ridiculement, Bête: on dit aussi Girotin. Dans le Calvados Gilles se prononce {encore Girr.

 GiTE, s. f. Soliveau; on dit aussi GiÉTE et gitre: en vicuxfrancais, selon D. François, Dictionnaire roman, p. 131. on appelait les chantiers gettes

 et G1TTES.

 Gl.vs, s. m. pi. Réjouissances; de l'islandais Glad, Joyeux, qui se trouve aussi en anglais.

 GL.iTiR, V. n. Abover. Crier:

 Se forment bret, .<;i hautglatist.

 Mrov, Nouveaux fabliaux, t. II, p. 51.

 Sariazins comme chiens platissent.

 (it'URT, Branche des royaux li^ ijnajes, t. H, p. 38.

 En islandais Glefa signifie


 
GNI

 Poursuivre, Harceler.

 Gleumer, V. a. Engloutir; nous ne connaissons ce mot que par le Coup-d'œil purin, p. 62.

 Glorer, V. n. (Orne) Dormir mal.

 Glot, s. m. Ver blanc qui se trouve dans la viande gâtée; Glete signifiait en vieux-français Ordure. Corruption. \o\ez

 (.LOUTE.

 Glot, adj. (arr. de Baveux) Terre glotte, mal labourée, qui n'a pas été émottée. Voyez le mot suivant.

 Gloute, adj . Perdu, Corrompu, Gâté; Clata signifie perdre en islandais.

 Gniaf, s. m. Savetier.

 Vingt ânes attelés, trottant d'un pas

 égal, Traînent le fier Raulin, deignafs le

 coriphée; Cent faisceaux de tranchets lui servent de trophée.

 Lalleman, /.a ( ampénade, ch. III. p. 33-

 Gniaquée, s. f. Morsure de chien; on dit àBayeux Gnaffée; mais Gnac signifiait en vieux-français coiip de dent, suivant Roquefort, t. i, p. 693.

 Gnias, s m. (arr. de Mortagne) Enfant à la mamelle.

 Gnieu, s. m. OEuf couvé qu'on laisse dans le nid (Nidensis); on dit aussi Gniai, et dans les patois du Berry, du Jura et de la Vendée Gmau.

 Gniole, s. f. Niaiserie. Voyez le mot suivant.

 Gnioler, V. n. Niaiser, Dire ou Faire des Niaiseries; peut-être de Genolius, petitesprit.

 Gmot, s m. Niais; vovez



 

 

(delwedd C1318) (tudalen 117)

117 GOB m

 le mot précédent; dans le Berry on ait Gniogniot.

 Go, V. n. (arr. de Valognes) Ce verbe n'est usité qu'à l'impé- ratif. Pour donner le signal du départ, les enfants disent Go, du francisque Gaken, Se hâter; de là le sens du provençal Gan, Élan; on lit dans le Gerar de Rossilho:

 Passel sotz Rossilho del prunaier gau.

 Le vieux français employait Go dans le même sens; J'entrerai tout de go ( d'emblée j dans la taverne; Don Quichotte (trad. d'Oudin), p. 2.

 Gobant, adj. Gourmand; de Gober, manger avec avidité.

 GoBELiN, s. m. Lutin, Esprit-follet; on connaissait ce mot en Normandie dès h xii* siècle, car on lit dans Orderic Vital, I. v, p. IJoQ: Daemon enim. quem de Dianae phano expulit ( sanctus Taurinus) adhuc in cadem urbe (Evreux) degit et in variis fré- quenter formis apparcns neminem laedit. Hune vulgus Gohelinum appellat. Ce nom vient sans doute du breton Gobilin, Lutin, du grec KoêaXoç ou de l'allemand Kobold.

 GoBET, s. m. Morceau que l'on qobe, comn)e dans le style familier, et par suite Fragment.

 GoBiNE, s. f. Repas, Bonne chère. Voyez gobant.

 GoBiNER, v. réfl. farr. de Vire) Se rengorger. Faire le fat; en vieux-français Gobe i\- a,x\\ïidM vaniteux:

 La terre nieismes s'orgoille Par la rousee qui la moille, Kt oblic la poTcrte On ele a tôt r>ver este; Lfirfe devient la terre?i siohe




 

 

(delwedd C1319) (tudalen 118)

418 (iUU

 Qn'el veit avoir iiuvele toïn:. Roman de la Rose, v. 5.').

 (iôcE (être k sa) s. f. (arr. de Bayeux) Etre à son aise; l'islandais GotA sif.Mii(ie richesse.

 GoDAN (donner dans le] s. m. (arr. deValognes) Guêpier; pronablenient de l'anglais (roddam, Donner dans la damnation de Dieu. Voyez godonner.

 GoDENCES, s. f. pi. (arr. de Mortagne) Contes improvisés pour amuser [Gaudere).

 GoDENDA, s. m. Scie de maçon; c'était autrefois le nom d'une espèce d'arme usitée en Allemagne, ainsi que nous l'apprend Guiarl dans sa Branche aux royaux lignages, t. ii, V. 5428.

 A granz basions pesanz ferrez, A un lonc fer agu devant Vontceuzde France recevant. Tiev basions qu'il portent en guerre Ont nom godendac en la terre Goden-dac, c'est bonjour a dire Qui en francois ieveust descrire.

 Dans l'Orne on dit Goden

 DARDES.

 Godiche, adj. Ridicule, Gauche; il se trouve aussi dans le patois de Langres.

 GoDONNER, V. n. Jurer, Murmurer; de l'anglais Goddam.

 Gouaille, s. f. (arr. de Baveux) Sot, Niais, Qui amuse les autres (Joculari); on se sert encore en français dans le style familier de Goguenard et de Goguettes.

 GoGON, adj. Doux, Mignon; Gogeer signifie en breton fourbe, trompeur.

 GoGUE (en) expr. adv. (arr de Mortagne) Etre en joie; de Jnru.^ comme Goguette

 GoHA>'MER, s m (arr de


 
(iOR

 Caeii) Celui qui va cherciicr à la ferme le repas des moissonneurs. Peut-être \ ienl-il du vieil-anglais Goon, Aller, et signifie-t-ii seulement Celui qui va, Qui fait les commissions; voyez The vision uf Piers the }>lougman, v. 1192. (Cependant }/yne s em|)loyail autrefois a\ec la signilication de Domestique, Laboureur:

 And if niy negliborc badde any byno

 Or any beesl ellis

 Moore protifable Iban niyn.

 Vision of Piers tlic ploufjhman, V. 8755.

 Gohannier aurait alors signitic primitivement Laboureur-commissionnaire et on s'en sert encore maintenant dans la même acception.

 GoHÉE, s. f. Joie bruyante, Eclat de rire. Voyez agohée.

 GoLo, s. m. (arr. de liayeux ) Buveur; en breton Goullci signitie vider, mais une corruption de Goulu semble aussi probable.

 GoMER, s. m. Palais; de l'islandais Gomr: il existait aussi en vieux-français: Quar il boivent a granz goiners.

 Henri d'Andeli, Bataille des sept arts. v. 10.

 GoRER, V. n. Regarder manger avec envie d'en faire autant; le vieux-français Goret signifiait pauvre, gueux.

 GoROT, s. m. Ulcère; du breton Gôr, Abcès, Tumeur; le français en a saûs doute dérive

 «

 Goitre et le vieux mot Gourre, en patois normand Gorre; cependant Gorrière signifiait en vieux-français Prostituée; on appelait Isabeau de Bavière la Grand' Gorre, et nous lisons


 
dani» la Moralité de \ Enfanl prodigue:

 L\. GORRIERE.

 Allez, villain!

 FINCUER-DOUX.

 Allez, niaraut! Venez-vous chercher les gorrieres, Faire banquetz et bonne chère Et vous n'avez de quoy fournir?

 GosER, V. a. (arr. de Morîagne) Rassasier excessivement et par métaphore, Ennuyer.

 (jrOssE,s. f. (arr. de Valognesj Mensonge innocent, pour rire, pour se Gausser; dans le patois duBerry on dit Gausse.

 GossiER, s. m. Paille de sarrazin.

 GouAiLLER, V. a. Plaisanter; il se trouve aussi dans le patois du Berry. Voyez le mot suivant.

 GouAPER, V. a. (arr. de Yalognes) Plaisanter; Goa-paer en breton. Voyez gaber.

 GouBELiN. s. m. Fantôme, Revenant; probablement le Kobold des Allemands. Dans an ms. du xiir siècle, dont quelques extraits ont été publiés dans le tome second VAltdeutsclie Jilatter, on lit déjà p. 75: Quidam in archiepiscopatu de Wyuelin, cum una die arcam suàm plenam denariis aperiri, invenit super eos simiam sedentem et dicentem: Noli tangere pecuniam quia est Colew'in, id est dyaboli.

 GoL'BELiNÉ, p. pas. (arr. de Valognes) Qui a des visions, Qui voit des Goubelins.

 GouLAYANT,adj.(arr. de Mortagne) Qui se mange avec facilité. Voyez le mot suivant.

 GoL'LE, s. f. Bouche: corruption de Gueule, (\m selrou




 

 

(delwedd C1320) (tudalen 119)

GOU M 9

 vait aussi en vieux-irauçais:

 A. teus i fist les poinz trenchcr

 Et (les goules les deuz sacher.

 Benois, 1. Il, V. 26823.

 Le français a conservé Govlée, Goulu, Engotile-venl, cl le patois normand en a fait Goiilard, Goulihan et Goulimand, Gourmand.

 GouLER, v. n. Vomir; probablement pour Dégoulcr, commme Dégohiller de Gober.

 GouLiAS, s. m. (Manche) Mauvais plaisant, Farceur; du bas-latin Goliardus, devenu en vieux-français Goxdiardois et Golias dans les poésies attribuées à Walter Mapes.

 GouLiNE, s. f. Petit bonnet de nuit qui serre exactement la tète. Voyez margouline.

 GounellÈ, s. f. Jupon; ca^ mot existait aussi en vieux-français, ainsi que le Gown des Anglais:

 Einzdevcndroie noune E vcitroie goiine. Lui ciel Corn, v. .531.

 Dante a dit dans le Paraduo,

 ch. xxvi, V. 72:

 AUo splendor che va di gonna in

 gonna.

 Gouras et Gouraud, adj. Gourmand; tous ces mots viennent probablement du vieilallemand Geren, Désirer avidement.

 GouRCiR, v. a. (Orne) Ecraser par une violente pression.

 Voyez GOURFOLER.

 (jOUREr, v. a. (arr. de Bayeux et de Morlagne) Tromper; (arr. de Vire) Vexer; Gu7ir signifie en breton vuilice couverte, méchanceté. Les pharmaciens api)ellenl les drogues falsifiées des goures, eî




 

 

(delwedd C1321) (tudalen 120)

-liO

 
(jUL

 
le liançais emploie Guureur dans le sous de Trumpcur.

 (jOI HFOLLEK . V. a.,arr. de Dayeuxj Presser dans la fuule, et par suite Meurtrir; Pierre Larrivey l'a employé dans le premier sens .

 D'un hiver englacé tout roidy de froidure,

 Et qui gourfoule tout d'un pas audacieux.

 Dans le patois du Berry on dit Garfouler.

 GouuGOUssEii, V. n. Commencer à bouillir, et au ligure Murmurer; on le trouve aussi en vieux-lrançais

 GouRMACOER, V. n. (arr. de Mortagnè) Manger malproprement.

 GouROUFFLF. S. m. Insoctc qui se trouve dans les fours [Blatta orientalis).

 Gouspii.LEU, V a. Houspiller, Traiter coninie un (îouspin; on le trouve aussi en vieux-français: C'est fort bien fait s'il vous gouspille; Naiss(wce d'Âmadis dans Gherardi . Thé- âtre italien, t. V, p. 74.

 GousriN, s. m. (arr. de Valognes) Gamin, Petit polisson

 GoussoN, s. m. Fruit de l'é- glantier. Voyez cocnoNNET

 GorviLLER, V. n. (arr de Mortagnè) Se moquer de quelqu'un en face.

 GofJviLiON, s. m. Espèce d'anneau; de Copnla . connue Govpille; c'est probablement le même mot que le Gorion du Vieux-français: ^'e l'pin't tenir ailiaus ne go^ion t'iirtalciie Ogier, v. 400.

 (iouYÈRK, S. f. (arr. dePontAudemer ) Mesure pour la


 
GRA

 crème, qui était déjà eu usagc au milieu du xv siècle; voyez M. Alfred Canel, Histoire' de Pont-Àudoner, t. 1, p. 104. Graanter, V. a. Accorder, en anglais Grant et dans la basse-latinité Graantare: il se trouvait aussi eu vieux-français:

 Et que lor femmes sunt donc*»», Otreiees e graantees. BrNOIS, 1. u, T. tô59i.

 On dit également Granter, comme en vieux-français; vovez Les quatre livres des Rois, p. 27.

 Grabotte, s. f (Orne). Tète de graine de lin.

 Grâces, s. f. pi. (arr. de Valognesl Amabilités, Coquetteries; ae Grâce ou de Gratitude.

 Gracier, v. a. (urr. de Valognes ) Remercier, Rendre grâces [Gratari) . comme eu vieux-français: Li dux le voit. De» prist a pracier. Chevalerie Ogier ^ v. 6285.

 Gradelier, s. m. (arr. de Baveux; Gradii.mer (arr. de Valognes; Groseiller non épineux. Voyez le mot suivant.

 Grades, s. f. pi. Graduées, Petites groseilles, parce {|n'elles sont disposées par gradation le long des grap|)es.

 Gradille, s. f. (arr. de SlLo). Oseille, dont l'acidité est proverbiale comme celle des petites groseilles. Votez le mot précèdent.

 G raffiner, V. a. (Jratler lé- gèrement; en breton hrafina signifie rgrutiffncr. Ce mot existait aussi en provençal [Grafinar] et en vieux-français, mais avec le sens du breton; Il


 
GKA

 leur mordoit les aureilles; ils luy graphinoient le nez; Rabelais, I. I, cil. M.

 Graillonné, adj. (arr. de Mortagnel Sale, Malpropre, Qui sent le graillon.

 Graillot, s. m. (Orne) Miette; selon Leroux, Dictionnaire comique, t. I, p. 590, Graillon aurait signifié en vieux-français un reste de viande . une bribe.

 Grangette, s. f. (Orne) Petite cage pour prendre les oiseaux.

 Granmem, adv. Grandement; cette crase se trouve aussi en rouchi et en vieux-français.

 Grappe, s. f. (arr. de Baveux) Crabe; cette corruption à sans doute été amenée par le mot suivant.

 Grappeu, V. réfl. (arr. de Bayeux) S'attacher fortement; en breton Krapa signifie Saisir avec un grappin; Cramponner.

 Grasset, Gresset, s. m. (Manche) Lampe en fer; Graset sijjnifiait huile en vieux-français.

 De malheur je n'avions ni gresset ni

 candeljp. Feruand, Mîtse normande, p. 4.

 Gratter, v. a. (Manche) Prendre; Kreista signifie extorquer en islandais, et nous serions tentés d'y rattacher le français Regrattier, Revendeur.

 Gravé, adj. (Manche) Marqué de petite vérole; en islandais Grafa signifie creuser, trouer; et Roquefort donne à Graveure le sens de fente, ouverture.




 

 

(delwedd C1322) (tudalen 121)

GRE H1

 Grec, adj. (arr. de Bayeux) Avare . Arabe: comme le français Grigou; il signifie aussi Rusé, Fourbe, et on lit dans saint Jéràme Epistolax ad Furiam: Impostor et Graecusest; le Grickr des Islandais a le même sens que le Punicus des Romains.

 Grèce, s. m. (arr. d'Alençon) Grenouille verte.

 Grecquerie, s. f. (arr. de Bayeux) Trait d'avarice, Juivcrie; voyez grec.

 Gredolle, s. f. (arr. de Mortagnc ) Branche d'arbre sèche qui tombe naturellement; peut-être du latin Gradi qui devient Gredi dans les composés aggredi, ingredi, etc.

 Grège, s. f. (arr. de SaintLo) Aftinoir.

 Grêle, s. f. (arr. de Valognes) Personne tombée d'une position brillante dans le malheur. Voyez le mot suivant.

 Grêlé, p. pas. Marqué de petite vérole; on l'a dit du visage comme d'un champ (jue la grêle a empêché de réaliser l'aùente que les apparences avaient fait concevoir.

 Grémir, V. a. Ecraser, Briser; Grem signifie en islandais blesser, attaquer. On en a fait le fréquentatif Grémiller et le substantif Grémillon; probablement la racine de grumeau et de gruau est la même.

 Grenons, s. m. pi. Moustaches. Favoris [crinis): Si li coupa la barbe a touz les prenons; Recueil des historiens de France, t. III, p. 227. On trouve plus souvent en vieux-français Guernons:

 ^"unt mie barbe ne guernon-s


 
Mi GRI

 Co dist Héraut, coin nos avon» Roman de Itou, t. II, p. 174.

 Guette, s. f. (Orne) Clique vot te.

 Gribiche, s. f. (arr. de Valognes) Vieille femme méchante dont on lait peur aux enfants; peut-être de 1 islandais Grim, attaquer, et Jiita, mordre. Voyez cependant guiche.

 Gricue, s. f. (arr. de Uayeiix) Grimace de mécontentement. Voyez (jRicnu.

 Griciier, V. n. Etre de mauvaise humeur. Voyez grichu.

 GRiCHEux.adj. Moqueur, Qui fait Gricher. Voyez grichu.

 Grichir, V. n. (arr. de Cherbourg) Pleurer. Voyez grichu.

 Grichu, adj. Qui'est de mauvaise humeur; eu breton GriA'iflz signifie emporté, méckant; c'est probableuient la racine du vieux-français Engrcs et de Griesche qui s'est conservé dans Pie-Griêclie et Ortiegriesche.

 Griffer, y. a. Egraligner comme avec des Griffes) ce mot existe aussi en rouchi.

 Grigne, s. f. Croûte de pain, en vieux-français Grignon; Krina signifie en breton Ronger avec les dents et nous a\ons encore Grignotter.

 GrigiNer, v. n. (arr. de Ba\eux^ Etre maussade; on le trouve aussi dans le patois du Rerry; en breton Grlnouz signifie hargneux, querelleur.

 Griller, v. n. (arr. de Valogiies) Glisser; probablement parce <|uc les clous que les paysans portent sous leurs souliers tracent des lignes |)ar;illèles, qui ressemblent aux barres de fer duo gril; ou dit


 
GRI

 aussi Dégriller et le vieux-français donnait le même sens h Esgrillcr:

 A la jilanclie vint, sus inout^; Ne sai dire s'il abaissa, Uesgrilla, u meslianea, Mais il chai; si se neia. Roman de Rou, v. â53'2.

 Grimèi.is, s. m. Mélange.

 Grimelu, adj. Marque d« petite vérole.

 Grimer, v. a. Egratigner; probablement de l'islandais Grem, Blesser, Attaquer, l'é- tymologie de Grommeler semble la même. Voyez égri.mer.

 Grincuer,v. a! Egratigner; quand il est neutre il signifie Cligner.

 Gringalet, Homme sans consistance; en breton Gragaler signifie Piailleur, Criard; selon Ro(juefort, 1. 1, j). 71 5, il se disait en vieux-français d'un cheval maigre et aîcrte; dans le Berry et dans le Jura on lui donne le même sens (jucn Normandie.

 Grii'Er, V. a. Grimper; probablement le normand est plus lidèle à son étvmologie que le français, car ïa voyelle n'est pas nasalisée dans Gravir, g[ les montées se nomment dans la Haute-Saône des Graps.

 Grison, s. m. Quartz; de l'islandais Griot Pierre, qui s'est conservé en français dans Griottes, nom que l'on donne il une cerise (font le noyau [Caillou dans le Calvados) est fort gros, ou de sa couleur ^r»- se:

 lliiot, proii (oile pierre bise, Sv I'csIidcIk- a Ion jurant ni.irlcl.

 Miracle de sfe-Ci-nencrc . clans

 Iiibinal, Mijslères inédits, 1.



 

 

(delwedd C1323) (tudalen 122)

122 I, p. •.!»i:>, s. II.

 
GRO

 Comme le grisou est la plus dure des pierres, celte dernière étymologie pourrait explinuer celle de Biseau, mal taillé, taillé comme une pierre bise.

 Grobis, adj. Important, Fier [Bis grossus). 11 existait en vieux-français:

 Sa, Maistre, ne rebellez point ^ Faictes vous icy du giobis.

 Mystère de la liésurreclion, scèn. IV.

 et La Fontaine a appelé le chat Rominagrobis.

 GiiOG, Grog, s. m. (Orne) CROC (Calvados) Aspérités de la boue gelée, qui rendent les chemins raboteux: on dit proverbialement d'une boue assez gelée pour ne pas céder sous le pied les crocs portent.

 Groin, s. m. Nom de plusieurs petits caps marécageux de la côte d'Avranches et du Bessin, qui se conservent plus verts que tout ce qui les entoure; en islandais Groin, Green en anglais, signifie veiy doyant. Le vieux-français avait aussi GroneUe et le bas-latin Gronna et Gronnia.

 Groler, v. n. Tousser; de l'islandais Kriilla, Remuer, S'agiter, la racine à^ crouler et de grelotter, gruler en vieux-français. Le bas-latin Grollare et le vieux-français Croller s'employaient au propre comme l'islandais; ainsi on lit dans une citation du Roman de la Rose dans Charpentier, t. III. p. 570, col. 1:

 Ainssy comme un ymage mue, Qui ne se crolle, ne ne mue, Sara pie, sans mains, sans «loi croller, Sans ex mouvoir (tic) et sans parler.

 Grolles, s. f. Vieilles savaltes; en languedocien Groti


 
GRO



 

 

(delwedd C1324) (tudalen 123)

123

 
le; on trouve aussi en vieux-français Groules et Grollcs.

 Gromenchier, V. n. (arr de Cherbourg) Grogner, Grommeler; Grarn en islandais et Grimm en allemand signifient furieux, méchant.

 Gronée, s. f. (arr. de Bayeux) Une certaine quantité, Ce qu'on peut porter dans un tablier; on dit aussi Grenée. En breton Groun signifie amas, monceau, réunion. Mais comme dans le second livre des Miracles de la Vierge, Gautier de Coinsi appelle le giron on des poches Grons:

 Tout en ourant l'crbe a cuelluc

 Ses grons en a la dame emplie.

 une autre origine (du latin Gremium) ne serait pas impossible.

 Grosset, s. m. Parement de fagot, plus gros que les petites branches qui s'y trouvent ordinairement.

 Grou, s. m. Eau épaisse et puante; on dit aussi Grau. Ce mot peut venir de l'islandais Gratta, Lie d'huile de poisson; de l'allemand Grube, Cloaque; ou du bas-latin Groua, Marais.

 Groucer, V. a. (arrond. de Cherbourg ) Remuer légèrement; à Vire il signifie, comme en vieux-français. Gronder;

 Et, s'il i a nul qui en grouce. Ne doublez que ne le courouce Tant que la vie li touldray. Mystère de Robert-le-Diablv, [i.

 2.

 Mais on donne en Normandie à danse le sens de forte réprimande et Groa signifie à la fois en \<\ii\\Aà\^ mettre en mouvement et se mettre en colère. Une origine celtitiue ne serait




 

 

(delwedd C1325) (tudalen 124)

134

 
(iUE

 
pas non plus impossible, car le bretou Krôza signitie rniirtnurcr . ijrunder.

 Guoi'EU, V. a. Abattre des fruits. Faire sortir le grain de sa capsule; Krouer signifie cribler en breton. On le prend aussi quelquefois dans l'acception de 5e fâcher, ainsi qu'en vieux-français:

 Amez le bien, je n'en grou/. mie. Roman de la Violette, v. 30'23.

 Groulonner, V. n. (arr. de Saint-Lo; Renâcler.

 GuANCHER, V. n Aller, comme Ganga en islandais; le vieux-français Giienchir avait modifie sa signification primitive; il signifiait aller de côté, en arrière, tourner:

 E Xornianz sise tindrent, ko nuls d'els ne guenclii.

 Roman de I\oit,\. 1532.

 Chançon, va-t-cu pour faire mon message La ou je n'os trostourner ne guenchir, Que tant redoutlamalegent ombrage.

 Chastklain nr. Coucy. Chanson xix. -st. 5, p. 71.

 Voyez aussi Les quatre litres des Rois, p. \oi, Raoul de Cambrai, p. 118, v. 1o; Chevalerie Ogier de Danemarche, V. o872 et Rutebeuf, OEuvres, t. I, ]). 290.

 GuE, s. f. Ruine; ce mot a probablement quelque affinité étymologique avec Gueux.

 GuÉDÉ, adj. Parsemé, Farci. Gonflé; Gœda signifie enrichi m islandais. On donne aussi à Guédé le sens d'empi([rc, gorgé de nourrifHrc, ipiil avait en vieux-français et <pi il conserve dans le style familier.

 rir'ÉDiNÈn, V. n. f arr dr


 
GUE

 Pont-1 Evéque } Trembler de froid. Gledot, s.m. Cochon. Voyez

 GUÉDÉ.

 GuÉLOT, s. m. Moutarde blanche (sinnapis arvensis).

 GuE.NETTE, s. f. (arr. de Mortagne) Femme de mauvaises mœurs; corruption de Gouine

 GuENER, V. a. Crotter; le patois de la Vendée lui donne la même signification, peut-être a-t-il quelque liaison étymologique avec (r«ena?^j:. qui, suivant Leroux, Dictionnaire comique, t. I, p. 60i, signifie gueux, mendiant.

 GuENiPE, s. f. (arr. deSainlLo) Vilaine femme. Guenon: dans l'arrondissement d'Argentan, on dit Guenuche.

 GuEUBiÈRE. s. f. (arr. de Baycux) Grande bouche, qui pourrait avaler des gerbes.

 Gi'ERDOx.vER, v. a. Récompcnser; Donner ce dont on est digue, en vieil-allemand Werd, ou peut-êtreDonncr beaucoup; au moins Werth a pris ce sens dans Werthschatzen.

 Fy de beauté Qui sou amant de desplaisir guer

 donne. Au lieu de bien qn'il avait mérité.

 Olivieu B\ssf.un, Vaux-de-\'ire, p. i43, éd. de M. Travers.

 Ce mot n'est plus d'usage en français.

 GcERME.NïER, v. a. et réfl. Se lamenter et par suite Se préoccuper, Se mêler . Tourmenter; en gallique Garn\ signifie cri, plainte. Ce mot avait les mêmes acieptions en vieux- français, ainsi on ht au commencenienl du Roman de. la Rose:


 
GUE

 Forment nie pris a guermenler / Par quel art et par quel engin Je peusse entrer dans ce jardin.

 et dans le Roman de Garin, Bibliothèque de l'Arsenal, n° 181, fol. 88, recto, col. 2, v. 30:

 Sire Girbert, por l'amor Dieu merci. Ne soupirez ne vus guementez si.

 GuERNE, S. f. Poule.

 Ils n'ont laisse porc, ne oue. Ne guerne, ne guernelier. Chansons normandes, p. 178, éd. de M. Dubois.

 Guernelier qui signifie sans doute coq n'est plus usité.

 GuERNOTTER.v. n. Grelotter.

 GuERvÉ, s. m. (arr. de Vire) Gruau.

 GuÊTRUER, V. n. (arr. de Cherbourg) Gazouiller.

 Guetter, v. a. Regarder; c'est une extension fort naturelle de la signification du mot français qui a conserve le sens de l'islandais Gœti, Epier, Observer. Tl s'emploie aussi avec la forme réfléchie et signifie alors Se procurer;

 Barbe rouge et noirs cheveux. Guette-t'en si tu peux;

 dit un proverbe normand

 Gueulard, s. m. Qui parle haut et souvent, Qui est fort en gueule; il signifie aussi comme en rouchi: Qui mange sa fortune.

 GuEULTON, s. m. Festin, Banquet.

 Laissez jusqu'au retour les tripes, les

 créions; Quand l'ennemi nous presse, au diable lesgiieultons. Lai.leman, La Compénade, ch. i. p. 9.


 
GUI m

 (luEZETTE.s. f. (arr. de Caen) Fille étourdie, insolente; en breton Gwez signifie sauvage, grossier.

 Guibolle, s. f. (Orne) Jambe; il ne se dit qu'en mauvaise part; en islandais Vippa signifie ^oî^rner, remuer.

 GuiBRÉE,s. f. (arr. d'Âlençon) Présent; de la foire de Guibray où l'on achetle beaucoup de cadeaux. On dit à Caen dans le même sens: Donnez-moi ma foire.

 GuiCHON, s. m. Petite Tasse de bois.

 GuiDEAUX, s. m. pi. Sorte de filet.

 Guigner, v. a. etn. (arr. de Yalogncs) Lancer des pierres; on l'emploie aussi avec la signification qu'il a conservée en français dans le style familier: probablement le" hollandais Gxiignar et l'espagnol Guinar ont été empruntés au français.

 GuiGNEUx, adj. Moqueur, Qui regarde d'un air moqueur.

 GuiLER, V. n. Crier d'une voix aiguë {Gueuler'!).

 GuiLVESsÉE, s. f. (arr. de Bayeux) Prise de tabac; probablement un Rien, une Billevesée, qui se dit Guilvesée dans le patois de Rennes.

 Gui!\iBLET, s. m. (arr. de Mortain) Vilbrequin.

 GUINCUER, GUINCHOTTER, V.

 n. Lancer des œillades les yeux à demi-fermés; de i allemand Winken, Faire des signes avec les yeux.

 GuiTis et GuiTus, s. m Gosier.




 

 

(delwedd C1326) (tudalen 125)

U'fi

 
II

 
n.\G

 Haoer, V. a. (arr. do MortagDCs) Détruire, Briser; peut-être une corruption de Hacher.

 Hagxette, s. f. (arr. de Baveux) Couteau qui ne coupe pas: dans le patois de Rennes on appelle une serpette Hignctte. Ce mot signifie aussi Béquille et vient sans doute de l'islandais fffl^na, Servir, Être nécessaire.

 Hagle, s. r. (arr. de Valognes ) Fruit de l'aubépine,

?[ui s'appelle .^^^an en breton, /est aussi le nom que l'on donne à l'extrémité du Cotenlin, où les pirates normands s'étaient fortifiés au moyen d'un fossé dont les restes sont connus sous le nom de Ha^uedik. C'était, comme on sait, leur usage: Normanni devastata ex maxima parte Hlotharici regni regione, prope fluvium Clyla, loco qui tlicitur Lovoniutn, sepibus (more eorum) munitionc capta, securi cônsederunt; Annales Fuldenses, année 89 1 . dans du Chesne, Scriptores Normannorum, p. 18.

 Rous ne li suon qui od lui ercnt, Défenses firent e fossez Granz e parfiinze hauz e lez, Clos environ cume chastel.

 Benois, Chronique riinée, I. ii, V. 3'i42.

 Voyez aussi Dudon de SaintQueulin . 1. ii, dans du Chesne, 1. cit. j). 77; Guillaume de Jumièges, 1. ii. rh. 10, fhidcm,


 
II.VI

 p. 228 et le Roman de Rou, t. T. p. 64. Selon Ihre, l'islandais Ilagi aurait signifié Haie, nous ne le connaissons qu'avec le sens de Pâturage, mais probablement clos; au moins le vieil-allemand Hag et l'anglosaxon Hacg nous portent à le croire. La racine de Haie pourrait même être celtique; car dans le patois de l'Isère Agi signifie Haie, Buisson; dans celui des Vosges Haigis signifie Bosquet et le vieux-français Haie avait le plus souvent la signification de Bois: la Haie de Valognes . la Haie d'Ectot, Saint-Germain-enLaye, etc.


 

 

(delwedd C1327) (tudalen 126)

126 Haï, s. m. Partie inférieure d'une porte coupée en deux; Treillage qu'on y substitue pour empêcner les enfants de sortir; voyez Haiset.

 Haim, s. m. (arr. de Bayeux) Hameçon; c'est le latin Hamus, avec la prononciation mouillée du patois normand, ailleurs on dit Ins.

 Haingeux, adj. (arr. de Bayeux ) Remuant, Méchant, Haïssable: du vieux-français Haingc, Haine, ou plutôt de Henger, Fatiguer (Angere).

 Haint.re, adj. Maladif; c'est le latin Acqcr, avec la forte aspiration du Nord, qui s'est aussi conservé dans le français Malingre.

 Haïon, s. m. (Orne) Bar


 
IIÂI

 rière en broussailles pour boucher une brèche, Petite haie.

 Haïr, s. m. (arr. de Vire/» Chevelure; en islandais Har et en anglais Hoir.

 Haire, adj. De mauvaise humeur; il se dit surtout des enfants. Voyez airer.

 Haiset, s. m. Partie infé- rieure d'une porte coupée en deux; du bas-latin Haisellus, en vieux-français ainsi que dans l'Orne Èaise: Comme Pierre Playart.... vouloist mettre en une cour de la maison ou il demeurait, une haise qu'il avoit faite pour obvier que le bestail de la ville n'entrast en sa court; Lettres de grâce de 1371, citées dans du Cange, t. II], p. 616, col. 1. On dit provcrbialementdes amoureux:

 S'ils n'entrent par le haiset, Ils entrent parle viquet.

 Ce mot signifiait sans doute originairement Une petite porte comme l'Huiselet du vieux-français.

 Haisier, s. m. (arr. d'Avranches) Ridelle, du baslatin Haia. Voyez haiset.

 Haiter, v. "n. (Haute-Normandie) Plaire, Être agréable; du breton Heta dont la signification est la même:

 Vous autres, dittes, s'il vous haîte, Voz nons, et vous venes offrir.

 Farce des patesouaintes, p. 6.

 Cette origine semble d'autant plus probable que haiter signifiait aussi en vieux-français D^.s/rer, et que le mot breton se prenait dans la même acception; le kdiXiCjdx?, Souhaiter appartient certainement à la même racine.


 
HAL



 

 

(delwedd C1328) (tudalen 127)

127

 
Haitier, s. m. (arr. de Valognes) Petite poêle k rebords dont on se sert pour faire la galette, fjui figure dans toutes les réjouissances; ce qu'exprime le breton Heta, comme l'islandais Gala.

 Halabre, s. m. (arr. de Bayeux) Garnement; probablement de Helluo que l'on retrouve sous son ancienne forme en vieux-français; voyez aussi Hellir dans Roquefort,1. I, p. 746.

 Halaiser, V. n. Respirer difficilement; de Halitare, ou de son dérivé français.

 Halbi, s. m. Mélange égal de cidre et de poiré; Ealb en allemand et Halfan. islandais signifie moitié. Voyez mitoyen.

 Haler, v. a. Tirer; de l'islandais Hallda, Tenir, Tirer à soi; cette origine est d'autant plus probable que le sué- dois Halla a aussi rejeté le d, et que Haler appartient aussi à la langue de la marine, qui . comme on sait, a emprunté une très grande quantité de mots à l'islandais.

 Halipre, s. m. Gerçures

 des lèvres, qui les dessèchent

 et les durcissent, comme si

 elles étaient hâlées; à Valognes

 / on dit H autre.

 Halitre, s. m. Grand air sec qui gâte la peau, qui la hàle.

 Hallefessier, s. m. Terme de mépris, Qui tire le derrière.

 Halleméche, s. f. Dispute, où l'on finit par se prendre aux cheveux et se haler les mèches.

 Halloter, v. n. (arr. de Caen) Remuer le crible, le Tirer doucement de droite à




 

 

(delwedd C1329) (tudalen 128)

128

 
HâN

 
gaucho, pour amasser la j)aillo sur le devant.

 Halot, s. in. l'Orne et Calvados") Polit valol (|ui conduit les ciievanx par la hrido . qui Jes tire. On trouve Ilillot, en vieux-français, avec un sens à peu-[)rès-semblal)le:

 Ce vénérable hillo fut adverti Ce quelque argent que m'aviez dé- parti. Leroux, Dictionnaire comique, t. II, p. 20.

 Mais nous ne croyons pas comme l'a dit Roquefort, t. 1, p. 754, qu'il vienne des //ofe« des Lacédémoniens.

 H.4M, s. m. Hameau. Ce mot ne se trouve plus que dans quelques noms de communes. Le Ham dans l'arrondissement de Valognes, Ouistrcham dans l'arrondissement de Caen; il vient certainement des langues du nord; en islundais TJeim signifie »iff?son et Ulphilas la employé dans le sens de village.

 Hambouiner, V. n. (arr. de Valognes) Traîner la jambe, probablement pour Garnhouiner: dans les \ osges Camlriner signifie Boiter.

 Hammée, s. f. (arr. d'Argentan) Cépée; ailleurs on donne ce nom à une forte haie de saules, probablement parce qu'ils poussent beaucoup de jets.

 Uan, s. m. farr. de Baveux) Fantôme dont le nom vient probablement de lallcmand; voyez Grimm Deutsche Mythologie, p. 521 .

 Hanap, s. m. Coupe, Verre a boire.

 Remplir nos hanaps

 BASSF.ur», Vaux-df-Vitr,i>. 173, éd. d« M. Travers.


 
1I.\N

 O mot se retrouve en breton avec la môme signification; il existait aussi en vieux-français: (irans vossoaus d'argent no hanaps d'or; Ordonnances des rois de France i\ '322), t. II.

 p. m.

 Hanne, s. f. (arr. de Baveux) Vieille femme; Hanne signifiait en vieu.x-français une Vieille cavalle ruinée: plutôt du latin Ilinnn, Mule, que du gallique Anner, qui signifie Une jeune vache, comme le veut lluet dans ses Additions aux Origines de Ménage; mais en breton Hena signifie Trèsvieux.

 Hannequin, s. m. îlnfant dé- sagréable, Petit mulet (.ffùmusV

 IIanneqiiner, V. n. Faire une chose avec peine, avec hans; Voyez enhanner; c'est probablement la même idée qui avait fait appeler en vieux-français les laboureurs Hanniers. Il signifie aussi Tâtonner, Hésiter.

 Hannes, s. f. pi. (arr. de Valognes) Culottes; le patois de Rennes l'emploie dans la même acception; ailleurs il signifie Coeffe, Hennin, en vieux-français, et on lui donne quelquefois dans l'Orne la signification de Veste.

 Hannelle, s. f. Menu bois; Heniau en vieux-français.

 Hannoche, s. f. (Orne) Gros morceau de bois. (> mot et le précédent se rattachent sans doute à un radical commun qui signifiait Bois; leur dilTerencR tient à leur terminaison . qui indique l'une un diminutif et l'autre un augmentatif; voyez

 aussi HANNOT.


 
Hannoner, V. n. (arr. deValognes) Parler en s'arrêtant et se reprenant à chaque instant, pent-être comme un âne. Iceluy avec sa bouche d'asne ne fait qu'asnoner; Balde ne peut entendre son langage asnin; Histoire macaronique, t. 11, p. 276.

 Hannot, s. m. (Orne) Petit vase en bois.

 Hante, s. f. Manche d'un fouet ou d'une faulx; probablement de Hasta, car on appelait en vieux-français les lances des hanstes et on lit dans le Roman du Saint Graal: Le hanste de la crois estoit toute vermoille.

 Hantier, s. f. Butte de terre.

 Haqueter, v. u. (arr. de Mortain) Jaboter, Parler à tort et k travers; en breton Hakein signifie Bredouiller, et Jîaquier a le même sens dans le patois des Vosges.

 Harassoire, s. f. Poêle percée de trous pour faire cuire des marrons que Ion ne harasse à remuer.

 Hardelé (œuf), adj. (Calvados) du bas-latin Hardellus; voyez du Gange, t. m, p. 625, col. 3. Les œufs hardelés n'ont pas de coquille; ils sont pondus par des coqs et quand on les met dans du finuier de cheval, il en sort des serpents dont l'huile est excellente pour composer des filtres et transmuer les métaux: voyez la recette de l'or espagnol dans Théophile, Biversarum artium schedula, p. 180. Dans l'Orne on dit Hardé et Hardré.

 Hardelle, s. f. Jeune fille complaisante:

 Si j'en benvois byen soubvent,


 
HAR

 Fauldroit la hardelle.




 

 

(delwedd C1330) (tudalen 129)

129

 
Vttux-de-Vire, p. 198, <'(\. d*- M. Travers.

 Harder, v. a. Troquer.

 Obîque de bon cueiir mes livres har

 deroi.s Pour les escotsou tu serois! Gentil breuvage, ah! tu m'es trop amy Pour te boire a deniy.

 Jean Le Houx (Olivier Basselin), Chanson inédite.

 Hardouin, s. m. (Orne) Né- gociateur de mariages; on dit aussi au féminin Hardouine. Il ne se prend qu'en mauvaise part, ainsi que les autres mots çjui se rattachent k la même idée; le vieux-français Hardean signifiait Coquin, Vaurien.

 Harée, s. f. (arr. deBayeux; Pluie de peu de durée; Harne signifie Ondée dans le patois du Berry; en vieux- français on disait Horée:

 Veit les tuncires, e les venz, e les

 giels, E les orez, les merveillus tempes.

 Chanson de Roland, st. clxxxi, V. 9.

 En basque Uria signifie

 Pluie.

 Harer, v. a. (arr. de Vire) Exciter.

 N'as-tu pas ouy ce truant, Que je t'avois dit cy-devant, Que de ma porte tu chassasses Et que les chiens tu lui harasses.

 Moralité du Mauvais riche et du Ladre

 L'anglais Ta hare a la même signification, et une racine celtique est assez probable; en bretonHar^ si^mûe Aboiement .

 Hargoter, v. n. Quereller. On le trouve aussi en vieux-français: Ycelui Mahilet se leva




 

 

(delwedd C1331) (tudalen 130)

130 H\K

 de la table et prinl cedit Gilet par la poitrine, et ledit Gilet lui semblablement, et tenoient, et hargotoicnl l'un l'autre forment; Lettres de grâce, de 1380, dans du Gange, t. i, p. 390, col. 3. Dans le patois des "V'^osges Margot signifie Secousse, Cahot.

 Haricotek, V. u. (Orne) Conduire des chevaux qu'on est oblige de fouetter à chaque instant; Voyez harer et le vieux-français HARIER:

 .rc change tout, je tourne, je VHiie, .!e faiz clieoir, relover et abbaltre Sans aviser qui saigement cliarie; Je mors, je poins, j'argue et puis

 harie.

 Danse aux Aveugles, p. 37.

 Il signifie aussi Trouver à redire (Voyez hargoter), et Faire toute' sorte de mauvai.s métiers. Voyez le mot suivant.

 Haricotier, s. m. (Orne) Qui vend et achète des bestiaux; Voyez uarin. Il signifie aussi, peut-être par extension, Chicaneur, De mauvaise foi: voyez cependant hargoter.

 Harigacuer. v. n. (arr. de Bayeux) Disputer. Voyez hargoter.

 Harin, s. m. Mauvais cheval, Haridelle; probablement de quelque dialecte germanique; en angio - saxon signifie Cheval, Harsa jument et nous avons encore Haras. L'islandais Hros, Cheval . est également devenu Rosse. Dans l'Orne on dit hofrin.

 Harivemer, s. m. Marchand de bestiaux.

 11arlan,s. m. (Seine-Infé- rieure) Qui marchande. Qui n'est pas franc en affaires;


 
HAT

 Vovez haricotier et drrla.n'.

 ÏÏarmoneh, (arr. de Hayeux) Gronder, Sermoner, que l'on prononce en patois normand, Sarmoner.

 Harousse, s. f. Mauvaise jument, corruption de Carousse; voyez ce mot.

 Harqueler, v. a. (arr. de Mortagne) Tracasser, Chicaner, Faire toutes sortes de métiers malhonnêtes; on emploie dans un sens analogue le substantif Harquelier.

 Harraches s. f. pi. (Orne) Tiges brisées de chanvre, qui sont arnichi'es.

 IIart, s. f. Grosse branche; peut-être dérivé du vieil-allemand Hart, Forêt, comme Boise l'a été de Bois.

 Hasier, adj. (arr. de Valognes) Maigre, Chétif.

 Hastiveï, s. m. Orge hâ- tive.

 L'on Jict liastivet s'eschaulda.

 Chansons normandes, p. 161, édit. de M. Dubois.

 Hatel, s. m. Bois coupé et fendu (voyez atelle): Icellui

 Krestre tenant en sa main une usche de bois qui se nomme au pais (en Normandie) une Hastelle; Lettres de grâce de 1525, citées dans du Cange, t. m, p. 633, col. 2.

 Oatelet, s. m. Côtelettes de lard que l'on met à la broche, en vieux-français Haste (Hasla; que le patois lorrain et celui du Nivernais ont conservé dans cette acception. Comme maintenant Broche, Haste s'employait avec le sens d'une chose que l'on mettait à la broche.




 

 

(delwedd C1332) (tudalen 131)

HÂV

 Et quant j'avoie, o le verjus, Mon haste en la broche toine.

 Fabliaux anciens, t. iv, p. 447.

 Quant à la terminaisoa qui indique un diminutif, elle exprime une idée qui se trouve aussi en vieux-français: Ouquel ostel ilz eussent fait cuire et appareiller une hatemenue de porc; Lettres de grâce de 1 392, citées dans du Gange, t. III, p. 633, col. \.

 Hati, s. m. Haine; en islandais Hâta signifie Haïr, et le vieux-français Âhati,Enhati se rattache probablement à la même racine.

 Hatille, s. f. (Orne) Intérieur des animaux; ce mot se trouve aussi dans la langue populaire des autres provinces, car les Bénédictins ont dit au mot HASTA 4: Recentis suillae i'rustum unde rusticis nostris: Je vous enverrai de la hastiUeet du boudin.

 Haule, s. f. Fosse; de l'islandais Hol dont la signification est la même: nous ne connaissons ce mot que dans quelques noms de lieu; la Haule de Surrain, la Haule de SaintLaurent-sur-Mer.

 Hautmal, s. m. Epilepsie; Orre-mal en vieux-provençal. On regardait pendant le moyenâge l'épilepsie comme une vé- ritable possession; voyez aversat.

 Havet, s. f. (arr. de Vire) Femme malpropre; c'est une figure, Havet signifie en vieux-français un ustensile de cuisine qui était sali par la fumée.

 ITng si'ilh, uns havet tout entirr


 
hec m

 Et une grande lèchefrite

 Inventaire des biens de l'amant trépassé de deuil, dans Kel1er, Ronivart,*x>- 182, v. 7.

 C'était probablement la cré- maillère; voyez le mot;suivant.

 Havet (Bête) s. f. (arr. de Valognes) Bête imaginaire dont on fait peur aux enfants pour les empêcher d'approcher de l'eau, .ff^avei signifiait en vieux-francais Crochet.

 Se dit l'en que ce sont les diables A tout leurs grantz crocz et leurs

 chables, A leurs ongles, a leurs havetz.

 lioman de la Rose, v. 18684.

 H a conservé celte signification en rouchi.

 Havron, s. m. Folle avoine; Hafrar en islandais; Habaro en vieil-allemand; WildHaber en allemand moderne; C'est havron et pois percé, est une locution populaire qui signifie L'un ne vaut pas mieux que Vautre.

 Hazé, s. m. (Orne) Marais, Tourbière.

 Hébrait.s. f. (arr. de Valognes) Cri perçant; probablement une corruption de Haut ira«Y que le vieux- français avait formé de Braire:

 Mort me laindreiz; mais de noz genz

 Ne seit petit li pluremenz,

 Li braiz, li criz ne la merveille.

 Benois, Chronique rimée, 1. i, V. 1635.

 Hec, s. m. Moitié inférieure d'une porte. Ce mot avait la même signification en vieux-français: Le suppliant estoit a son huis appoié sur son hec; qui faitaussiquedemiclostured un huis; Lettres de grâce de 1 307.




 

 

(delwedd C1333) (tudalen 132)

132 UVA\

 dans (lu Cange, t. m, j). <)i2, col. 1. Dans l'Orne il signifie aussi Barrière de champ. On donne le même nom à une pièce du pressoir.

 II ACQUET, s. m. Ridelle, Partic d'une charrette en forme de barrière, de Jlec, qui sert à retenir la charge; nous avons déjà remarqué le rapport entre UAisiER etHAisET. Cc mot existait aussi en vieux-français et a été, comme une foule d'autres, mal expliqué par Roquefort, Supplément ail Glossaire, j). 183.

 IIecter, V. n. (arr. de SaintLo) Bégayer, oyez actaigner

 et HAQUETER.

 Hédri, adj. Sali, Chiffonné. Voyez nouDRr.

 HÉona, V. n. (arr. d'Avranches) Haïr; Heugi en breton.

 Hémée, s. f. Bruit.

 I-.t ientoijïmes la hcmée.

 Fer\.nd, Muse normande, p. 21.

 Hénu, s. m. (arr. de Cherbourg) Maladie des oiseaux qui les fait tourner sur eux-mêmes comme s'ils avaient des convulsions épilepliques. Ce mot signifie dans l'arr. de Bayeux un Brouillard épais.

 Hênuer, V. n. Tergiverser, Hésiter, tournover comme un oiseau attaqué clu Ilénu.

 Hépin(;er,v. a. OterTeau, Eponger.

 Hérasser, v. n. Faire un ouvrage avec peine, Vivre difficilement; il s'emploie aussi avec'un sens actif et signifie alors Chicaner. Sa racine est probablement celtique car le nrcton Ilnrzn a la triple signification d'Eire arrêté, d'Être


 
HER

 embarrassé et d'Aboyer.

 Herbiers, s. m. pi' (arr. d'Alençon) Mauvaises herbes.

 IIercaha, adv. (arr. de Mortagne) Vis-à-vis, Nez-à-nez.

 IIerdre, v. a. Garder; peut-être de Jlaeres, Possesseur, par la même idée que le baslatin Tlerdimentum et le français Héritage .

 Je leur lerray prendre, ravir et herdre Ce qu'il voukiront; j'en suis bien ré- solu. Farce des Pales cuaintes, p. 26.

 Herdre, adj. Avare, Inté- ressé. Voyez le mot précédent.

 Hère. s. f. Peau de loup dont sont couverts les loupsgarous; pour les en délivrer . il faut lo!ir[)orter trois coupsde couteau au front, ou, suivant quelques autorités, leur tirer seulement trois gouttes de sang. La Ilaire est en français une chemise de crin (en islandais Har^, qui par conséquent est fort incommode.

 Hère, adj. De mauvaise humeur, Colère; probablement d'/ra; en vieux-français Jre était aussi devenu Heirer; vovez Roquefort, t. i, p. 7i6.

 IHeri . s. m. Lièvre; c'est le nom islandais, comme Hase est le nom allemand.

 Herlan, adj. Tracassier; en breton Herr signifie emportement.

 Hermoner, v. n. (arr. de Cherbourg) Remuer sans cesse, et par suite Se tourmenter; en breton Herriiz signifie Rapide, Bouillant.

 Heknuer, v. n.(arr. de Mortagne) Remuer; on dit aussi au figuré le temps hernue pour signifier qu'il va se mettre à la pluie




 

 

(delwedd C1334) (tudalen 133)

IIKU HIN 133

 Hkrpek, V. a. (arr. de Vire) c'est une corruption de Heiime

 Saisir, comme avec un Harpon; (Voyez le mot précédent): car ce

 il s'emploie aussi neutralenient mot ne se dit que par mépris

 et signifie à Mortagne Lutter et signifie qu'au lieu d'une Té'ïe

 pour s'amuser, et a Bayeux on Si un Heatune de fer.

 Prendre au fond de la casse- Heuse, s. f. Botte, Guêtre,

 rôle, Cuire trop vite; il se dit Cruralia, vulgo Hueses, disait

 à Caen de l'eau et de la terre déjà Jean de Garlande dans son

 qui commence à geler. Dictionnaire, Paris sons Phi

 Herql'elot, adj. (arr. de Z/ppe-Ze-5c/, p. 587. Le radi

 Yalognes) Petit, faible; peut- cal se trouve également dans

 être de l'allemand Herr qui se les langues celtique et ger

 prend en mauvaise part, même manique: Heuz en breton,

 lorsqu'il n'a pas la terminaison Hôs en gallois, Hosa en islan

 des diminutifs; nous avons dais et Hosan en gothicjue. On

 déjà cité DARCELET, diminutif dit aussi Housias et le français

 de Dard. a conservé dans le style fami

 Herquette, s. f. (arr. de lier Houseaux.

 Yire) Râteau, petite -Herse. Hidre, adj. (Seine-Infé-

 Héru, adj. (Orne) Malpei- rieure) Malheureux, selon le

 gné, Qui aies cheveux comme Cotip-d'œil purin, p. 54.

 du crin, Har en islandais; on Hie, s. t. Joie, Rire; c'est

 dit aussi Hérupé. Voyez huré. probablement une onomatopée

 Het, s. m. Joie, Bonne vo- ou une apocope de Hilarité.

 lonîé. HiERRE, s. n). Lierre:

 Volluntiers je laboureroie •'«^'^"^ %"«"^ "^^ ^•^"«,

 D'accort, de het, sans estriver. ^^f.^''^'? ^^ ^^'^"•^'."^ pi'}i'iuc,

 Belle liierre, que je SUIS.

 Chansons normandes, p. (G3, Vaux-de-Vire, p. 1 00, édit. de

 edit. de M. Dubois. ç lyj travers

 Voyez HAiTER. En français l'article s'est

 Heudes, s. f. pi. Liens qui confondu aVec le nom et le ii

 attachent ensemble la tête et de Hedera a disparu; cela es

 les pieds des bestiaux pour les arrivé aussi dans le patois nor

 empêcher de brouter; Heûd mand, mais il est resté dans

 signifie en breton Liens, En- beaucoup d'endroits une sorte

 traves. d'aspiration gutturale, glier

 Heulard, adj. (arr. de Vire) ru.

 Faible, Maladil. Himer, v. n. (Manche) Pleu

 Heuler, HoLER, V. a. Huer; rer, Gémir. Voyez gimer.

 Heulen en allemand moderne. Comme le g et le h sont deux

 Peut-être malgré l'aspiration articulations produites par le

 vient-il du latin Ululare. même organe de l'appareil vo

 He[jmat, adj. (Orne) Entêté, cal, il y a souvent permutation

 Qui a la tête dure comme un entre eux.

 Heaume. Hinche,s. f. (arr. de Vire

 Heune, s. m. (Orne) Tête: et d'Argentan) Haine.




 

 

(delwedd C1335) (tudalen 134)

134

 
HOG

 
HocLAssER, V. n. iOroe)Tiavailler avec courage. Se fati^er beaucoup; 1 allemand Hoch a dans la plupart dos composés la valeur d'un superlatif.

 HoDiNER, V. a. (arr. de Baveux) Remuer; dans l'arr. de Vire et dans l'Orne il est derenu intransitif et a restreint sa signification: Remuer la tète; on dit proverbialement: Les saints du paradis en bodinent la tète.

 HoELLAND, s. m. Bas-fouds. de l'islandais ^oZet Land dont la signification est la même; ce mot est maintenant liors d'usage, mais on trouve dans de vieux actes le Hoelland du Val de \dr et le Hoelland de Molles. Voyez haule.

 HoGUE, adj. (Calvados) Fort. Fier; probablement du vieux-français i^o^we, Haut, Grand, ou plutôt de sa racine:

 Hoc si fu teus sis esgarz, C'un bel chasteli fisl drccier Od tor de pierre c de mortier, Bien clos de mur e de paliz, E de riches ponz torneis Od hericons e od fossez Ahoges e parfunz e liez.

 Benois, Chronique riniée, I. ii, V. 38131.

 Voyez le mot suivant.

 HoGUE, s. m. et f. Hauteur . Colline; de l'islandais Haug, Monticule. On ne ('(Miiploie plus guère que dans les noms de lieu, Saint- Vaast-la-Hougue; les Hoguesde Baucy, d'Isigny; leHeugue de Jobourg; la pointe du Hogue k Grand-Camp; la Hoguctte; etc. Le vieux-français s'en servait dans un M.'us {>lus général: El suniel ilc nue hoge, fJvrr des Boim,!


 
HOR

 11. (h. 2, v. 25, p. iîiT.dere(lilion de M. Leroux de Lincy. Hociijui.NÈïEs, s. f. pi. Cadeaux qui se font encore dans quelques endroits la veille du jour de l'an; on dit à Caen Hoquilanno et à Saint-Lo jETo^/wi)^annc. Voyez AciUiLANLEU. De Brieux nous a conservé u nesorte de cbanson sans rime que Ion cbantail encore de son temps en demandant les boguigncltes [Hoc in anno):

 Si vous veniés a la dépense, A la dépense de chez nous, Vous niangeriés de bons choux, On vous serviroit du rost, Hoquinano.

 Donnez-nioy mes haguignètes Dans un panier que voicy. Je l'achetay samedy D'un bonhomme de dehors, Mais il est encore à payer Haguinelo.

 HoNER, v. n. Chanter entre ses dents; peut-être une corruption de Cancre; il signifie aussi se plaindre, mais la vé- ritable prononciation est alors

 HOULNER.

 UoRÉ, adj. (arr. de Caen) Qui est arrivé à son point, à son heure [Hora]; il se dit des récoltes: Ce blé n'est point horé. Peut-être cependant doiton écrire Oré d'Aureus et signifie-l-il Jaune.

 HoRGNE, s. f. Coup de poing sur les yeux ou sur la tète . c'est le même mot que le vieux-français Horion.

 HoRGNER, V. a. (arr. de Mortagne) Donner une Hargne.

 Horion, s. m. (arr. deMortagne et de Bayeux) Gros rhume). Epidémie: c'est le iKtni (juc I on donnait en ^ieuxIrançais à une maladie (|ui ré-


 
HOU

 gua au commencement du xv siècle. Si advint (en 1 41 4) par le plaisir de Dieu qu'un mauvais air corrompu chut sur le monde, qui plus de cent mille personnes a Paris mist en tel estât qu'ils perdirent le boire, le menger et le reposer. . . et avecques ce, qui pis estoit on perdit tout le povair de [son corps, que on n'osait toucher a soy de nulle part que ce fust, tant estoient grevés ceux qui de mal estoient atteints; et duroit bien sans cesser trois sepmaines, ou plus; et commença à bon escient à l'entrée du mois de mars audit an, et le nommait-on le tac ou le horion; Journal d'un bourgeois de Paris, dans les Chroniques d' Enguerrand de Monstrelet, t. XV, p. ^96, éd. de M. Buchon.

 HoRiQUE, s. f. (arr. de Baveux) Maladie régnante. Voyez

 HORION.

 HoRSAiN, s. m. (arr. de Baveux) Etranger, Homme du dehors, comme Forom. Voyez la chanson citée au mot hogui

 GNÈTES.

 HosTiER, s. m. Homme pauvre, Mendiant, du latin Hostis, ou plutôt d'Ostium; on dit à Valognes d'un mendiant au'il trache aux portes. Selon Roquefort Host aurait signifié en vieux-français Paysan.

 HouBiLE, s f. (arr. de Mortagne) Veste, Vêtement.

 Houe, s. m. (arr. de Bayeux) Poussière acre qui s'élève de la graine du chanvre; c'était d'abord probablement une interjection.

 HouDRi, adj. (arr. de Bayeux]




 

 

(delwedd C1336) (tudalen 135)

HOU 13S

 Taché, Moisi; en breton Hudwr signifie Sale. Malpropre, et le vieux-français en avait aussi probablement dérivé le verbe lleudrir.

 HouiNER, v. n. ('rier, Se plaindre. Pleurer; on dit aussi dans le même sens Higner, Hinner, Honer, Ouincr, et ces différents mots semblent dérivés d'une langue germanique. Au moins l'islandais Veina, le vieil-allemand Weinan,\Q saxon Veinan ont la même signification et l'anglais Whine, ainsi que ledanoisiTymeaégalcmentpris l'aspiration; une origine latine [Hinnire] ne serait cependant pas impossible: on dit provernialemenl: Il houine comme un petit poulain.

 HouiVET, s. m. Sobriquet que l'on donne aux habitants du Bocage; le Huvet était une espèce de coiffe que portaient les femmes élégantes; peut-être Houivct voulait-il dire un homme qui s'atiffe comme une femme, un Faraud; mais nous y verrions ])l!itAt le même nom que Hobereau; en basselatinité on appelait les proprié- tés rurales .É^o/rt, Hovia (de l'allemand ffof, Cour) et leurs propriétaires Houbarii et Hoharii.

 HouLER, v. a. Exciter, Provoquer; il ne se prend qu'en mauvaise part. La principale cause de sa mort fust pour sa maie renommée qu'il avoitd'estre noiseux, ivrogne, houiller et com poseur de gens; du Clerq, Mémoires, 1. iv, ch. 42. Dans le Mvslcre de Bien-advisé et maî-advisé, ^' partie . Houîeric est le nom de la pro


 
\M\ MUA

 vocalrice au mal; en bidon Iluulier signifie Aident de dé- bauche. Ce verbe s"emnloi(; aussi avec un sens rénéclii el signifie S'enfoncer dans un trou: il se dit surtout des animaux.

 HouLET. s. m. Brèche, Ouverture [Goulet'f).

 Houlette, s. f. (arr.de Caen) Entrée du terrier par laquelle les lapins se Houlent.

 IIouQUER, V. a. (arr. de Bayeux) Voler, Prendre avec un Hoc, qui signifiait en vieux-français Crochet, en anglais Huok.

 lIouRET, s. m. Homme sale comme un Gorret. HouRTicoT, s. m. Petit âne. HousTAS, s. f. (arr. de Bayeux) Femme hommasse, Etourdie.

 HouTER, v. n. (arr. de Vire) Appeler; Haten en saxon.. Ces deux mots semblent formés du cri dont on se sert dans la campagne pour appeler les personnes qui sont très- éloignées; le terme de chasse Ilouper a été formé de la même manière. HouvE, s. f. Houe, eu vieilallemand Ilouvca.

 HouvER, v. n. Piocher, Travailler avec une Houve; il signifie aussi probablement par métaphore, Donner à regret.

 Hu, s. m. (arr. deValognes)Ce mot qui n'est employé que dans la phrase Faire le hu, signifie Avoir ou Faire mauvaise mine et semble une apocope de ITuhi; voyez ce mot.

 Hi .VNT, s. m. Hibou; prohabI(Miu'nl une aphérèse de Chal-JJudiit. HuARDs, b I pi rarladcL-




 

 

(delwedd C1337) (tudalen 136)

HUR

 ([lie 1 ou suppose occupi'Mun.stamment à se mocjucr des hommes et il I(\>5 llucr; le nom des Lulins, du latin Ludere, et celui des Gouhelins, de l'islandais Gabba, expriment la même idée.

 HiiH, adj. Il ne se dit que des oiseaux et signifie Triste, Malade, Qui a les plumes hé- rissées; il vient sans doute de lislandais Yhbinn, Hérissé. Peut-être JAu^i'r en est-il aussi dérivé, quoique nous ayons déjà reconnu la possibilité d'une autre origine.

 HuBiR, V. a. (arr. de Mortagne) Huer, Honnir. Voyez

 AHURIR.

 HUCUER, HUCHIER, V. H. Ct

 réfl. Monter, Jucher: il signifie aussi Frapper à la porte, comme en vieux-français, parce que c'est une manière trèsusitée d'Appeler, de Hucher; voyez cependant uus.

 HupÉ, s m. (arr. de Mortagne) Petite distance. Voyez

 .lUl'ÉE.

 HuR, Huer, Heuruue, s. m. Pointe de terre contre latiuelle les vagues \iennent se briser en mugisssant: la partie la )lus avancée dans la mer de a falaise de Jobourg s'appelle Le grand huer. Hurr signifie Bruit en islandais, mais Hur peut aussi exprimer la même idée que lirisc-îainc et venir du vieil-allemand Ilurt, d'où est dérivé le vieux-français Hurler, Heurter.

 HuRÉ. adj. Hérisse, Qui a la tète comme une Hure. Ce mot (|ui peut être une syncope de llurcjtc, existait aussi eu \ icuxfrancais:


 
lÂN

 s'il a grant loup, il est lunes; S'il est cauves, il est pelés.

 Ruihote du monde, publiée dans
le Roman de la Mane-kine,

 p. Mil.

 Voyez HUREPÉ. HuREPÉ, adj. Hérissé, comme en vieux-français:

 La pénssiez voir tant viez draps de

 panez Et tante grande barbe et tant ciez

 hurepez.

 Roman de la Conquête d'outremer, cité par Faucbet, Langue et Poésie françoises, p. 37.

 Ce mot vient peut-être de r islandais Hat' cl Op, Chevelure eu haut.

 Hlîrif, adj. (arr. de Mortagne) llatif, précoce.

 Huuox, s. m. Sauvage, Etourdi qui ne respecte ni les usai;es ni les convenances, Qui




 

 

(delwedd C1338) (tudalen 137)

IGIl 137

 est toujours hure.

 Hus, s. m. Porte. Il ne trouvera pas le coq à Ihns est une locution proverbiale qui signifie: 11 arrivera trop tard, quand les poules seront couchées. C'est probablement une corruption du vieux-français Huis qui se trouvait aussi dans le patois normand:

 Et qu'on jette les ennuys Derrière l'huys.

 Olivier Basselin, }'o7txdeVire, p.! 81, éd. de M. Travers.

 On dit aussi hucue. Sans cha, je n'érions jamais eu de sergent à notre huche; Faire des Quiolards, p. 29.

 IIuT, s. m. Chapeau; c'est probablement le vieux mot allemand, en saxon Hœt et en anglais Hat.


 
l, V. n. 11 n'est usité qu'à la seconde personne du singulier de l'impératif. Va, Marche: c'est le mot latin qui s'est aussi conservé dans le patois du .lura.

 Ians, adv. Dedans; le vieux-français disait Ens.

 Je pleure ens et me ry par debors. Alain Chartiek, Œuvres, i\. 532.

 C'est probablement unecorruplion cVIntus, dont la première voyelle s'est nasalisée et modifiée comme dans le français En, Dans; la prosthcsc de l'i avait sans doute lieu aussi en vieux-français; car on y trouve f.airns qui signifie La dedans; Laiens


 
avoit quarante chevalier; Villehardouiu, l/rmoirci", [). lU''i

 Iau de Mouuet, s. f. ^arr. de Coutauces) Eau de fumière.

 Iaulous, adj. (arr. de Vire) Rempli à' Eau, qui se prononce Iau dans le patois normand.

 IcniN, adv. (Manche) Ici.

 Idlo, adv. (arr. d'Avranches) On ne l'emploie qu'avec la particule de, D'ici, De là. Voyez

 ILAU.

 lÉBE, s. f. Gale des chats.

 Ignau, adv. (arr. de Mortagne) Sans façon, Uniemeut.

 le RE, s. m. (arr. deValognes) Ongle, Ergot. Peut-être est-ce la racine (V Er/raùfjncr; on dit




 

 

(delwedd C1339) (tudalen 138)

|:}H INE

 ailleurs Egrin, Ingre, Ingrat. Ilau, Ileu, adv. Lu, Ici; en vieux-fraucais Illcc, Illoc, JHuec (Illic). '

 La ou Nativité dit-l'on llliiec diras Concepcion; Conception illuec diras La on l'en dit Nativitas.

 Wace, Etablissement de la fête de la Conception, p. 8, v. 7.

 Inde, adj. Noirâtre, De couleur sale. En provençal VIndi était suivant VÈlucidario de las proprins: Bêla mixtura de color ccrulenca et purpurea, et malgré le sens vague que l'on donnait aux noms des couleurs, il devait en être de même en vieux-français, car on lit dans le Roman de la Rose, en parlant du soleil:

 A donc prent l'Air son niantel inde, Qu'il vesttiop volenticrs en Inde;

 et on lit dans le Roman de la Violette:

 Et voit 6or sa destre maniiele

 Une violette noiivielle,

 Inde paroir sor la car blanche.

 En français l'Inde est bleu.

 Inditeu. V. a. Enseigner, Elever; du latin Jndicerc; il existait aussi en vieux-français.

 Indijquer, v. a. Elever;

 Voyez ÉDUQUER.

 Inèle, adj. (arr. de Morlagne] Vif, Leste; du vieilallemand Snel ou de lislandais Sniall, dont la signiticalion est la même. Il e.xiste aussi eu vieux-français:

 Puis serrai si légers e ignals e ates. Voyage de Charleniagne, v. t; 1 3 .

 Qar lorUinr, ki sa roiclc


 
ISL

 Tourne comme la plus isniele' Chose ki soit.

 MousKEs, Chronique rimée, r. 24431.

 Intel, Inté, adj. Pareil; de Talis ou peut-être d' Unitus; car le vieux-français Onnier, Egaliser venait d'Unire et Onmemenï signifiai tPareillement.

 Voyez ENTEL.

 Intergaldé, adj. (arr de Mortagne) Troublé, Intimidé; probablement du latin Inter gaudere, Plaisanter au milieu, comme Interloqué d'Interloqui.

 Invectif, adj. Eveillé . Malin; probablement une corruption d'Inventif.

 loRD, adj. Sale, Dégoûtant: du latin Horridus; le vieux-français se rapprochait davantage de sa racine:

 Entre eus avoient fait une ordre, Si orrible, si vil, si orde.

 Roman de Fauvel, cité par M. Paris, Manuscrits français, t. I, p. 311.

 Mais le substantif Ordée signifiait Souillure:

 D'ordée et de mauvestic Se gardera et de pechie.

 
W\CE, Etatilissement de la fête de la Conception, p. 19, v.?..

 On dit aussi Enordir, Salir.

 IsLET, s. m. (arr. de Valognes) PAté de maisons, entouré de rues de tous côtés; en vieux-français Islet signifiait Une j)etite isle:


 
Ce tu tout droit a l'inkogni. En un islet deSainne iqui.

 .MoLSKF.s, Clif: nique riincc, v. Ii3v".


 
JAL

 Itou, adv. Aussi; quelquefois l'i ne se prononce presque pas et l'on pourrait croire que c'est le mot anglais Too\ mais, comme il se trouve aussi dans le patois du Jura, une origine latine semble plus vraisembla


 
.lAR



 

 

(delwedd C1340) (tudalen 139)

139

 
ble: /?a a dans quelques phrases la signification d' Jmssi.

 IxE, s. f. (arr. de Valognes) Machine en forme d'ixe, qui supporte le bois à brûler que l'on scie.


 
Jacasse, s. f. (arr. de Bayeux) Femme bavarde, peut-être une corruption àAgasse; en français Pie s'emploie avec la même signification. Voyez cependant le mot suivant.

 Jacasser, v. n. Bavarder; il ne se dit en français que de la Pie; Jagg signifie Jargon en islandais.

 Jacquet, s. m. (arr. de Bayeux) Ecureuil; dans presque toute la Basse-Normandie, Dès le pétron Jacquet signifie A la pointe du jour.

 Jade, s. f. (arr. de Vire) Grande écuelle, en vieux-français Jadeau. En aultre, cent formes de voyrres à pied, et voyrres à cheval, cuveaulx, retombes, hanaps, jadeaulx, salernes, tasses, goubelets, et telle semblable artillerie bachique; Rabelais. 1. v, ch. 34. Voyez GADE.

 JAFFE, JiFFE. S. f. Soufflct;

 Javedad eu breton .

 Jalet, s. f. Bavardage; Jtda signifie en islandais Pousser des vagissements, des cris confus et continuels, et Jala en breton Agacer, Impatienter.

 Jalot, s. m. (arr. de Mortagne) Petit ruvier; du bas


 
latin Galo; on disait en vieux-français Jale.

 Jangler, v. n. (Seine-Infé- rieure) En imposer; Coup d'oeil purin, p. 14. En vieux-français Jangler de Jongleur . Jacuîator, signifiait Mentir.^

 Jannière, s. f . Champ d'ajoncs; Voyez bois-jan.

 Jànot, s. m. (arr. de Valognes) Imbécile, Nigaud; en \ieux-français Jan et Janin signifiaient Un mari trompé:

 Ci-gît maître Antoine Guillin. Qui de trois femmes fut janin, Et si la mort ne l'eût gripiié. Sons cesse janin eut été.

 Jap, s. f. Babil; ce mot qui a la même signification en rouchi, est sans doute une figure, car en provençal il signifie Aboiement, Cri. Voyez le mot suivant.

 Japer, y. n. Aboyer; à Coutances E japer. Voyez ju

 PER.

 Jard, s. m. Ecaille de poisson; d'où Ejarder, Ecailler. Echarde signifiait en vieux-français Petit éclat de bois et nous' avons encore Escarre: ces deux mots semblent venir du grec Èa/apa.




 

 

(delwedd C1341) (tudalen 140)

liO JKll

 Jakmcotun, Jureiueiil usité dans l'arc, de Valo^iios qui se trouve aussi en viciiv-IVancais: Jerni-cotton, je m'étais i)ieQ doute que vous étiez un (inet: Aventures dr (C Assouri, dans Leroux, Dictionnaire comique, t. II, p. 38.

 jAumssEs, J.AimossES, s. f. pi. ilspèce de vcsce; eu breton Jarons.

 J.4KnETKK, V. n. (arr. de Mortagne) Se heurter en marchant les chevilles, les Jarrets.

 J.vspiNEK, Y. n. Bavarder, Causer à tort et à travers, (loutredirc sans raison; ce mot se trouve aussi en rouchi et en vieux-français; voyez Roquefort, t. ii, [). io.

 Jastuiser, v. n. (arr. de Vire) Bavarder, IVéciuentatif de Jaser. Voyez josteii.

 Jau, s. m. Co(i; Rabelais disait aussi dans son Panta(/ruel: Et les foisoit danser comme jau sur breze. La forme lutine [(iallus, d'où Geline et Gelinotte) s'est mieux conservée dans le patois lorrain:

 Ç'ato, iii;ifiii|ii.', roiij^e sens incntic Coin' iiot' jala qu'ai a feclii.

 Noi;i,, jniblié par M. (Iiillc de Bcnzt'lin, Rapport au ministre de rimiruction publique, 1). no.

 Dans le patois de la Lozère ou dit Jal.

 Jaunet, s. m. Ranunculus acris, plante champêtre (pii lleuril jaune; il est ainsi probable (pi" Ro(piefort s'est trompé en I expliquant j)ar Nénuphar, t. H, p. 20; il semble au reste lavoir reconnu luiuièiuc, Supplément,, p. 190.

 Jkiîciu, v a, .;irr de ('ou


 
JOJ

 tances) Sarcler; la l'orme latine Sercirc s'y est mieux conservée (|ue dans Itî français; c'est probablement la racine du nom que l'on donnait k l'ivraie en vieux-français, ./rr^tTiV. Voyez du Cange, t. m, p. 756, col. 3.

 Jésuet, s.ni. Hypocrite, Qui alTecte un air dévot; Petit Jésus se prend ii Valognes dans le même sens.

 Jeunesse, s. f. Jeune-lille; le vieux-français l'employait dans le même sens:

 Dis que je fus couplé sous le joug

 d'hyménép Avec uue jeunesse k toute vertu

 née.

 VaUQOELIN 1»E L\ FttESNME.

 11 est resté dans le langage populaire de plusieurs autres provinces.

 Job. s. m. Ce mot n'est employé que dans la locution Battre te Joh qui signilie Ne rien faire, Perdre son temps; c'est un souvenir de la Bible: on dit aussi |)roverbialenuMit: Il faudrait avoir la patience de Job.

 JocEK, V. n. Niaiser, Se moquer: ce mot qui vient du latin Jocari se retrouve |)lus rapj)roché de son étymologie dans le Jocquer du rouchi, (jui a la même signilication.

 JoDA.NE, s. m. (arr. de Baveux) Sot . (lanache.

 JoDii, adj. Sourd; probablement de J du qui signilie encore maintenant J'entends ferme.

 J(»jo, s. m. Cheval; c'est sans doute une de ces réduplicalions .<i l'ré(picntes dans


 
JOU

 le langage des enfanls, car Jo signilie Cheval en breton et Jor, a la môme signification dans la langue poétique des anciens Scandinaves.

 JoLET, s. m. (arr. de Mortagne) Jeu, Mouvement.

 JoNFLER. V. n. Respirer fortement, Ronfler en uarlant d'une toupie ou d'un diable, Souffler; probablement une corruption de Sufflare.

 JoiNQUETTE, S. f.(arr. deCaen) Fleurs que l'on jonche dans les rues le jour de la Fête-Dieu; le français dit dans le même sens Jonchée.

 JoRER, V. imp. Se parer avec recherche; ce mot cjui a sans doute la même racine que le vieux-français Gorrer, Magnifique dans ses habits, semble avoir aussi quelque liaison é- tymologique avec Mi-jaurée.

 JosTER, v. a. et n. Plaisanter; il signifiait en vieux-français Se battre. Jouter:

 Doiili'a Gauvains par nom semons Qu'il de recief trestornaissent, A un des encalcans jostaiss^nt. Gauvains lor dist et il le firent; Trois Romains sempres abatirent.

 Roman de Brut, v. 12244.

 On disait dans le même sens Jouer de répée,el\' on d'il encore maintenant Jouer des couteaux. Le patois normand a conservé la signification primitive de Jocus.

 JouBJEOT, s. m. (Orne) Tasse de café.

 JoucET, s. m. (arr. de Mortagne) Soufflet, Tape.

 Joué, adv. Pas assez.

 JousTE, Jouxte, Prép. Au




 

 

(delwedd C1342) (tudalen 141)

JUT

 
il

 
près de, Attenant à; c'est le latin Juxta.

 Jubé . Ce mot latin qui s'est conservé dans la locution En venir à jubé, Se mettre à discrétion, se trouvait aussi dans le langage populaire des autres provinces: Laissez-moi jouer mon personnage, je le ferai venir à jubé; Hauteroche, Les Bourgeoises de qualité.

 JupÉE, s. f. (arr. de Bayeux) Distance à laquelle la voix peut se faire entendre. Voyez le mot suivant. La ifignihcation était la même en vieux-français: Hz estoient en une cave près', aussi comme d'une jupee ou huée de son hostel; Lettres de grâce, de 1 449, citées dans duCange, t. m, p. 927, col.1 .

 JuPER, V. n. (Orne) Appeler de loin; il signifiait en vieux-français Pousser de grands cris.

 Galles tierces et secondes Se vont fuiant, fendant les ondes; Cil de France, qui après jupent, L'entrée de Niius occupent.

 Branche des royaux lignages, t. n, V. 1017.

 Il a sans doute la même origiue que Japer.

 Jus, adv. A bas, A terre; il a la même signification dans le patois du Berry et se trouvait aussi en vieux-français:

 Jus se mist, la terc baisa. Et mainte fois s'ajenoilla.

 Roman de Brut, v. I42t9.

 Le bas-latin disait Josum: Pansant arma sua josum: Lex Àlamannorum, ch. xlv.

 JuTER, v. n. Rendre du jus.




 

 

(delwedd C1343) (tudalen 142)



 
LAI

 Lauiter, V. inii). ivll. larr. (le Cherbourg) Se lamenter.

 Laçon, s. m. Lacet pour prendre des oiseaux; cette forme de Laqueiis se trouve aussi en vieux-français:

 Jeo sui un hum de tel inester, D'oiscus prendre me sai aider; Une huchie desuz Karliun, Pris un cisne od mun lacun.

 Marie de France, Lai de Milun, V. 1S6.

 Lague, S. f. (arr. do Baveux) Espèce, Qualité; de l'islandais Lag, Ordre, que le patois normand emploie dans la même acception.

 Lairer ou plutôt Laire, v. a. Laisser; il n'est guère employé qu'au futur et au conditionnel; mais quoique ces deux temps fussent aussi plus usités en vieux-français:

 Si, te demande que t'en dis: S'il est bon de la lapider Ou si nous la luirons aler.

 Mystère de la Passion, analysé dans la Bibliothèque de V Ecole des Chartes, t. v, p. 5!.

 Et moy de l'autre part feignant une

 autre affaire,

 Seulet je vous lairrais dans re lieu

 .«olitaire. Vaiquelln de La Fkesnave.

 on trouve aussi quelquefois les autres:

 L'en devroit l'omme lapider Kc sa femme lait trop monter.

 Romans des sept Sages, \. 43;").

 Sire, le dol laie? ester.

 Romatif! de Dolopathoi.



AN

 Ce n'est pas ici une simple apocope du verbe Laisser, mais un verbe indépendant dont la racine est peut-être même différente; l'un semble venir du latin Linqucre et l'autre de l 'allemand /.aA>en.

 Laiton, Lmtiion, s. m. Veau ou l'oulin qui tèle encore; ce dérivé de Lnit se trouve aussi dans le patois du Berry.

 Lant.rkt, s. m. (arr. de Baveux; Mauvais sujet, Garnement; malgré la prosthèsc du L qui a lieu dans plusieurs autres mots, Lendit, Lierre, Luette, Lambris, Txndemain. ce mot est sans doute une corruption (ï Antéchrist.

 Landox, s. m. (Ilaute-Normandic) Discours traînant et ennuyeux (Basse-Normandie), Corde traînante, Guides des chevaux; ces deux significations si dilTérentes peuvent ainsi que le Landeur du patois de Langres, Homme qui ne fait qu'aller et venir, se rattacher au breton Lnndar, Paresseux. Voyez landorer et

 LAMEK.

 Landorek, V. n. (arr. de Valognes) Lambiner; le substantif Lendore dont la signillcation est analogue existait aussi en vieux-français et s'est conservée dans le langage populaire 'des autres provinces. Vovez le mot précédent.

 tANFAis, Lanfois, S. m. Fi


 
LàR

 lasse; ce mot qui vient sans doute du breton ian/e^, étoupe grossière de chanvre ou de lin, se trouve dans une locution populaire que nous a conservée de Brieux dans ses Origines de coutumes anciennes: Il a bien d'autre lanfais à sa quenouille.

 Lanfroner, V. n. Laver du linge.

 Languet, s. m. Landier, Chenet de cuisine; il a la même signification dans le patois du Berry.

 Lanier, s. m. Paresseux; il signifiait habituellement en vieux-français Lâche:

 Car je ne sui trop coai t ne lanier. Chevalerie Oyier de Danemarche, V. 2375.

 mais on le prenait aussi dans l'acception du patois normand:

 Garde que tu sois de cheus Qui lanier sunt et perecheus. Distique de Caion, cité dans du Cange, t. iv, p. 20, col, Z.

 et l'on donne encore le nom de Lanier à une espèce de faucon qui est moins courageuse que les autres.

 Larci, s. m. farr. de Mortagne) Sieste; il ne s'emploie qu'avec le verbe Faire et ne prend pas d'article.

 Larmer, V. n. Pleurer, Verser des Larmes; on dit aussi Lermer: L'œil qui lerme toujours. C'était la forme du vieux-français:

 Ly rais cel saintuare en lerraaunt

 regardait

: Et argent saunz noumbi e sur l'an

 ter cochait.

 Pierre deLangtoft, Chronique

 dans M. Michel, Chroniques

 anglo-normande!!, t. i, p.


 
LÉC



 

 

(delwedd C1344) (tudalen 143)

1 4H

 
Lauder, V. a. (Orne) Battre avec une baguette. Charger de coups; en anglais Load, en viei -allemand Laden et en islandais Hlada signifient Charger; on dit aussi une Laudée.

 Lauffrée, s. f. (Orne) Repas copieux d'un animal; ce mot vient sans doute du vieux- français Luffre, Goinfre, Glouton.

 Premier assailleux leur prieux, Qui estoit fort et vigoureulx. Puis frère Jean de Tournay; Sot est et luffre bien le scay.

 Le triumphe des Carmes, v. 279.

 De là le nom de Lifrelofre que Rabelais donne aux Suisses et aux Allemands dont la gloutonnerie était proverbiale.

 Laumer, V. n. (arr. deMortagne) Regarder sournoisement et irapertinemment.

 Launer, V. n. (arr. de Baveux) Radoter, Répéter toujours la même chose.

 Lausengier, s. m. Flatteur, Complimenteur; c'était la signification primitive du vieux-français [Laudator]: Li faus ami ki de losenges servent en liu decunseil, n'entendent qu'a decoivre en blandissant; Mortalités citées dans du Cange, t. IV, col. 274, éd. des Bénédictins.

 Lavechiner, V. a. et n. Laver mal; c'est un diminutif du verbe français.

 Laverie, s. f. Endroit où l'on Lave la vaisselle; le rouchi l'emploie dans la même acception.

 Lavier, s. m. Evier; il se dit aussi dans le patois de Langres et de Reims.

 Lécheries, s. f. pi. (arr. d'Alençon) Pâtisserie, Frian




 

 

(delwedd C1345) (tudalen 144)

\ïï LIA

 (lises qui font se IJcher les hai - bes; (lu vieil-allemand l.rcrhon, Lécher.

 Lkic.w,?. m. Benêt; l.rikin signifie en islandais (leiiii ((ui passe son temps à jouer.

 Lemacrs . s. r. pi. l'arr. de Baveux) Fourrages légumineux; en vieux-français Lciim signifiait Herbes . Légumes, stiivaut Ko(|uefort, t. n, p. 77.

 Lem.\n, Le m au, s. m. Bandit; en islandais Lcmia signifie Frapper.

 Lenhrait, adv. (arr. de Valognes) Là, A cet endroit.

 Lésant, adj. (arr. de Mortagne) Pesant, Tardif.

 Létice, s. f. Âme d'un enfant mort sans ba[)tème, qui paraît la nuit sous la forme d'un animal d'une blancheur éclatante; en islandais Lœda signifie Fantôme.

 Létisse, s. m. (Orne) Enfant espiègle, amusant; du latin Laetus, Gai, Amusant.

 Leitmiek, s. m. Homme long et mince comme un Limier.

 LiAf;E, s. m. (arr. de Cherbourg] (louverture en paille que l'on lie; cependant on appelle en breton Liach, les pierres plates, nommées ailleurs Dolmen, sous lesquelles ou est à l'abri.

 Liais, s. m. (arr. de A^ire; Fléau; ce mot vient sans doute du latin Liaculuin, nom que, -suivant Vitruve, I. iT,chifi, on donnait à un instrunient qui servait à battre le mortier. 1 LiAN, s. m. Gland; on a d abord dit Glinn, comme on 1(^ fait encore dans beaucoup d'endroits, et radoucissement de la prononciation a fait re


 
LLM

 jeter le c. \ Saint-Lo, on dit Lion.

 Lianne. s. f. ^Manche) Glane: le t; du français est evidem)nent une prosthése; le baslatin disait Lima, et la racine est le verbe Lier.

 LiROCDEi'x, adj. Gluant.

 Lu'.UEK, V. n. Faire ripaille. (>. mot qui existe aussi dans le patois de Reims, vient sans doute de l'allemand Lecker, Friand, ou du vicu.x-francais Léchierre.

 Ainsi coin fait li lions lediiercs, Qui des morsiax est c.onpnois.sieies.

 liomon (le la Rose.

 LicHOANER, V. n. (arr. de Mortagne) S'embrasser souvent. Se lécher.

 LicuoiRE, S. f. Bouche, Langue . Faconde; il ne se prend qu'en mauvaise i)art et vient sans doute de l'islandais Leila Jouer, Plaisanter.

 LiDER, V. n. (arr. de Aire) Glisser: Lida a la nu'me signification en islandais.

 LiETTE, s. f. Tiroir d'une table, Layette; ce n'est pas sans doute une corruption du mot français; car ou trouve dans la vieille langue Lié ton, dont la signification était analogue: en islandais Leyna signifie Cachellc. Liette signifie aussi Ruban de fil, Bande de toile qui sert ii Lier.

 Li(;or.TiE,s. f. (arr.deLisieux^ Petite limace.

 Lime, s. m. 'arr. de Cherbourg) Fosse plein d eau, qui sert de borne.de limites'/./mcs).

 Limer, v. n. (arr. ae Pontlévè(|uc) Pleurer; peut-être une corruption de (rimer.


 
LIT

 LiMONiÈRE.s. f. (Eure) Ornière profonde.

 Limousine, s. f. Surtout en îoil de chèvre et en grosse aine dont se servent les rouiers; il a la même signification dans le patois du Berry. Probablement les Limousines ont été portées d'abord par les voituriers du Limousin.

 LiNGARD, adj. Efflanqué, Qui n'a pas de ventre; il ne se dit que des bestiaux.

 LioNE, s. f. (arr. de Vire) Chèvre-feuille qui] se Lie autour des arbres; la même idée a fait donner un nom analogue à la Lianne.

 LiOT, s. m. Glui que l'on Lie pendant Thiver autour des ruches.

 LiQUERÉi, adj. (arr. de Baveux) Friand; en vieux-français Licherie signifiait Gourmandise, et on lit dans le Boman de la Rose:

 Ensi corn fait li bons lechîerres Qui des morsiax estcongnoissieres.

 LiRON, S. m. (arr. de Vire) Morve.

 LiROT.s.m.Mauvaiscouteau.

 LiROTER, v. n. (arr. de Mortagne) Essayer de couper avec un mauvais couteau, un Liroi.

 LiTÉ, adj. (arr. deValognes) Mal levé, il ne se dit que du pain; Litt signifie Mauvais en islandais.

 LiToiNE, adj. (arr. de Caen) Lâche, Paresseux; Lite signifiait Esclave en vieux-français, et la paresse des esclaves était proverbiale. Voyez cependant le mot précédent.

 LiTTRANT.\N, s. m. (arr. de Vire) Balivernes; c'est sans




 

 

(delwedd C1346) (tudalen 145)

LOC 145

 doute un composé delislandais Litt, Petit et du mot populaire Trantan.

 LiVARDEux, adj. Gluant, Humide, peut-être est-ce le même mot que Liboudeux.

 LivERNAGE, s. m. (arr. de Caen) Fourrage qu'on fait manger en vert au commencement de l'hiver; c'est une corruption à' Hivernage, auquel le patois normand donne en quelques endroits la même signification.

 Lober, v. n. (arr. de Mortagne) Fermer les yeux sans être endormi; probablement du vieux-français iLo^er, Tromper:

 Et plusieurs en ira lober

 Tour les despoiiier et loberRoman de, la Rose.

 LocET, s. m. Morceau; probablement du grec lo'ooq par rintermédiaire du bas-latin Lobus; le français Lopin a la mêmesignificationctsansdoute la môme origine.

 LocHER, V. a. Secouer doucement, Remuer; peut-être est-ce une corruption de Hocher-, qui vient de l'islandais Hossa, Secouer doucement; quoique Loc'ha signifie en breton Mouvoir, Remuer. Locher se dit en français du fer des chevaux qui n'est pas bien attaché et qui remue; mais il avait autrefois la signification que lui donne le patois normand; voyez Roquefort, t. u, p. 90.

 LocLASSER, V. n. Se donner de la peine à travailler; c'est probablement unecorruption de fLoclnsser; voyez i.ivernage

 cl I.OCIIER.

 10




 

 

(delwedd C1347) (tudalen 146)

< iG LIR

 LoDÉ, p. pas. Mouillé, Trempé; il avait le même sens en vicux-franrais et semble venir (lu latin Lotus, Lave.

 Louer, y. n. Remuer, Mareher; du bas-lalin Lodia ou Lobia, nom (jue Ion donnail à la galerie dans laquelle les moines se promenaient; voyez du Gange, t. iv, p. 138, col. i>. Peut-être Chorcr (voyez ce mot) signiliait-il aussi d'abord Marcher dans le chœur.

 LODIEU, LOLDIKR, S. m.

 Courte-pointe, Couverture piquée; ce mot que l'on trouve en vieux-français vient du latin Lodix ou du vieil-allemand Lodo.

 LoGA>E, s. f. (arr. de Raycux) Cabane; du bas-latin io^a ou du vieil-allemand Lauba [Lanhja].

 LoisER, v. imp. déf. Être permis; on ne s'en sert qu'au présent de rindicatil": 11 ne ioise pas aweve i'ame a vendre les bois qui sont en son doere; Etablissements de Normandie, p. 7. 11 vient du latin Licere dont le, français a dérivé Loisible.

 LoRiNER, V. a. Diriger, Conduire avec les rênes, en latin Lorxim et en vieux-français Lorein:

 T.e jour «le l'an, (''tant on lantaisio, Devant su quai je lorine mos pas.

 'Muse normande, Canl royal.

 Loriot, s. m. Gros bouton qui vient sur les paupières. Ce mot que l'on trouve aussi en vieux-français et en rouclii semble dérivé du bas-lalin L.orum oui signifiait une hlesrsuredont il ne sortait pas de sang;



L
OU

 N'oyez le Gesta abbatum Lobiensium, publié par d'Acherv, Spicelef/ium, l. vi, p. (m.

 LoRioi'E, s. f. Chiffon; c'est probablement une corrupliondc Loque, eu islandais Lokr.

 Loiuoi'ETTE, s. f. (arr. de Morlagne) Petite portion, Petit lopin; voyez le mot précédent.

 LosEK, Éeoser, V. a. Louer; cette corruption de Laudarese retrouve dans le français Los; voyez L.\i'SEN(;iER. Le vieux-français disait Âloser:

 Dans Renaut de Pompone qui mont

 fut alozcz.

 TriEOBALLT DE Mailli, Cité claus Fauchet, l'oètes /rançois, p. 9j, éd. de 15S1.

 Voyez ALLOSER.

 LosTRE, adj. (arr. de Mortagne) Sale, Malpropre.

 LoiCHE, LoussE, S. f. farr. de Cherbourg) Cuiller à pot. Ce mot (pii existait en vieux-français s'est conservé aussi dans les patois de Rennes, de Nantes et de la Vendée; il vient du bas-latin Lochea, dont la signification était la même; voyez les Actes de saint Cyri(|ue, Yitae Sanctorum, Juin, t. m, p. 30.

 LoicnET,s. f. (Calvados) Rè- che. Cemotqui existaiten vieux-français, vient sans doute de la forme en cuiller que l'on donne encore maintenant aux petites bêches. Voyez le mot précédent.

 LoriPiAttx.s.m.pl. Goitres; du latin /,o/>î<s. comme le français Loupe.

 LoruDEH, v. n. Etre idiot; Parler, Agir coiume un Z,oîr?'- dnud: du biis-latin Lnrdus


 
LUB

 LouRE, S. f. Cornemuse, Grosse musette: du latin Lyra; il signifie aussi Gros ventre et vient alors de Lura; on dit aussi proverbialement de quelqu'un qui a un gros derrière: // a un cul de loure, et cette locution se rattache peut-être à l'outre dont on se sert pour jouer de la cornemuse.

 LouRER, v. n. (arr. de Vire) Pleurer comme un lâche; en islandais Lure signifie Lâcheté.

 I,ousE, LoussE, s. f. (arr. de Valognes) Mensonge; {arr. de Bayeux] Tromperie, Finesse. Ce mot existait en vieux-français:

 Par leusse e par voisdie prenf're Roman de Rou, v. 10160.

 Dans le patois du Berry Alouser signifie encore maintenant induire en erreur, Tromper. Ce mot vient sans doute de quelque dialecte germanique; car dans le patois des Provinces rhénanes Lus signifie Ruse, Artifice; en allemand, Zwçew signifie Mentir et Losa Folâtre.

 LoussE, s. f. Yesse; en bre.t(Mi Lou; l'anglais Loose signifie S'affranchir de toute contrainte; voyez aussi le mot isuivant.

 LoussER, V. a. et n. Souffler.

 LoussET, s. m. Souftlet.

 LousTER, V. n. (arr. deMor,tagne) Se glisser adroitement, S'insinuer; on dit aussi Loiisscr, ce qui fait croire à des rapports étymologiques avec Loîise.

 LuBiN, s. m. (Orne) Porc; [)robablementce nom d'homirio


 
LUR



 

 

(delwedd C1348) (tudalen 147)

147

 
donné k un animal se rattache à quelque branche populaire du cycle satirique, connu sous le nom de Romans de Renard.

 LuBiNS, s. m. pi. Espèce de loups-garous qui rôdent en troupe autour des cimetières et crient quand on en approche: Robert est mort. Ce mot vient sans doute du latin Lupus dont le vieux-français avait fait aussi Luhin; voyez Roquefort, t. ir, p. 100.

 LuBRE, adj. Compacte, Difficile à remuer; il ne se dit que de la Terre. En islandais Luhhaz signifie Etre roulé lentement.

 LuGAN,s. m. (arr. de Coutances) Traînard; dans l'arr. de Bayeux ce mot est adj. et gnifie Bizarre.

 LuMELLE, s. f. Lamedecoutv'^au, Petite lame; Voyez alu

 MELLE.

 LuNER, Leuner, V. a. regarder; peut-être de Lunette comme Lorgner de Lorgnon.

 LUQUER, LOUQUER, ReLU-

 QUER, V. a. Regarder avec attention, Dévisager.

 De nos drapiers luquant ses zalma

 nacsMuse normande, Cant royal.

 Le vieux -français disait aussi Relouquer, et Erlouquer s'est conservé en rouchi. En vieux-saxon LAiegan et en anglais Ta look signifient Regarder.

 LuRASSER, v. n. Chanter bas et sur le même ton; c'est un fréquentatif de lurer.

 LuRER, v. n. Rabâcher, Chantonner, Répéter le même son ou la môme parole; probablement de Loure dont les ménétriers tiraient toujou rs


 
lîs .MU'

 lesmcMiiPssons. Il siiiiiitie aussi dans l'Orne Contor dos sornettes, des Leurres; Parler beaucoup au lieu de Iravailler; il pourrait venir dans ce dernier sens du breton Lure, Paresse.


 
M.UI

 LuRKs, Lurettes, s. ï. pi. Sornettes; en rouchi Lurette signifie une cbose sans durée ou sans consistance.

 Lluier, s. m. Diseur de riens, Ennuyeux; voyez lu

 RER


 
M

 
Ma, s. \n. Tauiis.

 Macabre, adj. (arr. deMortagne) Lourd, Stupide; dans le patois languedocien 3/iric/(f)u a la même signilication, ainsi que i'espagnol Màchoca: peut-être de Maclion, ^lulet.

 Machin, s. m. Mot par lequel on désigne un objet dont on ne trouve pas le nom; il a la même signilication dans le patois du Berry.

 Machurer, V. a. Décrier; Le chaudron machure la poêle est une locution proverbiale citée par de Brieux, Origines de coutumes anciennes, p. 79; c'est une métapborc, car Machurer s'emploie nuelquefois, au propre comme dans le style familier, avec le sens de Noircir, et iJ/ac/icr signifie Noir en patois Bourguignon:

 I,c tier pu macliprai, Qii'ein roi (rKliôpio, Prezaiili po son pl;ii De l'ançan d'Aiiaibic

 L4 U.o's^ow^flS'œlBorcjuignon.

 Dans le patois du Tarn Maca signifie Noircir.

 Mafonce, int. (Calvados et Orne) Ma foi: dans la ILigue o\\ dit Mnflnfjuette.




 

 

(delwedd C1349) (tudalen 148)

Magnan, s. ni. Chaudronnier ambulant; ce mot existait aussi en vieux-français; Pour le maignen, pour avoir reparc deux poelles de fer, deux poelles d'arain et une poillelte a queue, le grant chaudcron . la granlleschefrileet ung bassin, VII s. VI d.; Comptes de V HôtelDieu d'Ëvreux, de 1459. Ou trouve aussi Magnan dans le Livre des mestiers d'Estienne Boileau, p. 40. Il y avait autrefois k Fermanville. dans l'arr. det^berbourg, unej)ierre druidi(iue appelée Pierre-auMagnianl; M. de (lerville, Archives de la Normandie, t. i . p. 1 o9. O mot vient sans doute du latin Manuarins, Qui travaille avec la main {manœuvre\ car on rumonclie Magnin signifie aussi Chaudronnier, et Magner a dans le patois du Berry la signilication de Fatiguera

 MvriiiE, s. f. Gros ventre.

 Maiiox, adj. (arr. de Mortagne) liègiie; on donne un sens analogue au verbe Mahonnrr: probablement du baslatin Mahanivm. Voyez mé- h.ucxer.


 
Maillant, s. m. (Orne et Calvados). Ferblantier nomade;

 voyez MAGNAN.

 Mainier, s. m. (Orne) Petit enfant; c'est probablement une corruption du vieux-français Mainsnes, Vmné, ({u'on a formé par opposition à Ainsnes, Avant né. Meyna a la même signification aans le patois du Dauphiné, et Mainiée signifie servante dans le patois de Nancy.

 Maintain, s. m. (Orne) Manche du fléau que l'on tient dans la main.

 Maintien, s. m. (arr. de Cherbourg) Pain, moitié orge et moitié froment (arr. de Valognes) Cidre mêlé d'une moitié d'eau. Voyez mitan.

 Maire, s. f. Tache naturelle sur la peau. (Manche) Dépôt gluant du cidre.

 Mais, adv. Plus; du latin Magis, comme Maistre de Magister: il avait ce sens en vieux-français, et l'a conservé dans Jamais, Désormais, et dans quelques phrases ou se trouvent le verbe Pouvoir et une négation.

 Mais (que), conj. Pourvu que; le vieux-français lui donnait le même sens: 11 ne chaut a plusieurs (|ui tiegne la seigneurie; mais qu'ils soient prochains des prouffitz: Alain Chartier; OEuvres, p. 42o, éd. de du Chesne. La Fontaine s'en est encore servi dans ses Fables; 1. ix, fable 14.

 Maisi, adv. (arr. de Valognes) Presque; on ne l'emploie (lue suivi de plus et il signifiait sans doute d'abord Dé- sormais, Maishui; le vieux-fraucais renversait les deux




 

 

(delwedd C1350) (tudalen 149)

MAL 149

 i»yllabes:

 liuimais n'esteut parler d'acordes.

 Branche aux royaux lignages y t. II, p. 217.

 Les troubadours disaient é- galement Hueymais.

 Maître, s. m. Titre honorifique que l'on donne aux fermiers. Ce mot nous semble dé- riverplutôtde l'islandaisil/esfr, Le plus grand, Le premier, que du latin Magister: la première signification convient beaucoup mieux à Mestre-decamp et surtout au nom de la. Mestre de camp que l'on donnait autrefois à la première compagnie de tous les régiments. Le sens du vieux-français Maistre s'explique d'ailleurs bien plus naturellement par une origine islandaise; ainsi, par exemple, les envoyés de Guillaume-Longue-épée disent àRiol, le chef des révoltes:

 De tote l'onor que il a Ne que il tient ne qu'il aura, Vos fait-il od soi parconier, Seez li maistre e conseillier, Sor toz les autres excellenz E comandere de ses genz.

 Benois, Chronique rimde, 1. ii, V. 9146.

 Malandre, s. f. Pustule, Ulcère; du bas-latin Malandria (mauvaise lèpre):il ne se dit plus en français que d'une maladie qui attaque le genou des chevaux. Parbleu, la vostre(mine) est plus ridicule que la mienne; je n'ai ni surot, ni malandre; Dancourt, Les vendanges de Surêne. Voyez malon.

 Malart, s. m. Canard mâle; il ne se dit en français que du mâle des canes sauvages, cl




 

 

(delwedd C1351) (tudalen 150)

150 MAL

 avait ordiiuiinînionl la rnètiie signiticalion en vieux-Cranrais:

 Lez lin cslan uns niaillars li sailli, Prant son faucon!i ilainoisiax gentis.

 Chanson du vilain ffrrvi, Ms. 15. K. londs (le St-Germain français, h"l2.ii, fol. tv, verso, col. I, V.?f>.

 On trouve cependant dans le Roman de Renart:

 Moult i ot gelines et cos. Anes, nialar/, et jars, et oes.

 T. I, p ii), V. 1273.

 Male, Malais, s. m. Fumier: probablement du latin Masculus, parce que le fumier féconde la terre. Une idée semblable avait fait imaginer aux payens le mariage de l'Âcther cl de la Terre ( izpcg yocy-cg, ècpm Atc;/.atITpaç), que dans le cinquième livre de son traité Àdverms génies, Arnobe leur reproche si vivement: Vos Jovis et Cereris coitum imbrem dicitis; de là ce passage du Perviligiutn Vcneris:

 Vere concordant aniorès,veretiubunt

 alites Et ncnaus cômam resolvit de niaritis

 imbribils.

 Quoique dans le patois de Rennes Marni, Mani, signifie Fumier, nous pensons donc que Iluet s'est trompé dans ses Additions aux Origines de Ménage et dans ses Origines de Caen, p. 319. en voyant dans ce mot une corruption de Marne, dont on se sert en certains endroits pour féconder la terre. Selon Roquefort, t. ii, p. 128, le vieux-français disait aussi Malleys.

 Malemknt, adv. (arr. deCoutances) Mal . Méchamment;


 
MAN

 il se trouvait aussi en vieux-français:

 Trop malement vous raescliay.

 Nadrilé de Notrc-Scigneiir, dans .fiibinal, M'jstères iné- dits, t. H, p. Il, V. 1».

 et s'est conservé dans le patois du ï>erry.

 Mal-en-tiie\ adj. Mal-engaîté (Voyez hie), Souffrant.

 Mal-en-train, adj. Souffrant; le français dit aussi Rout-cn-train.

 Malheureté, s. f. Malheur:

 Les bons yront en beneurte Et les maiivaiz en nialbeurte.

 Conversion de saint Denis, dans Jubinal, Mystèresinédits, 1. 1, p. 40, V. 2i).

 Comme en vieux-français on dit aussi Malheuré au lieu de Malheureux.

 Malière, s. m. Lieu où l'on dépose le fumier; voyez mâle: on dit aussi Fumière.

 Maller, v. a. (arr. de Vire) Fatiguer, Mettre Mal; il signifiait en vieux-français Maltraiter, Frapper.

 Malon (Manche) Escarre; du latin Malum. Malan avait une signification analogue en vieux-français:

 Le col fut de bonne moyson. Gros assez et Ions P'"''' raison; Si n'avoit tacbe ne malan.

 Homan de la Rose, v. i»6S.

 Voyez aussi malandre.

 M.VNÇON, Manquetin, s. m. Bras de charrue; de Manica, Manche, ce qu'on tient dans la luain; par une idée semblable le vieux-français appelait Manete l'Anse (Vun vase. On lit dans le Commentaire du dictionnaire de Jean de Garlandc: Stiva (aratri) . inferior pars,


 
MAN

 quam rusticus tenet in manu et clicitur gallice Manchon; Paris sous Philippe-le-Iîel,p.^9S.

 Mandale, s. f. Soufflet; peut-être du bas-latin Mcndum, Dommage.

 Maneaux, s. m. pi. (arr. de Bayeux) Clochetons de la cathédrale; comme ils sont trèsouvragés, leur nom pourrait venir du bas-latin Manobrium, en vieux- français ManœMure, Travail, Main-d'œuvre, quoi

 3ue nous le dérivassions plutôt u vieux-français Moineaux, Petites cloches.

 Manjusser, V. a. Manger; le patois s'est moins éloigné de Manducare: le vieux-ffançais disait aussi Manjussc au subjonctif:

 Il ne faut plus contrargùer

 S'il vit, boive et manjusse et voise.

 Martyre de saint Pierre et de saint Paul, dans Jubinal, Mystères inédits, t. i, p. 66, v. 10.

 Dans l'arr. de Valognes on dit Moujuer, et nous lisons dans le Roman d'Âuberi, cité dans du Cange, t. iv, p. 393, col.3:

 A tant manjuent aus deus la miche

 alise.

 Mansel, s. m. Habitation; \ du latin Mansio dont la signification est la même. Voyez

 MESNIL.

 M ANSE RE, adj. (arr. de Cherbourg) Déguenillé, Vêtu comme un Mansarius, espèce de colon tributaire fort pauvre: Volumus, ut pullos et, pva, quos servientes vel mansuarii reddunt; Charlemagne, Cdpi'fyilare de Villis, ch. 39.

 Manï, s. m. (Calvados) Larve de hanneton.




 

 

(delwedd C1352) (tudalen 151)

MAR 151

 Maucau, Marcou, s. m. (Orne) Gros chat mâle; Scarron a dit dans son Virgile travesti:

 Les gros niarcotis s'entreregardenl, Ou de leurs grilïes ils se lardent.

 A Reims on dit aussi Marco m.

 Marchêque, s. f. (arr. de Caen) Le vingt-cinq de Mars; il avait la même signification cnj vieux-français: le jour de l'Annonciation que l'on dit la Marcesche; Charte de 1 407, citée dans du Cange, t. iv, p. 278, col. 3.

 Marga, s. m. (arr. de Vire) Ordure; suivant Roquefort, t. II, p. \ ii Margoilloier signifiait en vieux-français Rouler dans la boue; voyez margouiller. Nous savons par Pline, 1. XVII, ch. 6, que les Gaulois appelaient la marne Marga.

 Margane, s. f. (arr. de Coutances) Sèche; en breton Morgaden.

 Margo, s. f. Petite fourche; du latin Merga, dont la signification était la même.

 Margouais, s. m. (Orne) Fond de carrière, Argile; de l'ancien celtique Marga, en baslatin Margilla.

 Margouiller, V. a. (Orne) Salir; le français Margouiller a la même racine; voyez le mot précédent. Dans le Calvados et dans la Manche ce verbe est neutre et signifie Mal prononcer, Manger malproprement; peut-être vient-il alors de iUJï/'e et de'ÇM/^.'';", '''.'.

 ^'Margoulette, s. f'''(îïfr. 'cfé' Valognes) Bouche qui Margoùillc; à Reims ce mol signi




 

 

(delwedd C1353) (tudalen 152)

Ifi2

 
MAT

 
lie le Bas (Jii visage.

 
Maugoclink, s. f. (arr. de Valognos ) Bonnet, Mauvaise gouh'ne.

 Marin(^otte, s. f. ('Iiarrettc légère, et, par extension, Mauvaise voiture.

 Marjolle, s. f. Morceau de chair rouge qui pend sous le bec des coqs; dans l'Orne il signifie un Monceau de poires que l'on met sur la paille: en bas-latin Margerius signilie Monceau.

 Maronner, v. n. Grogner, Murmurer; du latin Moercre, Etre marri.

 Marouau, s. m. (Orne) Chat mâle; dans le patois du Berry on l'appelle Marau. Vovez mar

 CAU.

 Mauque-a-la-vielle, s. f. (arr. deCoutances) Arc-en-ciel.

 Marubler, v. a. Tourmenter, Ennuyer; Marrire signifiait dans la basse-latinité Alfliger.

 Mascapié, s. m. Confitures très-noires, faites avec du cidre et des pommes.

 Massa, s. f. Masure; c'est le bas-latin Massa, Maison.

 Massée, s. f. (arr. de Cherbourg) Mélange d'argile et de foin dont on se sert pour bâtir après l'avoir longtem()S Massé parts tv; il ne serrait pas non plus impossible que ce mot vint de Maçon ou du vieil-alIe-'^ mand Mazzo.

 Mastas, s. m. Homme replet.

 Maspré, adj. (arr. de Lisicux) 'Bâti; il n'est employé que dans rexpression ..^«w^ masuréc. Voyez massa. " "^

 Mate (cnf;\nt de lai Filou, Escroc; la Mate était une place


 
MAU

 de l'aris où les voleurs se réunissaient; de Brieux, Origines de coutumes anciennes, p. 15.

 Mattes, s. f. pi. Lait caille; en islandais Mat signilie Aliment (.Mets); le vieux-français disait il/a fori;

 Le lait, le maton et la craiiuc Redouble qui santé aime.

 Eubtaclie Deschamps, Œuvres, p. 108.

 En rumonchc ou dit Motfa:

 L'on volu fer tranzi la motta Devan que Tu.s.'^on mi aria. Banz des Vaches.

 Matrassek, v. a. Assommer. Rouer de coups; ce mot était aussi usité en vieux-français: Le bruit que vous aviez... été porté par terre, saboulé et pé- tillé aux pieds des chcveaux... matrassé et charpenté de tant de coups; Mémoires de Sully, t. I, p. 1 2i. Il vient sans doute du vieux-français Matras, sorte de dard à grosse tète qui ne perçait pas, selon Roquefort, mais que nous croyons plutôt un bâton de guerre, comme le Matras provençal:

 Mas un paya lay venc que porta un

 matrat. Ferabras, v. 268.

 Mauté, s. f. Méchanceté; il avait la même signification en vieux-français:

 Bien li .semble de cruauté De Monie et de mante.

 Traduction d'Ovide, citée par Borel.

 On dit aussi Mauvaiseté:

 Mais tu e.s fout plain de poehic; Si n'est de toi lors mauvestie.

 Martyre de saint Pierre et de saint l'aul, |iublié parM..Iubinal, M'istèrcs inédits, t. i, 1». fi5, V. I.s.


 
MEG

 Mautlîre, adj. (arr. de Cherbourg ) Malin, Espiègle, De probité suspecte; voyez le mot précédeut,:

 Maxis, adv. (arr. de Bayeux) Méchant; en vieuv-français Macquer signifiait Frapper fortement d'un coup de poing.

 Mé, adv. (arr. d'Alençon) Maintenant.

 Méchant, adv. Pauvre, Malheureux. II a la même signilication en vieux-français; dans le Mystère de la Conception de Notre- Seigneur Jésus- Christ, se. 34, Joas refuse de recevoir Marie et Joseph dans son hô- tellerie, en leur disant:

 Ce n'est pas it i l'ospital, C'est logis pour gens de cheval Et non pour gens si mesclians; Allez loger emmi les champs.

 C'est même là certainement la signification primitive de Méchant ( mescheant ); dans toutes les langues que nous connaissons La pauvreté est un vice.

 Mécher, V. a. (arr. de Vire) Pocher; peut-être est-ce une corruption du vieux-français Macquer, Assommer, qui vient de Massue, Machue en patois normand.

 Medin, s. m. (arr. de Mortagne) Mauvaise couche.

 Megaugier. V. a. (Orne) Dé- sappointer; peut-être une corruption de Me-Gaiidoier, Ne pas amuser.

 Mégue, s. m. Petit-lait; il avait la même signification en vieux-français et vient peut-être du latin Macer; cependant Mesga avait un sens analogue dans la basse-latinilé: Mesga, ]i(pior scilic.et (jni ex rcccnli




 

 

(delwedd C1354) (tudalen 153)

MEL 1 53

 caseo protiiiit; Thésaurus novus latinitatis, dans M. Mai, Classicorum auctorum e Vaticanis codicibus editorum,\\\\, p. 521.

 Méhaigner, V. a. Blesser, Estropier. Ce mot était fort souvent employé en vieux-français: Se H uns frères ocit l'autre ou l'une suer l'autre par félonie, il en sera livrez a mort; et se il le mehangne, il l'espeneira par les membres; Etablissements de Normandie, p. 26. En breton Mechana signifie Mutiler, et Mécaigne dans le patois de Langres, Malingre.

 MÊLAU, s. m. (Orne) Enfant au Maillot; c'est probablement une corruption de ce dernier mot.

 MÊLE, s. f. Flocons mucilagineux qui se trouvent au fond des bouteilles de cidre; on dit dans quelques endroits Maire.

 MÊLIER, s. m. Néflier; cette syncope de Mespilus avait lieu aussi en vieux-français; Ronsard a dit:

 Un meslier nouailleux ombrage le

 portail.

 Le fruit s'appelle Mêle, comme en vieux-français:

 Je ne doute mie François tout qui sont

 une mêle.

 Pai'i ans Englois, dans Jubinal, Jongleurs et trouvères, p. 173.

 MÊLi-MÉLO, s. m. (arr. de Bayeux) Mic-mac; à Bayeux on donne ce nom à la Mercuriale qui s'appelle en provençal Mellilot.

 Melle, s. m. (arr. deValognes) Merle; c'était la prononciation (lu vicux-francuis:


 
154



 

 

(delwedd C1355) (tudalen 154)

MER

 
Joii vopI avoir des oiseav c'aves pris, l'incDiis et inelli^s, alocs et penlris.

 Chevalerie Ogier de Dancmarc/ie, V. 1131).").

 Mf.m.e, s. f. Anneau dans le(iucl on passe un boulon ou une ag;raffc; c'est une corruption do Maille qui avait lieu aussi en vieux-lVauçais;

 Des liaiibcrs e des broigncs mainte mêle (aii.ssee.

 Roman de Rou, v. 4014.

 MÈL(i, S. m. Paquet de laine ou de til Mêlé.

 Melton, s. m. Petite prune; corruption du bas-latin Mdum, Fruit.

 Ménom, s. m ^'arr. de StLo) Surnom; si ce n'est pas une corruption de Bvnom, il vient sans doute de Me, particule néiiative, et de Nom; ilsigniiîcrait alors un nom qui n'en est pas un.

 Mentècue, part. int. (arr. de Pont-rEvèque) Comment; c'est une a[)hérèse et une corruption de Comment est-ce.

 Menuise, s. f. (arr. de Valognes) Petit plomb; de Menu. Le vieux-français donnait le môme nom au petit poisson;

 Sy pescheras a la menuise.

 Martijre de saint l'icrre et de saint Paul, dans Jubiual, Mystères incdits, 1. 1, p. 87, v, 7.

 Merc, s. m. Borne de pierre ({ui sépare les terres. Ce mot qui se trouve dans pres(iue toutes les langues germaniques avec une prononciation plus ouverte MarA, vient sans doute, plus ou moins directement, du sanscrit où Marc signitie 5epnrer.

 Meuelle, s. f. (arr. de Ba


 
MEU

 yeux) Petit ei<lre; c'est un diininulii" du latin Merus, Pur.

 Mékienne, s. f. Sieste; syncoi)e de Méridienne qui avait lieu aussi en vieux-lrançais:

 MÉsKMi, Mé/.el, s. m. Ladre, Lépreux:

 Je siiiz la lille d'nng mezeau De cella vous advise.

 Chansons normandes, p. 190, édit. de M. Dubois.

 Il avait la même signilication en vieux-français: Li sainz rois demanda audit chevalier lequel il voudroit miex ou avoir fait un pechie mortel ou estre mesel, et li clievaliers respondi ([uc il vodroit miex avoir fet trente péchiez mortex (lue ce (jue il fust mesal; Vie de saint Louis, à la suite de L'Histoire de Joinville, p. 33o. (^e mot vient sans doute du latin MiscUus, Misérable, en bas-latin Mezellus, Lé- preux.

 Mérolle, s. f. (arr. de Mortagne) Brebis; peut-être une corruption de Mérinos.

 Mesml, s. m. Maison accompagnée d'un champ; en bas-latin Mesnilum. Ce mot se trouvait aussi envieux-français:

 N'i a meson, ne borde, ne niesnil.

 Roman de Gnrin le l.oheram, cité par du Can;;e, Observations sur l'/iisloire de saint Louis, p. «3.

 Messional, adj. (arr. de Saint-Lo) Qui se tient ou se juge pendant les vacations (jui avaient lieu autrefois au temps de la Moisson, en latin iVcssiV».

 Met, s. m. Pétrin; il a le même sens en breton et en vieux-français;


 
MIC

 Quacliez le dessoubz vostre met.

 Mystère de la Nativité, dans la Bibliothèque de VEcole des chartes, t. m, p. 471.

 Probablement, comme on l'y a prétendu, ce mot ne signifie pas Bahut, Coffre à pain, car en Dauphiné Matta signifie Pétrir, et Rabelais a dit dans son Gargantua: Et croissoit comme pâte dans le met. Nous devons cependant reconnaître que par extension, ce mot signifie dans le patois du Berry Huche au pain.

 Meusa, s. f. Provision de pommes pour l'hiver; du baslatin Meiza, qui signifiait une Certaine quantité, une Masse; vovez du Cange, t. iv, p. 345, col. 2.

 MiAiLLON, S. m. Enfant; en vieux-français Mion signifiait plus petit. Voyez mio et mioche.

 MiANDER, V. n. Miauler de faim.

 MiANDOux, S. m. Hypocrite, Homme qui fait le chat; voyez le mot précédent.

 MiCAMOT, s. m. (Orne) Tasse de café.

 Miche, s. f. Petite fille; voyez MIOCHE. — Brioche, comme en vieux-français:

 Cil qu'il ateint acoup dessus son has

 terel, Jamais ne mangera de miche ne de

 gastel. Combat des Trente.

 C'est une extension de signification, car ce mot signifiait autrefois Pain blanc: Prix du bled froment litte [à' Elite, Col-lectus] dont se fait le pain blanc appelé miche; Règlement four les houUivgcm lic




 

 

(delwedd C1356) (tudalen 155)

MIL 155

 Bourges, du 7 mai 1597. il vient en ce sens du bas-latin Mica, Micha, Petit pain.

 MiCHER, V. n. Pleurer; Faire la Miche, la petite fille; selon Cotgrave Michon aurait signifié en vieux-français Imbécile.

 MiÈRE, s. m. Médecin; selon un proverbe populaire:

 Qui court après le mière, Court après la bière.

 Le vieux-français disait Mire.

 Ne Savoie trouver mire

 De ma douleur ne de mon ire.

 Roman de la Rose, v. 4325.

 MiGAUT, S. m. Fruits que l'on conserve pour l'hiver; ce mot n'est employé que dans la phrase Poires ou Pommes de Migaut. Quoique dans le patois de Rennes Anijot signifie Pommes de réserve, ce qui semble indiquer une racine celtique corrompue, on ne trouve pas de mot analogue dans aucun des différents dialectes celtiques, et nous serions tenté de faire venir Migaut du bas-latin Migeria, Mesure. Les pommes de migaut seraient alors des pommes communes que l'on achetterait à la mesure pour en faire provision, et c'est précisément le sens que l'on donne à cette expression.

 MiLLAUD, adj. (arr. de Mortagne) Gueux, Mendiant.

 MiLLORAiNE, s. f. (arr. de Valognes) Fantôme très-dangereux à rencontrer; en vieux-français on appelait une espèce de loup-garou Millegroux.

 MiLsouDiER, adj. (arr. de Bayeux) Extrêmement riche,




 

 

(delwedd C1357) (tudalen 156)

156 MIS

 Oui;i Mille sous.

 MiNAULK, adj. Degu(Miill(', Qui lail pitié; le |)alois du Bcrry lui donne le même sens.

 Mf>CK, s. r. (arr. de Mortagnc) Petite corde (jue l'on met au bout du fond; comme il se trouve aussi dans le patois de Lanfi;res, ce n'est pas j)robahlement uuc corruption de Mèche.

 jMincer, MiNcniER, V. a. Briser, Mettre en petits morceaux; ce mot existait en vieux-français, et l'on dit encore, n)ais dans un sens fort restreint, Emincer. L'anglais To mince et le hollandais Menkcn ont la même signification. A ÎSancy Mcunchir signitie Couper. Voyez MioT.

 iMiNET, s. m. Petit garçon; Minette, Petite lille; en rouchi on dit Ninette el Nina, Ninetta en espagnol.

 MiNGRELiN, adj. Cliétif, Maigre; il avait la même signilication en vieux-français.

 MiNOTS, s. m. pi. Fourrures; probablement de Minet, Chat, car le peuple de plusieurs autres provinces dit Minets; voyez .mi ton.

 iMio, s. m. (Orne) Dernier éclos d'une couvée; en vieux-français Mion signifiait Plus petit*

 MiocoE, s. f. Enfant; voyez le mot précédent.

 MioT, s. m. Petit morceau. Miette; Un miot s'emploie aussi adverbialement avec le sens (l'un peu: Baille m'en z'un miot. A Nancy on dit Mion.

 MioTÉE, s. m. Pain mis eu winis dans du cidre.

 M loi EH . \ . a. arr. d(! Ba


 
MOC

 \euxj Ajuster, Mirer.

 Misérable, s. f. (Orne) Petite mesure d'eau-ue-vie; en vieux-provençal Misirapa signifiait Cruche, l*ot; voyez Ravnouard, Lexique roman, t. iv, p. 242.

 MisTEAU, s m. (Orne) Jeune homme

 MiTAN, s. m. Milieu, Centre; en vieil-allemand Mitte. Il avait la même signification en vieux-français et l'on trouve encore dans Brantôme: Le boufon (jui vint, cela dit: Et moi je voudrois estre au beau mi tan.

 MiTAN, s. f. (arr. de Yalognes) Moitié; voyez le mot I)récédent.

 Miter, v. a. (arr. de Mortagne) User ses vêtements comme s'ils étaient mangés par les 7nites et, par extension, Ciàter, Tacher.

 MiTON,s. m. Chat comme en vieux-français, Manchon; il a la même signification dans le patois du Jura:

 La vendu tant qu'a nolis liauN, Ma croix, mon initon, Pou les lioiie a Lion.

 Clianson populaire.

 MiTOUCnE, S. m. Hypocrite; selon de Brieux, Origines de cout}imcs anciennes, \). I.'it, c'est une corruption de Saint n'y touche.

 MiTTEL'x, adj. Chassieux.

 MiTTO.x, s. m. Morceau; probablement de Miette.

 MOCUE, s. f. MOQUELON, S.

 m. (arr. de Vire) Caillot, Agglomération; peut-être de l'anglais Much, Beaucoup; Mocc signifiait en vieux-français Colline cl en |iatoi,^ breton


 
MON

 Moche siguific Peloton et Mochon. Monceau; Voyez le mot suivant.

 MocHi-MoRA, adv. Pas trop; ce qu'on exprime ailleurs par cette autre locution normande Comme si comme ça. Ce mot est sans doute la réunion de deux adverbes anglais Muck, More qui signifient Beaucoup déjà, mais encore davantage.

 Moine, s. m. Panier pour chauffer les lits. Toupie, Jouet. Dans la première acception ce mot est sans doute une corruption de Manne; peut-être cependant est-ce une allusion aux mauvaises mœurs des moines.

 Moisson, s. m. Moineau; il vient du vieil-allcinand Mez dont la signification était la même:

 Miex aimeioie tiens malais, Voir (leiis bien petis moissons, Que toutes lor confessions.

 Bit du Barisel.

 Dans rOrne on appelle le Pinçon Moisseron.

 Mollir, v. n. (arr. de Yalognes) Diminuer; Le blé a molli; on dit également Le blé a fléchi.

 Mon (c'est); il faut probablement sous-entendrc Avis; cette locution existiiit aussi en vieux-français:

 C'est mon! c'est bien sonder au puiis

 inépuisable l)e l'aime vérité, la lampe vénérable, Cbetifs veufs de bon sens, orphelins

 de raison.

 Du MoNiN, Uranologie, I. ii.

 Dans l'arr. deMortagne, elle s'emploie aussi adverbialement comme une sorte d'explétif, et l'on en trouve également des




 

 

(delwedd C1358) (tudalen 157)

MOR 157

 exemples en vieux-français:

 ENTENDEMENT.

 Tu ne peu\ siins moy comprendre la signitiance de cette danse. l'acteuk. Ce ne fais mon.

 Dance aux aveugles, p. 8.

 MoNNÉE, Mounée, S. f. Grain qui va au moulin; Farine que le iî/cMnj'er, autrefois Monnier, en rapporte: ce mot existait aussi en vieux-français; voyez Roquefort, t. ii, p. 203, et Raynouard, Lexique roman, t. IV, p. 245.

 Monsieur, s. m. Cochon; antiphrase qui se retrouve dans les patois du Vendomois et du Berry, où cet animal est appelé Un noble. Dans l'arr. de Cherbourg, on dit Un monsieur de Tréauville et dans presque toute la province Un vêtu de saie. C'est sans doute une allusion satyrique, faite par la classe des" travailleurs à la vie oisive des gentilshommes et des habitants des villes.

 Moque, s. f. Tasse sans anse.

 Moque, s. f. Mouche, Abeille que l'on appelle dans quelques endroits Moque à mié; cette corruption de A/usca se trouvait déjà dans le français du xir siècle:

 Et tel plente de mosques crut, Dont mainte gent d'engrot monil.

 Roman de Brut, v. 2173.

 Moque signifie aussi Guimbarde; probablement parce que cet instrument imite le bruit d'une grosse mouche qui vole.

 Môquet, s. m. (arr. de Coutances) Lumignon.

 Moralité, s. f. (Eure) Haine.




 

 

(delwedd C1359) (tudalen 158)

4 58 MOT

 Rancime; peut-être un sou\('nir de lobligulion où l'on était de venger ses injures et celles de ses parents.

 More, s. m. (Orne) Sentine.

 MoHET, Mouiu:t;arr. de Baveuxj Fruit de la ronce; (arr. deValognes) Fruit de l'airelle myrtilc (Varcinium^. Ce mot vient sans doute de la couleur noirâtre de ces fruits, car le vieux-français donnait un sens analogue à 3Jore:

 Kt |)Iain un pot de vin more, Et ii autre de fort vin t)lanc.

 Roman de la Charette, dans KcWai^Roinvart, p. AàSjV. 13.

 De là Morel, le nom des chevaux noirs; voyez le Tournoi de Chauvenci, v. 3475 et le Jioman d' Agolant, v. 320. On dit encore proverbialement dans le patois de Rennes: Ça m'est égal, taupin vaut bien morette; c'est-à-dire une chose noire en vaut bien une autre.

 MoRFiLEu, V. n. (arr. de Yalognes) Déchoir, Décliner; littéralement avoir le Morfil.

 MoRiNE, s. f. (arr. de Bayeux) Ruche vide et, par extension. Ruche abandonnée. Morine signifiait en vieux-français Un animal mort de maladie.

 Si ne niaungerez j)as les chars de ices, et tu eschiveras mortes morines; Lévitique, ch. II, v. 8.

 MoRosiF, adj. peu ouvert. Morokx; la même forme se trouve en vieux-français; voyez Ronueiorl, l. ii, p. 208.

 MoïTE, s. f. Gazon.

 MoTTiER, adj. (arr. de Vire) Matériel. (îrossier; sans doute de Mode.


 
MOU

 MoTTiN.s. ni. (arr. de Cherbourg) Pain: probablement Une motte de pain.

 Mou, s. m. Poumon . par opposition au foie et au cœur (jue Ion ajjjielle le Dur; il se trouve aussi dans le patois de Reims.

 MoucHET, s. m. Monceau.

 MouKFiNER, V. n. (Orne) remuer les lèvres; il ne se dit que des lapins. Voyez mouf

 FLER.

 MouFFLE, s. m. (arr. de Yalognes) Gros gant fourre sans autre doigt que le pouce, dont on se sert pour couper les broussailles; on le trouve aussi en vieux-français:

 La sarp a mon caintur et mon niouflie en ma mains.

 Privilège aux Bretons, dans Jubinal, Jongleurs et trouvères, p. 53.

 MouFFLER, v. n. Faire la moue, Allonger le Muf(le, Bouder.

 MouGiER, V. a. (arr. de Yalognes) Manger.

 Mouliner, v. n. (arr. de Yalognes) Remuer toujours comme un Mouhn.

 Moult, adv. Beaucoup.

 Une corupaigne moult belle.

 Ol.lVlF.K lÎASSELIN, T'OK.r rfg l'i/T,

 p. ';,in, éd. de M. Travers.

 C'est le latin Multum; il était fort souvent employé en vieux-français.

 MouRMAUD, s. m. (arr. de Yalognes) Songe creux, Morose.

 Mouron, s. m. Salamandre; prol.ablement elle doit ce nom à sa couleur (Yovez moret), puiscju on rajjpelle dans quel


 
MOU

 ques localités Lézard noir. C'est peut-être la ressemblance de ce nom avec celui des Maures, qui fait croire qu'en tuant un mouron on gagne cent jours d'indulgence.

 MouuoNNÉ, adj. (Orne) Rayé de jaune et de noir comme un Mouron.

 MoLisLTTE, s. f. (arr. de Caen) Petite iille impertinente.

 MouTE, s. f. Chatte, peut-être femelle du iliafow; Farine, ce qui est AJoulu [Molitus], en vieux-français Moite: 11 commenda que se aucuns voloit avoir moite de novel, ou que il alassent a son molin, ne li liom ne paiassent moute [Mouture], ne il u'alassent au molin; Etablissements de Normandie, p. 44.

 Mouton, s. m. Grosse poutre mobile qui écrase les pommes; en français c'est encore une grosse pièce de bois qui sert à enfoncer les pieux, et on donnait autrefois ce nom à la machine de guerre qu'on appelle Bélier.

 Truies, militons ferrez e durs Firent assez liurter as murs.

 Benois, Chronique riméc, 1. ii, V, 29963.

 Tous ces noms viennent de l'habitude qu'ont les moutons de heurter.

 MouvER, V. a. et n. Remuer; du latin Movere; par contraction on dit aussi Mouer. Ce mot était fort usité en vieux-français; Ronsard disait encore:

 Ils apaisent les flots, ils raouventles

 orages.

 Il est resté aussi dans le patois de Reims, et l'on dit au moral Emouvoir.




 

 

(delwedd C1360) (tudalen 159)

MUE 159

 MouVETTE, s. f. Cuillère de bois pour remuer les sauces. On s'en sert aussi au figuré et il signifie alors Une personne (pii remue toujours.

 MUCHER, MUCHIER, V. a. et réfl. Cacher, Se cacher, comme en vieux-français:

 Mais Kallemaine le sot bien forvoier, En une cambre et fermer et muchicr.

 Chevalerie Ogier le Danois, v. 3197.

 Cil n'a voit pas de sens plenle; Por co se crenioit et doutoit, Et en ses cambres se mucoit.

 Purtonopeus deBloisA- 1. p. 15, V. 415.

 En breton Moucha signifie Se masquer, et en islandais Massa, Chaperon; c'est probablement de ce dernier mot que vient Âumusse, nom que l'on donne à la fourrure avec laquelle les chanoines se couvrent la tête.

 MucHETTE, s. f. Cachette; on le trouve aussi en vieux-français; voyez Li Romans deBerte aus grans pies, st. xxxvii, v.

 MucRE, adj. Humide, Moisi; il se trouve aussi en vieux-français: Qui souef flaire et n'est pas raucrc.

 Martyre de saint Pierre et de saint Paî<;, dans JubiuHl,. /!///.>;- tères inc'dits, t. i, p. 89, v. li).

 Malgré l'anglais Muck, ce mot vient sans doute de Mucidus, comme Acre d'Âcidus; car on disait en vieux-français Ramucrir pour Rendre moite.

 MucREUR, s. f. Humidité.

 Mue, s. f. (Orne) Cage où l'on met les volailles à engraisser; il existait aussi en vicuxfranrais, et La Fontaine s'en




 

 

(delwedd C1361) (tudalen 160)

1G0 NAl

 osl encore servi dans la Fahlr lie. la Souris et du Chat-huunt, 1. Il, fable 9. Voyez iMcssK.

 MuGAT.s. m/Mauvais sujet:

 Clie fut los mngiiats d'arrogants. Musc normande, p. 2G.

 C'est sans doute une corruption de Muguet.

 MiLAiiD, s. m. Entêté, Boudeur:

 Vaut mieux qu'un vieux mulard Qui toujours est en ire.

 Bassfjjn, Vmix-de.-yire, p. 3S, éd. de M. Travers.

 Voyez le mot suivant.

 MuLER, V. n. Bouder, Etre entêté; quoique ralleniand Maiilen ait le même sens, la signification primitive de ce mot


 
NAM

 nous semble être: Ressend)ler à une mule: on dit encore proverbialement: Entêté comme un mulet.

 MuLETTE, S. f. fiésier des oiseaux, où ils broyent leurs aliments comme sous une petite Meule.

 McLON", Mulot, s. m. Meule de foin; ce mol existe au.ssi dans le patois du Berry, et l'on trouve dans Orderic Vital Foe
ni mullontm.

 Musse,, s. f. Argent, Loge pour les oies. Chenil; malgré ces significations différentes, c'est probablement un seul mot qui vient de Muc/ier et signifie Ce que l'on cache et l'Endroit où Ion cache.


 
N

 
Nafue, s. f. Coup, Blessure; le vieux-français employait aussi Nafres dans le sens "de Blessé:

 Des morz lu par li pais jurent, Et des nalrez ki puiz morurent.

 Roman de Rou, v. 7889.

 et Navrer est resté au figuré; Nafra signifie encore Balafre dans le patois de l'I- sère. Tous ces mots semblent venir de l'islandais Nafar, en allemand moderne Naher, qui signifie Foret, Perçoir.

 Nah, sorte de juron, (arr. de Vire) Parbleu, Certainement.

 Naim, s. m. Hameçon; cesl une cori'uption de Unim.


 
Namps, s. m. pi. Gage, Nantissement:

 Bons beuveurs ont dispense; Serf^ent pour namps ne doibt Prendre par violence Les vaisseaux où l'on boit.

 Basselin, Vaux-de-Vire, p.!)fi, édit. de M. Tiavers.

 Ce mot, dont le français a fait Nantir et Nantissement, vient sans doute du saxon Nam. Gage, Namfeoh^ Bétail qui sert de gage. C'est eu ce sens qu'il était le plus souvent employé autrefois.

 L'en doit savoir que celui qui tient namps, ne leur doit pas donnera manger, mais il (loil pourvoir de les mettre en




 

 

(delwedd C1362) (tudalen 161)

NAR

 Jieu convenable, qu'ils n'empirent par la raison des lieux ou ils sont; Vieille coutume de Normandie, cli. 7.

 ïl y a encore à Caen une Rue aux Namps. Ce mot se dit maintenant plus particulièrement des habits; c'est une preuve bien fâcheuse que l'amélioration des fortunes n'est pas aussi grande qu'on se plaît à le dire.

 Napin, s. m. (Orne) Petit garçon; Knapi en islandais.

 Naqueter, V. n. (arr. de Cherbourg) Claquer des dents, Trembler de froid; Gno/ca signifie en islandais Rendre un bruit aigu, et Naques dans le patois deReims, Dents. Le vicuxfrancais disait dans le môme sens Noqueter.

 Si fesoit grant froit et neigeoit continuelment, il ne savoit que faire et voyant la nuit venue, tremblant et noquetant les dents, commença regarder ca et la pour veoir aucun logis; Le Comeron de Bocace, cité par Roquefort, t. ii, p. 244.

 Naquets, s. m. pi. (Orne) Yeux, terme familier.

 Naré, adj. (arr. de Vire) Rusé; probablement de l'islandais Hnar, Hardi, Intrépide: ce changement de signification a été naturellement amené par la différence des mœurs; la finesse est pour les paysans normands ce que le courage était pour les pirates Scandinaves.

 Narer, V. a. Attendre longtemps, comme un homme mort; en islandais Nar signifie Cadavre.

 Narriau, s. m. Mouchoir de


 
NER uii

 poche; de Nares, Narines.

 Nasse, s. f. Instrument qui sert k nétoyer le four; au ligure Femme sale. Voyez le mot suivant.

 Nater, V. a. Nétoyer; du vieux-fraflçais Nnt, Pur, Propre: Rienaureit, dist-il, sunt li nat de cuer, car il varunt I)eu; Sermon de saint Bernard, R. R. fonds des Feuillants, fol. 37. Dans l'arr. de Mortagne on dit Net tir.

 NATRE,adj. (arr. de Vire) Avare; il avait la môme signification en vieux-français:

 Dieu het avers et vilains natres, El les clampne comme ydoiatres.

 Roman de. la Rose, cité par du Cange.

 Nèche, adj. (arr. de Caen) De couleur foncée; probablement de Niger; voyez nerchiBOT oii le G s'est également changé en ch.

 Néfilë, s. f. (arr. de Valognes) Ruban de fil; en islandais Trefil a la môme signification.

 Neller,v. a. Calfeutrer; peut-être de l'islandais Nœla, Coudre.

 Néquier, Nétier, v. a. Ralayer; crase et corruption de Nétoyer.

 Nerchibot. s. m. Homme noir ou brun; il ne se prend qu'en mauvaise part: Noircir se prononce Nerchir comme envieux-français, çXNebeut(\n\ semble la forme primitive de Nabot signifie eu breton Une petite chose; le vieux-français disait aussi Nainbôt.

 Néret, s. m. (arr. de Cherbourg) Petit corps noir; c'était le nom que l'on donnait autrefois à une petite monnaie de

 W




 

 

(delwedd C1363) (tudalen 162)

162 NIC

 cuivre. Ce mol s'emploie aussi comme adjectif et sif,Miilie Un peu noir.

 Nerfil, s. m. (arr. de Bayeu\) Cordonnet noir; c'est |)robablement la siiinitication que lui donnait Olivier Basselin:

 l'arsemenl«'e avaiul les gainbes D'un bian nerlil. Chanson.t normandes, p. 233, ("xlit. (le M. Dubois.

 Nerpi?^, s. m. Noir et petit; proliahlcment de Xer, prononciation normande de Noir, et de Pion; voyez ce mot.

 Ne R VENT, s. m. Temps sombre et venteux; le IVançais dit dans le môme sens Froid noir.

 Netoiî, NiTou, adv. Non plus; c'est une crasc de Non et à' Itou.

 Neucher, v. a. Noyer; le patois normand s'est bien moins écarté de la racine commune Necare\ on dit aussi, par une nouvelle contraction du fran^•ais. Nier.

 Niait, Nieu, Niot, s. m. Œuf qui reste toujours dans le nid. Ce mot dont toutes les formes se retrouvent en vieux-français, vient sans doute de Nidîis, Nid, car on disait aussi Nichct, Nichcuf. et nous avons encore deux formes semblables Niche et Nichée, dont l'origine est certaine: ainsi le Nieu est ÏOEuf du nid

 NiCHOT, s. m. Yétilleur; xijot, s. m. Lambin; nioeon, s. m. Nigaud; tous ces mots ont la même origine et viennent ^ans doute du latin Nugotor, Qui s'anmse à des riens. Le vieil-anglais Ni/f/ard avait la même signilication; voyez The vision of Piers Ploicmnn, v.


 
NOC

 0898; mais une origine romane .semble certaine.

 NicER. V. a. (arr. de Mortain' Caclier dans une Niche.

 Nijoter, v. n. (Orne) Paresser. S'amuser à des riens; du latin Nmjari, peut-être par l'interniédiaire de Nignud.

 Nio . s. m. (Mancbe^ Niai.s, probablement une syncope du latin Nidcnsis, Qui n'est jamais sorti de son nid, voyez M.4IT. Le féminin est Niolle.

 NiQUEDOuiLLE, S. m. Niais; ce mot qui se trouve aussi en rouclii et dans le patois du Jura, vient sans doute du latin Nescins, ou plutùt du français Nice ({ui en est dérivé; voyez Esticnne, Apologie d'Hérodote, 1. I, ch. 4.

 NiQUET, adj. Délicat, Nice.

 NiVELER, v. n. Niaiser; probablement de Jean de Nivelé, dont le souvenir est resté populaire en Normandie; on dit encore d'un niais: C'est un Jean de Nivéle.

 Noc, s. m. Dalle, Gouttière en bois, Canal qui apporte leau sur la roue d'un moulin. Il avait la même signification en vieux-français: Sera tenu ledit beritage vendu, soulTrir et recevoir les eaux (| ni descendent du cane! et nocquière de l'héritage dudit Andrieu; Contrat de vente ( l'ilO ) cité par Roquefort, Supplément, p. 60. Il vient sans (loiite du celtique; car en breton Naoz signifie un Canal par où l'eau passe et Noed une (louttière. Par extension de signification, Noc signifie Pale d'un moulin dans l'Orne et dans la Hague où le Cneseprononce pas; dans l'arr.


 
NOU

 de Baveux, il désigne l'espace formé par l'auge circulaire d'un pressoir.

 Noceur, s. m. Homme de plaisir, Qui vit comme s'il était toujours à Noce; le peuple de plusieurs autres provinces l'emploie dans la même acception.

 NoE, s. f. Prairie humide, Lieu marécageux couvert de bois; il avait la même signilication en vieux-français;

 Une noe contenant journée a deux hommes faucheurs de pre: laquelle noe est joignant a la rivière d'Arvc; Testament ( 1 382 ) cité par Ménage, Preuves de V histoire de Sablé, p. 390.

 Le Dictionnaire de l' Acadé- mie donne encore Noue.

 NoMMANCE, s. f. (Manche) Baptême d'un enfant, où on lui donne son nom.

 NoNFAi, adv. (arr. deCaen), NoTjFFAi (arr. de Vire), Nonfrai (arr. de Valognes) Non, je ne veux pas; Je ne le ferai pas; c'est une crase dont le germe se trouve en ^'ieux-français:

 Et li rois dist que non fera. Brut, V 7251.

 NoQUE, s. f. Flèche de voiture.

 Noue, s. f. Rigole naturelle. Source. On dit aussi Noe; dans l'arr. de Vire, on appelle la source de la Sienne, Noe de Sienne. Ce mot vient sans doute du bas-latin Noda, Torrent, Ruisseau; l'abbaye de NotreDame du Fautel, près Paris, s'appelait ii^o/ewoue. à cause du




 

 

(delwedd C1364) (tudalen 163)

NUI 163

 voisinage d'un torrent nommé en latin Malanoda.

 NouLER, V. n. Passer un iîl de fer dans le groin d'un cochon, pour l'empêcher de fouir; se mot signifiait en vieux-français Nouer et l'on dit encore de (luelqu'un qui ne peut se servir de ses membres, qu'il est Noué.

 NouQUE, adj. Impair; C'est peut-être une corruption de Non, car on dit aussi Nonque, et Non, sous entendu Pair, remplace sou vent /wpfliV: Pair ou non.

 NouRRiTunE, s. f. Bétail que l'on élève, que l'on Nourrit. Nutritura a le même sens dans une charte de Charlemagne . rapportée par Adam de Brèmes, ch. 9, et on lit dans un document de 1 238; Ad pascua animalium, equarum, porcorum etaliorum nutrimentorum; Lobineau, Histoire de Bretagne, t. II, col. 299.

 NOURTURIAU, NOTUREAU, S.

 m. (Orne) Petit cochon de lait; dans le Berry on donne le même sens à Nourrin; Voyez nourriture.

 NuiLE, NiEULE, s. f. Nielle, Maladie des plantes céréales qui est souvent causée par le Melanthium, que l'on appelait en bas-latin Nigella; voyez Valois, Notitia Galliarum, p. 37o, col. 2. On dit aussi Nuillé, Attaqué de la Nuile.

 Nuisance, s. f. Préjudice, Chose Nuisible; on le trouve aussi en vieux-français:

 N'ioiitkiren feist destourbier ne nuisance.

 lioman de Rou, v. 4290.




 

 

(delwedd C1365) (tudalen 164)

164

 

 
0, pr. Avec.

 Les tonneliers sont maint'nant bien

 requis,

 Ils sont plus rogues que manjuis;

 Lt'S prêssouriers o leurs sabots de

 boit»

 Sont plus rognes que rois. Olimf.h Uasselin (Jean Le Houx). Chanson inédite.

 Cemol très-commun en vicuxfranniis vient s;ins doute de Ah (jui avait pris dans la bassc-lalinile le sens de Cum, le b s'est clianj,'é en v, parccque ces deux lettres ont un son si semblable (jue beaucoup de langues, resi)a'rnol par exemple, ne les distinguent pas. Le changement de la voyelle est certain, puisqu'on trouve en vieux-français Ovec;et Avec, et le v étant presque muet' devant les consonnes a fini par se perdre si complètement que l'écriture n'en a plus tenu compte.

 Obiche, s. f. Adresse, Talent. Probablement ce mot a quelque liaison d'origine avec VObiter du bas-latin que du Gange, t. iv, col. 1270, éd. des Bénédictins, explique par Celerilcr.

 OcuE, s. f. Entaille; ce nmt se trouvait aussi en vieux-français, et on en avait fait le verbe Ochier:

 Son brant «rnccr tint tôt nu Irait, Ensanglante, cscliie et trait. 1]e.nois, Chronique rimée. In, V. 1892^.

 A Lyon les boulangers appellent encore Ouche le morceau de bois sur kniuel ils font leurs comptes avec des entailles. Le français a conservé Dé- cocher, lancer de loche, de.


 
l'entaille que l'on faisait aux arcs pour empêcher les flèches de glisser. Probablement ce mot vient du celti(iue, car Ask a la même signilication en breton, et Osho en provençal.

 Oui, s. m. Défaut . Malheur: ce mot (jui avait la même signilication en vieux-français semble venir de l'islandais 0/ieiU, Valétudinaire.

 Oigne, s. f. Fâcherie, Murmure:

 Je leur montrerai sans oigne De quel poisant sont mes doigtz.

 Chansons jwnnandes, p. 177, éd. de M. Dubois.

 Peut-être le vieux-français Oinç/nace que Roquefort exl)li(}ue par Action de faire ou de commettre des choses indécentes a-t-il la même origine.

 OuES, adv. Maintenant, A présent, de Hora; ce mot qui était fort usité en vieux-français (Voyez ORiÈREj et qui se trouve d'ans les Vaux-de-Vire d'Olivier Basselin, p. 'M, de l'édition de M. Travers, est resté dans le français Désormais.

 Orf.vnté, adj. Fatigué, Brisé; littéralement Rendu orphelin, Orfante en vieux-français.

 Or.iurs, s. n). Chandelle de résine.

 Orière, s. f. Bord, Lisière; d' Ora comme le français Orée: on le trouve aussi dans la vieille langue:

 Or fu Geris lez l'oriere del bos. Raoul de Cambrai, p. I32,v. 10.

 OuiiiNE, S. f. (Orne) Espèce.


 
PAI

 Origine; on lui donnait la même signiiicalion en vieux-français:

 Li preiidome, li ancien,

 Ont leenz un fusicien

 Qui tant parcst de franche oiine,

 QuMl garist sans veoir orine.

 Fabliau de la voye de paradis.

 Oriner, V. a. (arr. de Vire) Ecouter, Se servir de ses 0- reilles; il s'emploieaussi comme verbe neutre et signifie alors Roder, Aller dans les Orées.

 Oripias, s. f. pi. Maladie d'oreille, causée par une fluxion des glandes parotides. On la nomme aussi Ouripias à Caen, et Ouiepas à Cherbourg.


 
signifie



 

 

(delwedd C1366) (tudalen 165)

PAI 165

 Oro. Ce mot n'est usité que dans la j)l)rase: N avoir ni repos ni oro, il et vient à'Uora.

 OuiCHE, adv sens ironique.

 OuiN, adv. Voyez OUICHE.

 OUINCHER, \


 
Tcnq)s Oui . dans un (Orne) Non;

 
n.

 
(arr.

 
de

 Vire) Grogner; ailleurs il signifie, sans doute par extension, Frapper du pied.

 OuivETTE, s. f. (arr. de Cherbourg) Jeune fille étourdie. Il signifiait sans doute d'abord Elégante, Qui aime la toilette;

 VOVez HOUIVET.


 
Padoue, s. f. (^arr. de Lisieux) Ruban de fil; peut-être est-ce une abréviation de Ruban de Padoue.

 Paer, v. a. (arr. de Cherbourg) Ralayer; probablement une corruption euphonique de Parer; dans le patois de Reims, Paler signifie Nettoyer une é- curie.

 Pagie, s. f. Cloison; peut-être du latin Paries dont on a voulu adoucir la prononciation, comme pour le mot précédent.

 Pagnant, adj. Lourd, Grossier; de Paganus dont on a fait aussi le vieux-français Pacant et Paysan.

 Pagnolée, s. f. (Calvados) Trèfle qui sans doute a été importé d'Espagne; la variété à fleurs incarnates s'appelle mô- me encore maintenant Trèjle d'Espagne.

 Paicre, adj. (arr. d'Avranches) Aigre; du lai in Acer, a


 
vec un Paffixe.

 Pailletot, s. m. Sac rempli de paille d'avoine sur lequel on couche les petits enfants; il se trouve aussi dans le patois de la Meuse.

 Paire, adj. (arr. de Morlagne) Pareil; du latin Par, ou du français Paire; en vieux-français on donnait la même signification à Pair.

 Paiter, V. n. (arr. de Morlagne) Bouger, Changer de place; du latin Pascere, Paî- tre, parce que les animaux qui paissent sont obligés de changer à, chaque instant de place. Selon Roquefort, t. n, p. 289, Paiteler signifiait en vieux-français Remuer les pieds.

 Paitis, s. m. Lieu où l'on attache les bestiaux, et qu'ils foulent avec leurs pieds; du latin Pascere ou de Piétiner qui signifie en patois normand


 
lOf.



 

 

(delwedd C1367) (tudalen 166)

PAN

 
FoiiItT sous les pieds.

 pALÉE, s. f. Ce (Mion peut porter sur imc Pdle: voyez le mot suivant.

 Pu.KTTE, s. r. Pelle k feu; diminutif de Pelle: on lui donne le même sens dans le j)atois de Reims.

 Palle, s. f. Vanne d'un moulin; on lui donnait la môme signification en vieux-français et il s'est conservé aussi dans le patois de la Meuse: dans quelques localités on àÀiPanne.

 Palletot, s. m. (arr. de Bayeux) Habit large et grossier que portent les matelots; (arr. de Cherbourg) Veste longue. Ce mot existait aussi en vieux-français:

 Je ne veltray en (l.un) palletot Pour l'abiller sans dire mot.

 Van des sept Dames, cité par Borel.

 Il vient du latin Pallium ou d'un mot celtique; car l'espagnol Palletoque a la même signification, et on le retrouve dans le patois de plusieurs provinces.

 Palman, s. m. (cant. des Pieux) Pan; de la longueur de la main, en latin Palma, comme Empan; le provençal disait Palm et Palmat:

 L'alrairan to pus graiis que Karle un

 palniaf. Roman de Fierabras, v. 4788.

 Un palin de la fjoncla hlanca Li trenqet el polpil de l'anca.

 Roman de Jaufre, dans le ÏAOcique roman, t. i, p. 7:3, col. 1.

 Panette, s. f. Tache de rousseur, qui ressemble à de la graine de Panais.

 Panlèue, adj. Lâche, Sans courage; niot-à-mot, Douhh


 
PAQ

 voleur; du vieux-français Pan, Vol et Lcre (latro) Voleur.

 Pannas, s. m. Plumeau; du latin Prnna qm s'est conserve sous une autre forme dans différents patois; dans celui des Vosges Panncur signifie Halai; c'est Pannourc dans celui de Nancy; dans le Jura Ponner signifie Essuyer, et Pana Nettover dans ILsère; le Irançais a encore Empenné et on lit dans les Chroniques de Saint-Denys: Nous ne poons souzescrirc ne seigner la pré- sente chartre, pour la penne qui tremble en nostre main pour la maladie; Rcciieil des historiens de France, t. m, p. 299.

 Pan.né, adj. Ruiné; mot-hmot Saisi: du vieux-français Panner: Saisir et panner sour les hommes de lief; Titre (132i), publié par Carpcntier, t. m, col. 146.

 Pannet, s. m. Selle rase sans étriers ni fonte; dans l'arr. de Saint-Lo il signifie par extension Bât; du latin PaneUum. Le vieux-français disait Pennel: Nus seliers ne puet coudre basane avec conlouan, ne nule autre manière de cuirs, si ce n'est en pennci que l'en apclc Bastiere; Estienne Roileau, Livre des mestiers, p. 208.

 Paqueret, s. m. fOrne) Œufs que l'on donne à Pâques, et par extension Cadeau.

 Pau AriiÈs . loc. adv. Ensuite; elle était aussi enq)loyée en vieux-français:

 Les vers que leurs joinj^iours, leurs contours et clianlerro.s Redianloienl [lai après


 
PAR

 disait Vaiiquelin de La Fresuayc, et elle s'est conservée dans le patois du Berry. Comme en provençal, on disait aussi quelquefois" en vieux-français En après (en suite): En après le roi, la reine et leur tils... vinrent au dit lieu; Monstrelet, t. 1, fol. 83. Peut-être cependant Par est-il ici un signe du superlatif, comme dans Parfait; au moins la locution Par exprès semble favorable à cette conjecture:

 Choisir faut du bon par expies; Car le mauvais porte dommage. Louis CicoQUET, Mystère de VA pocalypse.

 Paraviré, s. m. Soufflet; la même idée a fait former le mot Chatourne.

 Parchonn'ier, Parsonnier, s. m. Associé, Qui ne forme à deux qu'une seule Personne. Il se dit dans l'arr. de Mortagne des petits cultivateurs qui se prêtent réciproquement leurs chevaux pour labourer. On emploie aussi quelquefois Personnerie dans le sens de Société. Comme Parckon et Parciere signifiaient en vieux-français Partage, Part, Portion, il ne serait pas impossible que la racine mt Parliri; voyez le mot suivant.

 Parcie, s. f. (arr. de Baveux) Diner que l'on donne aux personnes qui ont Partagé les travaux de la moisson; à Cherbourg on dit Perde; Roquefort, t. II, p. 302, cite aussi le vieux-français Parcye.

 Paré, adj. Délivré, Prêt, Préparé; du latin Paratus; on le trouve aussi en vieux-français:




 

 

(delwedd C1368) (tudalen 167)

PAR t€7

 Une codre trencha par mi, Tute quarreie la tendi; Quant il ad pare le bastun, De sun cutel escrit sun nun.

 Lai du CJievrefoil, v. 51.

 Dès le xvi° siècle Préparer avait remplacé Parer dans toutes ses acceptions:

 Ou je trouvai une grant dame belle. Noble et plaisant de drap d'or préparée. Jean Joret, Jardrin salutaire, st. IX.

 Parer se dit le plus souvent du cidre assez fermenté pour être bon à boire:

 Les sildres a peine parez On faict boire aux gens altérez. Et n'enssent-i!s denier ny maille, Pour remplir bientost laïutaille.

 Oliviek Basselin (Jeai) Le Houx) Chanson inédite.

 On lui donnait la même signification en vieux-français:

 Et de l'eaue simple bu voient. Sans quérir pigment ne clare; N'oncques ne burent vin pare.

 Roman de la Rose, v. 8670.

 On l'emploie même encore quelquefois avec ce sens.

 pAREi,s. f. Muraille, Cloison; on le trouve aussi en vieux-français:

 Voluntiers l'onur fuiroit; La parei qui près li cstoit Empeint tant corn il pot arrere.

 Ms. B. R. 7024, fol. cri,verso^ col. 1, V. 4.

 On dit aussi Paroit, comme en vieux-français:

 Jehans estoit a la paroit, Dedenz sa meson apuiez.

 Fabliaux anciens^ t. iv, p. 4lf>. Ce mot vient du latin Paries et se trouve dans toutes les langues romanes; c'est Paret en vieux-provençal; Pareil en catalan et en cspâgaol; Paredc


 
108



 

 

(delwedd C1369) (tudalen 168)

l'AK

 
on (xiiluiiaisctiPn/v'rcciulalicn. Pauh.n, s. f. Fin (iorniére; celle lornie aiijiiiu'iilalivc existait aussi en vieux-français:

 La rose a la parlin dcviunt nu gcate

 iii.

 RoiNSAKD, Œuvres, t. i, p. 1C4.

 Parfimr, V. a. Finir toutà-fail . Rendre parlait.

 Paufo.nd, s. ni. Extrémité du Fond; Par ajoute ici sans doute à la signification natur(!lle de Fonrf, comme en vieux-français:

 Qui me meltroit en une tour moysir Et elle fnst au parfond d'Ytalie, Sans moy bouger, je luy tiens compagnie: Elle et mon cueur vont ensemble gé- sir. Chansons nouvelles, fol. a. ii, recto, éd. de Silvestre.

 Peut-être cependant est-ce une corruption de Profond qui existait aussi en vieux-français: J'ay plain povoir et auctorite pure

 D'auctoriser humaine créature

 Ou la plongier en doleur très parl'onde.

 MicnAULT, Dance aux aveugles, p. 3ft.

 Paulage, s. m. Paroles inutiles; le vieux-français di.-ait Par loge:

 Si les vous voel dire briement Sans lonc parloge mètre avant

 Des set sages de Homme, Ms. B. R., n° 7595, fol. 33fi, V, col.2.

 Paulocheu, V. n. (arr. de Yaloirnes) Parler avec affectalion; dans l'arr. de Morlagne on dit Par loyer et on en fait un verbe réllechi. Voyez le mot suivant.

 Pauoler, V. n. Parler avec affectation, c'est lancienne for?ie du veri)e Parler:


 
L'abc i)arol a toz ensanble.

 Fabliaux anciens, \. iv, ji. m.

 .Main Cliarlicr disait encore: Quant ainsi ensemble paroilent; OEuvrcs, p. 663.

 Paroles, s. f. pi. Copeaux formés par la varlopnc, quand on Pare une planche; dans quelques localités on dit Purottes.

 Paronne, s. f. (Orne) Collier de grosses tresses en roseau dont on harnache les chevaux que l'on pare pour la charrue; probablement Ro(iuefort s'est trompé en disant, t. H, p. 307, ([ue ce mot signiliait en vieux-français Timon.

 Partie, s. f. (Manche) Action de se Séparer, Départ; le vieux-français disait Départie:

 La trompette m'appelle Sous les drapeaux, de Mars; Cruelle départie!

 Henui IV, Charmante Gabriclle.

 Le patois est resté plus fidèle k la forme étymologique [Partiri].

 Partir (en), v. n. (Manche) Venir de le faire; voyez le mot précédent: le français dit dans le même sens En sortir, et on lit dans la Mort de Garin, p. 245,

 Si qe l'ensangne qi d'Alexandre fut, Li bangne on cors a force et a vertu. Et d'autre part en part li fers agus.

 Pas, s. m. Marche d'escalier; le français donne aussi ce nom à l'espace qui se trouve d'un pied a l'autre quand on marche. La vieille langue em[)loyait Apas dans le même sens (juè le i)alois normand ( Voyez


 
PAT

 'Roi\ue\'oTi, Supplément, p. 22], et ce mot a conservé celte signification en rouclii.

 Pas plutôt, loc. adv. (Manche) Au contraire.

 Pascarade, s. f. (arr. de Vire) Carotte; corruption du latin Pastinago ou du basbreton Pastounadez; le r s'est introduit aussi dans le languedocien Pasternago.

 Pasnage, s. ni. Droit de paisson dans une foret de chê- nes. Il fu jugie que li abes de Ses ait quitence del pasnage de ses porciaus as propres usages de sa meson, en la forest del Bur; Etablissements de Normandie, p. 157. 11 y a encore à Valognes un quartier qui s'appelle Le Pasnage.

 Pasret, s. m. (Manche) Marche d'escalier; corruption de Pas roide.

 Passager, adj. Passant; il ne s'emploie en ce sens qu'avec Rue et se trouve aussi dans les patois de Reims et de Langres.

 Passier, s. m. (Orne) Pailler; endroit où l'on Passe.

 Pastou, s. m. Uerger, Pastre; dans quelques localiîés le s ne se prononce pas; du latin Pastor, qui s'est conservé dans Pasteur et Pastoureau. Ce mot signilie aussi Parc, Clô- ture, Endroit où l'on met les bestiaux à paitre; en vieux-français Pastis signifiait Mur, Muraille, suivant Roquefort, t. il, p. 314.

 Pataclan, s, m. (Orne) Bruit d'un corps qui tombe dans l'eau; cette onomatopée se trouve aussi dans le patois Bressan, mais avec un sens plus général.




 

 

(delwedd C1370) (tudalen 169)

PAT 169

 Patar.\ud,s. m. Coureur, Mauvais sujet; le vieux-provençal donnait aux sectaires Yaudois le nom de Pataris.

 Pataret, s, m. (arr. de Baveux) Soupe aux pommes; en vieux-français Pastanade signifiait Soupe aux légumes.

 Pategaud, s. m. (arr. de Mortagne) Secret; on dit aussi Patigaud; peut-être du latin Pati, Souffrir, parce que les secrets coûtent beaucoup h garder:

 Rien ne pèse tant qu'un secret.

 LAFoNTAiNEjfaWeSjl.viii, fab.O.

 Patigousser, v. n. (arr. de Mortagne) Remuer l'eau pour s'amuser; ce mot a été formé de Patte, comme le français Patauger et Patrouiller.

 Pâtiras, s. m. Souffre-douleur; du latin Pati, Souffrir.

 Patôcher, V. a. Manier grossièrement, Toucher avec ses mains, comme si c'était des Pattes; le vieux-français disait dans le même sens Patojer:

 Si laidement le rebouloit, Et patojoit a lui ses pâtes Qu'avoit plus noires que savates.

 Gautier de Coinsi, Miracles de la Vierge, 1. 1, cli 33.

 Patouf, s. m. Gros lourdaud; il a la même signification en rouchi: le Pataud du français est bien moins expressif.

 Patouiller, V. n. (Orne) Agiter l'eau, Marcher dans les mares; dans le patois de la Meuse Patouillat signifie une Petite mare où l'eau croupit, et Roquefort, t. ii, p. 316, cite




 

 

(delwedd C1371) (tudalen 170)

1 70 PAT

 le vioux-IVançais Pat&ueil au<iuel il donne le sens de Bourbier, Chemin boueux; il semble ainsi ([ue le n s'esl introduit par corruption dans le français Patrouiller; la forme primitive sest conservée aussi dans le patois du Berry.

 Patraillée, s.'f. (Orne) Multitude, (irandc quantité; voyez le mot suivant.

 Patuâiller, V. n. (arr. de Cherbourg) Travailler avec ses mains, Se donner beaucoup de peine.

 Patuasseu, V. réfl. Tomber tout de son long, Faire patatras; à Rennes on dit Dé- pétrasser. Peut-être ce mot signifiait-il originairement Tomber sur les pattes, car on emploie dans rOrnc avec le même sens Poignasser. Dans quel

 aucs localités on se sert aussi u substantif Pafrassc, Chute violente.

 Px\.tiu)n-Jacquet, loc. pop. Qui ne s'emploie que dans la phrase Se lever dès le patron Jacquet, à la pointe du jour; on dit dans le patois du Berry, Se lever h Pelrou Jacquet et dans celui de plusieurs autres localités Au patron ou potronminctte. Peut-être cette locution vient-elle de saint Jacques, le patron des voyageurs, qui, pendant le moyen-àge, étaient pour la plupart des pèlerins. Celte expression pourrait venir aussi de l'écureuil, eu patois Jacquet, qui passe pour le plus vif des animaux, et par consé- ([ueut ])our le premier éveillé. Patkon.neu, V. a. ctn. Toucher avec les mains, les pattes.


 
PKC

 Patrouille, s. f. Kcouvillon; voyez le nmt précédent; le patois de l'Oine n'a pas non plus admis le it dans ce mot, il dit Patouillc.

 Pauche, s. f. (chaussée. Il avait la même signification en vieux-français: Avoil gens pour nous adober les chemins, pons et pauches; Bibliothèque de l'Ecole des Chartres, t. m, p. 194.

 Paupille, s. f. (Orne) Sourcil ou plutôt Cil; du latin Palpetra, Paupière, auquel on a donné la terminaison de Cilium.

 Paupiller, V. u. (Orne) Ciller, Fermer les yeux de peur; vovez le mot précédent.

 "Pause, s. f. Instant, Le temps de faire une pause:

 Je la regardai une pose.

 Chansons normandes, p. li)5, (kl. de iM. Dubois.

 Ce mot existait aussi en vieux-français:

 N'ert de Rome adoiit nul(e^ cosc. Ne ne fii puis de nuiit giant pose.

 Roman de Brut, v. 27.

 Pavât, s. m. Collier de cheval, fait avec les feuilles sé- chées de l'iris des marais (Pseudo-acarus) qui s'appelle en patois Pave.

 Pec, s. m. (arr. de Bayeux) Point de départ, But; probablement de Podium, Petite é- minence; au moins ce mot était-il devenu en vieux-français Pic, Piifch et Pec.

 Pec, adj. Méchant, Sot; il estplususitéau féminin Pccque, et vient sans doute de Pecu.s, comme le français Pécore.

 Pecaille, s' f. Fretin: du




 

 

(delwedd C1372) (tudalen 171)

PËS

 lalin Pecus. Il se dit par mé- taphore de toute espèce de mauvais poisson et s'empioie comme terme de mépris dans un sens beaucoup plus général.

 Pecauder, V. n. (Orne) Mettre les mains dans le plat; Se conduire comme une bête {Pecus"!).

 Peïot, s. m. (arr. de Bayeux) Ligne dormante; voyez

 PÉQUER.

 Pelauter, V. a. (arr. deMortagne) Enlever et secouer par la peau (Pellis); il existait aussi en vieux-français et y avait pris par métaphore le sens de Battre, Etriller.

 Pelette, s. f. Petite peau de mouton que l'on met sur les sabots; diminutif de Pellis; la forme latine s'est conservée aussi dans Pelletier et dans Pelleterie.

 Peloue, s. f. Grosse houe; mot composé sans doute de Pelle et de Houe.

 Péner, v. a. et réll. Tourmenter, Faire de la Peine; il existait aussi en vieux-français:

 Car trop nos vuet cist rois pener et

 travailler.

 Chmison des Saxons, 1. 1, cou pi. 16.

 PÊQUE, s. f. (arr. deBayeux) Chiffon; il ne s'emploie guère qu'au pluriel; on disait en vieux-français Pesse, probablement de Pièce, morceau de linge. Ce mot existait aussi en vieux-français:

 Kien ert cheus en uiales mains, Quar si cheveil contre mont tendent, Et les pesques contre val pendent De son sorcot et de sa cote.

 Fabliau d'Alonl.


 
PEQ ni

 PÉQUER, V. n. Désigner un but, Jeter son palet pour servir de but, comme Jhiter; il signifie aussi par métaphore Arrêter, et l'on donne par extension le sens d'Attendre à la forme passive Être péqué.

 PÊQuiÈRE, s. f. (arr. de Bayeux) Femme qui ramasse des chiffons; en patois normand

 PÊQUE.

 Percette, s. f. (arr. deMortain) Vrille, Petit outil qui Perce.

 Perchoux, adj. (arr. de Sainl-Lo) Oisif, Immobile comme une Perche; dans l'arr. de Bayeux il signifie Frileux, parce qu'un froid trop vif empêche de sortir.

 Péricauchée, s. f. (arr. de Bayeux) Paresse; voyez perchoux.

 Perrette, s. f. Terme de mépris dont on se sert en parlant des femmes; le français dit Péronelle; c'est le diminutif féminin de Pierre.

 Perrey, s. f. (arr. deBayeux) Lieu rempli de galets ou de Pierres; la même raison a fait donner le nom de Chemin perrc aux anciennes voies romaines. Carpentier nous semble ainsi s'être trompé en expliquant le vieux-français Perroy par Rivage de la mer; il avait probablement le même sens que le mot normand, comme le français Pétrée.

 Persoux, s. m. (arr. de Vire) Pressoir; probablement une métathèse.

 Pesas, s. m. (arr. de Cherbourg) Tiges sèches de pois, en latin Pisa; il existait auàsi en vieux-français:




 

 

(delwedd C1373) (tudalen 172)

172

 
im<:t

 
Oïl avoit ja Ils pois so Cs lit li jM'Siiz t'S(oil loics.

 liomande Jicnart. t. i, p 20.

 Pesxouette, S. f. (arr. de Vire) Petite lille dissipée.

 Pester, v. n. (Orne) Courir; on en a l'oriné l'adjeclil' J'Jpestoui, qui signilie Etourdi.

 Péteu, V. a. (Seine-lul'erieure) Mesurer.

 Petit, adv. Peu; il s'emploie

 le plus souvent avec Un, comme

 on vieux-l'rançais:

 Sire, (libt-ele, un petit m'entendez.

 Chanson de Ifoci, B. R. Ms. de Saint-Germain, n" 1244, fol. 9, recto, col. 2, v. 15.

 Ce mot est surtout usité avec une forme duplicativc: Un petit peu, Un petit mot. Ua Fontaine a encore dit dans le fragment du Songe de Vaujc.

 Ke lui donnez plus rien qu'un petit

 de panade.

 Pétoche, S. f. Mauvaise chandelle qui pétille.

 Pétouin, s. m. (arr. de Baeux) Eeorcheur, Qui enlève en vieux-lVanijais Toult) la peau, que le patois normand j)rononce pé.

 Pétu.v, s. m.,Iïom me grossier; Paysan; il a la même signification à Rennes: l'origine est la même que celle duvicuxfranç^iis Péteux:

 Et l'autre eu fut chassé comme un pé- teux d'église.

 Regnieh. satire xiv.

 On donne aussi à ce mot la signilicalion de Derrière.

 Pètre, adj. (Manche) Paresseux, Immobile comuie une pierre, en latin Pétra.

 Petrelle . s. f. Etincelle accompagnée le plus souvent de





 pétillement; la même raison leur lait donner en rouclii le nom de Pète.

 Peukke, Pelfkre, s. f. Frippcric; de l'islandais Pelf, Dé- pouilles; il avait conservé sa signilicalion primitive en vieux-français:

 Chargez s'en vont en lur pais De la pcifre as cheitifs.

 Geovj lîoi Gaimau, Chronique riTnre. publiée [)ar M. Francisque Michel, Chroniques anglonormandes, i. 1, p. 4.

 Le vieux-français donnait aussi à Peuiïcrie, le sens du patois normand Peuf/c.

 Peufi, adj. (arr. de Mortagne) Flétri, Fanné, comme le français Frippé.

 Peuffier, s. m. Fripier; Voyez PEUFFE.

 Peulie, adj. (arr. de Vire) Maladroit; littéralement Peu joyeux, Mal en train.

 Pezet, s. m. Etoupe.

 PiiÉiîÉ, s. m. Pécule, Bien; peut-être de l'islandais Fe, Troupeau, qui avait pris la signification d'Argent, parce qu'on ne connaissait pas d'autre richesse.

 PlANCIIE, s. f. et PlAXCHON,

 s. m. (arr. de Bayeux) Fille, Enfant; dans larr. de Mortain, il est devenu adj. et signilie Malin, Espiègle.

 PiANNER, v. n. (arr. deMortagne) Il se dit du cri du dindon et signilie littéralement Crier comme un Paon; voyez ncoT.

 PiACCÉ, adj. (arr. de Bayeux) Couché.

 PiAUCER, V. n. Pleurer, Crier sans cesse comme un poulet: c'est probablement une


 
PIC

 corruption de Piauler qui vient du latin Pullus; cependant on lit dans les Extraits de Fcstus par Pauius Diaconus, p. 212; Pipatio clamor piorantis ling:ua Oscorum, et Chaucer a dit dans son Canterbury taies, V. 177: He gave not of the text a puUid lien,

 ce que Belle ndcn Ker explique par Malade, Qui a la pépie; Archaeology ofpopular phrases, t. ii, p. 74.

 PiAUFFRER, V. a. (arr. de Mortagnc) Embrasser souvent et avec force.

 PiAUME, s. f. (arr. de Yalognes) Pivoine, en latin Peonia.

 Pic, (arr. de Bayeux) Il ne s'emploie que dans la locution adverbiale Par pic et par mie, qui signifie Par petites portions, Par intervalle. Probablement celte expression a une origine celtique; Pic signifie en breton Une chose pointue, et Mie fbas-latin Mica) Une petite chose.

 Pichet, s. m. Vase en terre, Grand pot à boire.

 Et les bras sont arnaés de tasses, de

 pichets. Lalleman, La Champênade, ch. III, p. 27. Ce mot existait aussi en vieux-français: Le suppliant eust gaigne dudit Dominique un pot, ou pichier de vin; Lettres de grâce (1397), citées par Car pentier, t. m, col. 272, et s'est conservé dans le patois Vendéen:

 De l'âéve frede en in pichâé, Daii pâé, et râé pre lo gressâer.

 Chanson citée dans les Mémoires de l'Académie celtique, t. m, p. 380.




 

 

(delwedd C1374) (tudalen 173)

PIE 173

 Malgré l'anglais Pitchcr et le breton Pichcr, ce mot vient sans doute du vieux-latin Bacar (jue Festus explique par Vasvinarium, ou de l'islandais /^<A-(/r (allemand de Bêcher) qui a la même signification que le patois normand, car on appelait autrefois Bichet un vase qui servait de mesure et nous lisons dans Li treisieme livres des Eeis, ch. vu, v. 45: IJyram fîst vaisselle de mainte baillie, poz, chanes e pichers.

 Picois, s. m. Espèce de houe, Pic; il existait aussi en vieux-français: E ces de Israël vendent as Philistiens pur aguiser e adrecicr e le soc, et le picois [Ligonem), e lacuignee, e la houe; Li primiers livres des Beis, p. 44. On trouve en vieil-anglais Pijkoise:

 Eche inan to pleye with a plow, Pykoise or spade.

 Vision ofPiers the Ploughman, V. 1987.

 Picot, s. m. Dindon; de l'anglais PearorÂ:, Paon: sans doute parce que le dindon fait la roue comme le paon; par suite de la même idée, on a dit pour exprimer son cri qu'il piannait.

 PiCTRiE, s. f. Ce mot n'est employé que dans la phrase Etre dans lapictrie, qui signifie Etre ivre.

 PiÉÇA, adv. Depuis longtemps; c'est l'explication [Dudum) qu'en donne un glossaire francais-latin, écrit dans le XIV' siècle, qui est conservé à la Bibliothèque de Couches, et on le trouve avec cette signification dans une foule de passages.


 
Mi

 
PIG

 
Ysaics picca piamist Kt en sa pro|ili('cic dist. Que (le la rais Jesse istra Luc vcrye qui lloiirira.

 \Vace, Elahlissemenl de lafétc de la Conception, |). 34, v'. j.).

 Ce mol csl sans doiile une contracliuii de Pièce il y a et vient du latin Spatiu)n, Espace; Pcticr est employé avec le sens de Spatidri dans Froissard, Chronique, 1. i, ch. 176.

 Pii'f.E, adj. Aucun, ou plutùi adv. de négation, comme Biin, Point, Pas; il vient )eut-ètrc de Specics; car on il dans Optatus Milevilanus, . VI: Calicum (fractoruni) sj)ecies revocastis in massas. Il s'employait aussi en vieux-français dans le sens d'Espace: °

 Une grant piesce remeist la chose ensi.

 Ilaoul de Cambrai, p. 21, v. i.

 .


 

 

(delwedd C1375) (tudalen 174)

Dans l'arr. de Mortairne on prononce Pieie.

 PiK, s. m. Grand et firos nez; il a la même signification dans le patois du l]erry. Peut-être signitiait-il d'abord Le nez bourgeonne d'un ivrogne; car le vieux-français Pifre sip;nifiail Gourmand, et le style familier a conservé le verbe Empiffrer, Faire manger avec excès.

 PiiFETTE, s. f. (arr. de Mortagnc) Jeune fille qui aime la toilette, Qui cherche à faire piaffe.

 Pui.vcHE, s. f. (arr. de Baveux) Pointe de terre; on donnait ce nom en vieux-français H une sorte d'ornement que les femmes portaient aux manches


 
PIG

 de leurs robes.

 P|(.i:(in.m;u, v. n. ^arr. de Baveux) Germer, Pousser comme un pif/non.

 PuiLER, V. n. (arr. de Mortague) Jeter des cris perçants, Crier sans pleurer; en anglais Pig signifie Un petit cochon.

 pKi.NARD, s. m. Pleurer; il signifie dans le patois de Rennes Un homme qui gronde pour la moindre chose; voyez le mot suivant.

 PiGXER, v. n. Geindre, Se )laindre à voix basse; dans 'Orne il se dit aussi du bruit que fait une manivelle ou une roue mal graissée, et le vieux-français s'en servait dans le même sens.

 PiGNOCDE, s. f. (arr. de Vire) Cheville; (arr. de Saint-Lo) Fausset; voyez épi.noche.

 PiGNOLLE ", s. f. Ce mot n'est employé que métaplioriquemcnt dans l'expression Trousser ou Retrousser pignoUe, qui signifie Se sauver, S'en aller: c'est sans doute une corruption du vieux-français Pignonccau, Bannière longue et pendante que l'on relevait pour marcher avec plus de facilité:

 Brûlent baniercs, plus en i ot de mil, Kt pignonciaus k'cl front devant sont

 mis.

 Gnrins li Lohcrms, Ms. B. R.. 9654 5a ^ fol. 80, recto, col. 1, V. 6.

 Ce mol s'employait aussi au ligure en vieux-français, mais avec une accei)tion difTérente; il signifiait Peine, F]mbarras; vovez Ro(iuefort, t. ii, p.

 PiGNONNER, v a. (Orne) Percer; Pignon signifiait en \ ieux


 
PIN

 français Un morceau de lance.

 PiGRAS (à), adv. (arr. dcMortagne) En abondance, En quantité.

 PiGRAT, s. m. Endroit battu comme un champ de foire; dans l'arr. de Mortagne, il a pris le sens de Bourbier; on dit au figuré Mettre le pied dans le pigrat; voyez pivat.

 PuiuENETTE, S. f. (Orne) Petite lille méchante; dans le patois du Berry on appelle les pie-grièches Piquerede.

 PiHOUE, s. f. (Seine-Infé- rieure) Femme de mauvaise vie.

 PiLAUDER, V. a. (arr. de Mortagne) 11 ne s'emploie qu'avec les boues et signifie Marcher dans un bourbier.

 Pile, s. f. Volée de coups; ce mot (jui se trouve aussi dans le patois du Berry vient sans doute du vieux-français PU, Espèce de massue, ou du verbe Pilci' . Broyer, Ecraser.

 PiLÈCHE, s. m. (arr. deSaintLo) Gruau, Grain pilé.

 Piler, v. n. Pressurer des pommes comme avec un pilon; il a la même signification dans le patois de Rennes.

 PiLETTE, s. f. (arr. de Valognes) Fleur de l'Arum qui ressemble à un petit Pilon.

 PiMPERLOTTÉ, adj. (arr. de Mortagne) Taché de petits points de diverses couleurs; probablement une corruption du vieux-français Pipelotté, Extrêmement orné suivant Roquefort, t. II, p. 356.

 PiNELLES, s. m. pi. (arr. de Rouen) Bas, Chausses.

 PiNGE, adj. (arr. de Mortagne) Qui a le poil lisse.




 

 

(delwedd C1376) (tudalen 175)

PÎQ t7o

 PiNGÉ, adj. Mouillé; voyez le mot suivant.

 PiNGER, V. a. Plonger; dans l'Orne il signiiie Puiser, et dans la Vendée Etre submergé.

 Pi.xGET, s. m. Rond que fait une pierre sur l'eau; c'est probablement le même mot (jue Pingeot auquel on donne dans l'arr. de Mortagne la signification de Ricochet sur l'eau.

 Pion, s. m. Ivrogne, Un

 peu gris; il vient sans doute

 du grec îlivzvj, Boire, ou du

 vieux-français Pion, Soldat:

 Mes gens d'armes, mes archiers, mes

 pions.

 Pierre Michailt, Dance aux aveugles, p. 13.

 PiOT, S. m. Boisson, Vin:

 C'y gist qui a bien aimé le piot.

 Vaux-de-Vire, p. 57, éd. de M. Dubois.

 Ce mot existait aussi en vieux-français:

 La vigne dont nous vient celle nectaricque, delitieuse, pretieuse, céleste, joyeuse et deificque liqueur, qu'on nomme le piot; Rabelais, I. ii, ch. 1.

 Ce mot qui se trouve également dans les patois de liséré et dans celui de Rennes, vient sans doute du latin Potns; il s'emploie aussi comme adj. et signifie alors /tre; dansTOrne, on dit quelquefois Piou.

 PiOTER, V. réfl. S'enivrer; voyez PIOT

 PiPET, s. m. Fétu par lequel on aspire un liquide; corruption de Pipeau.

 PiQUERAY, s. m. (arr. de Baveux) Terrain couvert de galets roulés.

 PiQUEROLLE, S. f. RoUgCOle,


 
cr. PIT

 qui marque la peau de laehos rou,i;es c(Miinie des piqûres.

 {Moii-i'TE, s. f. JMflanp,e de lait caillé et de crème, dont racidité est pirjuante.

 IMrli. s. m. ^^Orno) Petit haton (|ui sert à jouer; voyez

 BAHULO.

 PiRO, s. ni. Petite lessive; l)rol)ab!einent une corruption de Ptiro; voyez purer.

 PinoTTE, s. f. Oie femelle; dans le patois de Rennes on dit Pirette: à Cherbourg on donne ce nom à la femelle du dindon.

 Pis, s. m. Mamelle de vache; c'est une extension de ia signification du vieux-français Pis, Poitrine:

 Et cil qui tindrent les costiax, Parmi capes, parmi mantiax, Parmi pis et [)armi boeles Firent passer lor alemeles.

 Roman de Brut, v. 7433.

 Nous donnons encore le même sens k Sein et à Poitrine, et IcvieuK-françaisPcc^. du latin Pectus, avait pris aussi la signilication de Mamelle:

 La vache avec gros pect que son veau

 tendre tire. IIÉGEMON, p. 7.

 PiscALE, S. f. (Orne) C'est un terme de mépris pour dé- signer Une femme; ailleurs on dit Pisseuse.

 PiTANciiiER, V. réil. (arr. de Baycux) S'impatienter.

 PiTER, v. n. farr. de Morlagne) 11 se dit du fil et de la toile (}ui blanchissent moins en certains endroits que dans d'autres.

 Pitou, s. ni. (arr. de lîayeux) Putois; il signifie aussi Mé- chant et vient peut-être en ce dernier sens du vieux-l'rancais


 

 

(delwedd C1377) (tudalen 176)



 
PLA

 Pitfius, Hypocrite, Faux-dé- vol, selon l'asquier, lierhcrclies (le la i'ranre. 1. vm, ch. 2, col. 7;j9.

 PivAT, S. ni. (arr. de Rouen) Boue délayée: en Rasse-Normandie il signifie Urine

 PivoLETTE, s. f. (canton des Pieux) Papillon.

 Pi.ACEBO, s. m. Elève qui pour plaire h ses maîtres leur rapporte les fautes de ses camarades. Il était aussi usité en vieux-français, mais dans un sens un peu di fièrent: Si les princes savoient plutôt embrasser les utiles conseils que les passionnés et déguisés de leurs ministres qui vont, comme on dit, toujours k Placebo; de Villars, Mémoires, 1. vr, p. 560. Ce mot est tombé en dé- suétude.

 Planchon, s. ni. Sauvageon; il existait aussi en vieux-français:

 Avint que cl bos de Glancon U il a maint jovene plancon.

 MocsKF.s, Chronique rimée, v. 2) 343.

 On dit aussi pour désigner de jeunes arbres de la Plante, et ie français se sert dans le même sens de Plant.

 Planitre, s. m. (arr. de Valognes) Esplanade, Place où l'on se réunit: dans le patois de l'Isère on dit Platro.

 Planque, s. f. Pont de bois, littéralement Planche.

 Puant, s. m. Pommiers plantés; c'est en Normandie le fiant par excellence.

 Planté (k) loc. adv. En abondance; ce mot qui vient du latin Plenitndo,\\)owà^wcQ., n'est plus usité: mais il se


 
PLE

 trouve dans la chanson populaire que les enfants chantent la veille du jour des Rois:

 Guerbc au boissey. Pipe;iii pommier, IJienrre et lait. Tout à planté.

 G. Mancel et Cil. WoiNEZ, Histoire lie la tillede Caen, p. <i2.

 11 existait aussi en vieux-français:

 Arbre trop souvent transplante Rarement f.iit finict a plante.

 Le Rorx dk Luncv, Livre des proverbes français, 1. 1, p. 37.

 Probablement même on l'employait aussi substantivement, car on lit dans un poëme anglais qui fut certainement écrit avant 1300:

 Ail bis clerks and baronns Were set in tlieir pavylouns, And served wilb grete piente Of mete and drink and eacb dainle.

 Richard Coeur-de-Lion, v. 1775.

 Le ïrançA\s Plantureux semble avoir la même origine, quoique Plantodos sijinifiàt en provençal Fécond et vint du latin Plantatus.

 Plantière, s. f. Ficelle avec des nœuds coulants en crin, pour prendre les oiseaux de mer.

 Platine, s. f. (arr. de Valognes) Patène; du latin Platina.

 Pléger, V. a. Défendre, Favoriser; c'est une extension de l'ancienne signification Cautionner en justice: Se aucuns lege home qui soit repris de a mort a aucun ou d'aucun crime: Etahlissements de Normandie, p. 36.

 Il signifie Garantir, Assurer, dans le vieux proverbe:


 
PLO

 
ni

 
i

 
Février qui donni; neige Bel été nous piège.

 et semble avoir été pris quel(juefois dans l'acception de Tenir tête, Faire raison:

 A vous, Monsieur de céans, Piégez-moi, je vous prie.

 Olivier Basselin, Vaux-de-Vire, p. 192, éd. de M. Travers.

 Plein (tout) loc. adv. (arr. de Valognes) Beaucoup; cette expression est empruntée aux mesiires de capacité; on dit aussi dans le patois du Jura: Cette planche a tout plein de trous.

 Plesse, s. f. (arr. de Mortain) Bois taillis, Forêt; Plessier et Plcsseis avaient la môme signification en vieux-français:

 Parmi un plesseis de saus. Roman de Renart, t. m, p. 323.

 et on donnait le même sens au provençal Plais et Plaissat. Les deux forêts de Saint-Sauveur-le-Vicomte s'appelaient la Petite et la Grande-Plèze. Voyez le mot suivant.

 Plesser, V. a. Plier, Courber; du latin Plectere. Dans l'arrondissement de Mortagne, il signifie Garnir une haie de branches couchées et coupées aux trois quarts; c'est ainsi sans doute que l'on plantait autrefois les bois taillis.

 Pliacoux, adj. Humide et compact; il ne se dit qu'en parlant du sol.

 Plottër, V. a. Battre, Frapper, comme avec des Pelottes de neige; ce mot qui se trouve dans la langue populaire de presque toutes les provinces est sans doute le même mot que le vieux-français Ploder dont la

 12




 

 

(delwedd C1378) (tudalen 177)

n8 poi

 signilication est seinhlablc; voyez ecpendiinl Pef.auter.

 Ploifue, adj.iiirr.de Rouen) Enlle. Su grosplonfre de Vinchont. 3Iuse normande, p. 34.

 Ailleurs on dit Pouffe.

 Ploi\)UE, s. f. Perruque de laine; corruption de Peluche.

 Puîc, s. m. Ce que l'on peut éplucher; ce mot existait aussi en vieux-français:


Il n'y a ne phic ne pastiire, Allons ailleurs fourrer nos bouges.

 Histoire de VÉvangile en ven,.


 
P(K>

 logncs) Ternie injurieux; le français emploie Peste dans la même acception; cette locution n est sans doute pas l'ort ancienne, car Poison est resté fé- minin jusqu'au milieu du xiV siècle.

 PoLACRE, S. f. (arr. de Vire) Ciillet; on s'en sert comme d'un terme de mépris;\ ('aen, mais c'est alors une corruption de Pouocre.

 PoLETTE, S. f. (arr. de Vire) Courroie.

 PoLLET, s. m. Nom d'un fau

 bouri; de Diepi)e et d'un grou

 On dit aussi Pluquette pour pe de maisons sur le rivage à

 Epluchure et Plucoter, Plu- Port-en-Bessin; selon Rocjue


 
choter pour Eplucher. Un oisel qui cherche a plucoter du feure; Farce (les Quiolards, p. '31.

 Pluuer, V. a. Peler, Oterla Pelure.

 PocuARD, s. m. Ivrogne; peut-être de Poisson, mesure devin,qui s'appelait en vieux-français Poche, Poichon:

 Frère Gille, dit le prieiix, IN'ous ne sommes cy que nous deux, Or nous donne par courtoisie Ung peu de frommaige de Brie Et plain poiclion de vin d'Au.soire.

 Triumphe des Carmes, v. 135.


 
fort, t. I, p. 373, Polet signifiait en vieux-français Le bassin d'un port.

 PoMEROLE, s. f. (arr. deCoutances) Primevère; voyez pri

 MEROLLE.

 PoMMAGE, S. m. Espèce, Nature de Pommes.-

 Poncer, v a. Presser'. Exprimer; dans l'arr. de Vire on dit Ponyer et cette forme se trouNe aussi en rouchi: probablement du breton Punsa, Tirer de leau.

 PoNCEUX, s. m. (arr. de VaOn dit aussi 5e focharder, lognes) Petit pressoir en plein




 

 

(delwedd C1379) (tudalen 178)

S'enivrer.

 PocRAS, s. m. Gâchis.

 PocRASSiER, s. m. (Orne) Malpropre; littéralement, Qui se met dans le Pocrns.

 Poigne, s. f. (arr. de Valognes) Main; du latin Puejnus: il signilie aussi au ligure Etreinle.

 PoiGNiAssEU, v. a. (Orne) Manigancer; voyez le mot pré- cédent.

 Poison, s. m. 'arr. de Va


 
air (jue l'on démonte quand les pcunmes sont pilées. PoNE, s. f. \'entre; voyez

 APONE.

 PoNicuER, V. n. (arr. de^Iortagne'I^lal arranger, Mal ajuster: il se (lit le plus souvent des choses de toilette et vient du latin Ponerc.

 Pool ER, V. a. (arr. de Valognesj Poiter des fruits dans sa Poche.

 Po(ji!ES, s. f pi. (irosses


 
POT

 mains; dans le patois de Rennes on dit Pocres.

 PoQUETON, s. m. Homme qui se sert maladroitement de ses mains, littéralement qui a de grosses mains, des Poques; à Rennes on en a formé aussi le verbe Poganncr, Manier salement, maladroitement.

 PoRiE, s. f. (Orne) Gros bouquet que les enfants portent à la messe, le dimanche des Rameaux, et qui est ordinairement composé de Portons; voyez ce mot.

 PoRioN, s. m. Narcisse des prés, qui fleurit de très-bonne neure:

 Je n'ay plus amy ne amye, En France et en Normandye, Qui me donnast ung porion.

 OuviER Basselin, Vaux de-Yire, p. 158, éti. de M. Dubois.

 Le Poireau s'appelait en vieux-français Porion, çX a conservé celte forme en rouchi; la ressemblance des feuilles a fait donner le même nom au Narcisse des prés.

 PoRMAisQUE, conj. Lorsquc; cette conjonction existait en vieux-français, et les trois mots qui la composent ont exactement le même sens que Àlorsqiie (à l'heure que).

 PoRQUERiE, s. f. Etable des cochons (Porcs); il se trouve aussi en rouchi et s'emploie quelquefois par métaphore pour désigner Un lieu sale.

 Potin, adv. (Calvados) Il ne s'emploie qu'avec le verbe Parler, et signifie alors Parler familièrement, comme des ménagères qui regardent bouillir le Pot-au-feu. 11 est aussi substantif et signifie par extension




 

 

(delwedd C1380) (tudalen 179)

POU 479

 k Vire, Fadaises, et à Rouen, Babil fatigant; Coup-d'œil purin, p. 49.

 PoTiNE, s. f. Chaufferette en terre, littéralement Petit pot.

 PoTTE, s. f. (Orne) Petite fosse.

 Pou, s. m. (arr. de Cherbourg) C'est une corruption de Podium, Montagne, qui s'est conservée dans le Pou de Flamauville. Donavimus podium sive montem vulgariter appellatura de Champinac; Chartre citée dans du Lange, t. v, col. 595; voyez aussi Valois: Galliarum notitiae, p. 452, et Huet, Origines de Caen, p. 322.

 PouAS, s. m. (arr. de Baveux) Noyau.

 Pouf, s. m. Ornement de toilette dont le nom se trouve aussi dans le patois de Lorraine.

 Je n' maitions, ni pouf, ni pouffons, Ni be libons, ni ceinturons; Nos cotillons et nos corsets Valeont bin lo sos afliquets.

 ffoèl Lorrain, publié par M. Grille de Beuzelin dans son Rapport aie Ministre de Cinsiruction publique sur les monuments historiques de Nancy et de Tout, p. 129.

 PouGEA, S. m. Brai, Poix noire.

 PouGEAT, s. m. Tiges de pois sèches.

 PouiLLARD, s. m. Vaurien, lîomme méprisable; peut-être n'est-ce pas une corruption du français Pouilleux qui se prend quelquefois dans un sens métaphorique, car on lit dans le roman manuscrit d'Athis:

 Es busches sont les cbevaliers Et es galees les archiers,




 

 

(delwedd C1381) (tudalen 180)

\so

 
POU

 
Et l(^s osr)os(|ii<':; et les ni'/ Portent les ("-nies cl les Irez, I,es seri^i'iis cl la ponlailic ht gens qui servent pour viluille.

 "N'oyez aussi I'ouw.lu.

 l'oùiLLER, V. a. Passer une iDaiiche, Mettre un haliit: ce mot qui se trouve aussi dans le patois de Rennes n'est peut-|}lrepas sans rapport étymologique avec le l'ranrais Drjxmiller, tpie Ion fait cependant venir généralement du latin Spo/{(iri. Voyez le mol suivant.

 Poi ii.LoT. s. m. (Orne et air. de Saint-Lo) lîrassière, Corset; dans quehiues localités on dit Apollon.

 PoDiiJAî, adj. Indolent, lâche; voyez poniLLAKD.

 Poulet, s. m. (arr. de SaintLo) Noyau.

 Poulette, s. f. (arr. de Valogncs) Ampoule.

 PouLiEH, V. a. (arr. de Morlagne) Elever avec une poulie.

 PouLOT, s. m. Jeune enfant; du latin l'ullus, (jue l'on employait queUiuefois avec cette signification:

 Straboïiem Appellat paetum patcr et pullum inale

 parvus Si ciii filins est.

 Horace, .Sa/y»ac,l. I, sat. Hi,v.4r>.

 Pouls, s. m. pi. (arr. deValognes ) Bouillie d'avoine à l'eau, (arr. de Saint-Lo), Bouillie d'avoine au lait, ( arr. de Clierbourc) Bouillie de sarrasin à l'eau. Les Normands faisaient autrefois un si grand us;ige de bouillie qu'on les appelait par sol»ri(piet Ihmlicu.r, et (pie UavisiusTexIor dit dans une de SCS élégies, J)i<ilof/i, fol. 227, V:

 Saepe rogare soles, (jua tan<tom fem

 poris hoia




 

 

(delwedd C1382) (tudalen 181)

POU

 Cessat)it nosirae zeliis ainiciliae... Jnnge lu pis aynos, lac rede incedere

 caiKTiini, Tac noctislempnsclarius esse (lie.. Arvernis râpas, Nornianis toile polen

 tatii, Ilypocrisiin clanstris; loUc jocos

 pneris; l'iamingos populos fac uli nulle bn

 tjro; Sint simul atque semel parlus et in

 legrit;is. .. Quando feceris hoc, vel fartuni videris illu<l, Ccssnbit nustrae zelus amicitiae.

 Ce mot qui vient du latin

 /*(t7su/» est restédans le patois

 de la Bresse avec une forme un

 peu dilTerente:

 Eli' amossi la rosnra De la casseta de peu.

 Aoé/.v Jîrcssans, p. 87.

 PouLTiiE. s. f. (arr. de Mortagne ) .Teunc cavale de vingtcinq à trente mois (jui n'a pas encore porté; ce mot (|ui existait aussi en vieux-français, vient du latin Pullitra.

 Poumon, s. m. (arr. deVaiognes) Terre fangeuse.

 PouPiNEK, V. a. (arr. de Valognes ) Parer avec recherche . Manier sans cesse comme un Poupon; Poupin signifie en français Hahillé avec affectation . et on lit dans Yauquelin de la Fresnaye:

 Soncriurstoitnouéenun neu simplement Et frisé par devant assez poupine

 mcnt. Fore,slerics,(ol 22, verso.

 PouQUE, s. f. Sac.

 C,>ii,ind il pleut le jour saint Marc, 11 ne l'aut ni |»()i!<|ue ni sac. Proverbe normatid.

 Ce mot vient |)lutôt de l'i.s

 landais Pohi, Sac, que du

 français Poche; car on lit dans

 le Vision of Picrs the Plough

 man. v. 9392:




 

 

(delwedd C1383) (tudalen 182)

PRE

 For poverlo \u\l\i but pokes To i)utten in liise goodes.

 Pour Mendier le peuple dit encore souvent en Normandie Prendre un bissac.

 PouQUETTE. s. f. Poclie; litléraiemcnt Petite pouque, en anglais Pockett. A Pont-Audemer les enfants qui ne sont pa;^ contents de ce qu'on leur a donné, suivent le cortège des baptêmes, en criant: Pouquettes cousues.

 PouRE, adj. Pauvre; voyez

 APEUR. L'anglais a conservé

 Poor, et on lit dans le Miserere

 du Reclus de Maliens, str. li:

 As riches est espoanlans Et as poures recoiil'ortans.

 PouRFRis, s. m. (Orne) Plâ- tras, Enduit sur les murs.

 PouRFRissEiJR, S. m. Plafonueur; voyez le mot précédent.

 PourgÙiller, v. a. (arr. de Mortagne) Promener un enfant ou un animal pour le dissiper;

 voyez POURJOLLER.

 Pourjet, s. m. (arr. deMortagnej Bûcher.

 P0UU.10LLER, V. a. (arr. de Bayeux) Porter d'un lieu à un autre.

 PoL'S, s. m. pi. (Orne) Pétales secs du sarrasin, qui se dé- tachent du grain quand on le vanne.

 Pras, s. f. (arr. de Bayeux) Bète pourrie; il s'emploie aussi au figuré et signifie Homme ou Femme digne de mépris.

 Prêcher, v. n. (arr. de Yalognes) Parler; c'est un changement inverse de la signification de Sermon, Prédication, (pii signiliait seulement eu latin Discours.

 Préci, adj. (arr. de Bayeux)



PRÎI 1H1

 Pourri, Creux; il neseditqu'eu parlant du bois.

 Précimè, adv. (arr. de Mortagne) Très prés, Bientôt; du latin Proxime.

 Presse, s. f. Armoire.

 Prétintaille, s. r. Attirail; c'est une extension de la signification du français.

 Primerolle, s. f. (arr. de Valognes) Primevère; à Cherbourg on dit PromenoUe; il semble employé dans cette acception par Chauccr, Cnnterbury taies, v. 3268, et par Ciower, Confessio amantis, ibl. 1 48, et on lit dans une chanson de Gilles le Viniers:

 Beaux m'est priustaus au partir de

 lévrier, Ke primerole espanit el boscaige.

 Dans Roquei'ort, Etat de, lapoé- siefrancoise, p. 7j.

 Mais dans un glossaire du XlVe siècle, qui appartient k la Bibliothèque de Conches, et dans un autre du XV', conserve à la Bibliothèque de Lille, et marqué E. 36, Primerole est expliqué par Liyustrum, probablement parce ([ue le troène est un des premiers arbres qui poussent des feuilles.

 Prince, s. f. (arr. de Vire) E' cluse; littéralement P/'('sc(/'mw.

 Princeux, s. m. (arr. de Valognes) Pressoir.

 Princimi, adv. (arr. de Mortagne) Prompteuient; du latin Proxime

 pRor.NER, v. a. Elaguer; voyez Ei'ROGiXER.

 Ï^RULER, v. a. Oter l'écorcc d'un arbre; [)robablement une corru()tion ûaPlurer, par mé- lathèse; voyez ce mot.

 Prunelle, s. f. Fruit de lé-




 

 

(delwedd C1384) (tudalen 183)

183 QUA

 pinc noire, qui ressemble îi une

 |)etile prune:

 Meures manpiiont et ccnolcs, Boiiton<i, cornelit'S ot pninok's.

 ClIIlKSTIFNS «F. TltOVF-S, /Jtcf du

 roi Guillaume d'I-'-ngh terre. PucHE». V. a. (arr. de Valognes),Pucher la lessive, Couler la lessive; primitivement ce mot sijjnifiait sans doute Epuiser, parce qu'on verse la lessive sur le linge jusqu'à ce qu elle soit presqueenlièrement épuisée: c'était au moins la signification que l'on donnait au Y vieux français Espucher:

 Ewe en viver u en estanc

 Est plus Icgier a espucher

 Qe u'ert son bcivrc ne son manger.

 Geoffroy Gaimau, Chronique

 dans M. Michel, Chroniquex

 anglo-normandes, i. i, p. 34.

 Couler la lessive semble une aphérèse d' écouler qui confirme cette étymologie. Une origine celtique neseraitpas cependant impossible; Jhiga signifie en breton Fouler, Presser avec les mains . et on en a formé Bugadi, Faire la lessive.


 
QUA

 p! f.nET. s. m. Petite crucbe avec la(|uelleon piiclte fépuise,: peut-être (
('[)endant est-ce un dérivedeFaMiilais /'j//r/)<'rdont la sigiiilication est la même, ou une corruption du normand Pichet.

 PiERVE, s. f. l*ouIpe; au figuré Femme méprisable.

 PuET, s. m. Bouchon, Galoche, Galine; voyez ces mots; littéralement Ce qui élève . du vieux-français y^uecA, Hauteur. F^Iévation.

 Plette, s. f. Mauvaise petite chandelle, ordinairement en poix-résine qui pue beaucoup. Pupu, s. m. Huppe; du latin Upupn. qui se trouve déjà dans Pline. Historiac naturoUs l. X, cil. 36. Ce mot existait aussi en vieux-français; Rabelais a dit dans son Pantagruel: Ou me munir de langues de pupulz ou de cœurs de ranes verdes.

 Purer, V. n. Couler, Egoulter; l'anglais Topourc se rattache probablement à la même racine, ainsi (pie le français Purée.


 
Q

 
Qi'AiRE, V. n. (arr. de Cherbourg] Tomber, Cheoir; c'est unecontraction du hilnCadere.

 Qu.viRE, s. f. (arr. de Baveux) Corde nouée;\ un pieu qui sert k attacher les bestiaux dans les pâturages; dans l'arr. de Cberbourg ce mol signifie l'Animal attaché.

 Quant et quant, loc. adv. Ensemble, En même temps; elle était aussi usitée en vieux-français:

 Quand on dira: César fut maître de

 rKmpirr,




 

 

(delwedd C1385) (tudalen 184)

Qu'on .sache quant et quant Brute le

 sut occire; Qiiand on dira: César fut premier

 empereur,

 Qu'on dise quant et quant Brute en

 fut le vengeur.

 Crétin, cité par La Harpe, Co7<m de LittcraUire, Part. II, 1. I,ch2.

 Kant signifie en islandais Côté: peut-être a-t-on dit d'abord Qimnt à quant; le français emploie dans la même acception Côte à côte.

 Quarquelot, adj. (arr.de Morlagne) Maigre.

 Qiarue. s. I. Angle dun ob


 
QUE

 jelmrr^, et, par extension, Toute espèce d'angle; il se dit aussi dans le patois du Berry et dans celui du Jura. Voyez carré.

 Quârsonnier, s. m. (arr. de Mortagne ) Mesure de grains; corruption du vieux-français Quartonnier, qui signifiait la Quatrième partie du boisseau.

 QuAS, s. m. Fêlé; il ne s'emploie que dans la phrase; Il sonne le quas, et vient du latin Quassare; il avait conservé cette forme en vieux-français:

 Il fut semons, li prestres vient; Venuz est, respondre convient A son esvesques de cest quas, Dont li presires doit être quas. Testament de l'Asnr, v. 91 .

 Quasiment, adv. Presque; c'est le latin Quasi, auquel on a ajouté la terminaison ordinaire des adverbes français.

 Quédale, s. f. Horloge.

 QuÉLOT, s. m. Moutarde blanche (Sinapis arvensis); on l'appelle Jotte dans le Berry; Boreau, llore du Centre de la France, n" 159.

 Quenelle, s. f. (arr. de Coutances ) Chanteplcure: peut-être le même mot que Chignole.

 QUENIOT, QUENAILLE, S. m.

 Enfant; voyez caignot.

 QuENOLLE, s. f. (arr. de Mortagne ) Gosier; voyez che

 NOLLE.

 Quenottes, s. f. pi. Dents; probablement de l'islandais Kenni, Mâchoires; le vieux-français avait Quennes.

 Et neporqant qatre des pennes L'en remcstrent entre les quennes. Roman de Renart, v. 734.3.

 Quéolles, quiolles, s. f. pi. (arr. deMortagne) Jambes crochues, mal faites; probable



QUK 18S

 ment une corruption de Quilles, que le peuple de plusieurs provincesemploie dans la même acception. Quéras.s. m. Sort.Guignon;

 voyez ENQUÉRAUDER.

 Quérault, s. m. ( arr. de Vire) Résine.

 QuÉRÉE, s. f. (Orne) Personne ou Animal maigre ou sale; voyez CARI et carne.

 Quérir, v. a, (arr. de Vire) Trépanner; on dit aussi Quersir, c'est probablement une métathèse de Cressir qui vient du latin Cruciari.

 Querque, s. f. ( arr. de Bayeux ) Mélange de foin et d'argile pour bâtir, Pisé.

 Querray, s. f. ( arr. de Cherbourg) Traces que laissent les Charrettes ( en patois Quérettes) qui ont la même voie; selon Roquefort . t. ii, p. 417, Querroij auvaii signifié en français Une grande route.

 Querrier, s. m. ( arr. de Cherbourg ) Morceau de bœuf près de la queue.

 Querter, v. a. (arr. deMortagne) Arranger, Atiffer.

 Quétiller, v. a. Battre, Rosser; on dit aussi Quntiller: voyez castiller.

 QuÉTiNES, s. f. pi. Pommes qui tombent avant la maturité; probablement parce qu'on les quêteâu lieu de les abattre: on les appelle en Haute-Normandie Grouée.

 Queue, s. f. Pierre à aiguiser, Âfnloir; il était aussi employé en vieux-français.

 Mais naoy n'estant poète, une queux

 je seray. Qui le fer des esprits plus durs aigui

 serev:



481

 
KAB

 
Car bien que la (|ijeiix soit a couper

 iniilili',

 Klle rend bien coupant tout racler

 qu'elle allile.

 Vai ortLiN DE i.A Fres.naïe, J'oé-

 sies, p. u4.

 QcLULÉE,s. f. (Eure) Famille; litléraleinentCeqiie 1 on traîne après soi, qui est attaché à sa queue.

 Qleltke, s. m. (Orne) Mauvais couteau; du latin Cuîter, comme le français Contre.

 QuiBoi.LES, s. f. pi. Jambes; voyez yuÉoLLES.

 "Quiérle, s. f. (arr. de Yalof^nes) Charrue; cette prononciation remonte au moins au milieu du XlVe siècle . car on lit dans les Comptes de l'hôpital des Wez de 1350: Iluitmuis, six rasieres, deus coupes d'avaine pour les kicvaus de kierue doudit hospita!; dans Roquefort, Supplément au (îlossftire, p. 197.

 QiJKixocnK, s. f. (arr. de Vire) Kéquillo; voyez criocue.

 QuiELEBOcuE, S. f. (arr. de Valognes) Bouchon, (laline; littéralement Quille bossue;


 
R.\n

 on en a (ait le \('rl)i' /Jijuillehorhcr. Asticoter (juehju'un.Le prendre |)our but.

 QiiNOi EUX, adj. Mal vêtu, M l)ef:uenillé; le vieux-français
employait avec la même acception C/iinceux,(tl on dit encore Requinquer .

 Oliohon, s. m. (arr. de Rouen) Tout ce qui est chétif.

 Quoi, s. m. Poi^^née de filasse ou de lin ap|)rètée: on disait en vieux-français Quoquillon. Quota aussi quel(|uefois le sens de Fortune, Ar^'cnt; c'est le Quid des latins qui siirniliait Ouekpie chose.

 Oi oi . adj. Tranquille: du latin Quietus, comme le vieux français:

 l'irc est coie iave que la rade. Ad»m du Slel, Distiques de C'aton, 1. IV, (Jist.:)0, V. i.

 On dit encore Se tenir coi.

 QuoLiANE, s. f. ( arr. de Saiiil-Lo) Gazon.

 Qi OD.VNNE, adj.farr. dcCaeu] Rète, Poltron; on disait en vieux-français Quuyon; voyez Roquefort, *t. ii, p. iii.


 
R

 
R.\BATTRE, v. a. Supprimer; littéralement Mettre à l)as: on lit dans le Registre au Causaux (22 juin 1527): Se fud conclud (jue en mcctant l'amande contenue es esdicls, jus.

 Rabâubiner, v. n. (Orne) Ré- péter ironiciuemenl les paroles de quelqu'un.

 Rabeïtk, s. f. (arr. de Valognes) Espèce de choux dont la graine contient de Ihuile: littéralement Petite ruve.


 
Rabilleux, s. m. Grognon, Qui revient sans cesse sur la même chose: en vieux-français Rabiller signiliait Polir.

 Rabis, s. m. pi. (arr. de Vire) Salutations, c'est un souvenir des paroles (jue Judas adresse au Christ dans le jardin des Oliviers: Ave. Rabbi. On a cru (|ue le mot hébreux avait la même signilicationnue le hilin, et il signifie Grand, Savant, Maître.


 
RâF

 Rablet, s. m. (Orne) Petit et mauvais couteau; ce mot a sans doute une origine celtique, car les maçons se servaient pendant le moyen- à^e d'une sorte de Rabot, appelé RabU, et l'on donne encore le même nom à un instrument de chirurgie.

 Raboudiner, V. n. (arr. de Mortagne) Se raccourcir, Se détériorer par les extrémités.

 Rabuquer, V. a. et n. (arr. de Bayeux) Remuer, (arr. de Cherbourg) Tourmenter, Bouleverser; il signiiiait en vieux-français Faire beaucoup de bruit, Fiapper avec force.

 Racler, v. a. Battre à coups de verges; on se sert aussi souvent du substantif Raclée.

 Racoquiller,v. réfl. Se resserrer comme dans une coquille; il se trouve aussi dans le patois de Reims.

 Racouet, s. m. Chaume de graminées.

 Racourci, s. m. (arr. de Valognes) Chemin de traverse qui raccourcit les distances.

 Racrot, Regrot, s. m. Suite qu'on donne a une fête le lendemain ou le jour de son octave.

 C'e.st la noce aujourd'hui, c'est demain le récroL

 Lalleman, La Campênade, ch. III, p. 28.

 Radas, S. m. pi. (arr. de Mortagne) Guenilles.

 Radoubler, V. n. ( arr. de Mortagne) Revenir sur ses pas, Faire deux fois la même chose.

 Rafaits, s. m. pi. ( arr. de Lisieux) Ramassis de choses de peu de valeur; littéralement De vieilles choses raccommodées, du vieux-français Refaire.




 

 

(delwedd C1386) (tudalen 185)

RAI 185

 Voyez rafus.

 Sire Hains savoil lion nicstier, Qiiar il savoit bien lafeMer Les côtelés et les iitantiaiix. Fabliau de sireUalns et de dame Anieitse.

 Raffouer, v. a. ( arr. de Caen ) Chasser, Poursuivre, Gronder.

 Rafouet,s. m. (arr. deYire) Feu-follet.

 Rafouguer, v. a. Examiner en détail.

 Rafus, 's. m. pi. ( arr. de Caen ) Vieilleries, Amas de chiffons; dans le patois de l'Isère Rafoulon signihe Revendeur.

 Ragâche, adj. Qui menace et querelle toujours; voyez agasser.

 Ragot, s. m. Conte, Ravardage; en vieux-français Ra(jote signifiait Un reproche offensant suivant Roquefort, t. II, p. 428.

 Ragotter, v. n. Rabâcher; voyez le mot précédent.

 Raguin, adj. (arr. de Vire) Vif; de l'islandais Hrohr, Orgueilleux, Insolent.

 Raicher, v. n. (Orne) Faire tomber les pommes.

 Raile, s. f. ( arr. de Vire ) Raie; du latin Régula: dans l'arrondissement de Saint-Lo, on appelle l'Arc-en-ciel La raile- Saint- M art in. Ou disait en vieux-français Reule:

 Quant ses houres avoit chantées A la reule de moinageM- TiiF.BUTiRN, Du Roi Souvain, fol. B. i,v°.

 Railes, S. f. pi. Branches propres à faire une haie; probablement une contraction du vieux-français Rapailles. Haie, Broussailles, ou un dérivé de l'anglais Rail, Barrière.




 

 

(delwedd C1387) (tudalen 186)

JS6 RAI

 RviMP.iNiF.u, S. m. i arr. de Morlamio j iNiincanl . Mauvais ouvrier; liltiMalcincnt (iiii s'amuse avec des bàlons, Rains en vioux-IVaneais.

 Raint.ie, s. r. Collalion; du latin Ratio ou Recocnare; car dans le jialois d(^ Lan^TCS et dans celui de Nanc} . Rcciner, Réccifjncr, signilie Faire niédianoche, Souper une seconde lois, et Festus nous apprend que dans le vieux -latin t'oena signifiait seulement Repas. Le vieux-français donnait à ce mot le sens du patois normand: Il n'est ressiner que de vignerons; Rabelais, 1. iv, ch. 46.

 Raine, s. f. Grenouille; il se trouvait en vieux-français:

 Par lieux y ent clercs fontaines Sans barbeiotcs et sans raines.

 Roman de la Rose. v. l«85.

 Voyczaussi la ballade d'Eustaclie Descbamps, intitulée La grenouille et la souris, OEuvres, p. lOfi. Ce mot vient probablement du latin /?a«a, quoique en breton et en erse Ran ait la mèine sii^nilication.

 Rainsée, s.f. ('arr. de Valoû;ncs; ^ olée de coups: du vieux-français Rainacr, Ratlre avec un rains (ramus), un bâton.

 Raisonner . v. a. ( arr. de Valognes ) Gronder; il signifiait d'abord sans doute Parler raison, comme en vieux-français:

 L\ qiiens Reinoiiz liasfenc raisone, Totc l'ovro li muslrc e sone: Tu veiz, l'ait-il, ciim l'aitement Kos a requise cesle gent.

 Benois, Chronique rim6c,\.U,

 V. 338.!.

 Mais il a fini par prendre le


 
R.\M

 sons de Mettre à la raison. On donne aussi au substantif Raison, le sens de Reproche, (îronderic, et une autre origine ne serait pas impossible: Re-son, Redite.

 Sour les lieanmes ont si fers fçlas Qu'as ruistes cops prendre e doner Les finit sovcnt eslenccler; De la très liere contencon E de la noise e del reson N'i qiiide rien aver durée.

 Benois, Chronique riméc, 1. II, V. 5283.

 Le patois normand prend aussi Rruit dans l'acception de Querelle, Dispute.

 Ram.auuf.r, V. a. ( arr. de Valognes) Raccommoder; il ne seditfjue des personnes brouillées; voyez amarrer.

 Ramender.v. n. Allcrmieux, Être moins malade; il existait aussi en vieux-français:

 Et cco qui esleit afole Maternent feit e empeirie, C'a ramende e radrecic.

 Benois, Chronique rimée, 1. H, V. 10840.

 Il signifie aii?>i par figure Diminuer de prix: le ble ramende quand on le paie moins cher.

 Ramicder, v. réfl. Regagner au jeu ce qu'on avait nerdu; littéralement Se réconcilier, Se refaire ami avec soi-même: on le trouve aussi dans le juit';s de Reims.

 Ramon. s. m. farr. de Caen) Rruit, Fracas. Voyez le mol suivant.

 Ramoner, v. n. (arr. de Valognes) Rabâcher: c'est une expression metaphori(iue. 7^/- moner vient du latin Ramus, Rranche; dans un glossaire latin-français, écrit pendant


 
le XV' siècle, qui se trouve à la Bihlioîhèquc de Lille, e, n" 3G, Ramon est encore expliqué par Scoba.

 Rampon'er, V. a. et n. Ennuyer, Rabâcher . et, comme en vieux-français, Gourmandcr, Quereller:

 Les membres ramponcient Le ventre, et s'ataïnerent.

 YsoPKT II, fab.:m, dans Robert, t. I, p. 174.

 Rampos signifiait en vieux-français Rameaux: on appelait même le Jour de Pâques fleuries Dimanche des Rampos; peut-être ainsi Ratnpôner signifiait-il littéralement Faire des fagots, Dire des choses inutiles; mais une autre origine n'est pas impossible; on trouve quelquefois en vieux-français Ramproner:

 Et lors ont miilt as mpssagiers Dit ramprones et reproviers.

 Roman de Brut, v. 1 1 994.

 et celte forme semble le contraire de Prôner, et avoir été composée comme Rancœur.

 Ran . s. m. Bélier; probablement de 1 islandais Ram, Robuste, car on dit encore dans ]eCotentin,FortcommeunRan, et Ion appelait le mouton en vieux-français Marran, Mauvais ran: peut-être cependant vient-il du grec àpp-/}v, qui s'est conservé dans le patois de Cahors, Arrénat; en basque Àrra signifie Mâle.

 Ranger, v. n. Ployer sous un fardeau; en provençal Raca signifiait Souffrir, Languir.

 Rancœur, s. m. (arr. de Valognes) Rancune; cette forme existait aussi en vicux-francais


 
RAP



 

 

(delwedd C1388) (tudalen 187)

187

 
0(1 (loi, Ofi ire e od rancure

 Kn iint Franceis!or genz sevrées.

 Bknois, Chronique rimée, 1. II, V. 3972.

 Voyez aussi Roquefort, G/o.ç- sairc de la langue romane, t. II, p. 434.

 Randonner . V. n. (arr. de Cherbourg ), Randouiller et Randouiner (arr. de Valognes). Rantouiner (arr. de Vire) Bouillir trop-longtemps; en provençal Randar signifiait Arranger, Préparer.

 Rangeais, s. m. (arr. deCoutances) Premier labour; probablement lY Arranger.

 Rapapilloter, V. réfl. (arr. de Mortagne) Améliorer ses affaires; littéralement Raccommoder ses papillotes.

 Raparat, s. m. farr. de Bayeux) Revenant, Mort qui reparait.

 Rapareiller, V. a. (arr. de Valognes) Assortir, Trouver le Pareil.

 Raparpointer, V. a. (arr. de Bayeux) Raccommoder, Réparer avec des pointes.

 Rapiamus (faire), (arr. de Bayeux) Enlever tout; c'est la première personne du pluriel de l'impératif du verbe latin Rapere, Enlever.

 Rapin, s. m. (arr. de Bayeux) Homme qui enlève tout ce qu'il peut dans les champs. Le vieux-français donnait à Araper le sens de Prendre, Saisir: Le suppliant arapa ledit Pierre au col et lui donna de la canivetc oucoustelqu'iltcnoitalamain; Lettres de Grâce (1456), citées par Carpentier, t. i, col. 306. Nous avons encore Rapine, et dans le patois de la Vendée




 

 

(delwedd C1389) (tudalen 188)

i.S8

 
HAT

 
linpcr siirnilic (ir(ipillcrn\m^^ la V('iulani;e. Ce mot Nicril sans doute (lu latin Rapere ou de l'anuMo-savou llrcpaii.

 IIai'oillr, V. II. S'occuper de vélilles, iillérulciiienl de poil.

 Raql'illon, s. m. farr. de Valo^nes) Trognon de poire ou deponiine. (arr. de Cherhourg) Kebul de foin (pie mangent les bestiaux, l'robahiemenl du vieux-l'rançais Jtaquier, Cracher, qui sesl conservé dans le patois Picard.

 Rasi, adj. Curé, Nettoyé, littéralement Rasé.

 Rasièhk.s. f. Me?iirc pour les pommes et les grains; probablement parcequ'on ne remplissait ([ue jusipi'auK bords; ou dit encore eu l'rançais: Vendre à mesure rase. 11 se trouvait aussi en vieux-français; voyez Roquefort, Glossaire, t. II, |J. 'il^(j, {il Supplément, p. 2G0. Ou disait aussi Res: Deus res de son pour les pors, xxvii deniers; Comptes (mss.) de rilôtel-Dieu d Evreux (1442).

 Rassiîkoter, V. a. Raccommoder deux personnes brouillées; du latin Serenus, comme le français Rnsscréner.

 Rassouater, V. a. (arr. de Morlagne) Raccommoder un vieil habit; littéralement le rendre agréable. 11 signilie aussi, par extension, Mettre des morceaux à une chose (jui n'en vaut pas la peine.

 Ratatoi'ii.le, s. f. Mauvais ragoût; il a la même signilication dans le patois du Berry. Dans laRiessc Tatomja signilie seulement Ragoût:

 E (l'eiia lunzc de viaii


 
RW

 1 li ii;t lion.t tatoii.v.'i.

 ISoels Bressans; p. -i.

 Dans l'arr. de Morlagne il signilie un .Mélange de dilTé- renles espèces de viande, et il est pris eu rouclii dans la même acception.

 Raïiek, s. m. Ruisseau des rues; le vieux-français donnait le même sens à Raz, et nous avons encore Raz-de.-niarée.

 llATi-Miri, loc. adv. arr. de Valognes) ïout-à-fait Ras; elle ne s'emploie guère qu'avec le verbe Tondre.

 Ratour, s. f. (arr. de Valognes) Détour, Chemin qui oblige h se retourner.

 Rattroter, V. n. (arr de (Cherbourg) Répéter, Rabâcher; littéralement Revenir sur ses pas, sur son trot.

 R.WENET, S. m. (arr. de Valognes) Espèce de lilet avec lequel on j)rend les oiseaux quand il l'ail nuit; du latin Rapere: on dit dans le Calvados Havenet dont l'idée i)reiniére est la même; de 1 islandais 11 a [an, Saisir.

 Raviller, v. a. Tourner sensdessus dessous; dans I arr. de Cherbourg il s'emploie comme v. n. et signilie Baisser, Diminuer de prix: littéralement Redevenir vil, du latin Evilisecre.

 Ravirées 'par les), loc. adv. (arr. de Mortagne) De temps en temps; litti ralement l'endant (|u"on se retourne, (juc Ion vire.

 Raviver, v. réd. (arr. de Mortagne) Revenir sur sou opinion; littéralement Se retourner, Virer de bord.

 HvvisiON, s. f. (arr. de Va


 
REB

 lognes) Nouvel avis . Aclion de se raviser.

 Ravoueu, V. a. Réparer la vois. Remplir un chemiu de cailloux; c'est une corruplion de Ramier qui signifiait en vieux-français Retrouver la voie:

 Dame-Diex, dist-en l'escripliire. D'un [letlieor a greignor joie Qui se reconnoist et ravoie. Que des justes soixante nuef.

 Cor/ois d'Arras, v. 710.

 Rébarber, v. réfl. (arr. de Valognes) Faire résistance; littéralement Se faire rébarbatif: il se trouve aussi dans le patois de Langres.

 Rebiffer, v. réfl. Se défendre, Riposter; il existait eu vieux-français et s'est conservé en rouclîi.

 Rebinder,v. n. Recommencer; il se dit surtout en parlant de boire, et semble une corruption du vieux-français Rebiner, Faire pour la seconde fois; du latin Bis. Nous avons encore /?i7?er. Donner un second labour, et Dire deux messes.

 Rebinger, v. réfl. ( arr. de Vire ) Se venger: c'est probablement une corruption; on dit dans l'arr. de Valognes Se revenger.

 Rebogne (a), loc. adv. ( arr. de Vire) Â tâtons; voyez boner.

 Rebouler . v. a. Redonner; littéralement renvoyer la boule;

 voyez ABOULER.

 Reboinser, v. a. ( arr. de Mortagne) Contrarier, Embarrasser; en vieux-français rebois signifiait Opposition, Empêchement.

 Rebouilleux, s. m. (arr. de Caenj Rejeton.




 

 

(delwedd C1390) (tudalen 189)

REC 189

 Rebououer. v. R. Il se dit au propre d'un outil dont la pointe, \çbout, rebrousse, et signiiic au figuré Etre rassasié, Ne plus pouvoir manger: le Glossaire de Couches l'exjilique par Hehvre qui est formé de llcbes. On disait en vieux-français Rebouter; voyez Roquefort, t. II, p. 442.

 Rebours, adj. (arr. de Mortagne) Il ne s'emploie quavec le verbe substantif et une négation, et signifie Etre malade, Convalescent.

 Rebouter, v. a. etn. Réduire les fractures, Remettre les os; littéralement Mettre bout à bout: on le trouve aussi en vieux-français:

 i>ion lo cuidai lancier debout,

 Mais il ressort et ge rebout.

 Roman de la Rose, v. 2187.^.

 Rebulet, s. m. ( arr. de Baveux ) Son d'un sac de blé; il signifiait envieux-français la farine dont on avaitôté la fleur; de Rebut.

 Recéper, v. a. (Orne ) Scier un morceau de bois; littéralement Recouper. On le dit ailleurs des arbres à moitié morts qu'on est obligé de couper pour leur faire repousser des cépées.

 Réciper, v. a. (arr. de Mortagne) Recevoir; du latin Recipere. Le français a conservé aussi Récipé, Récipiendaire et Récipient.

 Recler, v. n. ( arr. de Bayeux) Ramasser les pommes ouïîliées dans les champs; corruption de Racler.

 Recompérer, v. réfl. (arr. de Mortagne) Répondre avec fierté à ses supérieurs; littéralement se faire leur égal, kur pair.




 

 

(delwedd C1391) (tudalen 190)

^90 REG

 llECoriR, V. a. Rocraclicr; oa l'emploie au li^uré comme soQ synonyme l'raneais: C'est son jmrliait tout récopi; voyez

 Recoquet, s. m. Oiseau de la seconde ponle, dont la mère a été re-cauquée; voyez gaucher.

 Recuit, s. m. Le l)lé qu'on n'a pas pu vendre est mis au recuit; c'est probablement une corruption du vieux-français Recoi, Repos, et par suite Cacbette . Coin. Dans larr. de Mortaiinc on dit Retuit, prol)ablenient par corruption du vieux-l'rançais Rcfui, Refuge, Asvie.

 ÎIÈDE, adv. (arr. de Yalognes) Tout-à-fait, Extrêmement; peut-être de l'anglais Ready, Promptement, Tout.

 REi)iN(iUEii, V. n. (arr. de Valognes; Rebondir.

 Ref.vire, V. a. (arr. de Valognes) Attraper; probablement de l'islandais Refiaz^ dont la signilicalion est la même.

 Refaux, s. m. (arr. de Caen) Regain, Ce que l'on fauche une seconde fois.

 Réfoui, s. m. (arr. de Mortagne) Usufruit.

 Refreindre, V. n. (arr. de Rayeux) Diminuer de prix; ailleurs au contraire il signilie Augmenter; Le prix du blé a refreint après avoir molli. Probablement c'est le même mot, dérivé du latin comme le français Refréner, et son changement de signification a été amené par la différence des intérêts des acheteurs et de ceux des vendeurs.

 Reguacie!!, V. a. Remercier,


 
REM

 Rendre 17/ïlcfs; (lu latin gratta; il existait aussi en vieux-français: Moult devoutement ea prist a reuTacier nostr»; seigneur; Gilioii de Trasiynyes, dern. chap.

 Re(;ratier, s. m. Revendeur en détail; ce mot qui n Vsl plus usité en français, signi liait dans la vieille langue: Marchand de comestibles en détail: Nus ne puet estre regratiersde pain a Paris, c'est a savoir venderes de pain que autres fourniece et guise: 1. cuise); Estienne Boileau, Livre des niesticrs, p. 31, et on lit dans le Dicti(muaire de .leande (îarlande: Aucionarii dicunlurgallice Regratiers; Paris sous Philippe-tc-Bel, p. o92: la même explication est donnée par le Glossaire français-latin de la Ribliolhèciue de Conches.

 Relever, v. a. (arr. de Valognes) Reprendre son contrat de mariage, en bas-latin relevium.

 Relu;iier,v. a. Savourer, Manger; littéralement relécher.

 Reluquer, v. a. (arr. de Valognes) Regarder attentivement en formant un peu les yeux: il se trouve aussi en rouchi, et vient sans doute, comme le français Loucher, de l'anglais to Look.

 Remanciier, remanchier, v. a. (arr. de Valognes) Gronder, Réprimander.

 Re.membrame, s. m. (arr. de Mortagne) Reste, Résidu, et |)ar suite Morceau.

 Rememiîrer, v. ré 11. Se souvenir: on le disait aussi en vieux-français:


 
REN

 Quant nous cest non Cernel oon, Savoir et ramembrer poon, Que Dame Dr;x li demostra.

 Roman de Brut, v. 14249.

 11 vient sans doute directement du latin Memorari ou de l'anglais Rememher: on se sert encore quelquefois en français de Remembrance.

 Remest, V. n. (arr. de Valognes) Reste; ce verbe qui n'est plus employé qu'à la 3^ y)ersonne du singulier de l'indicatif présent, est sans doute une contraction du latin Remanet: on trouve en vieux-français remaneir (Benois, Chronique rimée, 1. II, V. 3192), qui faisait Reines au part, passé:

 Ainsi sunt li Saisne renies Et al sec ont traite ior nés.

 Roman de Brut, v. 697 i.

 Remier.v n. (arr. de Baveux) Repasser de l'eau sur le mare de pommes; littéralement remettre le marc dans le mai: on se sert aussi du substantif Jîemiage.

 Rémouler, v. a. Aiguiser, Repasser sur la meule; on dit aussi Remoudre.

 Remoulette, s. f. (Orne) Petite meule sur laquelle on aiguise.

 Renard, s. m. Rapport, Rot; dans le patois de Nancy il signifie Vomissement; voyez le mot suivant.

 Renarder, v. n. Yomir; il a la même signification dans le patois du Berry.

 Renaré, adj. (arr. de Vire) Rusé comme un renard; le vieux-provençal Raynart et le catalan Ranart ont la même sio;nification.




 

 

(delwedd C1392) (tudalen 191)

REV ^9^

 Rencontre, s. f. (arr. de Caen ) CoefFe dont les barbes sont faites de dentelles cousues par le pied, qui se rencontrent. Renfiler, v, a. (arr. de Bayeux) Affiler, Redonner le fil. Rentraité, p. pas. (SeineInférieure) Effrayé.

 RÉQUiR . V. a."^ Frapper; littéralement Devenir nVAe; Rè- quir un pommier signifie le gauler pour en ramasser les pommes. Voyez raicher. Résan, s. m. Air du soir. Resse, s. f. (Orne) Grand panier ovale sans anse; il signifie une (Corbeille dans le patois du Berry.

 Ressourdre, V. a. (arr, de Mortagne) Réveiller, Activer; du latin Resiirgere: il existait aussi en vieux- français. Par extension, il se dit de la pâte qui Lève et des légumes qui Énllent en cuisant.

 Ressuer,v. a. Essuyer; cette corruption du français se trouve aussi dans le patois du Berry et dans celui du Jura: à Reirns ce mot signifie Faire sécher et se rapproche ainsi delà signification du français Ressuyer. Retapé, p. pas. (arr. de Valognes) Bien arrangé et par suite Bien habillé; c'est une extension de la signification du français.

 Reux, adj. (arr. d'Avranches) Surpris, Etonné; du latin jReM.s; En ma jeunesse celuyqui avoit mal répondu es classes s'appclloit Reus: Pasquicr, Recherches de la France, 1. v, ch. 5. Les écoliers le nommaient aussi Victus, et nous disons des condamnés [Convicts en anglais) qu'ils sont convaincus.




 

 

(delwedd C1393) (tudalen 192)

<92

 
RIF

 
i;

 
Ki^vAi.iN . S. ni. (arr. lio Baveux) Reste.

 Rjivo. s. m. Rayon; un rêve (le niiol.

 RÉvrEus, s. m. pi. Nom de lusieiirs localités situées sur ("
i)ord (l'une rivière; du latin Ji,pH(iriae.

 kiBALET, s. m. ( arr. de Baveux] Petit sentier sur le bord diin ruisseau ou d'un fossé; du latin Ripa . Rive; il avait la même signidcation en vieux-français: voyez Roquefort. (?los.<(iire, t. il. p. 483.

 lîiBLE, s. m. (arr. de Baveux) Veut froid: dans beaucoup d'endroits on dit 7? j7e; peut-être a-l-il la même origine que Rafale.

 Ric (tout") Igc. adv. (arr. de Mortagne) Tout près; le français emploie encore Ric-à-ric, Avec uneexactitude rigoureuse: on a dit d'abord Compter ricà-ric, de clerc à maître IRik signifie en islandais Fort, Puissant), et cette locution a pris ailleurs la signilicalion de Trop juste.

 RiCHOiNNE, S. m. (arr. d'Avranches) Homme gai.

 RicHOLER . V. n. (arr. de Mortagne) Ricanner, Rire en secret.

 Rifle, s. m. Gourinedes enfants; il avait en vieux-français un sens plus étendu: J'ai rifle et rafle et roigne et taigne.

 Miracle.'^ dr >onite Geneviève, dans M. Jul)iiial, Myiifères inédits, t. 1, p. 2.S3, V. 6.

 RiFi.ER . V. a. Prendre, Voler; il signifiait en vieux-français Arracher, Ecorcher: Cil crièrent a halte voiz. si se trcnchierent si cume fud lur usa


 
ROC

 ges de cullels, c rillerent la charnjcsqueil furent sanglenz; Livres des Rcis, 1. m, ch. 18 . V. 28. Peut-être est-ce une corruption du français Rafler, ou de l'iillemand Rajfvln.

 RuiNAi.Eii, V. n. Alurniurer, Grognonner; on dit Roner dans le patois de Langres: dans le patois du Berry Rignaii signilie Grossier, Déplaisant

 RKiOLET. s. m. (Arr. de Vire) Grand verre,

 Ru.OLLER, V. a. Railler, Plaisanter:

 Ne vener plus ainsi m'y rigoller.

 Cliansons normandes, p. 132, é\\. de M. Dubois.

 Il existait aussi en vieux-français.

 RiLE, s. m. Ilàle; vovcz Rible.

 Ringard, s. m. Fourgon pour remuer le feu dans le four; peut-être A\irranger.

 RiNGLER. V. n. (Orne) Glisser sur la glace; peut-être une corruption du vieux-français Rigoler.

 RiociiER, Y. n. (arr. de Vire) Rire ii moitié.

 RiOLET, s. m. ( arr. de Baveux) Petit ruisseau.

 llioN . s. m. (arr. de Caen) Petit sillon tracé dans une planche de jardin; contraction du français Rayon.

 Roc, s. m. arr. de Baveux) Mouvement; il n'est employé (ju'au figuré. Donner un roc, Réprimander: on dit dans le même sens Donner un branle, et une danse; voyez le mot suivant.

 RocnKR. v. a. LanciT; litté- ralement Remuer; il se prenait


 
I

 
ROU

 dans la même acception en vieux-français: E rochout pierres encuntre lui; Livres des Reis, l.ii,ch. 16, v. 6, p. 178, éd. de M. Le Roux de Lincy. Il signifie Frapper dans le patois du Jura:

 Pi ends-m'on trot de bos, Rouclie su soun dos.

 Chanson populaire.

 Le français a conservé iîoquer, ternie du jeu des échecs qui exprime le mouvement simultané d'une tour et du roi.

 RoDELR, s. ni. (arr. de Valognesj Voleur; dans le glossaire latin-français de Couches Circumforanûs est expliqué par Larron de marche; Vagabond a pris aussi cette acception.

 RoiNCER, V. n. Grogner; dans l'arr. deMortagne, il exprime le cri des chevaux qui veulent se battre.

 RoNCEUX, adj. Noueux; ce mot se trouve aussi dans le patois de la Meuse, et on dit dans presque toutes les provinces, de l'acajou ronceux.

 RoNSSE, s. f. (Orne) Chêne dont on coupe la tète tous les ans pour l'empêcher de donner de lombre; on dit aussi Rosse et Rousse.

 RoQUELAUKE, S. f. (arr. de Baveux) Houppelande.

 RosELET, s. m. (arr. deValognes) RosELEu(arr. deBayeux) Belette.

 Rote, s. f. (Orne) Petit senier; il signifie aussi la Corde qui fixe la charge d'une voiture.

 RoTON, s. m. (^Manche) Trognon de chou, de pomme; on dit aussi au diminutif iîo^i7/o?i.

 RouA>ER, v. n. farr. deMor




 

 

(delwedd C1394) (tudalen 193)

ROU 103

 tagne) Màclicr malproprement.

 RouAUDER, v. n. (arr. de Mortagne); il exprime le cri des chats (jui sont en rut.

 Rouelle, s. f. Petite roue; du latin Rota: il existait aussi en vieux français;

 Lors est tournée la rouelleRoman de la Rose, v. 9829.

 et s'est conservé dans le patois de la Meuse.

 RouFLE,s. f. il n'est employé qu'avec le verbe faire et signifie Faire le gros; littéralement Faire la roue, comme un paon qui hérisse ses plumes.

 Rouget, s. m. (arr. de Baveux) Gale des chiens; probablement à cause de sa couleur: on appelait les lépreux en vieux-français Rouge-musel.

 RouiNASSER, V. n. Murmurer, fréquentatif de Roincer. RouiNE, s. f. Soliveau. RouiPEAUx, s. m. pi. (Orne) Mal d'oreilles; voyez ouipias.

 Roulée, s. f. Volée de coups; il se trouve dans le langage populaire de beaucoup de provinces, et M' Saud a dit dans Valentine, t. n, ch. 18: Une roulée jusqu'à ce que mort s'en suive. Peut-être ce mot vientil du vieux-français RoUer, Bà- tonner,oua-t-ilétéformécumme son synonyme Pile; dans le patois du Berry, une Roule de bois signifie un Amas, une Pile de bois. Dans l'Orne, Roulée signifie aussi ce que l'on peut rouler de fil sur un fuseau.

 Roupiller, v. n. (Orne) Pleurer, Répéter sans cesse la même chose; dans le langage populaire du reste de la province, il signifie Avoir la roî/p?V.

 13




 

 

(delwedd C1395) (tudalen 194)

ly* RUF

 RoYAU, S. m. (Orne) Fuseau sur lo(|uel on lait la roulée.

 RrcuF.n, v. a. Lancer, .l('t(>r: prohaljli'inont un»' corniplion de Rocher, (jui se trouve aussi dans le patois du RcrrN .

 RrcHi, s. m. (llieval (pii rue.

 Rude, adj. Enp;ounli, remuant dillieilenient; Christine de Pisan a dit dans une de ses cetit Ixilladcs:

 Depuis lors je n'entcndi A mener sonlaz ne joie; Si en esl tout arudi Le senteinent que j'avoye.

 Journal des Savants de Ao;- viandic, p. ^:û.

 RuF, Rdffle, adj. Fort, Courageux et par extension Fier; peut-être sa signification s'estelle modifiée, car l'islandais Jliifm signifie Hérissé, (Irossier. et le patoisduRerry donne à /{uf]n signification deRourru, Hargneux: voyez le mot suivant.

 RuFFiEN, s.m.(arr. de Rouen) Mauvais sujet, Débauché; voyez le Coîip dœil purin, p. 39 . il existait aussi en vieux-français:

 Li jeune enfant (le\ieniient rufien. Joueurs de dez, f^ournians et jilains

 d'ivresse.

 LusTAcriK DKsr.iiAMi's, Sur la décadence de la Cfievalerip, p. 97.

 Les dextrcs rnffiants, les niaquerel

 les l'finles.

 Vu Qri;t.i\ ni. i,.\ FnESNAYE, Poé- sia, p. i37.

 H se trouve en italien {livf


 
RUS

 /û;»o\ en provençal {liufia\on es|)agnol [Rnfmii], en catalan
Rnfîn'. en portugais {liufiâo), en anglais yltuffiun) et même dans la basse-latinité: Manifesli peccalores. adnileri et adulterae. . . . rulliani et meretriees.... non tolerentur absque poena: Ryzynius, Jielli husseliri (linrium dans Ludewig. Manuscriplorum rdiquiac, t. VI, p. 183. H vient sans doute de l'islandais Bu fin, Hérissé, (irossier: j)cut-étre cependant est-ce un souvenir du ministre Ruiin, (jue la popularité dont jouissait Clandieu pendant le moycn-àge dut empêcher d'être oublié; au moins lit-on dans le Mi/strrc de sainte Barbe:

 Maudit soitMahom et .lupin. Le dieu Terva^ant et Ruflin, Et tous ceux de la synagoj^ue.

 RuNOE, S. f. (Orne) Mémoire; voyez le mot suivant.

 RiJNGER, V. a. et n. Ruminer; on dit Bingcr dans le patois de Nancy, et /foj'n^i dans celui du Jura.

 RuriN, adj. (canton des Pieux) Rusé.

 RuppiN. s. m. W nest employé (jue dans la i)hra.se Être en ruppin, (pii signifie Être en gaîté.

 Rl'quer, V. n. (arr. de Rouen) Dormir k moitié; dansl'arr. dé A' ire on lui donne la forme active, et la signification de Pousser: c'est une corruption de Bâcher.

 Russe, s. m Navet sauvage.




 

 

(delwedd C1396) (tudalen 195)

495

 
SAF

 Sabié, s. m, (arr. de Vire) Pou.

 Saccage, s. m. (arr. de Valognes) Grande quaulilé; lilté- ralemenl Plein un sac.

 Sacouter.v. n. (arr. deMortague) Parler bas de manière à ne pas êlre entendu.

 Sacque-feu, s. m. (arr. de Saint-Lo) Briquet; voyez le mot suivant.

 Sacquer, v. a. Tirer brusquement, comme en vieux-français:

 Baucelicours saca l'espee Qu'eu sa cape ot envolepee.

 MousREs, Chronique rimée, v. 14339.

 Dans Tarr. de Mortagne, il a pris le sens de Chasser: Sachiez-mai les brebis du clos, et l'on trouve également en vieux-français:

 Fors do l'estable a sacié le cor.sier.

 Chevalerie Ogier de Danemarche, V. 6293.

 Nous avons encore Saccade. Ce mot vient sans doute du celtique, puisque le breton Sacha signiiic Tirer, Amener à soi, quoique l'hébreu Chaka ait le même sens, et que l'islandais Sœkia signifie Apporter, Amener.

 Sado, s. f. (Orne) Vieille et mauvaise femme; peut-être de Maussade.

 Saffre, adj. Gourmand, Glouton:


 
SAN

 Fallut encor sauller de vin ces langues saffres. Muse normande, p. 130.

 Le vieux-français lui donnait la même acception:

 Que ces ribaulx saffres, frians. Roman de la Rose, v. 8807.

 et il est encore resté dans la langue populaire.

 Saine, s. m Filet de pê- cheur; il existait aussi en vieux-français.

 SÂlntir, v. rcfl.(arr. deValognesj; il n'est employé que dans la phrase: Les mains me saintissent, (jui signifie Les mains m'ouvrent.

 Sais, Sins, prép. (arr. de Mortagne) Chez, dont ce mot est probablement une corruption.

 Saleine, s. f. Salaison, Ce qui est salé:

 C'est le chaut et la saleine, Ce n'est pas nous qui beuvons.

 Olivier Basselin, Vauxde-Vire, p. 167, éd. de RI. Travers.

 Sallebute, s. f. (arr. de Cherbourg) Petit bâton de sureau avec lequel les enfants lancent des balles de filasse:

 voyez CANNEPITIÈRE.

 Sangle, adj. Pur; du latin Singulus ou de l'anglais Single dont la signification est la même:

 Par les diversités des angles Sont le moyen compost ou sangles.

 Roman de la Rose, t. 199P7.




 

 

(delwedd C1397) (tudalen 196)

19(5

 
S.\K

 
S\N(;mki.k, adj. (Maiulu' K\- IrrincnuMil troiihlo; il ovislail au?si on vioux-rranoiiis. ainsi (|tic (rantiTs cxprossidiis aiialo^iK^s:

 Li rois l'oit, 1o>: li sans li mua. Gcrars de Vidiic. v. l,);ii. karli's le voit, près iraitlo saii marri, Duel en ol et pesance. Ibulcm, V. ir.!)3.

 SANcaiNKK, S. r. (arr. do Vire) Pus mole de sany.

 Sansonnkt, s. m. (arr. de Baveiixj Ahuiiiereau; (arr. de Valo^iu's) Etournoau; probaMeinVnl une corruption de (luinsonnct. parce iiue les é- loiinioaiix appreiinonl 1res lacileinent à chanter.

 Saonner. V. a. Reprocher; il sifiniliail d'abord llecuser, (iiii avait le sons do Reprocher: voyez la Coutume de Normandie, ch. Lxvin.

 Sapas, adj. (arr. de Rouen) CroUé, Barbouillé, Sale; prohablenienl nue contraction de Salope, ou du vieil-allemand Sahiwcr, dont la signilication est la même.

 Satm ni:r., v. ré!!. Se salir; vovez le mot précédent.

 Sapée, s. f. (arr. de Baveux) Réiial co()ieux.

 Saucet, s. m. (arr. de Vire) (iaulc; probablement le même mot que le vieux- IVançais Sarrel, Aiiiuillon pour piquer les bdmfs.

 Sarciie, s. r. (arr. dc^Morta.une) Trépied sur lecjuol on eleve les cuves à lessive.

 Sarcir, V. a. (arr. dcMorlaiiw] Bruh'r, Dessécher [)ar le l'eu; peut-être le s est-il une proslliese et doil-on écrire Arji/r, qui venait du laliu Ardere


 
SKI

 et siiiniliait en vieux-français h'nilcr.

 Svuci.ES, s. f. pi arr de Ra\eux') ]\lauvaises lierbfs, littéralement Ce (pie l'on Sarcle.

 Sauueu, \. A. [nvr. de Vire) Meurtrir.

 SsssihnjE, s. m. .Marchand de tamis, de sas.

 Satrolii.i.e, s. r. Poulpe de mer: au figuré Veinmc malpropre: dans le patois du Jura on iVd Sddronille.

 Sactelicot, s. m. (arr.de Coutances) Sauterelle; dans quehjues localités on dit Sautien.

 Sauteroi.i.e, s. f. (arr. de Valognos) Piège j)our prendre les oiseaux, composé d'un nœxui coulant en crin et d'une baguette courbée qui se relève brus(iuement quand il vient à se détendre.

 Sautu'.ot, s. m. (arr. de Baveux) Crevette, (arr. de Valognes'i Crevette grise (jui se pè- che ii l'embouchure des rivières; dans (luelques provinces on dit Salicoquc.

 Savrin, s. m. (arr. do Rouen) Bedeau; nous ne connaissons ce mot que par le Coup dœil purin, j). 31 .

 ScioNNER, V. a. Frapper à coup de verges, de scions.

 ScioT, s. m. (Orné) Petite scie.

 Sèche, s. f. (arr. de Baveux) Sou maniué.

 Sécran. s. m. (arr. de Cherbourg) Maigre . Sec; il ne se prend cpion mauvaise part et ne se dit que des hommes.

 Seille, s. f. (Orne) Sceau; il existait aussi en vieux-français: En ce! puis si avoit deus seillcs,


 
SER

 QaiU l'une vient et l'.iulie vel.

 Roman de Renart, t. I, p. 246.

 C'est une c rase du latin Sitella, on trouve aussi en provençal et en portugais Selha.

 Seliais, s. m. (arr.deSaintLo) Fléau; c'est une corruption, on dit dans plusieurs localités Pliais .

 Sélieuset, s. m. (arr. de Saint-Lo) Sifflet.

 Selios, s. m. (arr. de SaintLo) Champ; peut-être une corruption de Clos.

 SÉLiousiR, V. n. (arr. de Saint-Lo) Souffler; voyez sé- lieuset.

 Sengles, s. f. pi. (arr. de Baveux) Petites rues qui étaient seules ( singulae ), ou qui entouraient la ville, comme des Sangles.

 Sente, s. f. Sentier; ce mot qui est resté plus fidèle que le français au latin Semita existait aussi dans l'ancienne langue:

 Je te dy que hier par une sente ftlenay niez pourceaulz et nie/ truis. Miracles de sainte Geneviève, dans M. Jiibinal, Mystères inédits, t. 1, p. 258, v. 3.

 Séraine, S. f. (arr. de Bayeux) Vase de terre pour serrer la crème.

 Sérence, s. f. (arr. de Baveux) Soirée, autrefois Sérée: il sest moins écarté que le français du latin Scrus.

 Sergale, s. f. (arr. de Vire) Fille étourdie.

 Serge, s. f. Couverture de lit, d'abord sans doute faite ordinairement en serge; il avait déjà reçu cette extension de signiiication dans le XUl'' siècle, car on lit dans Odon




 

 

(delwedd C1398) (tudalen 197)

SEU \91

 Rigaut: Item, invenimus in dormitorio sargias, sive la[)etia inhonesta, ut pote radiata; regestrum risitationum, p. 81, éd. de M. Bonniii. Une ordonnance de 13G7 nous apprend que ces Serges étaient fabriquées à Caen à grant foison.

 Serper, V. a. (arr. de Bayeux) Interrompre brusquement.

 Servir, v. a (arr. de Valognes) Couvrir, en parlant des étalons et des taureaux: on lui donnait le même sens en vieux-français, mais avec encore plus d'extension:

 Girbers la tient et si lasert Gerins, S'en est riclions HernaTides ii petis. Si en est cous l'enpcreres Pépins.

 Garin<< li Lolterens, B. R. Ms. de Sf-Geimain, n" 1244, fol.:!?9, loclo, col. i>, V. 13.

 Set, s. m. (arr. de Bayeux). Tamis; du latin Scia . parce (|ue les tamis sont ordinairement faits eu soie.

 Seu, s. m. Sureau; probablement ce mot vient du celtique, car on le trouve dans presque tous les i)atois; c'est Seu à Nancy et dans l'Isère, Sou dans le .tuia, Saug en provençal; le vieux-franeais disait Séu:

 La rose lesse por l'orlie . Et resglantier [lor le séu.

 Du varlet qui se maria à Nosire- Dnme; dans Barba/an, Contes etfabliaus, t. Il, p. i 20.

 Le glossaire latin-français conservé à Lille, E, 36, écrit même Sehus\ voyez l'édition de M. Emile Gachet, Bruxelles, 1S46, p. 16; et on lit dans le Dict de Mer-lin Mellot:

 Au bout decestcourtil, droit dessoii.s

 uu SéllL" .




 

 

(delwedd C1399) (tudalen 198)

198

 
SIL

 
CVstun arbre qui est en septcmhrc

 iijoiir.

 Dans JiBiNAL, nouveau recueU de fabliaux, t. I, p. 131.

 Seuli.e, S. f. Magasin pour les marcluiudiscs: il y avait autrefois à Cacn une rue appelée la Rue des SeuUcs. En vieux-français SeuUe sigui liait Cave, et Fond de navire qui servait de niaii;asin: nous avons encore Cellier dont l'origine peut être la même.

 Si FAIT, loc. adv. (arr. de Valognes). Celle forme de né- gation est d'autant plus remarquable que, dans les poèmes dialogues de Roswilha, 5t est employé eon)me particule né- gative.

 SiDONE, s. m. Suaire, Drap mortuaire:

 Tendre sur nos huys des sklones. Olivier Basselin, Vatixde Vire, p. 319, éd. de M. Travers.

 On le trouve aussi en vieux-français: IMouraitsainct Jeliau assez près d'elle, souslenant le milieu du corps sur lesidoine eslcndu sur son giron; Olivier M-à'\\\'dr(] Mi'^toirc de la Passion deJ.-C, |). 67, éd. de M. Peignot. C(î mot vient sans doute du latin Sindon.

 SiEiu.ETTE, s. f (Orne) Souricière. Voyez SURGETTE.

 SiEU, s. m. (arr. de Valogncsj Graisse, iSuif; celle forme existait aussi en vieux français; on lit dans Li premiers livres des reis: Mielz valt a Deu obéir que le sieu del mullun ofl'rir.

 SiLKU, V. a. Frapi)er; dans l'arr. de Mortagne il s'emploie aussi neutralement et exprime je sifflement de la couleuvre


 
SOL

 SiMENET, S. m. (arr. de Valognes) Es()ece de gâteaux sans beurre; àitouen (^heminau, les Siminiaus de Blangi étaient très-renommés pendant le inoyen-àgeel leur nom se trouvait déjà dans la langue du Xll' siècle:

 Desiis la tal)lo a trove le mendier, Bons seuiineaus et gasteaus et vins

 vies.

 Chevalerie Ogier de Danemarcltc, V. GOâ'J.

 Afais nous ne savons si ce mot désigne toujours la même espèce de gâteau: car on lit dans le commentaire écrit pendant le XI 11' siècle sur le Dictionnaire d(! Jean de (îarlande: Placentae dicuntur gailice simeniaus; Géraud, Paris sous Philippe le Bel, p. 593, et. à Reims, le simenet est un gàloau de pâte feuilletée qu'on ne nuinge qu'en carême.

 SiNAS, s. m. Plancher d'une grange: envieux-français Sinal et Sinuusl signi liaient le dessus d'une étable.

 Sis, part. pas. farr. de Valognes) Assis; celte apocope se trouvait aussi en vieux-français: Sor une conte li dus Garins se sist.

 Carias H Loherens, t. III, t. 4480.

 Sliaqubter, V. n. (arr. de Sainl-Lo) Clabauder: ])robabIemenl une corrujjtion de Clnquetcr, fre(iuentatif po[)ulaire de Claquer, Faire du bruit.

 Snesqueix, adj. Scrupuleux; peut-être du \ ieux-français Sé- nés, Prudent, Sensé.

 Solier, s. m. Grenier, Plancher; ce mot qui se trouve


 
sou

 aussi en breton, en provençal et dans presque tous les patois, vient sans doute du latin Solarium, qui avait déjà ce sens dans Suétone: Neque niulto post rumore caedis exterritus, prorepsit ad solarium; Claudius, ch. 10. 11 existait aussi en vieux-français: Du solier suis descendue a la cave. J. Maiiot, Œuvres, t. v, p. 45.

 De dessu noutron soliè D'é oui lous anze canta.

 Noëls Bressans, p . 131.

 Sommier, s. m. (arr.de Vire) Poutre; probablement du latin Summus; il existait aussi en vieux -français et s'est conservé en rouchi.

 Sou, s. m. Chenil, Logea ])orc; on dit aussi Soue ., Souctte; dans le patois de la Vendée Souque; peut-être du latin Sus.

 SouAiNER, V. n. (arr. de Mortagne) Prendre du tabac malproprement.

 SouATER, V. n. (arr. de Mortagne) S'associer pour travailler ensemble; Réunir ses cbevaux à ceux de ses voisins pour un travail agricole.

 Souc.ER, V. a. etn. (arr. de Mortagnc) Sentir, Flairer.

 SouEF, adj. Doux, Agréable:

 O breuvage, ami souef!

 Olivier Bassf.lin, Vaux-de-Vire, p. SO, éd. de M. Travers.

 Il existait aussi en vieux-français:

 Tost fu li gorpil endormiz. Car moult estoit soef ses Hz.

 Roman de lienari, t. IJI, p. .301.

 Il vient du latin Suavis, Suave.




 

 

(delwedd C1400) (tudalen 199)

SOU 199

 SouFKAQUiER, v. a. Encouibrer, Peser sur; du latin Suffocare.

 Soui, adj. (Orne) Sale; littéralement Cochon; du latin Suillus, le français dit aussi Souiller et Souillon, et on lit dans V Elucidario de las proprias, cité par Raynouard, Lexique roman, t. v, p. 288: Porc mari, dit comunamcnt Suillo. Une origine germanique ne serait cependant pas impossible: en gothique Souljan siguifie Salir.

 SouiL, s. m. (Orne) Saleté, Ordure; lepcupledit par ironie: 11 est piopre comme un Sou. Dans quelques localités on dit Souie.

 SouiN, s. m. Homme caché, dissimulé: on dit dans le même sens Cet homme est en dessous.

 SouLAS, s. m. Consolation; et par extension de signilication Gros soupir:

 Soulas de nos misères.

 Olivier IUsselin, Vaux-de-Vire p. 'J'S, éd. de M. Travers.

 Il existait aussi en vieux-français: Nous aurions soulas et joyc.

 Martyre ue saint Pierre i;t saint Paul, dans M. Jubinal, Mystères inédits, t. I, p. 7;'), v. tJ3.

 Ce mot vient sans doute du latin Solatium, comme le français Soulagement.

 SouLASSER . v.n. (Orne) Soupirer profondément; voyez le mot [irécédent.

 SouLE, s. f. Jeu où deux partis cherchent à s'emparer d une balle et à l'emporter à un endroit convenu. C-e mot existait aussi en vieux-français, mais




 

 

(delwedd C1401) (tudalen 200)

200 SOU

 OQ écrivait ordinairciiioiil Suk:

 Autres |iar Ibrcc ciidcr Itans, lirniaiil rumine Vvi\ court a solles.

 Gliakt, Bramhc des royaux lignages, V. liay.

 Tenez, mes petiz dragoiineaulx, Mes jeunes disciples d'escole, Jouez-en uni^ peu à la sollo An lien de croupir au luniier.

 Ait.NOLL GiiKSBAN, Mijstèrc de la l'assiun, dans AI- Paris, Mornuscriisfranrois de la Bihliothèque du Roi, t. VJ, p. .'507.

 Mais Rabelais écri\ ail Souh, el on lit dans les Mémoires de la ville de Douay, loi. 23G: Pour éviter aux dé.sordres qui peuvent arriver par le ject de la clioulle ([u'on est accoustumé l'aire le jour des caresmcaux (le mardi-^ras) a esté desfendu de la jccter. Ce jeu brutal était aussi fort usité dans le lîerry (voyez un article de Lebeufdans liiAleicure, du mois de mars '1735). Son nom vient sans douté du latin Solea, car il est appelé à Yalo^unes La savalle: cependant 1 islandais Sull signilie Mêlée et par suite Combat.

 SouLER, v. n. (arr. de lîaveuxl Avoir coutume; il vient (lu latin Snlere et se trouvait aussi en vieux-français: Les grevoit plus et aprcssoit jjIus que leur ancmi ne soloient faire; Chroniques de Saintdenis dans le Recueil des historiens de France, t. lu, p. 211.

 Soi'RGER, V. a. (Orne) Guetter, Surveiller; jwr extension il signilie à Baveux Surprendre et se prononce Sourguer.

 SouRis-GAiiiUE, s. f. (arr. de Baveux) Chauve-souris.


 
SUÉ

 SorsÉ, adj. Bien nippé; litleralemeul (Jui a un cochon.

 SouTON, s. m. Homme adroit et par suite dissimulé; le vieux-français disait Soutius:

 Lors traisl l'empereres gentius Et li patriacles soutius. MoisKTs, Chronique rimée,\. lOi.'ii.

 Du latin Suhtilis.

 Si'ARSiKK, S. m. iarr. deMortagne) Eslalier; c'est comme le français unccorruption du latin Staparius.

 Si'ÉciALTÉ, s. f. (arr. de Valognes) Beauté et par suite Rareté; il ne s'emploie guère ([ue j)récéde de la préposition Pur; du latin '!>peciosus, Beau; voyez

 ESPÉCIAUTÉ.

 Staser.w, adv. Ce soir; un hazard dont il ne faut sans doute rien conclure a singuliè- rement rapproché ce mot de l'italien Stascra.

 SuBLET, s. m. Sifflet; du latin Sihilare qui avait |)ris la même forme en vieux-français: Des perrocquels les(|uels sublent merveilleusement haut et s'eiïorccnt d'imiter la voix liunutine; Histoire Macaronique. t. I, p. 11. Ce mot se trouve dans le patois de la 'Vendée; dans celui de l'Isère il s'est rapproché du français [Sibln]. On se sert aussi du verbe Subler qui s'est corrom|)u dans (luel(jues localités (>n Sulner.

 SuBOUT, adv. (arr. de Mortain) Debout; le vieux-français disait Sur bout.

 Slcuès, s. m. (arr.de Bayeux) Chèvre-feuille; parce que les enfants Sucent le bout de la Heur qui est très-sucré.

 Suée, s. f. (arr. deValogncs)


 
TAB

 Corvée, Crainte, Menaces, Tout ce qui ïahsiier de peur ou d'inquiétude; il se trouve aussi en rouchi: à Mortagne on dit Sucée.

 SuELLE, s. f. (arr.de Vire) Ciguë, ailleurs on dit Ckiœ.

 SuÉTiNER. v.a. (arr. de Cherbourg ) Epier, surveiller les actions de quelqu'un.

 Super, v. a. Humer, Aspirer; l'anglais To sup a la même signification.

 SuRELLE, s. f. Oscille; parce qu'on dit proverbialement Sur comme de l'oseille; on dit aussi Suret: en rouchi c'est Suriele.

 SuRENGiES, s. f. pi. (arr. de Bayeux ) Rapports aigres de l'estomac.

 Suret, s. m. (arr. de Valognes) Sauvageon, Pommier non greffé dont le fruit est acide.

 SuRETiÈRE, s. f (arr. deValognes) Pépinière de pommiers non greffés; voyez le mot pré-


 
TAC



 

 

(delwedd C1402) (tudalen 201)

201

 
cèdent.

 SuRGETTE, s. f (arr. deCaen) Souricière; en patois picard Surquette et Sarquette; voyez le mot suivant.

 SuRGUER, v. a. (arr. de Cherbourg) Epier, Observer; il se dit plus particulièrement des chats et se prenait en vieux-français dans la même acception:

 Comme le cliat scait par nature La science de la seurgeuie.

 Roman de la Rose, v. ^0543 .

 C'est probablement une crase de Sur-giietter, formé comme Sur-veiller; le vieux-français employait aussi Surguet dans le sens de Guet; Roquefort, t. II, p. 590.

 Surpeter, v. a. (arr. de Mortagne] Trouver quelqu'un que Ion clierche et qui fuit quand on l'approche: du latin Petere, Demander, Chercher.


 
Tarier, s. m. (Orne) Grande table à rebords, placée sous le fût d'un pressoir, sur laquelle on étend le marc des pommes pour en extraire le jus.

 Tabut, s. m. (arr. de Valognes) Vacarme, Bruit; il existait aussi en provençal [Tahust] et en vieux-français:

 Je n'ay point peur de ses ribieurs de

 nuict Ne du tabut qui tant le monde nuyct.

 Crétin, Poésies, p. 211, éd. de 1723.


 
Probablement il vient du vieux-français Tahur, Tarnbour, carTabouler, Tabourner, signifiaient Faire un grand bruit, et Taheurer semble avoir eu la signification de Frapper:

 Dessus leur pis des poing tabeiirent Et eurent, pleurent, veillent, labeu

 rent.

 Miracles de sainte Geneviève, dans M. Jubinal, Mrjstères inédits, t. II, p. '
111, V. 18.

 Tac, s. m. (arr. de Bayeux) Grosse chenille verte; voyez




 

 

(delwedd C1403) (tudalen 202)

202

 
TAL

 
TAS. (le iiiol >i^iiili(' au>si uiio maladie épidoiniqiic qui reiiiia |)oiiclaiit lo \V' sit'cl(M'l A laisse un souvenir elTrayaiil: Jl en meurt connue du lac oM encore une locution populaire. En ce sens Tac vienl sans doute de lislandais Tuk, IMeurésie.

 Tac()tek,v. h. Tapoter. Frapper il petits coups; c'est un diniinutir de Toquer.

 Takfe, s. f. (Orne) Peur.

 Taffetixer, V. n. Marchander, Disputer sur le |)rix: il vient sans doute du vieux-français Ta fur, Fripon, Trompeur:

 Aincois querroit un grant tafur. Roman de Renaît, t. Iir,i) 310.

 Taigner, V. n. Tousser; vo

 vez TKKiLER.

 Talander, V. a. Battre; TalIcr dans le patois du Berry et dans celui de Lanirres, TaUer dans le ])atois du Jura, Tala dansceluidesVosii;es,signilienl Meurtrir, et l'on se sert encore populairement de Tnhc/ie. Peiil-èlnî ce mot sii-niliait-il d'abord Coup de hache, car en islandais Tcigia signifie Hache cl on lit dans la /feco//ec/io/?. de (Ihasteiain:

 Depuis veiz en Escosse Le roy Jacques nieurdiir O'espee et tie talloce.

 Dans RiTsoN, Ancient songs and ballads, t. 1, p. 140.

 Talbot, s. m. Noir de la marmite; en provençal Tala siiinilie Défaut, Tache, et dans le patois de l'Isère T\iho est le nom ([ue l'on donne à la fumée; peul-èir(> ainsi ce mot sii;niliel-il littéralement Tache de fumée.


 
T\N

 PALnorK, adj. Taché deuoir. et par lij^ure. Ivre.

 Tai.evasser, V. réil. (Haute-Normandie) Se heurter rudement; il send)le avoir signifie Combat en vieux-français, car on lit dans le liotnan de Itou, v. 2ii17:

 As l;il(!vas se sont bien couvrir e nio

 ler.

 En rouchi Talvarl signifie But pour tirer;i la cible; voyez talander.

 Tancer, v. a. Gronder avec force. Disputer; le sens du français est beaucoup plus faible, mais il avait la mènje force, dans 1 ancienne langue; A vin de Lyon, c'est-à-dire (juant a bien beu, vcult tanser, noyser et battre; Calendrier des Uergiers,.ïo\. L, ii. b. H vienl sans (hmte du latin Con-tenderc, comme le prouve le l'rancais Contention.

 Tangue, Tanque, Engraisqui se trouve aux embouehuresdes fleuves.

 Tanné, adj. Accablé de chagrin: probablement de Tavas;; Tanr signiliait en vieux-français Touruiente, Fatigue.

 Tanouis, adj. Clair-semé.

 Tantïït. adv. Un peu: on s'en servait aussi en vieux-français:

 Kstuffes les en ce brasier

 Ung tanlit pnurniicnlx les aysier.

 Jkiian MiciiEi,, Mystère de la Passion, Journ. l, se. 0.

 Du lalin ^an^Mm Seulement; on emploie aussi le diminutil' l'n laiilinet, comme le latin l'anlillum.

 Tantouiller, v. a. Traîner


 
TAR

 dans l'eau, Ploni^er à plusieurs reprises, Salir extréinenent. Le vieux-français disait Entouiller:

 Souvent entouillé par meslure. Coquillard cité par Borel.

 Si le T n'est pas une afiixe, ce mot signifie sans doute i?eaM- coup (lam) souiller, en patois normand Touiller.

 Tanvee, s. f. Galette cuite à la gueule du four.

 Tapée, s. f. Grandequantité; il se trouve aussi en rouchi et dans le patois de la Meuse.

 Tapin, s. m. Tambour; parce qu il tope sur sa caisse.

 Tapin (a), adv. En secret, Jin tapinois; il se trouve avec cette forme en vieux-français: Lors saillent li baron desus un sous

 Que Karles lot mis ooiement a tapin. Garin de Monglave, dans Kelier, Romvart, p. 353, v. IG.

 Taque, s. f. Pelotte où l'on attache les épingles.

 Taquet, s. m. (Orne) Jalon pris dans une haie; on lui a donné ailleurs d'autres significations qui se rattachent toutes à la même idée; à Valognes, c'est un Verrou; à Bayeux] un Morceau de bois qui sert à soutenir ou attacher différentes choses, et un Emplâtre, peut-être parce qu'on dit proverbialement Immobile comme un emplâtre.

 Ces différentes significations se trouvaient aussi en provençal:


 
Apres a fah las portas FloHpar be

 tança r. Fieiabras, v. 2593.

 Tar, s. m. Goudron; peut-




 

 

(delwedd C1404) (tudalen 203)

TAR 203

 être est-celemot anglais, quoique la même racine se retrouve dans plusieurs langues: en allemand c'est T/ieer, et Terque en rouchi, comme en vieux-français.

 Tarale, s. f. (arij^de Vire) Femme légère, étourdie; le vieuxyprovençal Tartalhar signifiait Se trémousser, S'agiter sans cesse.

 Taiîger, Targier, v. n. Tarder; c'était la forme du vieux-français:

 Tantôt yray; se je targoie Je feroye hauKe folie.

 Vie de saint Fiacre, dans M. Jubinal. Mystères inédits, t. I. p. 329, V. 3.

 De l'asne et d'un cliien sans targier Vous vueil un fablel coniencier. DeVasne et du chien, y. i.

 On dit aussi Tergier.

 Taribondin, s. m. (arr. de Mortagne) Homme gros et court.

 Tariner, v. n. (arr. de Mortagne) Tarder, Muser.

 Tarinier, s. m. (Orne) Homme qui veille forr/, (arr. deBayeux) Employé des douanes et des contributions indirectes • probablement de Tare comme Tarif, ou de Tarin, espèce de monnaie; c'est sans doute le nieme mot que Tarinlier, dont Carpenlierna pu déterminer la signification.

 Tarlataner, v. n. (arr. de Mortagne) Parler bruyamment pour dire des riens, comme un charlatan.

 Tarlé, adj. (Eure) Avarié, de Tare; il ne se dit que du

 Tarouflé.s. m. (Orne) Homme dont les sourcils se joigncn t.




 

 

(delwedd C1405) (tudalen 204)

204 TAY

 Tasse, s. f. (Orue) Il nosl cmplovc (jiie dans la phrase 7<j.s.sc (le /lois. HouiiiH'l (le hois; il avait la même si^uilicaliun eu vieux-français.

 TATiN,s.m. Coup. lisiirnifiait en vieu»^ançais Embarras, Imiuietuac:

 Sources me doime ce latin Et a plusieurs île ma livrée.

 Poésies de Charles d'Orléans, p. J42, éd. de M. Champollion.

 Voyez le mol suivant.

 Ï.VTINER, V. n. (Juiehotter; probablement on y rattachait d'abord quelque idée d insulte; car Tala siirniliait en provençal Cri pour elTrayer, et Tatin si^n i lie en breton Kai Heur, Querelleur.

 ÏArnioN, s. m. (Orne) Indigent; Qui habite un taudis.

 Taulocher, V. a. Frapper à coups de j)oini;, Secouer rudement; de Taloche.

 Taumoue, s. f. (arr. dcVirc) Fenune insipide.

 Tai RE, s. f. (Orne) Vache, Femelle du taureau.

 Tautaus, s. m. pi. (Orne) dros sabots.

 Taviii.k, adj. (Eure) Avarié; littéralement Taché: il ne se dit ïuères (pie du blc

 Tavacdku, V. n. l^railler; littéralement Crier /f< (/a u(/ comme les chasseurs. Ou se sert aussi de Taj/dud dans le sens de Braillard.

 Tayon, s. m. Ayeul; il se trouve aussi dans le i)alois picard et vient sans doute du grec 0£ic;, Oncle; la même liaison existait en latin entre Avus ci Avunculus.


 
TKU

 Tei.ot, s. m. (arr. de Mortagne) Tel de pot, |)ouvant encore servir à (pu'l(|U(; usage; pcut-èlre du laliu l'eyulutn.

 Teu;ler, TEiyuER, v. n Tousser.

 Tente, s. f. (Manche) Filet que l'on tend avec des pieux sur les bancs de sable.

 TÈonK, s. f. Balle, Paume; peut-être de l'anglais Ta/ie, l*rends, Reçois, que les enl'anls disent en se jetant les balles.

 Tèpe, adv. (arr. de Baveux) Peut-être.

 Termku, v. a. et n. (arr. de Nalogncs) Convenir d'un(î chose, littéralement. Fixer uu terme; du latin Detcnuivarr.: il avait la même signilicalion en vieux-français.

 Teri'ENNe, s. f. Dévidoire.

 Teroijer, Teliu(ji;iek, v a. Tordre.

 Ne terqiie tant les croqsde te» miizei. 3fuse normande, p. 13.

 Teurage, s. m. (arr. de Alortagne) Enterrement.

 Tertols, adj. pi. Tous sans exception; corruption par mctathése de Tretous; voyez ce mot.

 TÈTE de catk, s. f. Grand capuibon noir ipie les femmes mettent pour communier et pour sui\ re les enterrements; c'est aussi un bonnet im|)erméiible (pu' l'on met sur sa têle (piand il pl(Mit.

 Tehroi ET, s. m. Manche de fouet, fait de bois tordu.

 TEi:Rg( ETTE, s. f. I.ien en paille ou en loin: Dorea en vieux-provençal: [)eul-èlrc de l'islandais Dorf/a, Saisir, En


 
TIN

 lourer. A Cacn ou donne aussi ce nom k une sorte de gâteau qui a la forme d'un gros lien; le français Tourte a elé créé de la même manière.

 Tézi, Tézant, adv. Tont doucement; littéralement en se taisant.

 Tic, adj. (arr. de Virej Impair; on dit ailleurs Ttpe et Tiple \ peut-être de Multiple.

 Tiercelet, s. m. Epervier; parce que le mâle est un tiers plus petit que la femelle; on appelait en vieux-français Mariage d'épervier, celui oii la femme se mésalliait. A Valognes on dit Etiercelet.

 TiFAiT, s. m. (arr. de Valognes) Croûte de lait.

 Tignasse, s. f. Chevelure; il ne se prend qu'en mauvaise part et vient sans doute de Teigne; le patois rouchi donne la même signification à Tegnasse.

 TicNON, s. m. (arr. de Rouen) Querelleur, ou peut-être Tèle à perruque.

 Maugre zen et l'Ieii des lignons Qui trahissent leurs compagnons.

 Muse normande, p, 34.

 Le vieux- provençal Tinelh signifiait Querelle, " Contestation.

 TiNSONNER, V. a. (arr. de Mortagne) Activer, Presser; peut-être iV Attiser.

 TlNTENELLE, TINTERELLE, S.

 f. Grosse sonnette que l'on porte en tête des processions; du latin Tintinnabulum.

 Tintouin, s. m. Inquiétude, Embarras et par suite Manie.

 Qui nous a mis ces tintouins


 
TOM

 Et ce mal dans la teste.




 

 

(delwedd C1406) (tudalen 205)

205

 
Olivier Bassf.lin, Vaux (Je-Vtre, p. 180, éd. de M. Travers.

 Peut-être une corruption du vieux-français Tatin dont la signification était la même; voyez ce mot.

 TiPONER, V. n. (arr. de Yalognes) Habiller, AtifFer.

 Tirer, v. a. Traire; ce sont deux dérivés du latin Trahere.

 TiTOUX, adj. Lent, Tatillon.

 Tlier, s. m. (arr. de Valognes) Tisserand, Toilier.

 Toaille, s. f. Nappe, Serviette, Essuie-mains; il se trouvait aussi en vieux-français:

 Mais celé fist avant covrir Les pastez soz une touaille.

 Duprestre et de la demie, v. 3G.

 Il vient sans doute de Tela, dans la basse-latinité Tohalea, dont on a sans doute formé Tablier, ou de l'islandais Toa, Linge. Cbaucer a employé Toivaile dans la même acception et Kuonrad von Wurzeburc Txcehele. Le patois de la Haute-Auvergne a conservé aussi Touailla.

 Tocard, s. m. Têtu; littéralement Homme qui se Toque; voyez ce mot

 TocsoN, s. f. Femme dont les manières sont grossières et la parure de mauvais goût; littéralement Qui touche du son, Vachère: dans le patois de RenneSï, ce mot est masculin et signifie Un homme grossier, sans éducation.

 Toignée, s. f. Volée de coups, Peignée; voyez tignasse.

 Toin, s. ni. Traître.

 Tomber de mal (arr. de Va




 

 

(delwedd C1407) (tudalen 206)

'i06 TOQ

 lognos^ Avoir le mal cadHc; Syiiioiu'l Harpin.. hesguo, loi, 1 inalitiiio. malade cl chcaiU (lu mal d uvertin; Lettres de </r(ice de 1 382. Avertin vient du latin Ailversariiis, Knnenii, nom (|ue Ton donnait au diable pendant le mo)en-àgc; il est Ibrl renianjuable (jne l'epilepsie et la possession du démon soient exprimées en arabe par le même mot; voyez \ci» Notices et extraits des manuscrits de la Jiihlioihèqiie du Iloi, t. x, p. Vi. On dit eneore en l'raneais Tomber du baul niai.

 Tondre, s. m. (arr. de Cherbourg) Amadou; de l'islandais 7 wnar, Allumer: il existait aussi en vieux-franeais:

 De vénerie i a oiistil

 Le qiienivet et le fuisiil,

 Et li toiidres et li galet

 El iiiouit arme de inuiiit abet.

 Partonopeus de Blois.

 Tundre a la môme signification en breton.

 TuMREssE, s. f. (arr. de Vire) Voyez Tourniresse.

 ToQij'E, s. f. Coup à la tète — Vieille femme radoteuse; voyez le mot suivant.

 Toqué, part. pas. Un peu fou; littéralement Qui a eu la tète rrapj)ée et par suite fêlée: il se trouve aussi dans le patois de Langrcs et dans celui du Berry.

 TooiER, V. a. (arr. de Baveux) Frapper, Heurter; on le ciisait en vieux-français, et il s'est conservé dans Tocsin et Toucher un cheval, comme en provençal:

 Al) aqiicstas paraiilas an lors eaninicrs tocatz.

 i'ivrabrax, v. 40(1.


 
TOT

 M. Hugo a même dit dans Notre-Dame de Paris, 1. vu, (h. 7: Sept heures vont Toquer. Mais Toquer signilie le ])lus souvent Frapper de la tête, et Ion en a fait le substantif Tocard, Kntêlé, (|ui bat les mniailles avec sa tète.

 ToQiEï, s. m. larr. de Baveux) Bonnet, Tnquc

 ToRKu, V. a. et rell. S habiller, Ajuster; on dit aussi S'ctorer; probablement de Restaurer.

 Toui.iÈiiE, adj. f. (arr. de Cou tances) Il ne s'emploie qu'avec Vache et signilie une vache qui ne i)eut se reproduire.

 ToRNiOLLE, s. f. (arr. deValognes) Soufllet qui fait Tourner la tête; dans le patois du Berry on dit TorgnoUe.

 Tout, part. pas. Tordu, Tors; celle forme se trouvait déjà eu vieux-français:

 «

 Qui sa glaive a arrière traite. Toute sanglante et toute torte. Kobcri le- Diable, fol. F. it .

 recto, col. 2, éd. de lU. Tre

 butien.

 TôTÉE. S. f. Rôtie.

 Turlucbés aincbin que des coqs Qui ont mangé de la Idée.

 flfi:-'' vonnande, p. 27.

 Il so îi'iivail aussi en vieux-français:

 Se toute la lignée d'Adam estoit damnée, Dieu n'y perdroit en .soy une levé

 frasée: Tout ainsi je vous dy que s'elle estoit

 sauvée Mieulx ne Iny en seroit en soy d'une

 totée.

 Jr\N i)K Mf.ung, Codicille, \. 213.

 Probablement du latin Tostus, Rôti; dans le patois de Bennes Tentée signifie Ribolc.


 
TOU

 ToTON, S. m. (arr. de Baveux) Trognon de chou.

 TouAiLLON, s. m. Torchon;

 voyez TOAILLE.

 TouicNER, V. a. (arr. de Vire) Battre; littéralement Traiter comme une chevelure en dé- sordre, Peigner; il a la même signification dans le patois de Langres.

 Touiller, v. a. Salir, Souiller; prohablement de TonaU- lon; on dit encore proverbialenient Sale comme un torchon: il se trouve aussi en rouchi et dans le patois de Langres: à Nancy Touycr signifie Mélanger, Brouiller.

 TouiN, s. m. (arr. de Baveux) Saligaud; on dit proverbialemenlSalecommeune perruque; voyez le mot suivant

 TouiNE, s. f. (arr. deBayeux) Perruque, Chevelure sale. (Orne) Tabatière où l'on ne peut mettre qu'un doigt.

 TouiNTOuiN, s. m. (Orne) Très-petit fnorceau.

 TouNiEux (arr. de Vire) Fainéant, Vagabond; dans larr. de Bayeux on dit Touonious;

 voyez TOURMRESSE.

 ToupiN, s. ni. Sabot; Toupie que l'on fait tourner à coups de fouet.

 ToupiNER, V. n. Tourner sur soi-même comme un Toupin; le français dit Toupiller.

 TouRMOLLE, s. f. (Orne) Espèce de panaris.

 TouRNiREssE, S. f. (arr. de Valognes) Femme sans conduite, qui, au lieu de travailler, tourne de côté et d'autre.

 TouRNOus, s. m. (arr. de Saint-Lo) Rouet; littéralement Outil qui tourne; en vicux




 

 

(delwedd C1408) (tudalen 207)

TR\ 207

 français Tourncrettc.

 TouRP, s. m. (Manche) Petit village au bord de la mer; il y a des Tourps à Anneville ênSaire et àOmonville (llague): on dit aussi Tonrpcliis. Ce mot qui vient sans doute de ]"\sI and ai s Thorp, Village, s'est conservé aussi dans ([uelques noms de lieu: ainsi, par exemple, Clitour vient certainement de Klein Thorp, Petit village.

 Tourte, s. f. Pain de six kilogrammes, auquel on donnait autrefois une forme circulaire comme au Tortillo du vieux-provençal et à nos Tourtes de pâtisserie. Ce mot avait le mê- me sens en vieux-français:

 Se vilains ont escliarcement Pour >ivre de la tourte bise, C'est grant plante; ce lour suffise.

 M. Trebutien, Du roi Souvain, fol. A. III, vo.

 Touser, V. a. Couper, Tondre; on trouvait la même forme en vieux-français:

 N'anx nopcesdu saint espouse N'entrast homme rez ne touze.

 Jean de Meung, Testament, y.:{47.

 Toutdreit, adv. (arr. de Valognes) A l'instant; littéralement Sans se détourner; il se trouve aussi dans le patois bressan:

 L'isabiau, to dray an antran Conianchi no bala fêta. i\oèls Bressans, p. il.

 Toutre, V. n. (arr. de Bayeux) Tousser.

 Trabuquer, V. a. Traverser; littéralement Mettre une bû- che . un obstacle en travers; il se trouvait aussi en vieux-français:




 

 

(delwedd C1409) (tudalen 208)

208 TK\

 Kt |u>;ir ce Dieii lo Irabncha.

 IS'a'i Hé de ÎSotrv-Srignvfir Josus-C/ir^st, dans M. .lu binai, Mysldra inédits, l. Il, p. ùh,

 V. 5.

 Le fi';iiirais Trr/mclicr a prol)al)l(MiuMil la incino orii;me (|iioi(|iie sa signilicalion soit Tort dilTi'n^nte.

 TuAf.HiKH, V. a. (arr. de Valognes) Cliercher; en patois vendéou Trccher; on dit aussi Truchcr, comme en vieux-lVançais.

 Trada, s. m. (arr de Baveux) Part, Portion. — (arr. de Cherhoiu'^^^ Salaire.

 Traire, v. a. Tirer; nous avons déjà vu qu'en patois Tirer avait la sifinification du français Traire: ces dilTérences n'étaient pas non plus respectées par l'ancienne langue:

 La Tenez barbes^ traire e gernnns si

 peler.

 Voifoge de Charlemagne, v. 688.

 Tralles, s. f. pi. (arr. de Pont-l'Evècjue ) Jambes; en vieux-français Tr aller signifiait Aller, Courir:

 Laison a seiirre cest traller. Tristan, t. I, p. 75, v. 1488.

 On dit encore dans le style familier Trôlcr.

 Tran, Train, s. m. Pis de vache, Ce que Ton trait; voyez

 TRION.

 Trapin. s. m. (arr. de Cherbourg) Grand et gros panier rond à deux anses; du latin Trahutus, comme le français Trapu.

 Tkaquette, s. f. (Orne) Cré- celle.

 Tkasonée . s. f. Dévidoir;


 
TRE

 on dit aussi Travonée, Travo\iil en vieux-français.

 Traveiuiuek . V. a. Embarrasser; corruption de Traverser; dans Tarr. de Mortagnc on dit Traveuchcr.

 Travers, s. m. (Eurej Sillon de blé en sens inverse acs autres, de travers .

 Traviau, adj. (Orne) Turbulent; littéralement Qui traverse, ou travaille. Incommode en vieux-français:

 Trehé, adv (arr. de Mortagneî Beaucoup; c'est probablement un mol formé de Trèsbien.

 Trédaine, s. f. (arr. de Baveux; Refrain . Fadaise: c'est probablement une corruption du vieux-français Trudaine:

 Las! ferez-voiis, il est malade Passé deux moys,ou six semaines; VA s'il vous dit, ce sont ttudaines, It vient d^avec moy tout venant.

 Farce de Pathelin.

 Tkédame, s. f. (arr. de Baveux) Ancre de secours pour les bateaux pécheurs.

 Tréeplée, s. f. (Orne) Cloporte.

 Tref, s. m. Poutre; il se trouvait aussi en vieux-français: Porijuoi vois-lu un festu en le oel toun frère, et ne veis-tu un treef en toen oel; Bible saint Mathieu, ch. xii, v. 3. On trouve encore dans le patois de Nancy Travette, Traivatte; Solive, Poutrelle, et dans le patois de Langrcs TravclotAoni la signilication est la même. 11 vient plutôt du latin Trabs, Poutre, (jue de l'islandais Tre, Morceau de bois.

 Treffei-, Treffoiel, s. m. Grosse huche qu'on met au ku


 
TRÉ

 la veille de Noël et (jui doit durer pendant les trois jours de fête; il vient sans doute du mot précédent. (Poutre du feu) ou de Très foci Trois feux. A Metz on appelle celte bûche Treffan, dans le Bcrry Trouffiau, en Bourgogne Suche de Noël; en vieux-français elle était nommée Treffouel: 3iagnustruneus in capite ignis... dicitur Tetropoficinium, vel Ligni fulcium. . . gallice Tref[ouel; Commentaire du dictionnaire de Jean de Garlande, dans Gé- raud, Paris sous Philippe-leBel, p. 601. Cet usage existait aussi en Angleterre:

 Corne, bring with a noise

 My meirie, marrie boyes, The Christmas log to the iiring;

 While my good dame, she

 Bids ye ail be free And drink to your bearts desiring.

 Herrick, Ceremonies/or Christmasse.

 Probablement même il remontait aux temps payens, car on appelle cette bûche en diffé- rents endroits Yulelogei Yule clog (feu d'Iule).

 Treizeau, s. m. Monceau de gerbes; d'abord sans doute on en mettait treize afin que la dîme qui était en quelques endroits du treizième fût priseplus facilement; mais on n'en met plus maintenant que dix.

 Trèje, s. f. (Orne) Sentier tracé dans la neige: Traige signifie dans le patois du Jura Passage, et le français Trajet semble avoir la même origine [Trajectus).

 Tréjo, s. m. (Orne) Tige de choux.

 Trémai.\e, s. f. (Manche)


 
TRÈ



 

 

(delwedd C1410) (tudalen 209)

209

 
Trèfle qui se récolte tous les trois mois; il semble ainsi venir du grec Tpip.y]va£oç plutôt que du vieux-français Trémoie;

 voyez TREMEZ.

 Tremeur, s. f. (arr de Vire) Frayeur; du latin Tremor: il se trouvait aussi envieux-français: Mais tant estoit la vieille haye par tout le pays, que, se pour double et tremeur de Lysiart ne fust, en puys ou rivière l'eussent gettée; Roman de Gérard de Nevers.

 Tremez, s. m. Petit blé que l'on récolte trois mois aj)rès l'avoir semé; ce mot se trouvait aussi en vieux-français [Trimensis).

 Trémone, s. f. Grosse cloche; du latin Tremundus, qui fait trembler.

 Tremuer, V. a. (arr. de Vire) Effrayer; du latin Tremere.

 Tressauter, v. n. Tressaillir; il se trouve aussi dans le patois de Lan grès; le vieux-français employait dans un sens analogue le substantif Tressaut.

 Tressoir, s. m. Sceau.

 Tressuer, V. n. (arr. de Valognes) Suer beaucoup; il avait le même sens en vieux-français:

 Que j'ai si cant que je tressu. Roman de la Violette, p. 166.

 En vieux-français Très s'ajoute souvent aux verbes, comme aux adjectifs, pour renforcer leur signification, nous disons encore Trépasser et Tressaillir.

 Trèstout, adj. Absolument tout: c'est une forme superlative dont on a fait un seul mot comme en vieux-français;

 H




 

 

(delwedd C1411) (tudalen 210)

«10

 
TRÉ

 
Qui t'iil (l'Fgipte la t),iillio Kt trotoute la M'iijiioric.

 Wack, FlahHssrmcnt de la Fi'te de la Conception, p. is, v. G.

 Trv.h, s. m. (arr. il \vran( lies) IVtrin; ou vicux-lramjais il aurait signifié Blutoir suivant Roquefort, t. Il, p. (loS.

 TuEi i.ER, V. n. Paresser, Fainéanter; c'est nrohahleinen! une corruption de" Trôlcr, Courir cil et là.

 T'iŒii.iER, s. m. (arr. de Valognes'* Fainéant, lloiunic qui parle au lieu de travailler.

 Trki NER, V. n. (arr. deMortagnes) Il exprime le chant de la poule (jui va pondre; on dit iiussi quelquefois Trancr

 TuEiTER, V. n. Peter.

 Trias, s. m. (arr. de Baveux) Embarras; peut-être de "ranglais Trial, Accusation [Trier en vieux-français signifie Plaider) ou Tnf, Éprouver; au moins donne-t-on quelquefois ce sens au français Epreuves; Trigas avait aussi cette signification en vieux-provençal, et le français Trigaud semble avoir la même étymologie

 TuÉBAR. s. m. Collier formé de trois barres de bois qu'on met aux pourceaux pour les empêcher dépasser au travers des haies.

 TuÉn.MîDER, V. n. arr. de Alortagne) Aller dectMéct d'autre, Chanceler comme un ivrogne.

 Tribouiller, V. a. (arr. de Vire) Troubler, Causer de la trihulalion; le vieux-français employait le substantif tri^ houil dans un sens analogue: Dieu scait en quel tribouil et tourment il est; Les quinze joies


 
TRI

 (lu mariage, p. 182.

 Triboi i.er, V. a. Troubler, Tourmenter, el par suite Déchirer, Mellrc' en mauvais état: ces dilTerentes significations se trouvent au.-si en vieux-français:

 Sy Ips trihonlons pour savoir Kii qui doivent iMiice avoir.

 Miracles de sainte Geneviève, (lan>i M. Jubinal, .yfiistères imdiis, t. H, p. ne, V. 9.:,.

 Puisqn'ensi voi mon pais triboler.

 Mort de Garin le I.oherain, t.:î.5R8.

 Dans rOrne on dit que les bas qui tombent sur les talons sont Trihoulés. Ce verbe s'emploie aussi avec le pronom et signifie, comme en rouchi, Se donner beaucoup de peine; le vieux-français semble s'en être servi également avec cette acception:

 Et tant ont qnis et tribonle Que (le Pqucrre sont tuit lasse. Li Chevaliers au Lion, dans Keller, Romvart,\i. .')53,v. u.

 II vient probablement de l'islandais Trubla, Mêler, Confondre.

 Trico.n, s. m. (Orne) Brelan; on a tricon de hihouri quand on a dans sa main deux cartes de même espèce et une qui les suit immédiatement, comme deux rois et une dame: c'est aussi le nom du jeu que l'on appelle ailleurs Trion.

 Tricoter, v. a. Battre avec un fricoï; Remuer vite et sans cesse comme des aiguilles avec lesquelles on tricotte: il signifie aussi quelquefois à l'actif Manigancer, Mal arranger, comme dans le patois des environs de Paris:


 
TRI

 Encore un coup si le Saint-Père Tricotte tout ce biau mystère.

 Pièces et anecdotes intéressantes, t. ï, p. 41.

 Tricouses, s. f. pi. (Orne) Bas de tricot sans pied; Guê- tres en toile qu'on appelait en vieux-français Triquehouses. Ce mot désigne aujourd'hui en rouclii et dans le patois du Berry des bottines en drap; dans la Meuse on donne aussi le nom de Tricousses à une espèce de guêtres.

 Trieffe, s. f. Petite poutre;

 voyez TREF.

 Trifoire, s. f. Trifouet, s. m. Grosse bûche; voyez treffeu.

 Trignac, s. m. (arr. de Baveux) Sou-marqué excellent; c'est le nom d'un faux-monnayeur dont la monnaie valait beaucoup mieux que celle du roi, qui fut pendu sous la Ré- gence.

 Trigoullis, s. m. Mauvais bas de tricot.

 Trilais, s. m. (arr. de Valognes) Cloison, Treillis; du latin Trilix.

 Trimboueller. v. a. Culbuter, Chanceler; dans l'Orne on se sert aussi du substantif Trimbouelle, Culbute; probablement c'est le même mot que le français Trimballer.

 Tringale, s. f.Bureau où l'on perçoit les droits de péage; probablement ces bureaux étaient d'abord composés de simples treilles en latin Trtchila; selon Roquefort le vieux-français Trigale aurait signifié, sans doute pour la même raison, Cabaret. Tringue, s. f. (arr. de Mortagne) Petit-lait.


 
TRI



 

 

(delwedd C1412) (tudalen 211)

21<

 
Tringuet, s. m. (arr. de Vire) Moyen qui réussit. Ce mot signifie aussi, comme sur les bords delà Méditerranée, le mât de misaine:

 N'ayant plus rien sinon De trinquet qui soit bon.

 Chansons normandes, p. 5^2, éd. de M. Dubois.

 Triollier, Triolly, s. m. Tribune d'église.

 Trion, s. m. Pis de vache; ce n'est pas probablement une corruption de Trayon (ce que l'on trait] car le vieux-français avait Trian:

 N'aveit encore en sain ne trian ne

 raaraele.

 Roman de Rou, v. 1.343.

 Peut-être ce mot vient-il de l'islandais Trioni, Bec, Bout, ou de Treya, Gorge, Poitrine; le vieux-français Pis a subi un changement semblable.

 Triper, v. n. Danser; de Tripudiare, comme Trépigner; il existait aussi en vieux-français:

 Quant de ma biaute me souvient Qui ces valiez fesoit triper.

 Roman de la Rose, v. 13214.

 Dans le patois de l'Isère JrepasignifieFouler aux pieds.

 Tripot, s. m. (arr. de Valognes) Marché; (arr. de Bayeux) Halle au blé; à Pont-l'Evèque, ce mot a reçu une nouvelle extension de signification, on lui donne le sens de Tumulte.

 Triquefarer, v. a. et n. (arr. de Yire) Déranger, Agir comme un étourdi.

 Triquenique, s. m. Querelle de peu d'importance; peut-être ce mot qui se trouvait aussi en




 

 

(delwedd C1413) (tudalen 212)

212

 
TRO

 
\iou\-français vionl-il du prec zùv/'Av vcizcç cl si};nilie-t il lilteraUMiienl Dispute pour un

 cheveu.

 TiuoiTER, V. a. cln. (arr. de Vire) Sauter; littéraleuient Jouer des tru\wi, nom ({uel on donne;ui\ jambes par une mé- taphore injurieuse.

 TuocHE, s. f. (Orne) Foutelaie; l>elithoisde hêtres.

 TuocNE, s. f. (Orne) Ventre.

 Tkomi-e, s. f. (arr. de Valognes) Erreur; du français Tromper.,,r- n

 TuoNCUE, s. f. (arr. de Vire)

 Tète.,,,

 Tuop A COUP, adv. (arr. ae

 Vahijines) Trop tôt. Tkos, s. m. Pétrin; voyez

 TREU. ^

 TuouiL, Treuil, Trous, s. m. Espèce de dévidoir dont on se sert pour mettre le fil en echcvaux; elle avait dilîérents noms en vieux-franeais; dans le dictionnaire latin-l'rançais de laBih. de Lille, marqué E, ^d, on trouve Troul explique par le bas-latin traok, et on lit dans le Commentaire sur le dictionnaire de Jean de Garlan(lo
Trahalc dicitur a Traho, caiiicc Traail; Paris sous Philippe-le-Ikl, p. 60(). Une autre ori'>ine ne serait pas cependant impossible, car en breton Tro a la même si^^nitication et le vieux-provençal Trou ne semble pas dérive du latin. C'est Dout-èlrc i\ ce mot que se rapj)orte le vieux-français Trouet (uienousnavons vu employer, (uie dans un passage où il est pris dans un sens trop melaphoriijue pour que sa si^nihcalion ne soit pas douteuse:

 
TRU

 Sire . il veult Hier au trouet Sus les cotez de cesl apostre. Martyre de saint Denis, dans M. Jiiltinal, Mystères inédits, t. I, p. 122, V. 8.

 On se sert aussi dans ce sens du verbe TrouiUcr, Treuillcr.

 Tuouille», V. a. Souiller; il

 a le même sens dans le |)atois

 du Rerry,etRoi|uerortlui donne

 en vieux français le sens de

 Chiffonner en pressant; (ilos

 sairc de la Uin(jue romane, t.

 II, p. (J6"2; mais nous ne l'y

 connaissons qu'avec le sens de

 Séduire;

 Tant le trnilla et le ch'irma Que li leclierres s'en ala.

 Fabliaux et contes anciens, t. H, p. t^3

 TuouiNE, S. f. (Orne) Peau de eochon tannée; du latin Troia; dans l'arr. de Coutances on dit Trouin.

 Troussemn, s. m. Enfant espiègle; peut-être le môme mol que Goussepin.

 Troussé, part. pas. (arr. de Vire) Chargé; de l'islandais Truss, Paquet: il était aussi passé en vieux-français:

 Trez muiez lor a fait d'or et d'argent

 froser.

 Parise la Duchesse, p. 6<).

 On dit aussi au figure Un homme bien troussé, pour signilier Un homme agréable, bien fait.

 Trouté, adj. Caillé; il ne se dit que du lait; dans quehiues localités on prononce Treutc.

 Truble, s. m. (arr. de Valognes^ Bêche; il se trouvait aussi en vieux- français:

 O trublcsct o torches les tierenl maintenant. Roman de Hou, v. 'i280.


 
us

 Truc, s. m. 11 ue s'emploie guère qu'avec le verbe avoir et signHie Etre rusé, Etre adroit; il se trouve aussi eu rouchi et semble venirde l'anglais Trick, Adresse; mais, comme ce dernier mol, il ne se prend pas dans un sens défavorable.

 Trucien, s. m. (Orne) Instrument dont se servent les menuisiers pour tracer des parallèles.

 Trumutu, s. m. (arr. de Valognes) Bruit, Vacarme; de l'islandais Thrumu, dont l'idée première exprimait certainement le ^?wiV, puisqu'il signifie à la fois Tonnerre et Combat; ce mot pourrait être aussi une corruption du latin Tumultus.

 Tuile, s. f. Ardoise; c'est la couverture babituelle des maisons riches, et le latin tegulum était devenu en vieux-provençal et en catalan Teulat, Toît — Il signifie aussi Une poêle plate en fer qui sert particuliè- rement à faire de la galette.




 

 

(delwedd C1414) (tudalen 213)

UVE 2i3

 que l'on appelle aussi Haitier; c'est probablement une corruption du vieux-français Tulieu que Roquefort, t. ii, p. 668, explique par Certain ustensile de ménage.

 TuRET, s. m. (arr. de Caon) Batte à beurre; en vieux-provençal Jîtrfar signifie Heurter, Frapper, Battre.

 TuKLUETTE, S. f. (arr. de Valognes) Cornemuse et, par extension. Tout instrument de musique^ il se trouvait aussi en vieux-français:

 Quant el chef ont le chaperon, li la panere, e le baston, E la verge, e la macuetto. Pendue al cou la turluette. Riens nesenibla sos ciel meins sage. Benois, Chronique rimée, 1. \\, V. 28530.

 On se sert encore en français de Tureliire, Refrain, qui a certainement la même origine.

 TuRJiE s. f. Cabane, Petite maison; il a la même signification dans le patois de Langres.


 

 
Urres, s. m. pi. (arr. deValognes) Yeux.

 Us, s. m. (Manche) Porte; on le trouve aussi en vieux-français:

 Vint a l'us de la cambre u li reis

 Hugon gist.

 Entre-uvert l'ad trouved, si s'en est

 vennz al lit.

 Voyage de C'/tarlcmagne, v ciu.


 
Mais la forme Huis a prévalu et s'est conservée dans l'expression A huis clos et dans le mot Huissier; du latin Ostium.

 UsiBLE, adj. (arr de Mortagne) Précoce, Avancé; littéralement D'usage, Qui peut servir.

 UvER, v. a. (arr. de Vire Mouiller; du latin Uvescere.




 

 

(delwedd C1415) (tudalen 214)

214

 
Vaca, adj. ind. Eu friche, sans culture; du latin Vacuiis; le l'rançais emploie V(i<jue dans le inrnicscnsct on disait autrefois Vacquc: Donc les niaistre d'Iiostel et fourrier dudict seigneur de Painensac, [)our scavoir si ailleurs en la maison estoient estables vacfjucs sadressarent a Gargantua; Rabelais, 1. I, ch. M.

 VAcnicoTEH, V. n. (arr. de Baveux) Barboter.

 Vadet, s m. jManche de chantepleure, qui va et vient [vadit).

 Vaie, s. f.Cheniin dans toutes ses acceptions,Voie. Cette corruption du latin Via existait aussi en vieux- français. Cist Josias fist ço que Deu i)lout e tint les bones veies sun pcrc David, si (jue il ne guenchi ne a destre ne a senestre; Livres des Reis, 1. iv, ch. 22, v. 2, p. 423, éd. (JeM.LeRouxdeLincy.

 Vain, s. m. Loupe.

 Vais.seau, s. m. (arr. de Mortagne) Pipe, ailleurs Tonneau.

 Vaissei.ier, s. m. (arr. de St-Lo) Bufl'ct où l'on serre la vaisselle.

 Valandier, s. m. (arr. de St-Lo) Pivert.

 Valentin, s. m. (arr. de Baveux) Galantin; en anglais Vàlentine signifie Amoureux; Futur époux; le vieux-français Valanlin avait aussi cette signi!ic;i.lion.


 
Valeter, v. n. (arr. de Baveux) Courir; fréquentatif du Fatiu Vadere.

 Yanvole, s f. Chose légère ou inutile (jue lèvent emporte; il se trouve aussi en vieux-français:

 «Primant voit que il ii'i a plus, Kt que il ticii'i tout a \anvoie Cortos .son dit et .sa paro'e.

 Roman de Renart, t. 1, v. 3908.

 Vaouie, s. f. (arr. de Baveux) Sou|)C ou Bouillie aussi claire que le manger des vaches.

 Varand, s. m. Fainéant, Mauvais sujet; voyez varou.

 Varet, s. m. Guérel, Terre encore inculte:

 Je (lémèneray mes berbiettcs .\ii\ vuaiets paître.

 Chansons normandes, p. 106, éJ. de M. Dubois.

 Cette forme est restée aussi dans le patois normand; probablement du bas-latin Warectum.

 Varibot, s. m. (arr. de Bayeux) Bourbier; on dit aussi Varabot et Varvot: Item une pièce de terre qui a sou entrée par le varabot de Cremelle; Titre de 1615 rapporté par Phniuet, Contes et préjugéspopulaires de l arrondissement de Baycnx, p. 143.

 Vari-vara, adv. (arr. de Baveux) Eu desordre; dans le patois de ITsère, rarci signifie Embarras; voyez le mot suivant.


 
VAS

 Varuu, s. m. Loup garou, Homme d'une sauvagerie grossière. Ce mot vient sans doute du norse Var-g, Loup, qui se trouve déjà dans la loi lU- puaire, lit. lxxxvii: Wargus sit, hoc est expulsus, mis hors la loi, ce que la loi anglaise appelait Porter une tête de loup. Uue autre origine ne serait cependant pas impossible car Marie de France a dit dans son Lai du bisclaveret:

 Bisclavcret ad nun en bretaii Garvall l'apelent li Noiman.

 Poésies, f . I, p. 178.

 et on lit dans VOtia imperialia de Gervasius Tilleberiensis, publié par Leibnitz, Rerum brunsvicarum scriptores, au chapitre De oculis apertis post peccatum: Vidimus in Anglia per lunationes homines in lupos mutari, quod hominum genus Gerulfos GaWi vocant, Augli vero Wer-wlf: Wer enim angiice Virum sonat, WlflM- pum.

 Varoliage, s. m. Course

 f)endant la nuit, comme en font es varous.

 Varouiller, V. n. Agiter de l'eau dans un vase, jusqu'à ce qu'elle soit au moment de se renverser.

 Varvot, s. m. (arr. de Cherbourg et de Coutances] Boue claire, Eau sale; on dit aussi Varva et Feria.

 Varvoter, V. n. (arr. de Bayeux) Marcher dans du varvot, Barboter. — lise dit aussi des chats en chaleur.

 Vastibousière, s. f. (arr. de Valognes) Femme sale, Servante dcbassc-cour; probablement




 

 

(delwedd C1416) (tudalen 215)

VAU 2f5

 du breton Gast, Feuune débauchée.

 Vaton, s. m. Bâton.

 Vatonner, V. n. Serrer avec une corde au moyen d'un bâ- ton; voyez le mot précédent.

 VatrÈ, s. i'. Boue, Fange; de l'islandais f^n^n ou de l'anglais Waler, Eau.

 Vatrer, V. réfl. (arr. de Bayeux) Se couvrir de boue ou d'ordures; en rouchi Vatrouiller signifie Avoir continuellement les mains dans l'eau: voyez le mot précédent.

 Vaubosiîe, s. m. (arr. de Bayeux) Varec détaché des rochers que tout le monde peut prendre.

 VAUCRE. s. f. Avalaison; probablement il signifiait d'abord Inondation, car le vieux-IVauçais Vaucrer signifiait Errer, Courir çà et là; peut-être de Vagari.

 Vaucruer, V. a. Echauder, Mal cuire.

 Vaudrée, s. f. (arr. de Cherbourg) Chiflon attaché au bout d'un bâton qui sert à nettoyer un tour; on dit aussi dans le même sens Vatroidlle; voyez

 VATRER.

 Vaule, s. f. Gaule, du breton Gwalen.

 Yaulier, V. n. (arr. de Bayeux) Chanceler, Marcher conî- me un Veule; voyez ce mot: on donne un sens analogue au substantif masculin Vauliord.

 Vaupas, s. m. (arr. de Baveux) Balle de toutes les céréales; ce mot a été formé comme le français Vaurien.

 Yaiiquier. Vautier, adv. (arr. de Morlagne) Vraiseud)lahleîuent, Peut-être.




 

 

(delwedd C1417) (tudalen 216)

216 YEN

 Vavite.s. f. Diarrhée, Cour» de ventre; il a été formé j)ar la même idée que 1 expression française.

 VÊiLLATiF, adj. (arr. de Mortagne) Vigilant, Qui surveille; en vieux-lraneais on disait dans le même sens Vellier.

 Yeilleri, s. m. Etabic où l'on se réunit dans les campagnes pour veiller.

 Veillon, s. m. Mélange de foinet dargile, avec lequel on entoure les greffes; dans le Dauphinc Villon signifie Un petit lien d'osier.

 Yelade, s. f. (arr. deSt-Lo) Blouse, Surtout; du latin Velare, en vieux-français Yeler.

 Yeloper, V. a. (arr de Yalognes) Battre, Donner une roulée (voyez ce mot); du latin Volutari: dans l'Orne on dit Flauper.

 Velousseux, adj. (arr. de Bayeux) Paillard; du latin Villosus.

 Yenailles, s. f. pi. (Orne) Mauvaises herbes qui viennent sans être semées. Ce mot signifie aussi Rebut des grains; littéralement ce que le van a rejeté; dans le patois de la Haute-Auvergne Ventillasl^nUiG Criblures, ce que le vent emporte.

 Véne, s. f. Yesse; en vieux-français selon Nicot et en rouchi Venue.

 Yenelle, s. f. Dans le sens de Petit chemin, ce mot s'est aussi conservé dans une ou deux locutions françaises, mais on appelle en Normandie la Ruelle, Yenelle du lit.

 Yent, s. m. Haleine; il s'emploie alors sans article Prendre vent, Perdre vent; ces


 
YÈR

 locutions sont aussi usitées dans le patois du Berry.

 Yentkillo.ns (a), loc. adv (arr. de Cherbourg) Couché sur le ventre, comme À genou liions, signifie Sur les genoux.

 Ye.nue, s. f. (Orne et arr. de Yire ) Quantité: il n'est employé en ce sens qu'avec l'arlicfe indelini.

 A'épe, s. f. (arr. de Bayeux) Guêpe; du latin Vespa (jui a subi en français le changement si fréquent du Y en G.

 Yêpre, s. m. Soir.

 Beuvons tous du vcspre an matin.

 Oi-iviEuBvssELiN, VauJC-dr-Vire, p. 2-20, éd. de .M. Travers.

 On s'en servait aussi en vieux-français:

 Dieu vous doint benoiste journée Et bon vespres, Monseigneur douix.

 Farce de Palhelin.

 Du latin Vespern. Ykprée. s. f. Soirée, comme en vieux-français:

 Pour ce m'avint que chargie de sommeil Je me trouvay moull fort une ves

 pree.

 Poésies de Charles d'Orléans, p. lii,éd. deM. Cliampoilion.

 Yoyez le mot précédent.

 Yérasse, s. f. Mauvais lit; peut-être le lit d'un verrat.

 Yerdaut, s.m. (arr. deMortagne) Faiseur de mariageg.

 Yerder, V. a. (Orne; Frapper à coups de verge; selon Carpentier Verdoier aurait signifié en vieux-français Provo(pier (luehpi'un en duel, et Vcrdcr signilie Repousser dans le patois de Reims.

 Vère, adv. (arr. de Yalogncs)


 
VER

 C'est vrai, Vraiment; du latin Fere que le vieux-français avait aussi conservé:

 Mes pour chose que aryens vaille. Non plus que ce fust une paille De bieid, ne m'en change ne mue: Il semble voir qu'argens me pue.

 Froissart, Le dit dou floiin, v. 17.

 On y trouve également la forme du patois normand:

 Or voil savoir des altres si m nçuiige

 est u veir.

 Voyage de Charlemagne, v. 734.

 Dans l'arr. de Valognes, les enfants jouent quelquefois à une sorte de jeu qui consiste à répondre à toutes les questions sans se servir des particules négatives et affirmatives, et ils disent en commençant: J'te défends de dire ni oui, ni non, ni vère, jusqu'à ce que j'sois repassé de la feire. Nous nous servons encore de Voire dont l'origine est certainement la même.

 Vergandier, s. m. (arr. de Bayeux) Petit houx (Ruscus aculeatîis).

 Vergée, s. f. (Manche) Mesure agraire de quarante perches; en breton Gwalen signifie Gaule, Verge, et Gwalenna, Arpenter; le vieux-français Fermer signifiait aussi Mesurer.

 Vergonder, Vergougner, v. a. Gronder, Disputer; littéralement Faire honte que l'on emploie dans \q même sens; ces deux formes se trouvaient aussi en vieux-français:

 Cointement celez Que ne soit vergondez Le fettun cumpaignun.

 EvERARD m: KiRKAM, Disliqucs de (aton, fol. 203, r", col. 2.


 
VÊS



 

 

(delwedd C1418) (tudalen 217)

21

 
Ses longs cheveux et ses sourcis encore De leurs beautez font vergongner

 l'aurore. Ronsard, Œuvres, 1. 1, p. 102.

 Verhaule, s. f. (arr. de Baveux) Cours d'eau. Courant de la rivière.

 Vérile, s. m. (arr. de Bayeux) Re[)tile; du français Ver auquel on a ajouté la terminaison de Reptile.

 Vermine, s. f. farr. de Valognes) Rats et souris; c'est une extension de la signification du français. Insectes et par suite Animaux nuisibles.

 Verxailler, v. n. Remuer, Faire du bruit; probablement une métathcse de Frénailler:, voyez ce mot.

 Vernas, s. m. (arr. de StLo) Verrat.

 Vérouiller, v. n. Labourer malproprement; on dit aussi Varoiiiller, ce qui fait croire que ce mot est dérivé de Varou.

 Verquoi, s. m. Petit homme sans force; on dit en français dans le môme sens: C'est un ver de terre.

 Verrine,s. f. Verre de montre; il a le même sens dans le patois du Berry; on donnait autrefois ce nom aux morceaux de verre que l'on mettait audevant des chasses et des tableaux.

 Vertau, s. m. (arr. de Bayeux) Bonde de tonneau; il se trouvait aussi en vieux-français et vient sans doute du latin Vertere, Tourner.

 Vervette, s. f. (Orne) Petit enfant espiègle.

 Vésiner, t. n. Faire des vi




 

 

(delwedd C1419) (tudalen 218)

218 VES

 sites à ses voisins, que le patois normand appelle Vésins.

 Vésonneh, V. n. (arr. de Rouen) S'agiter, Devenir Ibu; du latin Vesanus:

 £t Morpou (I. Maupeou] cheuxli qui

 vezonne Aveuc des Jesuitres qu'il a,

 Coup-d'ccil purin, p '
2t.

 Vésou, s. m. Jouet; littéralement Fou: du latin Vesanus: c'est un souvenir des plaisirs du moycn-àge.

 Vespasien, s. m. (arr. deValognes) Mauvais sujet, Vaurien:

 Les chouans sont rous vos murs, déjà ces Vespasiens Dévorent de leurs jeux vos substances, vos biens.

 Lallem\n, La Campénade, ch. I, p. 9.

 Quoique les soldats de Vespasien aient pu com mettre de i^rands dégâts en Normandie, en allant ré|)rim(;r les révoltés de la (irande-Bretagne, celte expression semble avoir été introduite par les Juifs en souvenance de la i)art (pie prit Vespasien à la destruction de Jérusalem:

 Yas|ia(i('ns, c'or fuissies vos or vis Ens cl voldir et en la sijjnorie On >()S eslics (luant vos de ces juis Trente a denier donaistes eu Snrie, Ne deinoioit sabais ne jcNcrii'; Se dame Deus no les voloit t nseir A martirc les ferics devieir.

 La voli ^TKIS dont mes cueus kst HAvis, dans WacUernagel, AU/ranzocsische Lieder,\\. 05.

 Au moins cet empereur jouet-il un rôle fort honorable dans légendes du moyen-àge; ainsi, les par exemple, on lit dans le lîoinavduSainiGraal.w .'i'io'l:


 
VEY

 Vespasyons ainsi venja

 La mort Jiiesu qu'il mout uuia.

 On dit aussi Vaspnsien.

 Vessineh.v. n. Roder autour; voyez vÉsiNER.

 Veston, s. m. Corset; du latin Kc.s'f/.s ou du français Veste.

 Vestonneu, v. n. Courir de côté et d autre; fréquentatif de Voster; voyez ce mot.

 Veule, adj. (arr. de Cacn) Grêle, Etiolé, Qui se tient mal; peut-être du breton Goulia. lilessé, le son des voyelles y était bien peu fixe j)uisque la Grande mauve s'y appelle suivant le P. Grégoire Goulen et selon Legonidec Gwelan.

 Veuler, V. n. (arr. de Bayeux) Beugler; littéralement Crier comme un veau, que le vieux-français appelait Vecl.

 Vey, s. m. Passage dans l'eau; on le trouve aussi en vieux-français, quoicpie la fornje moderne y soit plus fré- quente:

 As guez, ou la gnnl mer parfondu S'estent e esjiaiit e sornnde. Passa li reis, (pii jnnlt se liaile. Quant eu .se fii anques retraite.

 BiiNois . C/troniquc rimce, 1. H, v. sjsaa.

 Il vient probablement du latin Vadum ou de lislandais Gâta, Sentier, Chemin: (•ej)endant Guet avait <pielquefois la signification d'Eau ra[)i(le, Courant;

 Les reliques snnt forz, granz vertus

 i l'.il Detis Que il ne veiient a ewc n'en partissent les i;net; JN'encuntrenl aveoglc ki ne seil relu

 uiinet, Les cunlrez i redrescent e les mnz

 (imt parier.

 Vni/agcdcCfiarlcmagnc v. 2)0.


 
VIE

 Il pourrait donc venir de Tauglais Water ou de l'islandais Vat, Eau; celte étymologie semble même d'autant plus possible que, comme l'italien Guadare, le vieux-français Giiaer signifiait Inonder; voyez le voyage de Charlemagne, v. 555.

 Vi, s. m. Gui; le v du latin Viscum ne s'est conservé que dans le patois.

 ViAGE, s. m. (arr. de Vire) Fois; c'est une crase de Voyage et au lieu de La première fois que j'irai, on a dit A mon premier viage.

 Vico, s. m. (arr. de Valognes) Bécasse: A la saint Denis les vicos sont àBrix, dit un adage des chasseurs. Ailleurs on dit Viteco, comme en vieux-français: Un witecoq, vint deniers; Compte (ms.) de V Hôtel-Dieu d'Evreux (1 870); et cette forme se rapproche beaucoup plus de l'anglais Woodcock. Dans le glossaire latin-français delà Bib. de Lille, marqué E, 36, on trouve Videcoq pour traduction d'Alex, probaniement Aies, et cette forme est aussi indicjuée par Roquefort, t. ii, p. 713.

 Vieille, s. f. Eau; ce mot qui ne se trouve plus que dans quelques noms géographiques, comme Coulibeuf, Quillebeuf, en latin Gueliebotum [Wealebuh). vient sans doute du saxon Weal, qui s'est conservé dans l'anglais Well. 1! y avait un canonicat de la cathédrale de Bayeux do^it le titre était Saint Pierre de la Vieille [Sanctiis Petrus de Vetula dans les pouillés du diocèse), et il y a encore à Valognes un quartier




 

 

(delwedd C1420) (tudalen 219)

VIN 219

 éloigné qui s'appelle Le pont à la vieille.

 Vieillotte, Vielloche, s. f. Grosse meule de foin; le vieux-français disait Vieille.

 ViETTE, s. f. Petit chemin; diminutif du latin Via.

 ViGis'ET, s. m. (arr.de Bayeux) Lieu planté de Vignons; voj^ez ce mot. Dans le glossaire laiinfrançais de la Bibl.de Lille, marqué E, 36, FmefMm est expliqué par Vignon.

 VIGNO^f, Vignot, s. m. (Calvados) Genêt épineux:

 L'un dort sur le vignon, l'antre sur

 la bruyère.

 Lalleman, La Campénade, cli. II, p. 13.

 Vilevauquer, v. a. (arr. de Bayeux) Balloter.

 Villoner, v. a. Mettre un veillon; voyez ce mot.

 Vimblet, s. m. Tarrière, Vilebrequin; c'est le mot anglais Wimble dont la signification est la même.

 Vinette, s. f. Oseille; probablement une corruption de Vignette, petite vigne, dont le fruit est ordinairement fort acide en Normandie: il se trouvait aussi envieux-français, et s'est conservé dans le patois de la Vendée et le français Epinevinette.

 ViNiiuET, s. m. (arr. deCaen) Nom que l'on donne au vin d'Argcnces, qui suivant Huet, signifierait Vin blanc et viendrait de l'anglais Wine lohite] mais il s'est certainement trompé en supposant que ce sont les Anglais qui apportèrent de Guyenne des vignes en Normandie, car on lit dans un document du XIII' siècle: Se




 

 

(delwedd C1421) (tudalen 220)

220 YIR

 aucune (sucrs) qui soit mariée a fet eu sou mariage boenes mesons ou i)lanté vignes ou marié terre, elle choisira sou mariage que elle a amendé; Marnier, Etablissements de Normandie, p. 13.

 Viper, v. n.Crierd'une façon aiguë; littéralement sii'ller comme une vipèr-e.

 ViriLLON, s. m. Aspersoir, Goupillon; du bas-latin Vulpilio, dont la première lettre s'était conservée aussi en vieux-français.

 ViQUET, s. m. Petite porte, Guichet; en anglais Wicket et en hollandais TVinket. La forme normande se trouvait aussi en vieux-français:

 Vils fous, fait-il, e senz valor. Qui menastes vostre seignor Fors la vile senz mon congie, Ceo ne vos sera mais ottreie.

 Ne trespassez mais les wichesz.

 Benois, Chronique rimée, 1. II, V. I3G!)'J.

 Viré, part. pas. (arr. deBayeux) Disposé; il ne s'emploie guères qu'avec l'adverbe Mal; c'est une extension de la signification du français.

 ViRET, s. m. (arr. de Baveux) Petit morceau de bois garni de plumes, avec lequel les enfants s'amusent; ce mot vient peut-être du nouî de Vire, Vireton, que l'on donnait auxllèclies en vieux-français; voyez virous

 SER.

 ViRonssE, s. f. (arr. de Valognes) Diarrhée; voyez le mot suivant.

 ViRoussER, V. a. Lancer de l'eau; TV/cr signiliaiten vieux-français Lancer, Jeter; du latin


 
VOL

 Girarc. On se sert aussi dans un sens analogue du s. f. Viroussée.

 ViRVOUSSER, VeRVOUSTER, V.

 n. Tourner devant derrière; probablement du vieux-français Vire-voute, Volte-face.

 Vis, s. m. Opinion, Certitude; il ne s'emploie guères qu'avec le verbe substantif et la préposition A; M'est à vis que. Celte forme, très-commune en vieux-français, a été pres(iuc toujours mal imju'imée, quoique la préposition manque fort souvent:

 N'est pas dreiz, ço m'est vis, mais lei

 a volente.

 GuEUNi:;s, Vie de saint Thomas de Cantorbéry, p. il, v. lO, éd. de M. Bekker.

 Voyez aussi le Roman de Brut, v. 10634. Ce mot vient sans doute de l'islandais Visa Certitude, ou de l'allemand Wissen, Savoir.

 Vitouârd, s. m. (arr. de Bayeux) Source d'eau vive sur le bord de la mer; peut-être de l'anglais JVhite ivater, Eau blanche; on donne aussi quelquefois ce nom h des sources d'eau bourbeuse.

 VivAGE, s. m. (arr. de Cherbourg) Sol pierreux.

 VoiDERiL, s. m. Carreau grossier qui forme la preuiière couche d'une carrière.

 VoiTON, s. m. Morceau de bois propre à servir de levier.

 Volet, s. m. Ruban; d'abord sans doute Ornement; dans le patois du Jura ce mot est resté [)hisfidèleau sens du latin Vé- lum, il signilie Fichu: voyez.

 UAVOLET.

 Volette, s. f. Tirasse.




 

 

(delwedd C1422) (tudalen 221)

4

 
ÏOU

 VosTER, V. n. (arr. de Bayeux) Courir cà et là, Remuer; ce mot qui signifiait aussi en vieux-françaisTotirner, semble une corruption de Volter, qui s'est conservé dans Volte face: car un lieu voûté s'exprimait quelquefois par Voste. Dans quelques localités on dit aussi comme envieux-français Vouster.

 VouGE, s. f. Croissant, Serpe; il se trouvait aussi en vieux-français, et on donne le même sens, dans le patois du Jura, à Vuage.

 VouiN, s. m. (arr. deSt-Lo) Regain.

 VousoYER, V. n. Ne pas tutoyer; on disait envieux-français Vosoycr.


 
YU n\

 Vrac, s. m. (arr. de Bayeux) Amas confus; il est plus souvent employé dans une forme adverbiale En vrac, En niasse. — C'est aussi une corruption de Varech, ainsi que Vrai, qui désigne toutes les espèces de fucus.

 Vréua, Sorte de jugement qui signifie sans doute Vrai Dieu.

 Vredeau, s. m. Fausset, Cheville pour donner de l'air aux tonneaux.

 Vrondre, V. n. (arr. de Cherbourg) Bourdonner.

 Vrou, s. m. (arr. deBaye\ix) Eau qui sort d'un rocher ou du sable en bouillonnant. — Par figure sans doute on donne le même nom à la Diarrhée.


 
X

 
Xalbi, s. m. Cidre composé bourg) Graisse pour faire de la

 par moitié de pommes et de soupe; on le trouve aussi en

 poires; voyez halbi. vieux-français; voyez sueu.

 XuEu, s. m. (arr. de Cher


 
Yan, s. m. (arr. de St-Lo) Gland. Yette, s. f. Tiroir; voyez

 LIETTE.

 Yousoux, adj. (arr. de Cherbourg) Fruits ou légumes a


 
queux; on dit aussi Yausaux, et VEau s'appelle de ïYau en patois normand.

 Yu, s. m. (arr. de Coutances) Vêtement raccommodé avec un morceau de couleur différente.



*J .) .)

 
z

 
ZiGUER, V. n. Lancer de l'eau Pieux) Bouffon -.pcut-cfrc une

 avec une seringue; ce mot se corruption de Joujou; l'italien

 trouve aussi dans le patois du Zani, que l'on appelle en Nor

 Berry. On dit quelquefois Zi- mandie Jano, semble venir

 gler. d'Insanus.

 Zozo, s. m. (canton des




 

 

(delwedd C1423) (tudalen 222)

ERRATA.

 P. 20, col. 2: Arronce, lisez: Arrousse, et retranchez les deux dernières lignes de cet article.

 P. 32, col. 1,1. 21, Dictionnaire comique deLacombe, lisez: Dictionnaire du vieux langage français de Lacombe, p. 60.

 P. 44, col. 1, BouEssoNNER... Mettre en discorde, lisez: en désordre.


 
FIN,

 
Caen. — Imp. de F. Poisson et Fils. — i8i:

 

 
PC 2936

 
Du Keril, Eu ele stand Pontas

 Dictionnaire du patois norraand

 

 

 

Sumbolau:

a A / æ Æ / e E / ɛ Ɛ / i I / o O / u U / w W / y Y /
ā
Ā / ǣ Ǣ / ē Ē / ɛ̄ Ɛ̄ / ī Ī / ō Ō / ū Ū / w̄ W̄ / ȳ Ȳ /
ă Ă / ĕ Ĕ / ĭ Ĭ / ŏ Ŏ / ŭ Ŭ /
ˡ ɑ ɑˑ aˑ a: / æ æ: / e eˑe: / ɛ ɛ: / ɪ iˑ i: / ɔ oˑ o: / ʊ uˑ u: / ə /
ʌ /
ẅ Ẅ / ẃ Ẃ / ẁ Ẁ / ŵ Ŵ /
ŷ Ŷ / ỳ Ỳ / ý Ý /
ɥ γ
ˡ ð ɬ ŋ ʃ ʧ θ ʒ ʤ / aɪ ɔɪ əɪ uɪ ɪʊ aʊ ɛʊ əʊ / £
ә ʌ ẃ ă ĕ ĭ ŏ ŭ ẅ ẁ Ẁ ŵ ŷ ỳ Ỳ
gw_gytseiniol_050908yn 0399j_i_gytseiniol_050908aaith δ δ [ˈːˑ
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testunau/testunau-ffrangeg_201_patois-normand_edelestand_1849_rhan-3_100-222_0497k.htm

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